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Guglielmo Sanudo

Guglielmo Sanudo, quatrième Duc de Naxos (1243 ? -1323). Il succéda à son père Marco II Sanudo en 1303 ; son fils Niccolò Sanudo lui succéda.

Guglielmo Sanudo
Fonction
Duc de Naxos
Biographie
Naissance
(?)
Décès
Activité
Famille
Père
Fratrie
Marco Sanudo, Lord of Gridia (en)
Enfants
Blason

Famille et jeunesse

Famille

Armoiries de Pietro I Candiano.

La famille Sanudo aurait sous le nom de Candiano fourni divers doges[1], fonctionnaires et ambassadeurs à la Sérénissime dont Pietro III Candiano Canuto (le chenu) ou Sanuto (le sage) (942-959)[2].

Marco Sanudo, l'arrière-grand-père de Guglielmo et fondateur de la dynastie, participa à la Quatrième croisade en 1204. Il fonda le Duché de Naxos au début du XIIIe siècle et y fit construire une nouvelle capitale autour de sa forteresse, le castro sur l'île de Naxos. Il lutta aux côtés de Venise en Crète en 1211 et aux côtés de son suzerain l'Empereur latin Henri de Hainaut, contre l'Empire de Nicée et le Despote d'Épire. Angelo Sanudo, le grand-père de Guglielmo, passa la plus grande partie de sa vie à guerroyer, principalement pour ses suzerains l'Empereur latin puis après 1248 le Prince d'Achaïe, contre le Despotat d'Épire ou les Bulgares. En tant que vassal de Guillaume II de Villehardouin, Angelo Sanudo participa à la Bataille de Pélagonia où il fut fait prisonnier.

Le règne du père de Guglielmo, Marco II Sanudo, fut perturbé. Le Duché de Naxos ne cessa de rétrécir sous les coups de l'Empire byzantin mais aussi à cause de conflits plus vastes : entre les Byzantins et les Angevins de Sicile ; entre les Angevins et les Aragonais ; entre les Vénitiens, les Byzantins et les Génois.

Le nom de la mère de Guglielmo Sanudo n'est pas connu. Il avait deux frères : Francesco qui fut gouverneur de Milos et Marco qui reçut des fiefs en Eubée[3].

Jeunesse

Guglielmo Sanudo fut gouverneur de Syros lors du règne de son père. Il se trouva alors au centre de la « guerre de l'âne », en 1286, entre les Sanudo et Bartolomeo Ghisi, seigneur de Tinos. Des pirates avaient pillé Tinos lors d'un raid. Dans leur butin se trouvait un âne qu'il revendirent à Guglielmo sur Syros. Ayant appris où se trouvait leur âne, les Ghisi en exigèrent la restitution que refusa Guglielmo arguant du fait qu'il l'avait payé. Les Ghisi réunirent leur flotte et firent le siège de Syros. Ils furent délogés par l'apparition d'une flotte des Angevins de Sicile. Un bailie fut nommé pour statuer sur le cas de l'âne, mais sa décision a été perdue[3].

Duc de Naxos

Armes des Sanudi, ducs de Naxos

Il succéda à son père Marco II Sanudo en 1303. L'année suivante, en mai, il participa au grand tournoi organisé sur l'isthme de Corinthe par les Princes d'Achaïe Philippe et Isabelle où se réunirent plus d'un millier de chevaliers des États latins, sorte de chant du cygne de la domination franque sur la Grèce[4].

Entre Catalans et Seldjoukides

Son règne fut marqué par l'arrivée de deux nouvelles menaces dans l'Égée : les Catalans, d'abord au service de l’empereur byzantin Andronic II contre les Turcs Seldjoukides avant de se retourner contre l'Empire et de ravager la région ; et les Seldjoukides eux-mêmes. Les petits seigneurs des Cyclades, vassaux du Duché de Naxos, face à ce double danger, se tournèrent de plus en plus vers Venise plus à même de les protéger que leur suzerain Guglielmo Sanudo[5].

Il chercha un appui chez les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qu'il aida à conquérir Rhodes. Il envoya en effet une flotte pour les soutenir lorsqu'ils assiégèrent l'île occupée par les Turcs. Il les invita ensuite à construire une forteresse sur Délos. Enfin, un de ses fils rejoignit l'ordre[4].

Guglielmo Sanudo se lia aussi avec Gautier de Brienne, le nouveau Duc d'Athènes : son fils Niccolò avait épousé une jeune femme de la famille de Brienne. Ce dernier participa à la bataille d'Halmyros qui vit la défaite des Francs contre la Compagnie catalane et où il fut fait prisonnier[6]. Après s'être emparé d'Athènes, les Catalans ravagèrent les Cyclades. Guglielmo nomma son fils (relâché contre rançon) commandant et le chargea de lutter sur mer et sur terre contre les exactions catalanes[7].

Conflits féodaux

La reconquête au début du XIVe siècle des seigneuries latines occupées par Licario donna lieu à divers conflits entre les ducs de Naxos, qui revendiquaient toujours la suzeraineté sur celles-ci, et les seigneurs qui avaient reçu l'appui de Venise et se considéraient désormais vassaux de cette dernière[8].

Ainsi, Giacomo Barozzi, seigneur de Santorin (reconquise vers 1302) et ancien gouverneur de Crète pour Venise, considéra qu'il ne dépendait plus du Duché, mais de la Sérénissime directement et refusa de prêter hommage. Guglielmo envoya sa flotte de galères l'intercepter alors qu'il était en mer et le ramener sur Naxos. Là, Giacomo fut emprisonné pour rébellion contre son suzerain. Il fut libéré après intercession de Venise[4].

Un conflit du même type opposa Guglielmo Sanudo à une branche de la famille Ghisi installée en Crète (peut-être lointainement apparentée à celle de Tinos-Mykonos) qui avait reconquis Amorgós vers 1302 : en 1309, Guglielmo Sanudo arma une flotte dont il confia le commandement à Domenico Schiavo. Il prit ainsi possession de l'île. Ceux-ci en appelèrent à la justice de la République de Venise dont ils dépendaient. Celle-ci trancha en leur faveur. Sanudo fit appel. Le procès traîna. Finalement, en décembre 1315, la Sérénissime ordonna la saisie de toutes les possessions de Guglielmo Sanudo tant qu'il n'aurait pas rendu Amorgós[7]. Le conflit se poursuivit pendant plusieurs dizaines d'années, les Ghisi ne récupérant l'île que vers 1358[9].

Son fils Niccolò Sanudo lui succéda.

Arbre généalogique

Marco Sanudo
Constantinopolitani
Enrico Dandolo
(doge de Venise)
une sœur d'Enrico
Pietro Sanudo
Bernardo Sanudo
Lunardo Sanudo
1. Inconnue
Duc de Naxos Marco Sanudo
1205 ? - 1227 ?
2. Une sœur de l'empereur
(latin ou de Nicée ?)
une fille de Macaire
de Sainte-Menehould
Duc de Naxos Angelo Sanudo
1227 ? - 1262 ?
Giovanni Sanudo
(installé en Eubée)
une fille
∞ Paolo Navigaioso
(seigneur de Lemnos)
Marino Sanudo
(apanage de Paros et Antiparos)
∞ Portia da Verona
Duc de Naxos Marco II Sanudo
1262 ? - 1303
Duc de Naxos Guglielmo Sanudo
1303 - 1323
Francesco Sanudo
(apanage de Milos)
∞ Cassandra de Durnay
Marco Sanudo
(apanages à Andros et en Eubée)
Marco (Marcolino) Sanudo
(apanage de Milos)
Duc de Naxos Niccolò Sanudo
∞ Jeanne de Brienne
1323 - 1341
Marino et Pietro Sanudo
Duc de Naxos Giovanni Sanudo
1341 - 1362
Gugliemo Sanudo
Fiorenza Sanudo
Duc de Naxos Francesco Ier Crispo
1383 - 1397
1. Giovanni dalle Carceri
Duchesse de Naxos Fiorenza Sanudo
1362 - 1371
Duc de Naxos 2. Niccolo Sanudo Spezzabanda
1362 - 1371
Duc de Naxos Giacomo Ier Crispo
1397 - 1418
Duc de Naxos Niccolo dalle Carceri
1371 - 1383
Maria Sanudo
∞ Gaspard Sommaripa
Fiorenza Sanudo-Sommaripa
Ducs de Naxos Famille Crispo

Notes et références

Bibliographie

  • (en) J.K. Fotheringham et L.R.F Williams, Marco Sanudo, conqueror of the Archipelago., Clarendon Press, Oxford, 1915.
  • (en) Charles A. Frazee, The Island Princes of Greece. The Dukes of the Archipelago., Adolf M. Hakkert, Amsterdam, 1988. (ISBN 9025609481)
  • Jean Longnon, L'Empire latin de Constantinople et la Principauté de Morée., Payot, 1949.
  • Père Robert Saulger, Histoire nouvelle des Ducs de l'Archipel., Paris, 1699. (repris par Louis Lacroix, Îles de la Grèce, 1853 et Ernst Curtius)
  • B. J. Slot, Archipelagus Turbatus. Les Cyclades entre colonisation latine et occupation ottomane. c.1500-1718., Publications de l'Institut historique-archéologique néerlandais de Stamboul, 1982. (ISBN 9062580513)

Liens externes

Notes

  1. Pietro Ier Candiano (887), Pietro II Candiano (932-939), Pietro III Candiano Canuto (le chenu) ou Sanuto (le sage) (942-959), Pietro IV Candiano (959-976) et Vitale Candiano (978-979)
  2. J.K. Fotheringham, op. cit., p. 1-13.
  3. C. Frazee, op. cit., p. 34.
  4. C. Frazee, op. cit., p. 36.
  5. C. Frazee, op. cit., p. 35.
  6. C. Frazee, op. cit., p. 37.
  7. C. Frazee, op. cit., p. 38.
  8. K. Hopf, Veneto-Byzantinische Analekten p 24
  9. R-J Loenertz, Les Ghisi, dynastes vénitiens dans l'Archipel (1207-1390) (1975), pp 55-71
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