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Gunther von Hagens

Gunther von Hagens, né Gunther Liebchen le à Skalmierzyce en Pologne, est un anatomiste allemand, inventeur de la plastination, une technique visant à conserver des corps ou des parties d'êtres décédés.

Gunther von Hagens
Gunther von Hagens le 12 février 2000 à Cologne
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Gunther Liebchen
Surnom
Gunther von Hagens
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Angelina Whalley
Autres informations
A travaillé pour

Il est à l'origine de Body Worlds (Körperwelten en allemand), une exposition sur des corps ou des parties de corps humains qui ont été plastinés.

Polémiques

L’œuvre de Gunther von Hagens pose de nombreuses questions d'Ă©thique et de lĂ©galitĂ© : peut-on ainsi exhiber des cadavres humains, et Ă  partir de ce matĂ©riel morbide crĂ©er des Ĺ“uvres d'art ? D'après l'article 225-17 du code pĂ©nal français : « toute atteinte Ă  l’intĂ©gritĂ© du cadavre, par quelque moyen que ce soit, est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ». De nombreux Ă©tats condamnent de la mĂŞme manière la profanation de corps et restent culturellement attachĂ©s au respect des morts. Il n'en demeure pas moins que les diverses expositions de von Hagens ont Ă©tĂ© organisĂ©es dans une multitude de villes et pays dans le monde, de Berlin Ă  New York et MontrĂ©al, du Japon en Californie et que plus de 40 millions de personnes les ont vues Ă  ce jour (2018). Souvent, ces expositions, selon leurs thèmes, sont diversement prĂ©sentĂ©es plus d'une fois, Ă  plusieurs annĂ©es d'intervalle, dans la mĂŞme ville comme ce fut le cas Ă  Berlin, Bruxelles ou Bâle. Paris, cependant, a Ă©tĂ© la seule ville au monde Ă  refuser une telle exposition, celle de 2009 qui devait avoir lieu au MusĂ©e de l’Homme et la CitĂ© des Sciences de La Villette, le ComitĂ© consultatif national d'Ă©thique soupçonnant l’anatomiste d’un trafic de condamnĂ©s Ă  mort chinois, utilisĂ©s Ă  des fins mĂ©dicales sans autorisation des familles[1] - [2]. A contrario, des observateurs n'hĂ©sitent pas Ă  Ă©mettre leurs doutes sur les motivations des dĂ©tracteurs de von Hagens : « l’imposante rĂ©ussite Ă©conomique du père fondateur von Hagens aurait peut-ĂŞtre fait quelques envieux et excitĂ© de nouvelles convoitises »[3]. Contrairement Ă  Paris, l'exposition avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© accueillie peu avant en France, Ă  Lyon et Ă  Marseille.

D'autres villes que Paris ont soulevé des polémiques en série comme à Genève où deux thèses principales se sont opposées: selon certains, « la pédagogie serait seulement un argument de vente et profiterait de la curiosité morbide »[4]; pour d'autres, le visiteur pourra "visualiser et mieux comprendre les effets sur l’organisme de maladies connues ou d'addictions comme le tabagisme ou l’alcoolisme"[5]. C'est finalement le second point de vue qui l'a emporté et l'exposition dans la Ville des Idées de Rousseau et Voltaire[6] a connu un succès d'une dimension inattendue. Des scientifiques citent Ernest Renan : « Disséquer le corps humain, c'est détruire sa beauté ; et pourtant, par cette dissection, la science arrive à y reconnaître une beauté d'un ordre bien supérieur et que la vue superficielle n'aurait pas soupçonnée[7]. »

L'anatomiste possède une société à Dalian Chine : Von Hagens Dalian Plastination Ltd, ce qui pose la question de la provenance des corps.

Il a réalisé des vidéos didactiques, notamment :

  • Anatomy for Beginners (en version française Leçon d'anatomie) comprenant plusieurs volets (Mouvement, Circulation, Digestion, Reproduction). Gunther prĂ©sente ces fonctions organiques par dissection de cadavres donnĂ©s Ă  la science. Il prĂ©sente en parallèle la position des organes qu'il dissèque sur un "modèle humain".
  • Autopsy, Gunther's Emergency Room dont les parties sont Minutes from death, Massive blood los, Violent impact.

Un aspect hautement didactique est la présentation régulière, sur des assiettes, d'un poumon rose de non-fumeur à côté de celui, noir comme du charbon, d'un fumeur[8], suscitant exclamations du public et poussant à la remise en question de nombre de fumeurs.

Dans la littérature

Dans l'œuvre de Frank Herbert et de Robert Silverberg, les techniques développées par Gunther von Hagens sont présentées comme étant soit l'incarnation soit l'antithèse même de l'Art. Références aux livres modernes des deux auteurs et leurs avenants.

Dans son livre La Chambre des morts, Franck Thilliez met en scène une meurtrière, taxidermiste-anatomiste, qui élabore des poupées à partir d'organes humains ; l'auteur indique que cette technique rappelle les travaux de Von Hagens et de Fragonard. Et dans son dernier thriller Il était deux fois qui explore les frontières parfois poreuses entre l'art et le crime, l'auteur fait cette fois intervenir le personnage Dmitri Kalinine, comme Gunther von Hagens coiffé d'un borsalino et inventeur de la plastination.

Dans le cinéma

Le film allemand sorti en 2000, Anatomie de Stefan Ruzowitzky, utilise une esthétique, des thèmes et une technique évoquant la Plastination inventée par Von Hagen et les questionnements éthiques que la recherche en anatomie et sa présentation artistique ont toujours posées.

Articles connexes

Notes et références

  1. Florence Evin, « L'exposition anatomique "Our body, à corps ouvert" est suspendue à Paris », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  2. Clara Baudel, « L'exposition controversée sur des corps disséqués s'installe à Paris », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  3. https://www.cairn.info/revue-corps-2013-1-page-79.htm
  4. Cécilia Sanchez, « A Genève, l'exposition "Body Worlds" fait polémique », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  5. « opus-one.ch/nos-activites/expo… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  6. « Genève ou l'émergence de nouvelles idées », sur ville-geneve.ch (consulté le ).
  7. https://dial.uclouvain.be/memoire/ucl/fr/object/thesis%3A3670/datastream/PDF_01/view
  8. « Cadavres exquis », sur Agence Science-Presse (consulté le ).

Liens externes

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