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Grotte des Trémies

La grotte des Trémies, ou grotte de la Trémie, est une grotte sous-marine française située dans les Bouches-du-RhÎne, sur le littoral des Calanques de Marseille. Elle fait partie du parc national des Calanques.

Grotte des Trémies
Au-dessus de la grotte des Trémies.
Localisation
Coordonnées
43° 12â€Č 03″ N, 5° 30â€Č 44″ E
Pays
Région française|Région
DĂ©partement
Massif
massif des Calanques
Localité voisine
Aire protégée
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
−12 m
Longueur connue
62 m
Occupation humaine
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Localisation sur la carte de Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur
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Localisation sur la carte des Bouches-du-RhĂŽne
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Elle a livré les plus anciens vestiges humains du massif des Calanques, datant du Paléolithique inférieur.

Situation

La grotte se trouve à environ km au sud-ouest de Cassis, sur face sud-est[1] de la Pointe de la Cacau qui borde à l'ouest l'entrée de la calanque de Port-Miou[2] - [3] - [4].

La pointe de Cacau (on trouve aussi l'orthographe « Cacao[5] Â» ou « Cacaou[6] ») forme une presqu'Ăźle bordĂ©e de falaises de 10 Ă  20 m de hauteur, qui se prolongent sous la mer sur 10 Ă  25 m[5].

Vu la grande anciennetĂ© d'occupation de la grotte, il est utile de se rappeler que la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne a reculĂ© et avancĂ© au cours des temps prĂ©historiques. Par exemple il y a 18 000 ans, le rivage se trouvait Ă  plus de km vers le sud et plus de km vers le sud-ouest. La grotte n’était donc alors ni en bord de mer ni a fortiori submergĂ©e[2].

  • À la sortie de la calanque de Port Miou, la Pointe de la Cacau Ă  droite et le cap Cable Ă  gauche.
    À la sortie de la calanque de Port Miou, la Pointe de la Cacau à droite et le cap Cable à gauche.


La grotte Cosquer, haut-lieu des grottes ornées gravettiennes, est à km à l'ouest à vol d'oiseau. Les deux grottes (et de nombreuses autres) font partie du parc national des Calanques[4].

Description

La grotte de la Trémie est l'une des nombreuses grottes immergées du massif des Calanques[7]. Surmontée d'anciennes carriÚres, elle a été creusée dans le calcaire urgonien[8].

Jean-Joseph Blanc (2000) lui donne une longueur de 61,8 m[9] mais les mesures spĂ©lĂ©ologiques indiquent un dĂ©veloppement[N 1] de presque 70 m.
La grotte prĂ©sente une dĂ©nivellation s'Ă©tageant entre −17 m de profondeur et m au-dessus du niveau de la mer[1].

Selon la description par la FFESSM (plongĂ©e sous-marine), elle s'ouvre « Ă  l'aplomb d'une trĂ©mie de chargement, sous la fenĂȘtre de la construction dans l'escarpement sous-marin entre 11 et 17 m de profondeur »[1], ce qui suggĂšre une hauteur de porche de m.
Dans ce grand porche s'est accumulé un épais remplissage[N 2] - [10].

Au-delĂ  du porche s'ouvre une grande salle au milieu de laquelle se trouve un gros pilier ; puis une plus petite au fond de laquelle s'ouvre une courte galerie. Trois « cloches Â», ou poches d'air s'y trouvent : une cloche atmosphĂ©rique dans la grande salle, une cloche sous pression dans la petite salle et une autre cloche atmosphĂ©rique au fond de la galerie courte[1] (ce sont les endroits oĂč la grotte s'Ă©lĂšve au-dessus de la surface de la mer).

Histoire récente

DĂ©couverte ?

Le navire ArchĂ©onaute a participĂ© Ă  partir de 1968 Ă  une exploration des grottes de ce littoral[11], dont celle de la TrĂ©mie explorĂ©e en 1968 et 1969 sous la direction d'EugĂšne Bonifay et de Jean Courtin. Dans le mĂȘme temps, R. Bonzom fait l'Ă©tude morphologique de la grotte[5]. En 1969 un puits de m est creusĂ© et busĂ© dans le remplissage[12] de la salle d'entrĂ©e[13].

Archéologie

La grotte a Ă©tĂ© occupĂ©e dĂšs le PalĂ©olithique infĂ©rieur[14] (AcheulĂ©en, avant 300 000 ans)[15] et au PalĂ©olithique moyen (MoustĂ©rien)[2].

Les fouilles Bonnifay et Courtin ont livrĂ© un racloir et des ossements fossiles dans des grĂšs de plage, premiers dĂ©pĂŽts de la couche IIIf, que Bonnifay estime contemporaine de l'Interglaciaire Mindel-Riss, ou SIO 11 (410 000 ans - 370 000 ans)[16]. Ce sont les plus anciens vestiges humains du massif des Calanques[17]. À l'Ă©poque, la cĂŽte se trouvait environ 10 Ă  12 m plus bas[16].

La couche du Riss a livré des traces d'habitat humain sous forme de vestiges d'ossements et d'industrie lithique. La faune associée inclut quelques grands mammifÚres (cheval, proboscidien, cervidés) et des animaux plus petits (chauve-souris ou chiroptÚres, lagomorphes, rongeurs, oiseaux, batraciens et poissons)[16].

A Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©couvert un foyer de culture moustĂ©rienne (rattachĂ©e Ă  l'Homme de NĂ©andertal), remontant Ă  avant 40 000 ans.

Accident

Le , un accident de plongĂ©e mortel a lieu dans la grotte ; deux plongeurs suisses sont dĂ©cĂ©dĂ©s aprĂšs s'ĂȘtre perdus Ă  cause de la turbiditĂ© de l'eau[18].

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • EugĂšne Bonifay (dir.), « AntiquitĂ©s archĂ©ologiques sous-marines », Gallia PrĂ©histoire, vol. 13, no 2,‎ , p. 585-592 (lire en ligne, consultĂ© le ). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • EugĂšne Bonifay, « Circonscription des antiquitĂ©s prĂ©historiques sous-marines », Gallia prĂ©histoire, t. 16, no 2,‎ , p. 529-531 (lire en ligne, consultĂ© le ). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Description dĂ©taillĂ©e de la stratigraphie du site.
  • Jacques Collina-Girard, « La grotte Cosquer et les sites palĂ©olithiques du littoral marseillais (entre Carry-le-Rouet et Cassis) », MĂ©diterranĂ©e, t. 82,‎ , p. 7-19 (lire en ligne, consultĂ© le ). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Joseph Blanc, « Les grottes du Massif des Calanques (Marseilleveyre, Puget, Archipel de Riou). Canevas tectonique, Ă©volution et remplissages », Quaternaire, vol. 11,‎ , p. 3-19 (lire en ligne, consultĂ© le ). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Joseph Blanc, « Les grottes du massif des Calanques (Marseilleveyre - Puget - Riou, France) : gĂ©ologie, gĂ©omorphologie, sĂ©dimentologie », Varia, vol. 6,‎ , p. 161-200 (lire en ligne, consultĂ© le ). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. En spéléologie, le développement correspond à la longueur cumulée des galeries interconnectées qui composent un réseau souterrain.
  2. Le remplissage, du point de vue archéologique, est l'accumulation de dépÎts formant le sol qui recouvre la roche sous-jacente ; il est composé de couches de terre, de graviers et d'autres matériaux naturels. Ces couches peuvent contenir ou non des objets issus de l'industrie humaine, des vestiges humains, d'animaux ou de flore. Leur analyse paléopalynologique, une discipline initiée par Arlette Leroi-Gourhan dans les années 1950, est précieuse pour la détermination des variations climatiques de l'ensemble de la préhistoire.

Références

  1. « Grotte de la Trémie », sur www.plongeesouterraine.org (consulté le ).
    Voir la carte locale en troisiĂšme figure de cette page pour la position exacte de la grotte.
    Voir le plan de la grotte en deuxiĂšme figure.
  2. Collina-Girard 1995, p. 12 (carte). Pour le déplacement du rivage au cours des temps, voir l'encadré dans la carte.
  3. Blanc 2000, p. 4 (carte).
  4. « Pointe de la Cacau, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Vous pouvez bouger la carte (cliquer et maintenir, bouger), zoomer (molette de souris ou échelle de l'écran), moduler la transparence, désactiver ou supprimer les couches (= cartes) avec leurs échelles d'intensité dans l'onglet de "sélection de couches" en haut à droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut à gauche. Les distances et surfaces se mesurent avec les outils dans l'onglet "Accéder aux outils cartographiques" (petite clé à molette) sous l'onglet "sélection de couches".
  5. Bonifay 1970, p. 587.
  6. Blanc 2012, paragr. n° 36, 94.
  7. Blanc 2000, p. 8.
  8. Blanc 2012, paragr. n° 94.
  9. Blanc 2000, p. 14, fig. 10.
  10. Blanc 2000, p. 9.
  11. Bonnifay 1970, p. 585.
  12. Bonifay 1970, p. 588.
  13. Bonifay 1970, p. 586.
  14. Collina-Girard 1995, p. 17.
  15. Collina-Girard 1995, p. 12.
  16. Bonnifay 1973, p. 530.
  17. Blanc 2012, paragr. n° 95.
  18. « Accident Trémie », sur www.plongeesouterraine.org.
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