Motte du Plessis-Lastelle
La motte du Plessis-Lastelle est un des vestiges d'un ancien château fort qui se dresse sur la commune française du Plessis-Lastelle dans le département de la Manche, en région Normandie.
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État de conservation |
Adresse |
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Coordonnées |
49° 16′ 43″ N, 1° 25′ 20″ O |
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Localisation
La motte est située, sur une colline, à 300 mètres au sud-est de l'église Saint-Jean-Baptiste du Plessis-Lastelle, au lieu-dit le Moulin, dominant la route qui va de Périers à Valognes, dans le département français de la Manche. Elle contrôlait la voie antique traversant le marais et reliant les villes gallo-romaines d'Alauna (Valognes) et de Cosedia (Coutances)[1].
Historique
La forteresse du Plessis, un château de terre et de bois à l'origine, fut la possession du baron Grimoult, l'un des principal seigneur conjuré, qui en 1046, avec d'autres barons normands attentèrent à la vie du jeune duc de Normandie, Guillaume II, dit le « Bâtard » et futur Conquérant[2]. En 1047, il sera l'un des chefs de l'armée des rebelles que le duc Guillaume écrasa à la bataille du Val-ès-Dunes[1]. Grimoult, vaincu, réussi à s'échapper, mais poursuivi par les hommes du duc fut finalement capturé et enfermé à Rouen où il décéda en captivité, probablement de mort non naturelle[1] - [note 1]. Au XIIe siècle, Wace écrira dans le Roman de Rou qu'il : « fut trouvé mort dans sa geôle […] et comme il était enchaîné, il fut enterré avec ses fers ».
Les structures en bois furent probablement au XIIe siècle remplacées par une tour maîtresse cylindrique en pierre[1]. On ne sait pas, dans l'état des connaissances actuelles, à quelle date le site fut abandonné[1].
À la fin du XIXe siècle, la motte fut coiffée d'un calvaire et l'on creusa dans ses flancs une grotte figurant le tombeau du Christ[1]. Un chemin de croix inauguré en 1911, et détruit en 1944, fut rétabli par les habitants en 1967[1].
Description
La motte castrale, relevait du fief de La Haye. Très imposante, en forme de tronc de cône, elle est haute de quinze à vingt mètres, avec un diamètre au sommet d'environ trente-cinq mètres. Sur celle-ci se dresse un pan de mur de l'ancien donjon circulaire, surmonté de nos jours par une croix. On peut encore voir également les bases des murailles de l'ancien château fort[2]. Les restes de la tour maîtresse ont été aménagés en belvédère, à partir duquel on profite d'un panorama à 360°. Une plaque gravée sur place, retrace l'histoire du baron Grimoult[1].
D'après Gerville et Renault, une double enceinte encore visible au siècle dernier protégeait la motte à l'ouest, côté le plus accessible. On ne distingue plus de traces des remparts comme le mentionne également Arcisse de Caumont sur un plan de son Cours d'Antiquités monumentales, mais la basse-cour se devine encore très bien sur le cadastre[3].
Seigneurie du Plessis
Avant 1047, l'honneur du Plessis, était une vaste seigneurie qui s'étendait sur 10 600 hectares d'un seul tenant et dont l'actuelle commune du Plessis-Grimoult, située au pied du mont Pinçon, dans le département du Calvados était le centre. Au vu de l'éloignement géographique[note 2] avec le Plessis-Lastelle, on ne peut admettre un quelconque lien, sauf une simple homonymie[1].
Notes et références
Notes
- Il devait mourir dans une prison du palais ducal de Rouen.
- À environ soixante-dix kilomètres à vol d'oiseau.
Références
- Stéphane William Gondoin, « Balades aux portes des marais du Cotentin : Les petits trésor du Plessis-Lastelle », Patrimoine normand, no 119,‎ octobre-novembre-décembre 2021, p. 94-95 (ISSN 1271-6006).
- Maurice Lecœur, Le Moyen Âge dans le Cotentin : Histoire & Vestiges, Isoète, , 141 p. (ISBN 978-2-9139-2072-9), p. 44.
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 196.