Église Saint-Étienne-le-Vieux
L'église Saint-Étienne-le-Vieux, aussi appelée Vieux-Saint-Étienne, est une ancienne église, aujourd'hui en partie ruinée, située dans le centre-ville ancien de Caen. Elle ne doit pas être confondue avec l'église Saint-Étienne (ancienne abbatiale de l'abbaye aux Hommes) située à proximité. C'est d'ailleurs à cause de son illustre voisine que le Vieux-Saint-Étienne reçut, dès le XIe siècle, le qualificatif de « Vieux ».
Église Saint-Étienne-le-Vieux | |
Présentation | |
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Culte | Catholique romain |
Type | Désaffectée |
Début de la construction | XVe siècle |
Fin des travaux | XVIe siècle |
Style dominant | Gothique |
Protection | Classé MH (1903) |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Ville | Caen |
Coordonnées | 49° 10′ 53″ nord, 0° 22′ 10″ ouest |
Cette église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1]. Elle avait avant cette date déjà été classée dans la première liste de 1840[2], mais retirée, à l'instar d'autres d'édifices du Calvados, lorsque cette liste fut mise à jour.
L'édifice est aujourd'hui désaffecté, depuis la Révolution française, et partiellement ruiné depuis les bombardements de 1944.
Histoire
L'église a probablement été fondée au Xe siècle quand la ville de Caen connait son premier essor notable. Elle est mentionnée pour la première fois dans les chartes octroyées par Guillaume le Conquérant aux deux abbayes caennaises sous le nom de sanctus Stephanus vetus vers 1067[3]. Le qualificatif « le Vieux » permet de la distinguer de l'église abbatiale Saint-Étienne construite à partir du XIe siècle.
Exposée le long des remparts de la ville, elle fut très endommagée pendant la guerre de Cent ans, notamment pendant le siège de 1417. Elle est reconstruite pendant et après l'occupation anglaise. De cette époque, date la tour-lanterne octogonale.
La paroisse faisait partie du doyenné de Caen, dans le diocèse de Bayeux.
Le , le parlement de Rouen confirme un arrêt du bailliage de Caen ordonnant le transfert des cimetières urbains en dehors de la ville. En 1784-1785, le cimetière de la paroisse Saint-Étienne est donc transféré vers le cimetière des Quatre-Nations[4].
Désaffectée en 1793, elle n'est pas rendue au culte en 1802, l'ancienne abbatiale reprenant le rôle d'église paroissiale. Peu entretenue, l'église menace bientôt ruine. Classée en 1840, elle est fermée au public en 1844 du fait de son délabrement. Menacée de démolition, elle est sauvée in extremis grâce à l'action d'Arcisse de Caumont et d'Antoine Charma. La société des antiquaires de Normandie envisage d'utiliser l’église pour y installer ses collections, mais le musée des antiquaires de Normandie est finalement aménagé dans l'ancien collège du Mont situé à proximité. La ville y entrepose des fragments architecturaux jusqu'à leur dépôt dans le musée en 1926[5].
En 1944, elle est atteinte par un obus visant une colonne de chars allemands qui stationnait à proximité[6]. La nef est en grande partie détruite. Depuis cette date, l'église n'a pas fait l'objet de travaux de restauration. Son état de conservation ne permet donc pas son ouverture au public.
- Une vue générale (avant 1927).
- Le portail principal (avant 1923).
- Le chevet sur la rue Arcisse-de-Caumont (avant 1923).
- Cliché du XIXe siècle.
Architecture
La nef est partagée en cinq travées.
L’église est orientée du nord-ouest au sud-est, le chœur étant légèrement désaxé[7].
- Saint-Étienne-le-Vieux et sa nef en ruine.
- Chevet de l'église.
- Bas-relief du cavalier.
- Tour-lanterne.
- Ancien mur d'enceinte de la ville.
- Détail d'un décor sur un contrefort est.
Notes et références
- Notice no PA00111132, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Rapport au ministre de l'Intérieur sur Gallica, Prosper Mérimée, 1840, p. 18.
- Jean-Yves Marin, « Archéologie urbaine à Caen en 1982 - Rapport préliminaire », Annales de Normandie, 1983, Volume 33, no 3, p. 328
- Service de l'inventaire de la région Normandie, Ici repose... : À la découverte des cimetières de Caen, coll. « Parcours du patrimoine »,
- Lucien Musset, « Historique sommaire du Musée des antiquaires (1824-1963) », Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, t. 57 (1963-1965), Caen, 1965, pp. 583-588 [lire en ligne (page consultée le 31 mars 2012)]
- Gabriel HAURILLON, « La visite « interdite » de Saint-Etienne-le-Vieux », sur https://www.ouest-france.fr, .
- Louis Gosselin, « Saint-Étienne-le-Vieux et son quartier » dans Le mois à Caen, , no 58, pp. 6–17