Gorges (Manche)
Gorges est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 341 habitants[Note 1].
Gorges | |
Église Notre-Dame. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Coutances |
Intercommunalité | Communauté de communes Côte Ouest Centre Manche |
Maire Mandat |
David Cervantes 2020-2026 |
Code postal | 50190 |
Code commune | 50210 |
Démographie | |
Population municipale |
341 hab. (2020 ) |
Densité | 15 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 15′ 26″ nord, 1° 24′ 20″ ouest |
Altitude | 15 m Min. 1 m Max. 38 m |
Superficie | 22,67 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton d'Agon-Coutainville |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ste Marie du Mont », sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont, mise en service en 1997[7] et qui se trouve à 19 km à vol d'oiseau[8] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,4 °C et la hauteur de précipitations de 913,5 mm pour la période 1981-2010[9].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Cherbourg – Maupertus », sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin, mise en service en 1935 et à 45 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[11] à 10,7 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Gorges est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7] - [14] - [15] - [16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17] - [18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (72,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (31,5 %), zones humides intérieures (29,3 %), zones agricoles hétérogènes (22,2 %), terres arables (13,1 %), zones urbanisées (2,9 %), forêts (1 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes De Gorgie marisco en 1082, Gorgues en 1198, De Gorgiis en 1293[21].
Pluriel de l'oïl gorge dans le sens de « dépression dans le lit d'un ruisseau, pièce d'eau profonde et boueuse, gouffre »[21]. Issu de l'ancien français gorge « gosier », apparemment employé au pluriel au sens de « fossés », « canaux de drainage »[22], en relation avec une importante zone marécageuse.
Gorges a laissé son nom au Marais de Gorges, attesté dès le XIe siècle (Gorgie mariscus en 1082), Gorges est sur le ruisseau appelé le Bricqueboscq, en amont de l'immense Marais de Gorges, aujourd'hui rebaptisé Tourbière de Baupte.
Histoire
Un Raoul de Gorges était présent à la bataille d'Hastings. La famille de Gorges devint l'une des plus importantes d'Angleterre. Un descendant fut sheriff du Devon et gouverneur d'Exeter[23].
Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de La Haye[24].
En 1204, Thomas de Gorges prit le parti de Jean sans Terre et ses terres furent confisquées. Son dernier descendant, Edmund H. Gorges (1868-1949) était en 1945 commandant dans l'Armée du Rhin[23].
Vers 1875, les habitants des environs avaient l'autorisation d'extraire et de conserver pour leur usage personnel toute la tourbe qu'ils pouvaient recueillir en douze heures de temps pendant un jour précis du mois de juin.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[29].
En 2020, la commune comptait 341 habitants[Note 8], en diminution de 1,45 % par rapport à 2014 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +1,9 %). Gorges absorbe Saint-Germain-la-Campagne en 1805 (111 habitants en 1793).
Économie
La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[32].
Lieux et monuments
- Église Notre-Dame (milieu XIIIe, XVIe – XXe siècles[33] - [34].). L'église de style gothique de plan cruciforme, et un clocher en bâtière, conserve des chapiteaux aux crochets épanouis et une statuaire polychrome représentant la pitié du XVe siècle[35]. Restaurée, l'église possède un vitrail représentant L'Annonciation conçu par Robert Raoul André Guinard (1896-1989)[36]. Elle abrite diverses oeuvres : les statuettes christ en croix et saint Jean entouré des douze apôtres (XVe), et un groupe sculpté la Déposition de croix (XVe), classées au titre objet aux monuments historiques, ainsi que des fonts baptismaux (XIIe), une chaire à prêcher (XVIIe), une Vierge à l'Enfant dite Notre-Dame de Gorges (XVIe), une statue de saint Laurent et son gril (XVIIIe), une verrière (XXe) de Mauméjean et Chemin de croix (XXe) de Marcelle Guinard.
- Chapelle Sainte-Anne-des-Marais, au milieu des marais, sur une plateforme surélevée de 0,50 m par rapport au niveau du sol, elle fut restaurée au XIXe siècle. Vitraux et mosaïque murale de la Vierge et saint Joseph en 1947 par Gabriel Loire.
- Croix de chemin du Petit-Saint-Germain, calvaire (XIXe siècle), croix de cimetière (XVIIe siècle).
- Manoir de Camprond (XVIIe siècle), inscrit aux monuments historiques[37], avec une cheminée décorative de la Renaissance.
- Château de Méterville (XVIe siècle).
- Traces de voie romaine.
- Pour mémoire
- Motte. Le château, qui relevait du fief du Plessis, se trouvait à l'est de la chapelle Sainte-Anne, sur le lieu nommé le Catelet-de-Gorges, butte entamée, située entre deux pièces : Le Gardien Potier et le Clos Guerrier (Gerville C., 1825, 230)[38].
Voir aussi
Bibliographie
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 224.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Gorges sur le site de l'Institut géographique national
Notes et références
Notes
- Population municipale 2020.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
- « Station Météo-France Ste Marie du Mont - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Gorges et Sainte-Marie-du-Mont », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Ste Marie du Mont - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Gorges et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Nègre - 1996 - Toponymie générale de la France - Volume 2 - Page 1087 - (ISBN 2600001336).
- François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 124.
- Gautier 2014, p. 224.
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 185.
- http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/root/bank/download/8141PDR1981listepresentateurs.pdf
- « Gorges (50190) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Municipales à Gorges. David Cervantes est le nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
- Gaétan Guillot, « L'église de Gorges », dans La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc. : Manche 1re partie, Le Havre, Lemale & Cie, imprimeurs éditeurs, (lire en ligne), p. 167-169.
- Marc Thibout, « L'église de Gorges », dans Congrès archéologique de France. 124e session. Cotentin et Avranchin. 1966, Paris, Société française d'archéologie, , p. 251-254.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 122.
- Inventaire du patrimoine de la reconstruction dans la Manche, p.10.
- « Manoir de Camprond », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Delacampagne 1982, p. 200.