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Georges Bouet

Georges Adelmard Bouet, né à Caen le et mort à Rosel le , est un peintre et archéologue français.

Georges Bouet
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Georges Adelmard Bouet
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Biographie

Après avoir fait de bonnes Ă©tudes au Petit-SĂ©minaire et au collège royal de sa ville natale, Georges Bouet est envoyĂ© Ă  Paris pour complĂ©ter son Ă©ducation artistique. EntrĂ© en 1836 dans l’atelier de Paul Delaroche, il en sort en 1839, dĂ©jĂ  peintre de mĂ©rite et dessinateur fort remarquable.

Il dĂ©bute par trois tableaux reproduisant des intĂ©rieurs d’église ou des dĂ©tails d’architecture : Petite porte de l’église Saint-Gilles, Ă  Caen (1839) ; IntĂ©rieur de l’église des BĂ©nĂ©dictines, Ă  Caen et enfin Vue de l’église de Dives, qui figura au salon de peinture de 1842. C’est au mĂŞme genre qu’appartiennent le MarchĂ© de Saint-Pierre ; l’IntĂ©rieur de l’église Saint-Gilles ; le Vieux-MarchĂ© de TrĂŞves (salon de 1847) ; l’Abside de Saint-Pierre ; le Château de Sainte-Marie-Laumont (salon de 1859) ; l’IntĂ©rieur de Mondaye (salon de 1861) ; l’Église de Dives (salon de 1804) ; l’Autel de la Gloriette (salon de la mĂŞme annĂ©e) ; Westminster : intĂ©rieur d’une Ă©glise ruinĂ©e (1874).

IndĂ©pendamment de ces tableaux, Georges Bouet aborde le paysage dans les Roches de Fontenailles, les Roches de ClĂ©cy, les deux petits tableaux de la Brèche-au-Diable, et le portrait dans Enfants portant des fleurs. Il fait aussi des Ă©tudes de fleurs,  notamment : Chardons (1863), Plantes variĂ©es, fleurs et houblons (1867) et Eupatoires (1873). Parmi les plus remarquables de ses tableaux de genre proprement dits, oĂą se rĂ©vèle l’influence de son maĂ®tre, figurent : la Procession, qui figura au salon de 1843 ; le Pain bĂ©nit, exposĂ© au salon de 1845 ; Breton au pied de la croix ; la Femme Ă  la cruche ; Mendiants, etc.

Quel que soit le mĂ©rite de tous ces tableaux, paysages, natures mortes, peintures de genre, vues architecturales qui paraissent se recommander par la bonne entente de la composition, l’exactitude du dessin, la soliditĂ© de la couleur, des teintes justes, un ensemble agrĂ©able, une ingĂ©nieuse distribution de la lumière, c’est dans une autre direction qu’il devait trouver sa voie et conquĂ©rir sa vĂ©ritable autoritĂ© : il Ă©tait certainement peintre, mais il Ă©tait, avant tout, dessinateur, et dessinateur d’églises, de ruines, de châteaux, et c’est par lĂ  qu’il servit la cause de l’archĂ©ologie.

Bouet connaissait Arcisse de Caumont depuis longtemps, mais ce fut seulement en 1841 que, s’associant Ă  ses travaux, il l’accompagna pour la première fois dans ses pĂ©rĂ©grinations. Ce voyage donna une autre impulsion Ă  sa vie et ouvrit de nouveaux horizons Ă  son esprit. On le retrouvera, dès lors, Ă  la suite du grand antiquaire normand, sur toutes les routes Ă  travers la Normandie, dans les diverses rĂ©gions de la France, parfois en Allemagne, en Belgique, en Italie. Bouet Ă©tait de toutes les excursions, de tous les congrès, et, pendant que les autres exposaient et discutaient, il parcourait silencieusement les quartiers Ă©cartĂ©s, observant tout et notant sur son calepin les dĂ©tails qui l’étonnaient ou le sĂ©duisaient. Au cours de ces explorations si fructueuses pour l’étude comparative des monuments, il ne se contentait pas de dessiner ce qu’on lui indiquait, un autre artiste, Ă  la rigueur, eĂ»t pu en faire tout autant, mais il analysait l’œuvre architecturale pour son compte afin d'en sonder tous les recoins et souvent y dĂ©couvrir des particularitĂ©s caractĂ©ristiques insoupçonnĂ©es qu’il Ă©tait le premier Ă  mettre en lumière.

Arcisse de Caumont ne fut pas le seul Ă  faire appel Ă  ses services et Ă  le prendre quelquefois pour guide et comme compagnon de voyage. Au moment oĂą il publiait les lithographies des anciennes maisons de Caen, qui accompagnaient l’article de Raymond Bordeaux, les Anciennes Maisons monumentales de Caen (L’HĂ´tel de Mondrainville, blasons et lĂ©gendes Ă©nigmatiques, l’HĂ´tel des Monnaies de Caen), (Caen, A. Hardel, 1846, in-8°), il donnait Ă  ThĂ©odose du Moncel une vue de la rue Saint-Jean, Ă  Caen, et un paysage Ă  la plume, qui figurent dans son ouvrage intitulĂ© l’École du Paysage, ainsi qu’une vue du château de Tourlaville, destinĂ©e Ă  orner l’étude archĂ©ologique sur cette habitation intitulĂ©e le Manoir de Tourlaville, Paris, 1850, in-8°. En 1847, Charles Bourdon l’emmène avec lui au Mont-Saint-Michel et lui demande les grandes lithographies de l'ouvrage sur l’abbaye normande, dont le texte est dĂ» Ă  Édouard Le HĂ©richer, Histoire et description du Mont-Saint-Michel, Caen, LecrĂŞne, 1848, in-f°. Ă€ peu près Ă  la mĂŞme date, Chennevières peut, grâce aux soins de Bouet, illustrer son Ă©tude Observations sur le MusĂ©e de Caen et sur son nouveau catalogue (Argentan, 1851, in 4°), de la lithographie du Mariage de la Vierge, du PĂ©rugin, le trĂ©sor de la collection.

Lors de l’Exposition universelle de 1851 Ă  Londres, il se lie intimement avec le grand Ă©diteur anglais Parker, qu’il avait dĂ©jĂ  rencontrĂ©, en 1849, au Congrès scientifique de Rennes. Il effectue, avec cet homme instruit, plusieurs voyages importants en France, en Suisse, en Lombardie, Ă  Venise, Ă  Rome et Ă  Ravenne et en rapporte plus de 2 000 dessins dont plusieurs furent reproduits dans la revue ArchĹ“ologia : Notes of a tour in the west of France, 1852 (ArchĹ“ologia, t. XXIV) ; Observations on the ancient churches of the west of France (Ibid.,t. XXV) ; Mediaeval architecture in Aquitaine (Ibid.,t. XXVI) ; Remarks in some early churches in France and Switzerland, (Ibid.,t. XXVIII).

On retrouve encore ses dessins dans l’Histoire de l’Abbaye de Saint-Étienne de Caen, de CĂ©lestin Hippeau, dans l’Histoire du canton d’Athis, de La Ferrière-Percy, dans l’ouvrage de Raymond Bordeaux sur la serrurerie du Moyen Ă‚ge et aussi dans sa monographie des brocs Ă  cidre, entreprise Ă  la sollicitation de Guillaume-Stanislas TrĂ©butien. On doit Ă©galement aux relations de Bouet avec de Salis, FĂ©lix de Verneilh, Alfred RamĂ©, Achille PeignĂ©-Delacourt, toute une sĂ©rie de dessins de monuments anglais et français d’après les cartons de la Bibliothèque bodlĂ©ienne, des reproductions de coupoles pĂ©rigourdines, des esquisses empruntĂ©es Ă  l’église de Poissy, aux constructions de la Picardie, Ă  l’abbaye et au château du Mont-Saint-Michel. Il exĂ©cute encore les deux lithographies reprĂ©sentant l’église Saint-Étienne-le-Vieux, qui furent joints Ă  la lettre adressĂ©e par la SociĂ©tĂ© des antiquaires de Normandie au Ministre de l’IntĂ©rieur dans le but d’obtenir la conservation de cet Ă©difice : Protestation contre la dĂ©molition de l’église de Saint-Étienne-le-Vieux, Ă  Caen, Caen, Hardel, 1850, in-4°.

En 1883, il illustre les comptes-rendus du congrès tenu Ă  Caen par la SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, dont il est inspecteur, de dessins variĂ©s reproduisant les particularitĂ©s les plus intĂ©ressantes des hĂ´tels et des maisons de la vieille citĂ© normande[1]. Ces dessins si soignĂ©es ont malheureusement Ă©tĂ© souvent reproduits dans les publications d’Arcisse de Caumont d’une manière imparfaite et dĂ©fectueuse. Il exĂ©cute aussi de nombreux dessins d’objets d’ornementation et d’ameublements ecclĂ©siastiques : lutrins, autels, confessionnaux, tabernacles, chandeliers, etc. Il trace les cartons sur lesquels ont Ă©tĂ© plus tard exĂ©cutĂ©s les tympans si remarquĂ©s de Notre-Dame-des-Champs d’Avranches. Parmi ses projets architecturaux, on trouve celui de la restauration de la tour centrale de Bayeux et celui d’une cathĂ©drale pour la ville de Lille qui, bien qu’inachevĂ©, lui valut une mĂ©daille et les fĂ©licitations du jury du concours.

Ami intime de Charles Marie, de Raymond Bordeaux, de Guillaume-Stanislas TrĂ©butien avec qui il partageait une communautĂ© de goĂ»ts, d’idĂ©es et de sentiments, il dĂ©veloppe aussi ses idĂ©es et fait part au public de ses observations avec diverses notes très prĂ©cises, insĂ©re dans le Bulletin Monumental, sur les Ă©glises de FĂ©camp, d’Étretat, de Jumièges et de Boscherville, et surtout une Ă©tude magistrale sur Saint-Étienne de Caen, qui fut d’autant plus remarquĂ©e qu’elle soulevait un des problèmes les plus difficiles de la science architectonique, celui de l’existence des voĂ»tes en pierre dans les grandes Ă©glises romanes du XIe et du XIIe siècle en Normandie.

Principales publications

  • Note sur les serpents et les crapauds dĂ©vorant des hommes, t. XIII, p. 208 ;
  • Modèle d’autel du XVIe siècle, t. XIII, p. 310 ;
  • Dessins hĂ©raldiques de la ville de Caen, t. XII, p. 461 ; t. XIII, p. 428 ;
  • Album de la monographie du Mont-Saint-Michel, t. XIII, p. 674 ;
  • Manoirs du Calvados, t. XV, p. 441 ;
  • Note sur l’anciennetĂ© des coqs dominant les clochers, t. XV, p. 532 ; t. XVII, p. 528 ;
  • Autel de Pont-l’ÉvĂŞque, en style du XVe siècle, t. XVIII, p. 79 ;
  • Castrum de Jublains, t. XVIII, p. 348 ;
  • Note sur le- ; fonts baptismaux de Saint-Évroult de Montfort, t. XVIII, p. 423 ;
  • Restauration de la salle des Gardes de l’abbaye Saint-Étienne de Caen, t. XIX, p. 313 ;
  • Note sur les antiquitĂ©s romaines dĂ©couvertes Ă  Lisieux, t. XXIII, p. 217 ;
  • Projet de flèche pour l’église Saint-Jacques de Lisieux, t. XXV, p. 241 ;
  • Nouvelles observations sur les voĂ»tes de l’église de l’abbaye de Saint-Etienne de Caen ;
  • Le château de Lasson et son inscription, t. XXIX, p. 141 ;
  • L’abbaye de Bernay, t. XXXI, p. 95 ;
  • Analyse architecturale de l’abbaye de Saint-Étienne de Caen, t. XXXI, p. 417, 637, et t. XXXIII, p. 254, 546, 763 ;
    Travail enrichi d’un grand nombre de dessins et qui comprend aussi une Ă©tude analytique et descriptive des constructions de l’église Saint-Nicolas.
  • Coup d’œil architectonique sur les Ă©glises de FĂ©camp, d’Étretat, de Jumièges et de Bocherville, t. XXXIII, p. 5 ;
  • Excursion Ă  Noyon, Laon et Soissons, t. XXXIV, p. 430 ;
  • L’église de Germigny et celle de Beaulieu-sous-Loches, t. XXXIV, p. 560 et 648 ;
  • Clochers du diocèse de Bayeux, t. XXXVI, p. 521 ; t. XXXVII, p. 81, 182, 415 ; t. XXXVIII, p. 517 ;
  • Exploration des cryptes de Jouarre, t. XXXVII, p. 314 ;
  • Autels du midi de la France, t. XXXVII, p. 399 ;
  • Observations sur l’église carolingienne de Saint-Martin d’Angers et sur celle de Ronceray, t. XXXVIII, p. 221 ;
  • Ruines de l’abbaye de Saint-Évroult, t. XXXVIII, p. 705.

Sources

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Eugène Robillard de Beaurepaire, Promenades de la Société française d'archéologie dans la ville de Caen, Tours, Impr. P. Bousrez, 1884 [lire en ligne]
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