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Guillaume Long (homme politique)

Guillaume Jean-Sébastien Long, né le à Créteil, est un homme politique et universitaire équatorien d'origine franco-britannique.

Guillaume Long
Illustration.
Guillaume Long en .
Fonctions
Ministre équatorien des Relations extérieures et de la Mobilité humaine
–
(1 an, 2 mois et 11 jours)
Président Rafael Correa
Prédécesseur Ricardo Patiño
Successeur MarĂ­a Fernanda Espinosa
Ministre de la Culture et du Patrimoine
–
(11 mois et 7 jours)
Président Rafael Correa
Prédécesseur Francisco Borja
Successeur Ana Rodríguez Ludeña
Ministre coordinateur de la Connaissance et du Talent humain
–
(1 an, 10 mois et 19 jours)
Président Rafael Correa
Prédécesseur Augusto Espinosa
Successeur AndrĂ©s AraĂșz
Biographie
Nom de naissance Guillaume Jean SĂ©bastien Long
Date de naissance
Lieu de naissance CrĂ©teil (Île-de-France)
NationalitĂ© Équatorienne
Parti politique Alianza PaĂ­s
DiplÎmé de Université de Londres
Profession Professeur d'université
RĂ©sidence Quito
Site web guillaumelong.com

Il sert en tant que ministre des Affaires Ă©trangĂšres, ministre de la Culture et du Patrimoine et ministre des Connaissances et du Talent humain dans le gouvernement de Rafael Correa[1]. Il est nommĂ© reprĂ©sentant permanent de l'Équateur auprĂšs des Nations unies Ă  GenĂšve jusqu’à sa dĂ©mission en .

Biographie

Guillaume Long est nĂ© Ă  CrĂ©teil, France, d'une mĂšre française et d’un pĂšre britannique[2]. Il rĂ©alise ses Ă©tudes Ă  l'universitĂ© de Londres, oĂč il obtient un doctorat de l'Institut pour l'Ă©tude des AmĂ©riques, une maĂźtrise en science politique et un bachelor en histoire de l'École des Ă©tudes orientales et africaines[3]. Il fait un long voyage en AmĂ©rique latine Ă  l'Ăąge de 18 ans et passe quelque temps en AmĂ©rique centrale avant d'arriver en Équateur en 1996[4] - [5].

Dans la RĂ©volution citoyenne

Au dĂ©but du gouvernement de la RĂ©volution citoyenne (2007-2017) dirigĂ© par le prĂ©sident Rafael Correa, Long est professeur d'histoire et de relations internationales dans diffĂ©rentes universitĂ©s Ă©quatoriennes, dont la Facultad Latinoamericana de Ciencias Sociales (FLACSO). Il rejoint le gouvernement de Rafael Correa en s’incorporant au ministĂšre de la planification et du dĂ©veloppement (SENPLADES) en tant que conseiller du ministre RenĂ© RamĂ­rez Gallegos[6].

Le , Correa dĂ©signe Long membre du Conseil d'Ă©valuation, d'accrĂ©ditation et d'assurance qualitĂ© dans l'enseignement supĂ©rieur (CEAACES) et il est Ă©lu prĂ©sident du conseil par ses membres. À la tĂȘte de cette nouvelle institution, Long est responsable de l'atterrissage des grandes directives du Mandat 14 de la Constitution de 2008 et la Loi sur l’enseignement supĂ©rieur (2010), c’est-Ă -dire, veiller sur la qualitĂ© de l'enseignement supĂ©rieur en Équateur. La loi Ă©tablit que le CEAACES doit Ă©purer le systĂšme universitaire et fermer les universitĂ©s qui ne garantissent pas la qualitĂ© minimum requise pour des Ă©tablissements d'enseignement supĂ©rieur, un phĂ©nomĂšne que Long dĂ©nomme « la fraude universitaire ». Le , Long annonce au pays la fermeture dĂ©finitive de 14 universitĂ©s qui n’ont pas passĂ© l'Ă©valuation du CEAACES. Cette fermeture engage un processus de relocation volontaire de prĂšs de 10 % de la population Ă©tudiante vers le reste d’universitĂ©s du pays[7] - [8].

Le , Long est nommĂ© ministre coordinateur des Connaissances et du Talent humain. Son rĂŽle est de superviser et soutenir les activitĂ©s du ministĂšre de l'Éducation, le MinistĂšre de l'Enseignement supĂ©rieur, la science et la technologie, le ministĂšre de la Culture et du Patrimoine, et un nombre important d’instituts publics de recherche entre autres institutions. Depuis ce ministĂšre, Long est le promoteur de la crĂ©ation de quatre universitĂ©s d’excellence : Ikiam, situĂ© dans la jungle amazonienne qui se spĂ©cialise en sciences de la vie ; Yachay, une universitĂ© de sciences et technologie qui s’articule avec un parc scientifique qui cherche Ă  devenir une « ville des connaissances » ; Unae, pour la formation des enseignants du systĂšme Ă©ducatif ; Uniartes, une universitĂ© des arts situĂ©e au cƓur du centre-ville de Guayaquil[9] - [10].

Le , Long est nommĂ© ministre de la Culture et du Patrimoine. Il consacre ses efforts Ă  l'adoption d'une nouvelle loi sur la culture, comme d'ailleurs l’ordonne, mais sans succĂšs, la Constitution de 2008, et Ă  moderniser les structures sclĂ©rosĂ©es de la culture dans le pays[11] - [12] - [13].

Activisme politique

Long est un membre du mouvement politique Alianza PaĂ­s (AP). Entre et , Long est prĂ©sident du ComitĂ© des Relations Internationales de AP[14]. Il organise deux grands rassemblements appelĂ©es ELAP (Encuentro Progresista Latinoamericano) en 2014 et 2015, qui rĂ©unissent des dizaines de partis politiques, de dirigeants et d’intellectuels du progressisme latino-amĂ©ricain et mondial. De maniĂšre symbolique, les ELAP se tiennent les , anniversaire de la tentative d'enlĂšvement et de coup d’État Ă©chouĂ©s contre le prĂ©sident Correa en 2010[15] - [16].

À la tĂȘte du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres

Le , Long est nommĂ© chancelier respectivement ministre des Affaires Ă©trangĂšres et de la mobilitĂ© humaine de la RĂ©publique de l'Équateur. Son mandat Ă  la tĂȘte de la diplomatie Ă©quatorienne est vite marquĂ© par le tremblement de terre du et la nĂ©cessitĂ© de canaliser l'aide internationale[17] - [18] - [19].

Son mandat est aussi marquĂ© par la crise de l'UNASUR et de la CELAC, et les divisions et tensions qui ont Ă©mergĂ© dans la rĂ©gion, en particulier sur la question du Venezuela. Long dĂ©fend la nĂ©cessitĂ© de poursuivre le dialogue entre le gouvernement vĂ©nĂ©zuĂ©lien et l'opposition, et s’oppose aux voix qui prĂŽnent notamment l’ingĂ©rence, dont celle du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'OEA, Luis Almagro, qui demande l'application de la Charte dĂ©mocratique de l'OEA. Long exige Ă  plusieurs reprises Ă  Almagro qu’il n’outrepasse pas le mandat qui lui a Ă©tĂ© donnĂ© par les États membres de l’organisation, y compris lors de la 45e session de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l'OEA Ă  Saint-Domingue en [20] - [21].

Long dĂ©ploie aussi d’importants efforts pour faciliter le dĂ©but des pourparlers de paix entre le gouvernement colombien et la guĂ©rilla de l'ArmĂ©e de libĂ©ration nationale (ELN), qui ont finalement lieu Ă  Quito. Il s’investit dans les accords qui aboutissent Ă  la mise en place en d’une table de nĂ©gociation. Cela passe par des mesures humanitaires, notamment la libĂ©ration de personnes qui ont Ă©tĂ© enlevĂ©es par l'ELN et de guĂ©rilleros emprisonnĂ©s, auxquelles les deux parties s’engagent finalement[22].

Long propose, et conduit ensuite avec son homologue colombienne MarĂ­a Ángela HolguĂ­n, un consensus entre neuf pays d'AmĂ©rique latine (PĂ©rou, Équateur, Colombie, Panama, Costa Rica, Nicaragua, El Salvador, Guatemala et Mexique), pour exiger au SecrĂ©taire d’État John Kerry que les États-Unis abandonnent la politique de « pieds secs, pieds mouillĂ©s » envers les migrants cubains. Ces neuf pays, qui se trouvent sur la route des migrants cubains pour se rendre aux États-Unis, se plaignent que la politique de ce pays encourage une migration Ă  haut risque, mette en danger la sĂ©curitĂ© et l'intĂ©gritĂ© physique de ces migrants, et dĂ©stabilise les pays de passage[23] - [24] - [25]. Quelques mois plus tard, le PrĂ©sident Obama dĂ©roge la politique « pieds secs, pieds mouillĂ©s ». Un nombre important de facteurs jouent un rĂŽle dans cette dĂ©cision, dont le rapprochement entre les États-Unis et Cuba Ă  partir de , mais aussi le mĂ©contentement latino-amĂ©ricain exprimĂ© par ces neuf pays[26].

Au cours du mandat de Guillaume Long, et pour la premiĂšre fois de son histoire, l'Équateur est Ă©lu Ă  la prĂ©sidence du Groupe des 77 (G77)[27]. Long profite du contexte du scandale des Panama Papers et du rĂ©fĂ©rendum que convoque Correa pour interdire que les fonctionnaires Ă©quatoriens aient des actifs dans des paradis fiscaux, pour faire du combat contre l'Ă©vasion fiscale un des piliers de la politique extĂ©rieure de l'Équateur. La lutte contre les paradis fiscaux, dans le cadre des revendications autour du droit au dĂ©veloppement, est une constante dans presque toutes les interventions de Long dans les espaces multilatĂ©raux, que ce soit Ă  la prĂ©sidence du G77 Ă  l’ONU, Ă  l’OEA, ou dans les diffĂ©rentes organisations internationales auxquelles l’Équateur appartient[28] - [29].

Les 17 et , le prĂ©sident chinois Xi Jinping visite l'Équateur. C’est la premiĂšre visite d'État d'un prĂ©sident de la RĂ©publique populaire de Chine Ă  ce pays sud-amĂ©ricain. L’Équateur prĂ©pare mĂ©ticuleusement la visite qui devient un affichage de l’importante coopĂ©ration Ă©conomique entre les deux pays et de l'investissement et financement chinois d’une partie importante des grands travaux du gouvernement de Correa. Long parle d’une visite « historique »[30] - [31] - [32].

Pendant que Long est ministre des Affaires Ă©trangĂšres, le cas de Julian Assange regagne de l’importance et de la visibilitĂ© internationale. En , Assange est finalement interrogĂ© par les procureurs Ă©quatoriens et suĂ©dois Ă  l'ambassade Ă©quatorienne Ă  Londres. En , la procureure gĂ©nĂ©rale suĂ©doise Marianne Ny (sv) annonce qu'elle n'engage pas de poursuite contre Assange[33] - [34]. Ceci est saluĂ© comme un triomphe pour Assange mais aussi pour l’Équateur qui voit renforcĂ©e sa position sur l'asile politique octroyĂ© Ă  Assange. Long a jouĂ© un rĂŽle international actif pour obtenir un dĂ©nouement Ă  l'affaire Assange. Il a Ă©crit une lettre Ă  son homologue suĂ©doise, dans laquelle il soutient que le fait que la procureure suĂ©doise ait fait trainer le cas contre Assange pendant des annĂ©es constitue un vice de procĂ©dure grave qui atteint contre les droits de l’homme d’Assange[35] - [36] - [37] - [38]. En , lors des Ă©lections aux États-Unis, l’Équateur dĂ©cide de restreindre temporairement l'accĂšs Ă  Internet d’Assange au sein de l’ambassade. Long ne se prononce pas mais le MinistĂšre fait savoir que l'Équateur ne permet pas d’ingĂ©rence dans les affaires souveraines d’autres États, et surtout pas aux moments d’élections, tout en stipulant que cette mesure ne garde aucune relation avec l'asile politique et la dĂ©cision du gouvernement Ă©quatorien de prĂ©server l'intĂ©gritĂ© et les droits fondamentaux de Julian Assange[39] - [40].

Long est aussi chargĂ© des nĂ©gociations au sein de l'OPEP et il reprĂ©sente l'Équateur Ă  la rĂ©union d’Alger de , de Vienne de , et la rĂ©union des pays OPEP-non OPEP de Vienne du qui donne finalement lieu Ă  une rĂ©duction de la production mondiale de prĂšs de 1,8 million de barils par jour[41] - [42] - [43] - [44].

AprĂšs l'Ă©lection de Donald Trump aux États-Unis, et la menace d'une vague de dĂ©portations, Long met en marche un plan d'urgence consulaire pour soutenir les migrants Ă©quatoriens en situation irrĂ©guliĂšre aux États-Unis[45].

Ambassadeur à l’ONU

Le nouveau prĂ©sident de l’Équateur nomme Long reprĂ©sentant permanent de l’Équateur auprĂšs des Nations unies Ă  GenĂšve. Entre autres activitĂ©s, Long assume la prĂ©sidence du groupe de travail sur l’élaboration d’un traitĂ© sur les entreprises multinationales et les droits de l’homme, un dossier sur lequel Long est trĂšs mobilisĂ©[46].

En , Long dĂ©missionne de son poste. Il le fait au travers d’une lettre publique au PrĂ©sident Moreno, dans laquelle il dĂ©nonce la dĂ©rive autoritaire et les actions inconstitutionnelles de son nouveau gouvernement, et sa trahison des idĂ©aux politiques de la RĂ©volution Citoyenne qui l'ont portĂ©s au pouvoir[47] - [48].

Critiques

Long a été critiqué, notamment par certains de ces prédécesseurs, pour avoir été le premier ministre des Affaires étrangÚres qui ne soit pas équatorien de naissance[49] - [50].

Pendant les troubles au Venezuela, au cours de 2016 et du premier semestre 2017, Long est souvent attaquĂ© pour ne pas avoir pris position contre le gouvernement de NicolĂĄs Maduro, contrairement Ă  la plupart des pays d'AmĂ©rique latine hors de l’ALBA[51]. Le sujet du Venezuela tient une place importante dans la politique intĂ©rieure de l’Équateur, en particulier pendant la campagne Ă©lectorale de 2017. Dans sa colonne hebdomadaire, l'ancien ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Francisco CarriĂłn, accuse Long d'avoir dit qu’« au Venezuela, on respire le bonheur ». Long le dĂ©ment et somme CarriĂłn de dĂ©montrer qu’il a tenu ces propos. CarriĂłn prĂ©sentera finalement des excuses publiques sur son compte Twitter[52]. Lors des Ă©lections de 2017, Long dĂ©clare qu’on « a cherchĂ© Ă  confondre les gens avec l'argument que l'Équateur va devenir le Venezuela (
) Non, l'Équateur n'est pas le Venezuela ». Il parle du besoin d’une « normalisation institutionnelle » et se dit « trĂšs prĂ©occupĂ© ». Cette dĂ©claration est la prise de distances la plus importante du gouvernement Ă©quatorien avec la situation vĂ©nĂ©zuĂ©lienne[53].

Certains reprĂ©sentants du secteur des affaires et d’organisations patronales, mais aussi certaines factions au sein du gouvernement de Rafael Correa, se plaignent que Guillaume Long, entre autres hauts fonctionnaires de l'administration Correa, s’oppose Ă  l'accord de libre-Ă©change entre l'Équateur, le PĂ©rou et la Colombie, et l'Union europĂ©enne, que l'Équateur rejoint finalement en [54]. Long et les autres adversaires de l'accord sont surnommĂ©s les « ennemis internes »[55].

Notes et références

  1. (es) .
  2. (es) , sur elcomercio.com.
  3. (es) .
  4. (es) .
  5. (es) .
  6. (es) http://www.eltelegrafo.com.ec/noticias/politica/2/guillaume-long-es-el-nuevo-ministro-de-cultura ].
  7. (es) .
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  46. « Le profit ne doit pas ĂȘtre une fin en soi », sur Alliance Sud (consultĂ© le ).
  47. (es) « Guillaume Long renuncia a la representación ante la ONU en Ginebra », sur El Comercio (consulté le ).
  48. (es) teleSUR - ka - ACH, « Guillaume Long renuncia por autoritarismo de LenĂ­n Moreno », Telesur,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
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Liens externes


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