Guevenatten
Guevenatten [ɡevənatən] est une commune française de l'aire urbaine de Mulhouse, située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Guevenatten | |
La chapelle. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Altkirch |
Intercommunalité | Communauté de communes Sud Alsace Largue |
Maire Mandat |
Bernard Schittly 2020-2026 |
Code postal | 68210 |
Code commune | 68114 |
DĂ©mographie | |
Population municipale |
144 hab. (2020 ) |
Densité | 67 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 47° 40′ 58″ nord, 7° 04′ 48″ est |
Altitude | Min. 305 m Max. 371 m |
Superficie | 2,15 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Mulhouse (commune de la couronne) |
Élections | |
DĂ©partementales | Canton de Masevaux |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Le nom de cette commune en dialecte alsacien est Gavanà ta (à : s'exprime comme « en » mais en fond de bouche) et en langage populaire Gavenà t (v : s'exprime comme « F »).
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
GĂ©ographie
Situé à 6 km au nord-ouest de Dannemarie, ce village-rue occupe un site assez rare dans le Sundgau, puisqu'il est perché sur la ligne des crêtes séparant les vallées du Traubach et du Soultzbach, tous deux affluents de la rive gauche de la Largue.
Guevenatten s'allonge le long de la RD 14 bis reliant la RN 83 (route nationale 83) Ă Dannemarie par Traubach-le-Haut.
Au nord du village côté Sternenberg, vient se greffer la RD32V (route départementale 32 V), c'est également le point haut de la commune qui culmine à 370 m, qui rejoint également la RN 83 par Sternenberg et Diefmatten.
C'est un village qui a conservé son caractère rural.
La surface du ban est de 217 ha, l'espace agricole utilisé représente 87,2 %. La surface boisée, comprise dans l'espace agricole, est de 58 ha dont 35 ha de forêt communale. Guevenatten fait partie du pays du Sundgau, de l'arrondissement d'Altkirch et du canton de Masevaux.
L'altitude de la commune est très variable :
- dans le vallon du Traubach, elle est de 319 m côté Bellemagny / Saint-Cosme et de 313 m à la limite Traubach-le-Haut / Bréchaumont ;
- sur la route départementale RD 14bis en venant de Traubach-le-Haut, elle est de 358 m et à la sortie vers Soppe-le-Bas elle culmine à 370 m ;
- du côté vallon du Soultzbach, on trouve le point le plus bas de la commune à 308 m.
Pourquoi, les hommes se sont ils installés sur les hauteurs ? Le mystère reste encore entier.
Urbanisme
Typologie
Guevenatten est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mulhouse, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 132 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (67,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (72 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (32,2 %), zones agricoles hétérogènes (32 %), terres arables (31,8 %), prairies (4 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
Village de la seigneurie de Thann, rattaché à la prévôté de Traubach et au comte de Ferrette jusqu'au traité de Westphalie en 1648. Guevenatten est cité pour la première fois à la fin du XIVe siècle, mais d'origine probablement plus ancienne.
Le monastère de Feldbach y avait une cour colongère qui lui devait, entre autres, des poules et de l'avoine. Guevenatten ne surgit que tardivement sur les papiers du couvent de Felbach, datant de 1399 et publiés par Dublod (1958), ce monastère avait là un censitaire. En 1420, Guevenatten se trouve sur les rôles du couvent Saint-Morand.
Le village fut longtemps inféodé à la famille de Reinach jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Au XVIIIe siècle, il en est question dans les archives de l'Oelenberg, sous la forme très proche de la primitive « Gebenat ».
Plus tard, Guevenatten est souvent cité dans les archives de la seigneurie de Thann. Le village faisait partie de la mairie et de la paroisse de Traubach, qui dépendait de Thann. Entre Guevenatten et Hecken se trouvait le village disparu de Linden. Son nom apparaît en 1581 dans un urbaire de Thann avec les villages de Falkwiller, Hecken et Sternenberg. Linden a été déserté pour des raisons inconnues, Schoepflin dit que les habitants qui sont allés s'installer à Hecken démolirent eux-mêmes leurs maisons. En 2016, le village dépend encore de la paroisse de Traubach.
En 1837 fut établi le plan cadastral de la commune sur une seule section. On y voit une cinquantaine de maisons. En 1865, le dictionnaire topographique de Baquol y signale l'existence d’un moulin à blé.
Le , un terrible incendie ravagea le village. Le feu prit dans la maison de Jacques Maillard située au milieu du village. En quelques heures, une vingtaine de maisons avec granges et étables devinrent la proie des flammes. Cent onze personnes perdirent non seulement leurs habitations, mais en raison de la rapidité et de la fureur de l'incendie, elles furent privées de leurs provisions et de leurs vêtements[8].
HĂ©raldique
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Les armes de Guevenatten se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
DĂ©mographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[12].
En 2020, la commune comptait 144 habitants[Note 3], en augmentation de 3,6 % par rapport Ă 2014 (Haut-Rhin : +1,01 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- Quelques maisons à colombages datent du XVIIIe siècle.
Trois croix de pierre de 1735, 1785 et 1933 se trouvent sur le territoire de la commune.
- La plus belle et la plus ancienne croix de Guevenatten se trouve à la sortie du village, à l'embranchement de la route conduisant vers Sternenberg, au lieu-dit « Beim Kreuz » et aurait, selon les dires des habitants, été érigée à l'occasion d'une mission.
La croix a une forme particulière, ses extrémités entourent un panneau central où, dans un quatre feuilles est sculptée la scène de la crucifixion : le Christ en croix flanqué de la Vierge et de saint Jean. Sur le fût en dessous de la ferrure apparente (la ferrure a été démontée lors de la restauration de la croix), se trouve un écusson entouré de palmes qui porte le texte suivant : « Got zue EHREN, H.D.D.F. 1735 », ce qui signifie « À la gloire de Dieu », suivi des initiales des donateurs de la croix ainsi que la date d'érection. Plus bas sur le fût, avant la moulure en cavet, on voit l'image d'un saint en costume d'évêque, avec mitre et crosse, tenant un livre à la main, qu'on présume être Saint Apollinaire, premier évêque de Ravenne où il fut envoyé par saint Pierre. Quatre tilleuls ont encadré ce coin voué à la dévotion populaire. Le dernier de ces tilleuls n'a pas résisté à la tempête de 1999. Ce même jour, la croix est tombée au sol, déséquilibrée par la chute de l'arbre qui écrasa l'abri-bus. La municipalité a fait restaurer et remettre en place cette croix par Mann Alsagranit de Kingersheim. Quatre tilleuls y ont été replantés.
- À la sortie du village, en direction de Traubach-le-Haut, se dresse la dernière croix de Guevenatten, une croix simple, sans prétention, datée de 1785, quelques années avant que la Révolution ne fasse table rase de ces témoins de la piété populaire.
Il paraît que cette croix fut ensevelie durant cette période trouble et remise en place une fois le calme revenu. Dans le médaillon, se trouve un Christ sans croix. Plusieurs couches de peintures ont couvert toute la surface. Cette croix a été restaurée par Mann Alsagranit de Kingersheim en même temps que celle située à l'embranchement vers Sternenberg.
- La croix de la mission : on ne peut manquer d'apercevoir, un peu au-delà de la mairie-école, une croix élevée lors de la mission tenue en 1933.
Ce monument porte sur le socle pyramidal une plaque en marbre blanc avec les mots « Mission 1933 / Also hat Gott dich geliebt, mein Jesus Barmherzigkeit » (Mission 1933 / Ainsi Dieu t'a aimé, mon Jésus miséricordieux). La croix porte un assez grand Christ en fonte de fer, repeint en 1986 en blanc, brun et rouge. Le tout est entouré d'une grille en fer peinte en blanc et bien fleuri par une bénévole.
- Le puits couvert
Datant de la fin du XVIIIe / début XIXe siècle et profond de 18 mètres, ce puits privé (non accessible au public) est couvert par un édifice à colombages coiffé d'un toit à quatre pans à tuiles plates (Biberschwantz ou queue de castor), probablement pour éviter que quelqu'un ne tombe dedans et que l'eau potable ne soit souillée.
Il dispose d'un mécanisme à roue qui permettait autrefois de remonter l'eau potable à l'aide d'un seau. Un axe en bois de quarante centimètres de diamètre permettait à la corde de s'enrouler et une grande roue de charrette servait de volant de manœuvre.
- La chapelle Sainte-Appoline
C'est au bord de la rue unique, la départementale 14 bis, presque au milieu du village, que se dresse la chapelle Sainte-Apolline.
En 1892, la chapelle très vétuste fut reconstruite grâce aux dons des fidèles ; les deux voisins les plus proches cédèrent chacun un bout de terrain et la nouvelle chapelle fut reconstruite plus grande et légèrement à la droite de la précédente.
Le , le curé de Dannemarie, en présence du révérend père Ellerbach curé de Geispitzen, des curés Schilling de Traubach, Georges d'Eteimbes, Merckly de Saint-Cosme, Dufour de Bréchaumont, Rohmer de Bretten et du vicaire Kelbert de Traubach, célèbre la bénédiction du nouveau sanctuaire Sainte-Apolline, après l'abandon de saint Apollinaire.
Le chœur de la petite chapelle abritait un autel qui se trouve maintenant à Traubach-le-Haut et deux anges en bois provenant de Weckolsheim près de Neuf-Brisach. Une profusion de statues de la Vierge et une de sainte Apolline disposées sur les deux autels latéraux ainsi qu'une grotte de Lourdes réalisée par une religieuse du couvent de Bellemagny complétaient sa décoration.
Au mur était suspendu un chemin de croix, peint sur toile en 1790 par Madeleine Neysser originaire de Lautenbach-Zell. Une cloche fut également installée dans le clocheton au-dessus de la porte d'entrée. La chapelle a perdu la plus grande partie de son mobilier. De sainte Apolline, il ne reste que le vitrail. Les autels latéraux ont disparu. Deux statues en plâtre de l'Immaculée Conception et de saint Joseph à l'Enfant Jésus comblent le vide. Le chemin de croix a été brûlé, estimé sans valeur par le curé de la paroisse. Seuls les deux anges décorent encore le chœur.
Personnalité marquante
- Jean-Baptiste Ellerbach (curé et guérisseur), né à Guevenatten en 1850 et décédé en 1924. Il est connu des historiens pour son ouvrage sur la guerre de Trente Ans en Alsace. Curé de Carspach, il y a construit une institution de santé appliquant la méthode Kneipp, cet édifice est actuellement nommé « Institut Sonnenberg ». La société d'histoire de Sierentz lui a consacré une biographie en 1987.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Mulhouse », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- « 85 État de la répartition et distribution de trois cents francs faites par moi Antoine Georges Zimberlin (Zimberlin Antoine-Georges, de Ferrette, abbé : 84, 85, 86, 153, 154, 193, 224, 734, 959), curé de Traubach-le-Haut, aux incendiés de Guewenatten, le 25 janvier 1833. - 2 p. ms. Papier. Français ».
- Archives DĂ©partementales du Haut-Rhin
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.