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Raymond Bordeaux

Jacques-Hippolyte Raymond Bordeaux, nĂ© le Ă  Lisieux et mort le Ă  AmĂ©lie-les-Bains, est un jurisconsulte, archĂ©ologue et bibliophile français.

Raymond Bordeaux
Raymond Bordeaux.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
 
Nationalité
Domiciles
Formation
 
Activités
Conseiller juridique, archéologue, avocat

Biographie

Son père, Jacques Bordeaux, magistrat instruit, voulut ĂŞtre son seul maĂ®tre, et, indĂ©pendamment des humanitĂ©s et des auteurs classiques, lui enseigna les Ă©lĂ©ments de l’hĂ©breu et de l’italien. Aussi Bordeaux conquit de bonne heure et sans difficultĂ© les diplĂ´mes de bachelier ès lettres et de bachelier ès sciences physiques. Il suivit ensuite les cours de la facultĂ© de droit de Caen. LĂ©gitimiste, comme toute sa famille, ses principes politiques l’éloignèrent des carrières administratives, et, après avoir conquis, en 1840, la grande mĂ©daille d’or dans le concours entre docteurs en droit, il vint se faire inscrire au barreau d’Évreux, ville que son père habitait, oĂą lui-mĂŞme a constamment rĂ©sidĂ©, et oĂą ont eu lieu ses obsèques.

Pendant son sĂ©jour Ă  Caen, il se trouva en rapport avec Arcisse de Caumont, qui sut bien vite tirer parti de ses aptitudes diverses au bĂ©nĂ©fice des Ĺ“uvres qu’il avait fondĂ©es. Le Bulletin monumental (Caen, Hardel et Le Blanc-Hardel) de 1845 Ă  1870, renferme un nombre considĂ©rable de mĂ©moires critiques ou de descriptions archĂ©ologiques dus Ă  sa plume mordante, et parfois illustrĂ©s de ses dessins, car il maniait habilement le crayon et gravait Ă  l’eau-forte avec beaucoup de goĂ»t. Les comptes rendus des Congrès scientifiques analysent ses substantielles improvisations sur les sujets les plus variĂ©s, qui faisaient un des attraits de ces rĂ©unions, auxquelles le Gouvernement impĂ©rial jugea bon de faire concurrence en crĂ©ant les rĂ©unions annuelles de la Sorbonne.

Un grand nombre de sociĂ©tĂ©s savantes, mĂŞme Ă©trangères, voulurent le compter parmi leurs membres : l’AcadĂ©mie de Caen, les Antiquaires de France, les Antiquaires de Normandie, la SociĂ©tĂ© bibliographique, la SociĂ©tĂ© libre d’émulation de Rouen, l’AcadĂ©mie royale d’archĂ©ologie de Belgique, celle du Limbourg, l’Institut des provinces, les Antiquaires du centre, les Bibliophiles normands, etc. En mĂŞme temps, on sollicitait de tous cĂ´tĂ©s sa collaboration pour des publications savantes spĂ©ciales. Celles dans lesquelles il a Ă©crit avec le plus d’assiduitĂ©, sont, outre le Bulletin monumental, L'Annuaire normand, La Revue de l’art chrĂ©tien, Le Bulletin du bouquiniste d'Aubry ou encore Le Journal des Beaux-Arts de Belgique.

En 1849, l’AcadĂ©mie de Rouen lui dĂ©cerna le prix Gossier, pour son travail sur les Arts et les artistes en Normandie. En 1853, la mĂŞme acadĂ©mie couronnait encore son mĂ©moire sur les Origines et transformations du dialecte normand au Moyen Ă‚ge et sa part dans la constitution dĂ©finitive des langues anglaise et française actuelles. Malheureusement, ces deux ouvrages sont restĂ©s manuscrits. Bordeaux fut Ă©galement deux fois laurĂ©at de l’AcadĂ©mie des sciences morales et politiques : d’abord pour un ouvrage fort Ă©tendu intitulĂ© : Philosophie de la procĂ©dure civile, mĂ©moire sur la rĂ©formation de la justice, in-8° de 613 p., 1857 ; puis, bientĂ´t après, pour un mĂ©moire analogue traitant des RĂ©formes administratives, qui ne fut pas imprimĂ©. Ces succès le firent appeler comme collaborateur Ă  la rĂ©daction du Code sarde dont la sage Ă©conomie disparut bientĂ´t dans la fièvre des annexions, mais qui lui valut la croix de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare.

Malade, les mĂ©decins jugèrent opportun, au commencement de l’hiver de 1876, de l’envoyer sous un ciel moins nĂ©buleux et plus sec. Il alla donc s’établir au fond du Roussillon, oĂą il passa l’hiver mais, le printemps Ă  peine revenu, sa maladie s’aggrava, sa faiblesse devient extrĂŞme, il Ă©prouvait des crises nerveuses qui l’étouffaient et c’est entourĂ© des soins de sa sĹ“ur qu’il rendit le dernier soupir au dĂ©but d’avril, vers 5 heures du matin. Pendant ses dernières annĂ©es, il avait Ă©tĂ© un des plus ardents opposants aux restaurations de la cathĂ©drale d’Évreux, par l’architecte diocĂ©sain du ministère des Cultes Denis Darcy, sous la direction de Viollet-le-Duc. La plupart de ses articles de revue ont Ă©tĂ© l’objet de tirages Ă  part qui formeraient au moins trois gros volumes in-8°.

Bibliographie sélective

  • Études hĂ©raldiques sur les anciens monuments religieux et civils de la ville de Caen, figures par Georges Bouet, peintre, Caen, A. Hardel, 1846, in-8° de 70 p. ;
  • De la lĂ©gislation des cours d’eau dans le droit français ancien et dans le droit moderne ; de quelles amĂ©liorations serait-elle susceptible, Caen et Paris, Durand et PĂ©done-Lauriel, 1849, in-8° de VII-256 p. ;
  • Principes d’archĂ©ologie pratique appliquĂ©s Ă  l’entretien, la dĂ©coration et l’ameublement artistique des Ă©glises, Caen, A. Hardel, 18S2; in-12 de 288 p., avec gravures sur bois. RĂ©imprimĂ© en 1862, Évreux, HĂ©rissey ;
  • Serrurerie du Moyen Ă‚ge. Les ferrures de portes, Oxford, Parker, 1859, in-4° avec planches ;
  • Les Brocs Ă  cidre, Caen, Le Blanc-Hardel, 1869, in-4°, planches ;
  • Histoire de la faĂŻence de Rouen, avec AndrĂ© Pottier, Rouen, Le Brument, 1870, in-4° et atlas de 60 pl. coloriĂ©es ;
  • Les Armoiries des corporations d'arts et mĂ©tiers d'Évreux et des villes et pays d'alentour, Évreux, HĂ©rissey, in-32 ;
  • Vie de saint Adjutor, patron de la ville de Vernon, Rouen, Boissel, in-8°, rĂ©impression avec prĂ©face pour la SociĂ©tĂ© des bibliophiles normands.

Sources

  • Association Normande, Annuaires des cinq dĂ©partements de l'ancienne Normandie, vol. 44, Caen, F. Le Blanc-Hardel, Rouen, C. MĂ©tĂ©rie, 1878, p. 591-613.
  • Bulletin du bouquiniste, no 457, Paris, Auguste Aubry, 1877, p. 451-5.
  • Institut des provinces de France, Annuaire des sociĂ©tĂ©s savantes de France et des congrès scientifiques, Paris, Derache & Dentu, Caen, A. Hardel, 1859, p. 312-5.
  • NoĂ©mi-Noire Oursel, Nouvelle biographie normande, vol. 1, Paris, Alphonse Picard, 1888, p. 112.
  • SociĂ©tĂ© bibliographique, Polybiblion : Revue bibliographique universelle, Éd. Gutave Pawlowski, Henri Stein, vol. 20, Paris, Aux bureaux de la revue, 1877, p. 85-7.

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