Guillermo Furlong
Guillermo Furlong Cardiff (Arroyo Seco, province de Santa Fe, — Buenos Aires, ) Ă©tait un historien et un ecclĂ©siastique argentin. Auteur d’une Ĺ“uvre abondante, il s’intĂ©ressait, de manière gĂ©nĂ©rale, Ă tout ce qui touchait l’histoire du RĂo de la Plata Ă l’ère coloniale, mais Ă©tudia plus particulièrement, appartenant lui-mĂŞme Ă la Compagnie de JĂ©sus, les missions jĂ©suitiques guaranies dans le nord de l’ancienne vice-royautĂ©.
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(Ă 84 ans) Buenos Aires |
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Académie nationale d'Histoire d'Argentine (en) |
Biographie
D’origine irlandaise, il naquit au sein d’une colonie britannique établie dans la province de Santa Fe, en Argentine, et reçut sa formation scolaire d’abord dans les collèges britanniques de Rosario, puis au collège à Santa Fe, où il connut le jésuite Julián Hurley ; c’est du reste inspiré par son exemple qu’il prit la décision de s’inscrire au noviciat de la Compagnie de Jésus à Córdoba.
En 1905, il se rendit en Espagne pour y suivre des études d’humanités au vieux monastère de Veruela en Aragon. Durant ces années en Espagne, en plus de découvrir les grands auteurs et les grandes œuvres, il put, en 1909, s’initier à la méthodologie historique et à la paléographie au dépôt d’archives de la collégiale de Tortosa, sous la direction du prêtre archiviste O’Callaghan.
Il gagna ensuite les États-Unis pour y achever sa formation scientifique et entamer des études de philosophie, vouant son temps libre à faire des recherches dans les bibliothèques et les archives détenant des ouvrages ou des documents hispano-américains. En 1913, ayant obtenu le titre de docteur en philosophie à l’université de Georgetown à Washington, il revint en Argentine et se fixa à Buenos Aires, où, à partir de 1916, il travailla comme professeur d’histoire et de langue anglaise au collège de jésuites (Colegio del Salvador) de la capitale. Il interrompit son professorat en 1920 pour se transporter une nouvelle fois en Espagne, à Barcelone, pour y suivre une formation de théologie, mais mettant à profit les mois d’été pour travailler dans les archives, notamment dans les Archives générales des Indes. Ordonné prêtre en 1924, il retourna l’année d’après à Buenos Aires, où il fut nommé professeur de littérature, d’apologétique, d’histoire argentine, d’instruction civique et d’anglais au même Colegio del Salvador.
Ă€ partir de , il fut membre titulaire de l’AcadĂ©mie nationale d’histoire, et eut une part active dans la crĂ©ation en 1942 de la Junta de Historia Eclesiástica Argentina, dont il fut le premier vice-prĂ©sident et dont il dirigea la revue Archivum entre 1959 et 1974. Il se joignit au groupe de spĂ©cialistes qui en 1956 fonda l’Academia Nacional de GeografĂa, qu’il lui fut donnĂ© de prĂ©sider Ă trois reprises.
Auteur de deux milliers de publications, il apparaît aussi comme l’un des écrivains argentins les plus prolifiques ; il avait coutume de travailler à plusieurs ouvrages à la fois, et pour lui, se reposer consistait uniquement à varier les sujets de recherche. Il occupait un modeste appartement à Buenos Aires, entouré de ses seules richesses : ses collections de livres, dont quelques pièces de haute valeur. Il mourut à l’âge de 85 ans, alors qu’il venait de rentrer chez lui, par le métro, après une conférence qu’il avait prononcée à Villa Devoto, dans la proche banlieue de Buenos Aires.
Ĺ’uvre
Ses domaines de prĂ©dilection Ă©taient les sujets historiques, bibliographiques et de gĂ©ographie historique. S'il consacra la plus grande partie de ses travaux Ă une pĂ©riode historique dĂ©terminĂ©e, la pĂ©riode coloniale dans le RĂo de la Plata, les thèmes abordĂ©s par lui couvraient un Ă©ventail fort large. Furlong s’intĂ©ressait Ă©galement Ă la littĂ©rature argentine, espagnole et anglaise, et donna des traductions de Jules CĂ©sar, CicĂ©ron et Ésope.
En 1952 parut son ouvrage Nacimiento y desarrollo de la filosofĂa en el RĂo de la Plata 1536-1810, pour lequel il se vit dĂ©cerner le Prix national d’histoire en 1957.
Au cours des annĂ©es suivantes, il Ă©dita le premier tome de son Historia y bibliografĂa de las primeras imprentas rioplatenses 1700-1850 (qui totalisera 3 volumes, un d’eux comprenant un chapitre sur l’imprimerie dans les rĂ©ductions du Paraguay entre 1700 et 1727), et assura, en collaboration avec le Dr RaĂşl A. Molina, la publication de la revue (argentine) Historia. Il fit Ă©galement paraĂ®tre alors, conjointement avec le Dr Vicente D. Sierra, les premiers tomes de son Historia de la Argentina.
Mais il fut avant tout un grand historien des missions jĂ©suitiques qui Ĺ“uvraient autrefois dans le nord de l’ancienne Vice-royautĂ© du RĂo de la Plata. Grâce aux dĂ©marches de monseigneur Jorge Kemerer, Ă©vĂŞque de Posadas, le gouvernement provincial de Misiones accepta de parrainer la publication en 1962 de son ouvrage Misiones y sus pueblos de guaranĂes, de 789 pages, avec illustrations, lequel ouvrage constitue la source la plus importante d’informations sur les rĂ©ductions guaranies et apporte, par ses longues citations de documents, ses reproductions de textes de nature diverse, et ses illustrations, une vaste vue d’ensemble de toute la vie dans lesdites rĂ©ductions, depuis la gĂ©ographie jusqu’à l’organisation sociale ; une deuxième Ă©dition en vit le jour en 1978.
Dès 1952, il avait entrepris de publier une sĂ©rie de monographies, au nombre de 24 au total, consacrĂ©es Ă des Ă©crivains rioplatenses de la pĂ©riode coloniale (Escritores Coloniales Rioplatenses), Ă©crivains pour la plupart en relation directe avec les rĂ©ductions de guaranĂs ; chacune de ces monographies comportait la transcription, commentĂ©e et analysĂ©e, et pourvue d’une ample bibliographie, des Ă©crits laissĂ©s par des jĂ©suites Ă l’époque coloniale.
En 1969 fut publiĂ©, en trois volumes illustrĂ©s, son livre Historia social y cultural del RĂo de la Plata 1536-1810.
MĂ©ritent Ă©galement mention les titres suivants :
- Los jesuitas y la cultura rioplatense. 1933, 1946 et 1984.
- Bibliotecas argentinas durante la dominaciĂłn hispánica. Buenos Aires, Huarpes, 1944. Y sont recensĂ©s 120 ouvrages de la Biblioteca del pueblo de San Javier, 526 conservĂ©s Ă Santo Angel, 4222 Ă Candelaria, y compris plusieurs livres manuscrits en langue guaranĂ.
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- http://www.filosofia.org/ave/001/a350.htm
- http://www.manresa-sj.org/stamps/1_Furlong.htm
- Biographie sur le site du centre de recherches historiques qui porte son nom.