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Guerre byzantino-bulgare de 970-1018

La guerre byzantino-bulgare de 970-1018 regroupe une sĂ©rie de conflits entre l’Empire byzantin et l’Empire bulgare qui devait conduire Ă  la conquĂȘte de la Bulgarie par les Byzantins en 1018; ceux-ci purent ainsi rĂ©tablir leur domination sur l’ensemble de la pĂ©ninsule balkanique pour la premiĂšre fois depuis les invasions slaves du VIIe siĂšcle.

Carte de la Bulgarie à sa plus grande extension pendant le rÚgne de Siméon Ier

L’invasion d’une partie de l’Empire byzantin par les Magyars traversant sans entrave la Bulgarie conduisit Constantinople Ă  suggĂ©rer au prince Sviatoslav de Kiev d’attaquer ce pays par le nord, ce que ce prince accepta. Les Byzantins se rendirent compte trop tard du danger que reprĂ©sentait ce nouvel alliĂ© dont les ambitions s’étendirent bientĂŽt Ă  Constantinople. Jean Ier TzimiscĂšs dut repousser les armĂ©es kiĂ©viennes et occuper la partie orientale de la Bulgarie dont il conquit la capitale, Preslav, en 971. L’empereur Boris II fut fait prisonnier et la Bulgarie annexĂ©e Ă  l’Empire byzantin.

Toutefois, la partie occidentale de la Bulgarie demeurait autonome sous la conduite du comte Nicolas, puis de ses fils, David, MoĂŻse, Aaron et Samuel, appelĂ©s collectivement « ComitopouloĂŻ » ou « fils du comte ». En 976, ces derniers lancĂšrent une offensive contre Byzance afin de rĂ©cupĂ©rer les territoires de l’ancien Empire bulgare. Tour Ă  tour, trois des quatre frĂšres moururent, laissant au plus jeune, Samuel, la direction des opĂ©rations. Ce dernier rĂ©ussit Ă  infliger de sĂ©rieuses dĂ©faites Ă  l’armĂ©e byzantine commandĂ©e par Basile II, la plus cuisante ayant lieu aux Portes de Trajan. Samuel reprit ainsi le contrĂŽle du nord-est de la Bulgarie. En 997, celui-ci se sentit suffisamment en position de force pour se faire couronner empereur.

Au tournant du siĂšcle cependant, la fortune tourna et l’empereur byzantin, Ă  partir de 1001, rĂ©ussit Ă  s’emparer des villes bulgares les plus importantes. En 1014, les Byzantins remportĂšrent la bataille de Kleidion et Samuel mourut peu aprĂšs. Il fut briĂšvement remplacĂ© par son fils Gavril Radomir, puis par son neveu Jean Vladislav. Quatre ans plus tard, la veuve de Jean Vladislav, Marie, nĂ©gocia la paix avec l’empereur byzantin et la noblesse locale fut ou bien amenĂ©e Ă  Constantinople ou dĂ©portĂ©e en Anatolie. La Bulgarie perdit ainsi son indĂ©pendance et demeura incorporĂ©e Ă  l’Empire byzantin pour plus d’un siĂšcle et demi jusqu’en 1185.

ConquĂȘte de la Bulgarie orientale

La Rus' de Kiev au début du rÚgne de Sviatoslav (en rouge), avec sa sphÚre d'influence en 972 (en orange).

Les Magyars que SimĂ©on Ier (r. 823-927) avait rĂ©ussi Ă  contenir avec l’aide des PetchenĂšgues revinrent Ă  la charge Ă  partir de 934 et envahirent le territoire bulgare sous le rĂšgne de son fils, Pierre Ier (r. 927-969)[1]. Les efforts de ce dernier pour refouler les Magyars s’avĂ©rĂšrent vains et Ă  plusieurs occasions les envahisseurs atteignirent et ravagĂšrent la Thrace byzantine. Ne pouvant endiguer le dĂ©ferlement des Magyars, Pierre Ier se vit contraint de conclure un accord avec eux en 965 en vertu duquel les Magyars obtenaient libre passage sur son territoire, Pierre promettant de ne pas aider les Byzantins Ă  lutter contre les envahisseurs. Les Byzantins accusĂšrent alors les Bulgares d’ĂȘtre complices de ces attaques et les relations entre les deux empires se tendirent[1].

De fait, Pierre Ier (r. 927-969) avait envahi la Thrace lors de la guerre de 913-917 qui s’était terminĂ©e par un accord de paix rĂ©tablissant les frontiĂšres le long des tracĂ©s fixĂ©s par les prĂ©cĂ©dents traitĂ©s de 897 et 904; Byzance s’engageait de plus Ă  payer un tribut annuel. Une alliance matrimoniale scellait cet accord, Pierre Ă©pousant Maria LĂ©capĂšne, petite-fille de Romain Ier[2] - [3] - [4]. Lorsque Maria LĂ©capĂšne mourut au milieu des annĂ©es 960, le nouvel empereur byzantin, NicĂ©phore II Phocas (r. 963-969), qui avait remportĂ© des victoires dĂ©cisives contre les Arabes en Orient[5], refusa de payer le tribut Ă  la Bulgarie, prĂ©textant que les sommes versĂ©es jusque-lĂ  n’étaient qu’une allocation de subsistance pour la princesse et ne devaient par consĂ©quent plus ĂȘtre versĂ©es aprĂšs la mort de celle-ci. Pour montrer son sĂ©rieux, il fit une dĂ©monstration de force Ă  la frontiĂšre entre les deux États. Peu aprĂšs, NicĂ©phore tenta de rĂ©tablir la paix Ă  la condition que les Bulgares annulent leur accord avec les Magyars, ce que refusa Pierre Ier qui rappela Ă  l’empereur que lorsque les Bulgares avaient demandĂ© l’aide des Byzantins pour refouler les Magyars ceux-ci n’avaient pas rĂ©agi[6].

Comme on lui dĂ©conseillait d’envahir directement la Bulgarie, le basileus, utilisant les moyens traditionnels de la diplomatie byzantine, envoya un Ă©missaire au prince Sviatoslav Igorevich de Kiev pour inciter cet État Ă  envahir la Bulgarie par le nord. La mission fut confiĂ© Ă  un aristocrate byzantin, Kalokyros, qui convainquit sans peine Sviatoslav de lancer une puissante armĂ©e contre Dobruja[6] avant de s'emparer de quelque quatre-vingt forteresses en 967. L’annĂ©e suivante, Pierre Ier envoya deux de ses fils nĂ©gocier un traitĂ© de paix Ă  Constantinople et, semble-t-il, servir d’otages[7] - [8] - [9]. L’un des deux fils de Pierre envoyĂ©s Ă  Constantinople Ă©tait le futur empereur Boris II (r. 969-077). L’accord qu’il avait mission de nĂ©gocier devait mettre fin au conflit entre Byzance et la Bulgarie qui pourraient dĂšs lors unir leurs forces contre le trop puissant Sviatoslav Ier (r. 962-972) de Kiev.

Sviatoslav se vit toutefois contraint d’abandonner la poursuite de ses conquĂȘtes, sa capitale, Kiev, Ă©tant assiĂ©gĂ© par les PetchenĂšgues. Il n’en revint pas moins en Bulgarie l’annĂ©e suivante (969); la mĂȘme annĂ©e Pierre Ier, aprĂšs avoir souffert une crise d’épilepsie, dut abdiquer, se faire moine et mourir le [10]. Son successeur, Boris II, se rĂ©vĂ©la incapable d’arrĂȘter la progression des forces kiĂ©viennes et se trouva bientĂŽt forcĂ© de faire alliance avec Kiev pour se tourner contre les Byzantins, mais le nouvel empereur, Jean Ier TzimiscĂšs (r. 969-976) rĂ©ussit Ă  arrĂȘter leur progression Ă  Arcadiopolis en 970; il en profita pour s’avancer dans le nord. Ne pouvant fermer les cols des Balkans, Sviatoslav laissa les Byzantins avancer en MĂ©sie oĂč ils mirent le siĂšge devant la capitale Preslav. MĂȘme si KiĂ©viens et Bulgares joignirent leurs forces pour dĂ©fendre la ville, les Byzantins, aprĂšs avoir mis le feu aux structures de bois et aux toits avec leurs missiles, s’emparĂšrent de l’endroit. Boris II fut fait prisonnier par Jean TzimiscĂšs qui continua Ă  poursuivre les KiĂ©viens jusqu’à Drastar (aujourd’hui Silistra en Bulgarie) en affirmant ĂȘtre l’alliĂ© et le protecteur de Boris qu’il traita avec le plus grand respect[11]. Sviatoslav fut forcĂ© de nĂ©gocier et de rentrer chez lui; TzimiscĂšs retourna alors Ă  Constantinople, amenant avec lui la famille royale bulgare prisonniĂšre de mĂȘme que le trĂ©sor de l’empire. Au cours d’une cĂ©rĂ©monie en 971 Ă  Constantinople, on retira officiellement Ă  Boris II ses insignes impĂ©riaux pour ne lui laisser que le titre byzantin de «magistros »[12]. Son frĂšre, Roman, fut castrĂ© pour s’assurer que la dynastie de Krum s’éteigne Ă  jamais[13].

Pour Jean TzimiskĂšs ceci reprĂ©sentait un vĂ©ritable triomphe : le rĂȘve byzantin, vieux de trois siĂšcles, d’éliminer l’État bulgare et de restaurer les frontiĂšres de l’empire sur le Danube semblait se rĂ©aliser. Les territoires bulgares de Thrace et de MĂ©sie infĂ©rieure devinrent des thĂšmes de l’Empire byzantin et furent confiĂ©s Ă  des gouverneurs nommĂ©s par Constantinople; le patriarcat bulgare fut aboli[14] - [15] - [16].

ConquĂȘte de la Bulgarie occidentale

La Bulgarie sous les ComitopouloĂŻ, vers 1000

Si Jean TzimiskĂšs avait proclamĂ© l’annexion de la Bulgarie, son pouvoir ne s’exerçait que sur l’est du pays. En effet, lors de son retour au pays, Boris n’avait fait aucune tentative pour Ă©tablir son autoritĂ© sur la MacĂ©doine; TzimiscĂšs quant Ă  lui, aprĂšs sa victoire sur Sviatoslav, s’était hĂątĂ© de reprendre la guerre contre les Arabes sans tenter d’établir son autoritĂ© sur cette rĂ©gion de collines et de vallĂ©es isolĂ©es. En pratique, le territoire Ă©tait autonome et dirigĂ© par la noblesse locale; un comte (en grec « komes », d’oĂč le surnom de la famille) du nom de Nicolas, de la rĂ©gion de Sredetz (aujourd’hui Sofia), gouvernait effectivement la rĂ©gion [17] - [18].

En 969, aprĂšs la conquĂȘte byzantino-russe de la Bulgarie orientale, le comte Nicolas ajouta Ă  son propre comtĂ© s’étendant d’Ohrid Ă  Sardica d’autres territoires Ă  l’ouest de la riviĂšre Iskar et du fleuve Strymon. Il devait toutefois mourir peu aprĂšs et on sait seulement qu’au moment de la conquĂȘte byzantine de Preslav son empire fut divisĂ© entre ses quatre fils, David, Aaron, MoĂŻse et Samuel. David assurait semble-t-il la dĂ©fense de la Bulgarie du sud-ouest avec rĂ©sidence Ă  Prespa, MoĂŻse celle de la Bulgarie du sud-est avec rĂ©sidence Ă  Strumica, alors qu’Aaron gouvernait la rĂ©gion de Sredetz et Samuel celle de la Bulgarie du nord avec rĂ©sidence Ă  Bdin (Vidin). Aucun d’eux ne portant de titre indiquant une prĂ©sĂ©ance sur les autres, ils furent conjointement appelĂ©s par les historiens byzantins « comitopouloĂŻ » (ou « cometopouloĂŻ », c.a.d. « fils du comte »)[18] - [19] - [20].

Un peu plus tard la mĂȘme annĂ©e, Boris II dĂ©chu et son frĂšre Roman retournĂšrent en Bulgarie, soit qu’ils aient rĂ©ussi Ă  fuir Constantinople, soit qu’ils aient Ă©tĂ© relĂąchĂ©s par les Byzantins qui espĂ©raient qu’une guerre civile entre les deux frĂšres et l’État naissant de Samuel Ă  l’ouest leur permettrait de reprendre le contrĂŽle effectif de l’ensemble du pays. Toutefois, Boris II devait pĂ©rir alors qu’il atteignait la frontiĂšre, tuĂ© par mĂ©garde par un garde-frontiĂšre. Roman lui succĂ©da et fut proclamĂ© tsar de Bulgarie[N 1], alors que Samuel, profitant du climat d’instabilitĂ© occasionnĂ© par la mort de Jean TzimiscĂšs et son remplacement par Basile II (rĂšgne effectif 976-1025), commença Ă  repousser les frontiĂšres de son propre territoire[21] - [22] - [23].

Il fallut un certain temps avant que les Byzantins ne se rendent compte du danger. SituĂ© dans le nord-est des Balkans, l’empire de SimĂ©on avait reprĂ©sentĂ© une menace pour Constantinople en raison des invasions toujours possibles Ă  travers la Thrace; celui de Samuel, loin de Constantinople et plutĂŽt axĂ© vers l’Adriatique Ă  l’ouest et la GrĂšce au sud, ne reprĂ©sentait pas un danger aussi imminent[18].

Gouvernant Ă  partir d’une ile du lac Prespa, Samuel ne semblait pas vouloir s’emparer du trĂŽne impĂ©rial de Byzance, mais dĂ©sirait simplement se rendre maitre de l’ensemble des territoires s’étendant de Thessalonique Ă  Dyrrachium (aussi appelĂ© Durazzo, aujourd’hui DurrĂ«s en Albanie), le long de l’antique Via Egnatia oĂč il dĂ©porta nombre de prisonniers byzantins et armĂ©niens dĂšs la capture de Larissa; il crĂ©a Ă©galement un nouveau patriarcat avec siĂšge Ă  Ohrid Ă  la tĂȘte duquel il mit l’ancien patriarche Damien qui avait fui Preslav devant l’avance de TzimitzĂšs[24] - [25].

Samuel semble avoir commencĂ© sa politique d’expansion dĂšs la mort de TzimiscĂšs en 976. AprĂšs s’ĂȘtre emparĂ© des thĂšmes de Ras et de Moravie, il lança des raids en Thessalie en 980, s’emparant de Larissa en 986. C’est au cours d’une attaque infructueuse contre SerrĂšs que mourut son frĂšre, MoĂŻse[26] - [27].

La mĂȘme annĂ©e, Basile II, ayant rĂ©ussi Ă  mĂąter ses provinces orientales d’Asie mineure, put se tourner vers les Balkans. Il s’attaqua d’abord Ă  Sardica, fief d’Aaron. Pour apaiser l’Empire byzantin, il fit miroiter la possibilitĂ© d’une entente matrimoniale avec sa sƓur. Une fois arrivĂ©e, la jeune promise byzantine se rĂ©vĂ©la ne pas ĂȘtre une princesse. Furieux, Aaron rejeta les propositions de Basile et appela Samuel Ă  son secours. Les deux frĂšres rĂ©ussirent Ă  mettre en dĂ©route l’armĂ©e de Basile lors de la bataille des Portes de Trajan en 986. Mais, furieux de constater que son frĂšre Ă©tait disposĂ© Ă  comploter avec les Byzantins contre lui, Samuel fit assassiner Aaron et sa famille[28] - [29] - [N 2] - [30].

AprĂšs avoir disposĂ© d’Aaron et de Basile II, Samuel se dirigea d’abord vers Thessalonique avant de s’attaquer Ă  la Thessalie et au PĂ©loponnĂšse. Entre 986 et 997, Samuel rĂ©ussit Ă  Ă©tendre ses possessions Ă  la MacĂ©doine, Ă  la Bulgarie, Ă  la Thessalie, Ă  l’Épire, Ă  Dyrrachium et pratiquement Ă  l’ensemble de l’Albanie. C’est alors qu’il dĂ©cida de se faire couronner tsar; on ignore pourquoi il attendit jusque-lĂ , certaines sources affirmant qu’il aurait pris la dĂ©cision Ă  la mort du souverain lĂ©gitime, Roman[N 3] - [31] - [32].

Une fois Dyrrachium conquise et y ayant installĂ© son beau-frĂšre Ashot comme gouverneur[N 4], Samuel se tourna vers DioclĂ©e[N 5] laquelle, depuis la dĂ©sintĂ©gration de la Serbie, avait considĂ©rablement accru son importance, annexant les territoires de Zahumlje et Trebinje. Ne pouvant quitter l’Anatolie, Basile Ă©tait pour sa part entrĂ© en relations avec le prince Jean (ou Ivan) Vladimir. Mais celui-ci fut dĂ©fait par Samuel qui conquit Ă  la fois DioclĂ©e et RaĆĄka, faisant Jean prisonnier puis le relĂąchant et le rĂ©tablissant dans son ancien domaine Ă  titre de vassal[33] - [34].

À la fin du siĂšcle, l’État de Samuel s’étendait donc sur l’ensemble de l’ancien empire bulgare, de la mer Noire Ă  l’Adriatique, en plus de la Serbie jusqu’à la Save infĂ©rieure, de l’Albanie, de la MacĂ©doine du sud, de la Thessalie et de l’Épire[N 6] - [18]]. En plus de ces territoires qu’il gouvernait directement, Samuel Ă©tait maintenant le suzerain des dirigeants de la DioclĂ©e, de RaĆĄka (la Serbie), de Trebinje, de Zahumlje et d’une bonne partie de la Bosnie[35].

ConquĂȘte de la Bulgarie par Basile II

L’ancien Empire de Bulgarie devenu thùme byzantin vers 1045

Ayant matĂ© la rĂ©volte de Bardas Phocas le Jeune et de Bardas SklĂ©ros en Anatolie, Basile II put tourner ses efforts vers la Bulgarie au tournant du millĂ©naire. Conduisant l’armĂ©e en personne, Basile mena une sĂ©rie de campagnes s’étendant quelquefois sur les douze mois de l’annĂ©e (chose rare Ă  l’époque) destinĂ©es Ă  prendre Samuel en tenailles par la conquĂȘte de deux rĂ©gions qui permettaient de dominer le nord de la pĂ©ninsule des Balkans : la plaine situĂ©e entre la chaine du Grand Balkanet le Danube ainsi que les hautes terres de MacĂ©doine. AprĂšs avoir repris Sardica, il envoya son armĂ©e reprendre les territoires du nord-est y compris l’ancienne capitale Preslav. Ensuite, partant de Sardica, il se dirigea vers le sud traversant la MacĂ©doine et s’emparant de la Thessalie. Il remonta ensuite vers le nord oĂč il put reprendre Vidin aprĂšs un siĂšge de huit mois[36] - [37].

Puis, suivant le fleuve Vardar, il mit le siĂšge devant Skopje. Durant la bataille qui s’ensuivit, les armĂ©es byzantines furent victorieuses, mais Samuel lui-mĂȘme rĂ©ussit Ă  s’enfuir. Selon le chroniqueur SkylitzĂšs, c’est Ă  ce moment que Roman, frĂšre et successeur de Boris II, aurait Ă©tĂ© capturĂ© et bien traitĂ© par Basile qui fit de lui le gouverneur du thĂšme d’Abydos, poste frontalier lucratif par ses douanes[38] - [39].

Fin 1004, Basile avait reconquis prĂšs de la moitiĂ© du territoire de Samuel et tenait la MacĂ©doine en tenailles au nord par le Danube, au sud par la Thessalie. Il lui restait Ă  reprendre Dyrrachium, ce qu’il fit grĂące Ă  la trahison d’Ashot en 1005. AprĂšs une accalmie au cours de laquelle Basile semble avoir espĂ©rĂ© que Samuel accepterait de se reconnaitre son vassal tout en gardant ses territoires, la campagne reprit en 1012 pour se poursuivre jusqu’en 1014 lorsque Basile rĂ©ussit Ă  encercler l’armĂ©e bulgare prĂšs du fleuve Strymon. Encore une fois, Samuel rĂ©ussit Ă  s’échapper et Ă  gagner Prilep. C’est alors que se situe le fameux Ă©pisode qui devait confirmer le surnom de « Bulgaroktonos (tueur de Bulgares) » attribuĂ© Ă  Basile. AprĂšs avoir capturĂ© les quelque 14 000 soldats de Samuel, Basile les fit tous aveugler, ne laissant qu’un Ɠil Ă  un soldat sur cent pour que celui-ci puisse guider ses camarades. Lorsque les malheureux rĂ©ussirent Ă  rejoindre Prilep, Samuel fit une crise d’apoplexie dont il devait mourir deux jours plus tard, le [40] - [41] - [42] - [43].

Ce qui restait de l’empire de Samuel passa alors Ă  son fils, Gabriel Radomir, courageux et entreprenant, mais n’ayant pas l’habiletĂ© politique de son pĂšre. L’avance byzantine devenait impossible Ă  arrĂȘter; l’un aprĂšs l’autre les commandants des diverses places fortes se rendirent et l’annĂ©e suivante (1015), Gabriel Radomir, qui avait entretemps offert de se reconnaitre vassal de Basile, fut assassinĂ© par son cousin Jean Vladislav (le fils d’Aaron, frĂšre de Samuel que ce dernier avait fait assassiner) qui le remplaça sur le trĂŽne[44] - [45].

Jean Vladislav se rĂ©vĂ©la un solide adversaire et malgrĂ© un siĂšge de quatre-vingt-huit jours, Basile ne put reprendre Pernik. Le siĂšge de Kastoria au printemps ou Ă  l’étĂ© 1017 fut un Ă©chec, de mĂȘme que la bataille livrĂ©e en devant les murs de Dyrrachium oĂč Jean Vladislav fut tuĂ©. L’empereur Ă©tait entretemps rentrĂ© Ă  Constantinople au dĂ©but de l’hiver. Changeant de stratĂ©gie, Basile II se dirigea l’étĂ© suivant vers Andrinople. Cette fois, la chance lui sourit : Pernik lui ouvrit ses portes de mĂȘme que l’ensemble des forts le long de la Via Egnatia[46].

ArrivĂ© Ă  Strumitsa, il rencontra le patriarche bulgare, David, qui lui annonça que la veuve de Samuel Ă©tait prĂȘte Ă  capituler. Alors que Basile ne cherchait vraisemblablement qu’à devenir le suzerain d’une Bulgarie qui aurait conservĂ© son autonomie, la veuve de Samuel et ses enfants lui en offrirent la pleine possession[47] - [48] - [44]. Basile annexa simplement la Bulgarie qu’il divisa en trois thĂšmes, distribua le trĂ©sor de Samuel Ă  ses troupes et ramena la famille de l’ancien tsar Ă  Constantinople tout en dĂ©portant une partie de la haute noblesse en Anatolie[49]. Mais l’ainĂ© des fils de Jean Vladislav, Presijan II et deux de ses frĂšres, Aaron et Alousian, rĂ©ussirent Ă  se rallier une partie de la noblesse et Ă  se rĂ©fugier au mont Tomorr (aujourd’hui en Albanie). Ceux-ci durent bientĂŽt se rendre et, amenĂ©s Ă  Constantinople, furent bien traitĂ©s par Basile II qui accorda Ă  Presijan le titre de magistros et Ă  ses frĂšres celui de patrices, Aaron devenant gouverneur militaire de Vaspurakan. Presijan sera plus tard nommĂ© stratĂšge du grand thĂšme des « Bucellaires »; mais impliquĂ© Ă  deux reprises dans des complots, il sera finalement envoyĂ© dans un monastĂšre et aveuglĂ© en 1030/1031[50].

Suites de la guerre

Autant Basile s’était montrĂ© impitoyable dans la guerre, autant, considĂ©rant probablement que ces contrĂ©es Ă©taient trop Ă©loignĂ©es pour ĂȘtre administrĂ©es directement, il se montra gĂ©nĂ©reux dans l’organisation de ses nouveaux territoires. S’il nomma des Byzantins au sommet de l’organisation gouvernementale, il laissa aux membres de l’ancienne noblesse qui n’avaient pas Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s le soin de diriger les affaires locales. Ainsi, il permit Ă  ses nouveaux sujets d’acquitter leurs impĂŽts en nature plutĂŽt qu’en espĂšces contrairement Ă  ce qui se faisait ailleurs dans l’empire[51] - [47] - [52].

Le centre de l’ancien empire de Samuel fut ainsi divisĂ© en trois thĂšmes : la Bulgarie (capitale Skopje), Sirmium (capitale dans la ville du mĂȘme nom) et Paristrion (capitale Silistria). Les anciens thĂšmes qui avaient Ă©tĂ© annexĂ©s par Samuel furent rĂ©tablis : MacĂ©doine, Strymon, Nikopolis, Helladikoi, Dalmatie et duchĂ©s spĂ©ciaux de Thessalonique et Dyrrachium. Les territoires de RaĆĄka, Bosnie, Zahumlje, Croatie et DioclĂ©e demeurĂšrent gouvernĂ©s par des souverains reconnaissant la suzerainetĂ© du basileus[53] - [54].

Basile s’appuya Ă©galement sur l’Église pour assurer l’administration du pays plutĂŽt que de se fier Ă  une occupation militaire. Si elle perdit son rang de patriarcat, l’Église bulgare demeura autocĂ©phale. De plus, Basile choisit comme nouvel archevĂȘque un ancien moine bulgare du nom de Jean[55], lequel ne fut pas placĂ© sous l’autoritĂ© du patriarche de Constantinople, mais directement sous celle de l’empereur qui se rĂ©serva le droit de nommer ses successeurs. De plus, le nouvel archevĂȘque put garder tous ses suffragants, lesquels ne furent pas remplacĂ©s par des Slaves. Ceci lui permit d’assurer son autoritĂ© sur les Églises des peuples slaves du sud et de leur donner une certaine importance, leur archevĂȘque jouissant d’un rang nettement supĂ©rieur aux autres archevĂȘques soumis au patriarche de Constantinople[53] - [51].

Les successeurs de Basile II ne firent pas preuve du mĂȘme doigtĂ©. Non seulement dĂ©cidĂšrent-ils d’obliger les Bulgares Ă  payer leurs impĂŽts en espĂšces, mais, Ă  la mort de l’archevĂȘque Jean en 1037, nommĂšrent-ils un Grec, le chartophylax de Sainte-Sophie LĂ©on, pour le remplacer. Les annĂ©es de gouvernement erratique Ă  Constantinople qui s’étendront de 1025 Ă  1081 (prise du pouvoir par Alexis Ier) permettront aux peuples slaves de reprendre force et courage jusqu’à ce qu'en 1185, la rĂ©volte de trois frĂšres valaques, AsĂȘn, Jean et Pierre (ThĂ©odore), jette les bases du Second Empire bulgare[56] - [57].

Bibliographie

Sources premiĂšres

  • Ljetopis Popa Dukljanina (Chronique du prĂȘtre de DioclĂ©e). Chronique mĂ©diĂ©vale d’un prĂȘtre anonyme de DioclĂ©e, compilĂ©e vraisemblablement entre la fin du XIIe siĂšcle et le XVe siĂšcle sur les dĂ©buts de l’histoire des Slaves du Sud. Il ne semble en exister qu’une version latine et une en serbo-croate.
  • Yahyā ibn SaÄ«d d’Antioche (vers 980-1066). Auteur arabe chrĂ©tien vivant Ă  Antioche qui a Ă©crit une chronique en arabe couvrant la pĂ©riode 936-1034. En plus des Ă©vĂšnements d’Orient, sa chronique inclut beaucoup d’évĂšnements concernant Byzance, y compris les guerres entre Samuel de Bulgarie et Constantinople. Son « Histoire » a fait l’objet d’une publication par Kratchkovsky, I., A. A. Vasiliev, F. Micheau, et G. Troupeau dans Patrologia Orientalis 18, 23, 47 (1924), pp. 705–833, 349–520..
  • Jean SkylitzĂšs, haut fonctionnaire et historien byzantin du XIe siĂšcle originaire d'Asie Mineure dont le Synopsis Historiarum couvre la pĂ©riode 811-1057. La pĂ©riode 811-944 est en fait une reprise du Continuateur de ThĂ©ophane, seule la pĂ©riode 944-1057 est originale et, d’aprĂšs la critique moderne, passablement inadĂ©quate. Son Ɠuvre majeure est le : Empereurs de Constantinople, « Synopsis HistoriĂŽn » traduit par Bernard Flusin et annotĂ© par Jean-Claude Cheynet Ă©ditions P.Lethilleux Paris 2003 (ISBN 2283604591).

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Notes et références

Notes

  1. Selon SkylitzĂšs, historien byzantin du XIe siĂšcle, Roman ayant Ă©tĂ© castrĂ© par les Byzantins ne pouvait devenir empereur; le pouvoir effectif serait restĂ© entre les mains du comte Nicolas et de ses successeurs. Selon lui, Roman Ă©tait simplement gouverneur de la ville de Skopje qu’il aurait remis aux Byzantins en 1004, moment oĂč il fut fait prisonnier. Selon Yahya ibn SaĂŻd, un auteur arabe chrĂ©tien Ă©galement du XIe siĂšcle, Roman aurait Ă©tĂ© acceptĂ© comme empereur mĂȘme par la famille du comte Nicolas qui l’aurait reconnu comme suzerain jusqu’à ce qu’il meure en 997 aprĂšs quoi Samuel se serait proclamĂ© empereur. L’historien bulgare Zlatarski croit que Yahya se serait trompĂ© en datant la capture de Roman en 1004; celle-ci aurait plutĂŽt eu lieu en 991 ce qui rendrait possible un couronnement en 997
  2. Selon SkylitzÚs, toute la famille aurait péri sauf un fils, Jean (ou Ivan) Vladislav, qui aurait été sauvé par le fils de Samuel, Gabriel Radomir. Tous deux joueront un rÎle important par la suite
  3. Selon SkylitzĂšs, Basile n’aurait capturĂ© Roman qu’en 1004, voir note plus haut
  4. Ashot et la propre fille de Samuel, Miroslava, devaient trahir Samuel et, aprÚs avoir livré la ville aux Byzantins en 1005, se réfugier à Constantinople.
  5. Au dĂ©part nom d’une ville et d’une province romaine, correspondant Ă  peu prĂšs au MontĂ©nĂ©gro moderne; elle sera appelĂ©e ZĂȘta par la suite.
  6. Certains auteurs, se basant Ă  la fois sur le fait que les possessions de Samuel n’avaient pas le mĂȘme centre gĂ©ographique que l’ancien empire de SimĂ©on et, de plus, Ă©tait majoritairement slave plutĂŽt que bulgare ont voulu y voir un État distinct de l’Empire bulgare. Le fait demeure toutefois que cet État prit la place du Premier Empire bulgare et que Samuel, en se proclamant tsar et en rĂ©tablissant le patriarcat bulgare se voulait le digne successeur de SimĂ©on [Voir Ă  ce sujet Ostrogorsky (1983) p. 326.]

Références

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Voir aussi

Liens internes

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