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Charles-Philippe de Chennevières-Pointel

Charles-Philippe, marquis de Chennevières-Pointel, dit Jean de Falaise, né à Falaise le et mort le à Paris (7e arrondissement[1]), est un historien de l’art et écrivain français.

Charles-Philippe de Chennevières-Pointel
Chennevières-Pointel d’après un portrait de Carolus-Duran.
Titre de noblesse
Marquis
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Charles-Philippe de Chennevières
Pseudonyme
Jean de Falaise
Nationalité
Activités
Enfant
Henry de Chennevières (d)
Autres informations
Distinction
signature de Charles-Philippe de Chennevières-Pointel
Signature

Biographie

Fils de Marie Charlotte Fouchard et de père inconnu, il est officiellement reconnu par son père, Charles Philippe de Chennevières-Pointel, lors du mariage de ce dernier avec Marie Charlotte Fouchard[2] - [3]. Chennevières dĂ©buta dans les lettres en Ă©crivant d’abord dans divers recueils tels que la Revue du Calvados, fondĂ©e par Paul Delasalle, la Revue de la province et de Paris, fondĂ©e par Luthereau, la MosaĂŻque de l’Ouest, fondĂ©e par Émile Souvestre et le MĂ©morial d’Aix. Puis il publia plusieurs volumes anonymes de contes et d’historiettes sous les pseudonymes suivants : Contes normands de Jean de Falaise, 1869 ; Vers de François-Marie La Boussardière, 1842.

Il parcourut ensuite le midi de la France, visitant surtout les musĂ©es. AttachĂ© dès 1846 Ă  l’administration des musĂ©es royaux, il fut nommĂ©, en , inspecteur des musĂ©es de province, et inspecteur gĂ©nĂ©ral chargĂ© des expositions annuelles des artistes vivants. Il organisa, en cette qualitĂ©, les Salons du Palais-Royal et des Menus-Plaisirs, et l’Exposition universelle des beaux-arts en 1855. Membre du jury international, il reçut depuis le titre d’inspecteur des expositions d’art et fut longtemps conservateur du musĂ©e du Luxembourg.

NommĂ©, le , directeur de l'administration des Beaux-Arts, en remplacement de Charles Blanc, son premier acte fut de disperser le musĂ©e des copies commencĂ© par son prĂ©dĂ©cesseur sous l’impulsion personnelle de Thiers et d’en rĂ©partir les tableaux entre les musĂ©es de province. Au mois de , il fit adopter par le ministre de l’Instruction publique, Oscar Bardi de Fourtou, la proposition d’une dĂ©coration complète du PanthĂ©on, rendu au culte catholique sous le nom d’église Sainte-Geneviève Ă  la Restauration, confiĂ©e Ă  douze artistes les plus divers, depuis Meissonier jusqu’à Puvis de Chavannes, Millet, Alexandre Cabanel, Paul Baudry, Gustave Moreau et enfin Jean-LĂ©on GĂ©rĂ´me qui refusa la proposition, mais fut remplacĂ© par Jean-Paul Laurens. Ce projet oĂą cette Ă©lite d’artistes retracèrent ainsi, sur les murs auparavant dĂ©pourvus de toute ornementation, l’épopĂ©e des principaux protagonistes de la France chrĂ©tienne : Sainte-Geneviève, Saint-Denis, Clovis, Jeanne d'Arc, etc. fut d’abord assez rapidement mis Ă  exĂ©cution, mais provoqua de vives critiques ; quelques radiations dans la liste du jury du Salon annuel en excitèrent d’autres, et Louis Viardot, l’un des membres mis Ă  l’index, attribua publiquement cette exclusion Ă  ses sentiments rĂ©publicains bien connus.

Peu de temps après, on dut Ă  l’initiative de Chennevières le plan d’un inventaire gĂ©nĂ©ral des richesses d’art de la France, dont la rĂ©daction fut demandĂ©e aux Ă©crivains spĂ©ciaux (). Quelques mois plus tard, sous le ministère d’Arthur de Cumont, deux autres mesures d’ordre diffĂ©rent, renouèrent complètement le projet d’une exposition, Ă  Paris, des Ĺ“uvres les plus remarquables appartenant aux musĂ©es dĂ©partementaux et l’organisation d’une sociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale des artistes français, qui entraĂ®nait un nouveau mode d’élection pour les membres du jury des salons annuels. Les peintres dĂ©signĂ©s par les votes de leurs confrères, lors d’une première rĂ©union, Eugène Fromentin, LĂ©on Bonnat, Antoine Vollon et Luminais, s’empressèrent d’adresser Ă  l’administration un refus motivĂ© ().

L’institution d’un concours annuel Ă  la manufacture de Sèvres pour la composition d’un vase de porcelaine et la crĂ©ation d’une Ă©cole de mosaĂŻque Ă  la mĂŞme manufacture furent mieux accueillies du public. L’exposition de tapisseries appartenant Ă  l’État, annexĂ©e Ă  une exposition de l’Union centrale des arts industriels (1876), obtint aussi beaucoup de succès ; mais les critiques les plus vives furent adressĂ©es Ă  Chennevières au sujet de l’installation de la section française de peinture Ă  l’Exposition universelle de 1878 et des lenteurs apportĂ©es Ă  l’ouverture du Salon. En mĂŞme temps, la commission du budget signalait de graves imprĂ©voyances dans la rĂ©partition des fonds allouĂ©s pour l’exercice courant. Chennevières qui, au cours des dĂ©mĂŞlĂ©s suscitĂ©s par son administration, avait plusieurs fois offert sa dĂ©mission, fut admis Ă  la retraite le .

Chennevières avait fondĂ©, en 1851, avec Anatole de Montaiglon, les Archives de l’art français, recueil pĂ©riodique de documents artistiques et de pièces inĂ©dites, continuĂ© depuis 1856 par son collaborateur, et ensuite par la SociĂ©tĂ© de l’art français. Il a collaborĂ© Ă  l’Inventaire gĂ©nĂ©ral des richesses d’art de la France et contribuĂ© Ă  la publication des MĂ©moires inĂ©dits sur la vie et les ouvrages des membres de l’AcadĂ©mie royale de peinture et de sculpture (1854. 2 vol.) et du Journal de Dangeau (1854-1861, 19 vol. in-8). Il Ă©tait acquĂ©reur du prieurĂ© de Saint-Santin Ă  BellĂŞme. Il avait Ă©tĂ© Ă©lu membre libre de l’AcadĂ©mie des beaux-arts, le , en remplacement du baron Taylor. Il a Ă©tĂ© promu officier de la LĂ©gion d’honneur le [4].

Ĺ’uvres

Chennevières-Pointel par Le Harivel-Durocher.
Buste en marbre de Chennevières-Pointel réalisé par Hubert Louis-Noël, 1902, musée d'Orsay.
  • Archives de l’art français : sur Michel Lasne, graveur nĂ© Ă  Caen ; Documents sur GĂ©ricault ; Sur Robert Tournières, graveur nĂ© Ă  Caen, etc., 1851 ;
  • Catalogue des dessins de la collection du Mis de Chennevières-Pointel, inspecteur des musĂ©es de Province, exposĂ©s au musĂ©e d’Alençon, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1857 ;
  • Contes de Saint-Santin, Argentan, Barbier, 1862-68, 3 vol. in-8; nouv. Ă©dit. 1880, in-8°, illustrĂ©e par LĂ©once Petit ;
  • Dessins, aquarelles et pastels du XVIIIe siècle composant la collection des Goncourt : vente Ă  Paris, hĂ´tel Drouot, 1897, prĂ©f. Ph. de Chennevières, Paris, FĂ©ral, 1897 ;
  • Essai politique d’un cousin de Charlotte Corday, --, Nogent-le-Rotrou, Gouverneur, 1871 ;
  • Essais sur l’histoire de la peinture française, Paris, aux bureaux de l'Artiste, 1894 ;
  • Essais sur l’organisation des arts en Province, Paris, J.-B. Dumoulin, 1852 ;
  • Historiettes baguenaudières par un Normand, Aix, Aubin, 1845  ;
  • Inauguration de la statue de Nicolas Poussin aux Andelys, Argentan, Barbier, 1851 ;
  • Les DĂ©corations du PanthĂ©on, Paris, l’Artiste, 1885 ;
  • Les Derniers Contes de Jean de Falaise, 1860, in-18 ;
  • Lettres rurales, Mamers, J. Fleury, 1872 ;
  • Lettres sur l’art français en 1850, Argentan, Barbier, 1851 ;
  • Notes d’un compilateur sur les sculpteurs et les sculptures en ivoire, Amiens, Lenoel-Herourt, 1857 ;
  • Notice historique et descriptive sur la Galerie d’Apollon au Louvre, Paris, Pillet fils aĂ®nĂ©, 1851 ;
  • Notice sur M. le Bon Taylor, Paris, Firmin-Didot, 1881 ;
  • Observations sur le musĂ©e de Caen et sur son nouveau catalogue, accompagnĂ©es de deux eaux-fortes par M. FrĂ©dĂ©ric Villot et d’une lithographie par M. Georges Bouet, Argentan, Barbier, 1851 ;
  • Portraits inĂ©dits d’artistes français, Paris, Vignères, Rapilly, 1855-69, 5 livr., in-folio ;
  • Rapport adressĂ© Ă  M. le ministre de l’Instruction publique, des cultes et des Beaux-arts sur l’administration des arts, depuis le jusqu’au , Paris, P. Mouillot, 1878 ;
  • V. Le Harivel-Durocher, BellĂŞme, G. Levayer, 1898 ;
  • Recherches sur la vie et les ouvrages de quelques peintres provinciaux de l’ancienne France, Paris, Dumoulin, 1847-1854 BellĂŞme, G. Levayer, 1898 ; rĂ©imp. Genève, Minkoff reprint, 1973 ;
  • Souvenirs d’un directeur des beaux-arts, Paris, L’Artiste, 1883-1889 ; rĂ©imp. Paris, ArthĂ©na, 2001 ;
  • Suzanne ou la terre normande, Paris, L’Artiste, 1883-1889 ; rĂ©imp. Paris, ArthĂ©na, 2001 ;
  • Notice sur la galerie d’Apollon, 1851 ;
  • Essai sur l’organisation des arts en province, 1852, in-16 ;
  • Les Aventures du petit roi saint Louis devant Bellesme, 1865, in-18 ;
  • Contes percherons, Nogent-le-Rotrou, 1869, in-16 ;
  • Les Caprices de Manette, 1878, in-4, illustrĂ© ;
  • Les Dessins de maires anciens, exposĂ©s Ă  l’École des Beaux-Arts en 1879, 1880, in-4°, avec planches ;
  • Les Dessins du Louvre, 1882-1884. 4 vol. gr. in-4°.

Références

  • AndrĂ©-Marc Vial, « Quand la Normandie nous Ă©tait contĂ©e. Un prĂ©curseur de Maupassant : Jean de La Falaise », Revue d’histoire littĂ©raire de la France, 1971, no 71, p. 615-637.

Sources

  • NoĂ©mi Noire-Oursel, Nouvelle Biographie normande, t. 1, Paris, Picard, 1886, p. 185.
  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, t. 1, Paris, Hachette et cie, 1893, p. 329.

Voir aussi

Textes en ligne

Notes et références

  1. Archives de Paris Acte de décès no 558 dressé le 02/04/1899, vue 14 / 31
  2. Archives départementales du Calvados, acte de naissance dressé à Falaise le 24/07/1820, avec mention marginale de reconnaissance paternelle, vue 73 / 344
  3. Archives départementales de l'Orne Acte de mariage dressé à Argentan le 02/01/1823 portant reconnaissance de Charles Philippe par son père, vues 161-162 / 353
  4. Base LĂ©onore

Liens externes

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