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Gouvernement de Broqueville III

Le gouvernement de Broqueville III est un gouvernement catholique-libéral qui gouverna la Belgique du jusqu'au .

Gouvernement de Broqueville III

Royaume de Belgique

Description de cette image, également commentée ci-après
Roi Albert Ier et LĂ©opold III
Premier ministre Charles de Broqueville
Élection 27 novembre 1932
Formation
Fin
DurĂ©e 2 ans, 1 mois et 7 jours
Représentation
Chambre
104 / 187
SĂ©nat
95 / 160
Drapeau de la Belgique

Les tensions socio-économiques consécutives à la crise de 1929 ont conduit à la chute du gouvernement Renkin et à la convocation d'élections anticipées. Les élections de 1932, qui ont porté sur le thème scolaire (choix stratégique du Parti catholique afin d'unifier ses rangs), voient la progression modeste des catholiques, des socialistes et des communistes au détriment des nationalistes flamands et des libéraux. Charles de Broqueville, qui était Premier ministre durant la Première Guerre mondiale, est chargé de former une tripartite, mais les socialistes refusent, amenant de Broqueville à reconduire la coalition catholique-libérale.

Afin de répondre à la crise, le gouvernement augmente les impôts, diminue les allocations de chômage, réduit les dépenses ministérielles et les pensions... Le libre-échangisme belge classique est cependant remis en cause et le gouvernement met en place des mesures protectionnistes et interventionnistes. Plusieurs faillites de grandes banques conduisent à mettre en place la séparation entre banques d'épargne et banques d'affaires.

Le gouvernement peine à justifier ses propres mesures, notamment face à l'opposition socialiste. Les démocrates chrétiens sont mis à rude épreuve par les socialistes, qui les accusent de collaborer à une destruction sociale, et par les catholiques conservateurs, qui leur retirent leurs postes ministériels. Une fronde menée par certains libéraux menacent la stabilité du gouvernement à plusieurs reprises, entraînant plusieurs demandes de démission de gouvernement et plusieurs remaniements ministériels. La situation est telle qu'Albert Ier finit par condamner publiquement le manque de stabilité de l'exécutif.

Afin de mettre en place ses mesures économiques, le gouvernement réclame les pouvoirs spéciaux. Le Parlement, réduit à ratifier les décisions du gouvernement, s'offusque et pas uniquement dans les rangs de l'opposition socialiste : la majorité est également critique vis-à-vis des pouvoirs spéciaux. Finalement, en décembre 1932, ces derniers ne seront votés que pour 15 jours au lieu des 3 mois prévus à l'origine. Les pouvoirs spéciaux seront votés une seconde fois en mai 1933 pour une durée de 3 mois, et une troisième fois en juillet 1934[1].

La montée des tensions internationales, notamment avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne, amène Albert Devèze, ministre libéral de la Défense nationale, à demander l'augmentation des crédits militaires afin de bâtir un système de défense frontalière ; l'augmentation des crédits militaires est votée en décembre 1933. La crainte que la France n'entraîne la Belgique dans une guerre préventive contre l'Allemagne fait débat et entraîne de vives querelles entre les partisans d'une politique d'indépendance (comme Paul Hymans) ou d'une politique de rapprochement avec la France (comme Albert Devèze) ; la démission de Paul Hymans, aussitôt remplacé par François Bovesse (un allié de Devèze), fait gagner la ligne pro-française[2].

Finalement, le gouvernement ne parvenant pas à trouver d'accord sur la politique économique, de Broqueville donne sa démission le 13 novembre 1934 et quitte définitivement la vie politique belge.

Composition

Ministère Nom Parti
Premier et ministre de l'Agriculture et des Classes moyennes Charles de Broqueville Parti catholique
Ministre des Affaires étrangères Paul Hymans Parti libéral
Ministre de l'Intérieur Prosper Poullet Parti catholique
Ministre des Arts et des Sciences Maurice Auguste Lippens Parti libéral
Ministre des Communications Pierre Forthomme Parti libéral
Ministre des PTT François Bovesse Parti libéral
Ministre de la Justice Paul-Émile Janson Parti libéral
Ministre des Finances Henri Jaspar Parti catholique
Ministre des Travaux publics Gustave Sap Parti catholique
Ministre de l'Industrie, du Travail et de la Prévoyance sociale Hendrik Heyman Parti catholique
Ministre de la DĂ©fense nationale Georges Theunis Parti catholique
Ministre des Colonies Paul Tschoffen Parti catholique

Remaniements

  • :
  • :
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    • Paul Hymans (Parti libĂ©ral) dĂ©missionne comme ministre des Affaires Ă©trangères et est remplacĂ© par Henri Jaspar (Parti catholique)
    • Prosper Poullet (Parti catholique) dĂ©missionne comme ministre de l'IntĂ©rieur et est remplacĂ© par Hubert Pierlot (Parti catholique)
    • Gustave Sap (Parti catholique) dĂ©missionne comme ministre de l'Agriculture et des Classes moyennes et est remplacĂ© par Frans Van Cauwelaert (Parti catholique)
    • Paul-Emile Janson dĂ©missionne comme ministre de la Justice et est remplacĂ© par François Bovesse (Parti libĂ©ral)
    • Henri Jaspar (Parti catholique) dĂ©missionne comme ministre des Finances et est remplacĂ© par Gustave Sap (Parti catholique)
    • Gustave Sap (Parti catholique) dĂ©missionne comme ministre des travaux publics et est remplacĂ© par Pierre Forthomme (Parti libĂ©ral)
    • Jules Ingenbleek (Parti libĂ©ral) et Paul van Zeeland (Parti catholique) sont nommĂ©s ministre sans portefeuille.

Notes et références

  1. Gerard 2010, p. 175-181.
  2. Gerard 2010, p. 164-166.

Bibliographie

  • Emmanuel Gerard (trad. Anne-Laure Vignaux), La dĂ©mocratie rĂŞvĂ©e, bridĂ©e et bafouĂ©e : 1918-1939 [« De democratie gedroomd, begrensd en ondermijnd : 1918-1939 »], Bruxelles, Le Cri, coll. « Histoire / Nouvelle Histoire de Belgique », , 282 p. (ISBN 9782871065463)
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