Geoffroi Ier de Villehardouin
Geoffroi Ier de Villehardouin (version grecque : ÎÏζΔÏÏÎÏ ou ΀ζΔÏÏÎÏ ÎœÏÎ ÎÎčλαÏÏÎżÏ Îź ; vers 1169 â vers 1228) est un noble français originaire du comtĂ© de Champagne qui prit part Ă la quatriĂšme croisade mais ne participa pas Ă la prise de Constantinople[1] - [2] - [3] - [4]. Avec Guillaume de Champlitte, il partit Ă la conquĂȘte du PĂ©loponnĂšse avec l'accord de Boniface de Montferrat, alors roi de Thessalonique. AprĂšs sâĂȘtre vu confier le fief de Kalamata et plus tard le chĂąteau de Kyparissia, il succĂ©da Ă Guillaume de Champlitte comme prince dâAchaĂŻe (1209/1210 - vers 1228)[2].
Prince d'AchaĂŻe |
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Prince d'AchaĂŻe (d) |
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Naissance |
Vers |
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DĂ©cĂšs |
Vers ou |
Famille | |
PĂšre |
Jean de Villehardouin, Seigneur de Brandonvillers (d) |
MĂšre |
CĂ©line (d) |
Conjoint |
Elisabeth (de Chappes) (d) |
Enfants |
Geoffroy II de Villehardouin Guillaume II de Villehardouin Alix de Villehardouin (d) |
Sous son rĂšgne, la principautĂ© dâAchaĂŻe devint un Ătat vassal de lâEmpire latin de Constantinople[5]. Il rĂ©ussit Ă Ă©tendre les frontiĂšres de sa principautĂ© Ă lâensemble du PĂ©loponnĂšse quâil divisa suivant le systĂšme fĂ©odal dâEurope occidentale en douze baronnies. Si ses relations avec les seigneurs locaux furent bonnes, celles quâil entretint avec lâĂglise dâAchaĂŻe furent longtemps tendues[6].
Origine et départ pour la croisade
Geoffroi Ă©tait le fils ainĂ© de Jean de Villehardouin et de son Ă©pouse, CĂ©line de Briel[2]. Sa date de naissance est inconnue mais remonterait au plus tard Ă la pĂ©riode 1170-1175[7]. Il Ă©pousa une certaine Ălisabeth que lâon identifie traditionnellement Ă Ălisabeth de Chappes[8], identification que rejettent certains[9].
Il prit la croix lors du Tournoi d'Ăcry, Ă la fin [3] en compagnie de son oncle, Ă©galement prĂ©nommĂ© Geoffroi qui devait ĂȘtre le principal chroniqueur de la QuatriĂšme Croisade. Ayant quittĂ© la France tard, il dĂ©cida avec son suzerain, Henri dâArzilliĂšres, de se rendre directement en Palestine. Il ne participa donc pas Ă la prise de Constantinople par les croisĂ©s[10].
Ayant appris la capture de Constantinople Ă lâĂ©tĂ© 1204, il dĂ©cida de continuer le voyage par mer[3] - [11], mais des vents dĂ©favorables le firent toutefois dĂ©vier vers lâouest et il toucha terre Ă Modon (maintenant MĂ©thone) Ă la pointe sud-ouest du PĂ©loponnĂšse oĂč il dut passer lâhiver[3] - [11] - [12].
ConquĂȘte du PĂ©loponnĂšse
Ă Modon, il rencontra un archonte (seigneur) grec dont le nom nâest pas connu qui cherchait Ă Ă©tendre ses domaines et avec qui il entreprit de conquĂ©rir une bonne partie du PĂ©loponnĂšse[3] - [11]. Toutefois, cet archonte mourut peu aprĂšs et le fils de celui-ci, sans doute peu favorable aux Latins et peu dĂ©sireux de partager les conquĂȘtes, refusa de renouveler lâalliance[11]. Il traversa alors le PĂ©loponnĂšse pour rejoindre lâarmĂ©e de Boniface de Montferrat (1204-1207) qui assiĂ©geait Nauplie (aujourdâhui Nafplion), et y retrouva son ami, Guillaume de Champlitte[3]. Boniface, maintenant roi de Thessalonique, aurait volontiers retenu ses services, mais Geoffroi dĂ©cida plutĂŽt de continuer la conquĂȘte du PĂ©loponnĂšse avec Guillaume, ce Ă quoi Boniface consentit, Guillaume devenant son vassal pour les territoires conquis et Geoffroi, le vassal de Guillaume[3] - [13]. Les deux associĂ©s partirent en campagne au printemps 1205 avec une centaine de chevaliers et 400 hommes de troupe[14] - [15]. Ils prirent dâassaut Patras, puis longeant la cĂŽte se dirigĂšrent vers le sud Ă travers lâĂlide oĂč la capitale non fortifiĂ©e, Andravida, se rendit sans combattre[15]. Ils ne rencontrĂšrent de rĂ©sistance quâen MessĂ©nie (Kyparissia)[11]. Lâopposition Ă©tait conduite par des seigneurs grecs locaux dâArcadie et de Laconie, en particulier la famille des Chamaretos alliĂ©e au clan slave des Melingoi[16]. Ă ceux-ci se joignirent les troupes dâun certain Michel en qui plusieurs historiens ont vu Michel Ier ComnĂšne Doukas (1204-1215), lequel avait entrepris de crĂ©er sa propre principautĂ© en Ăpire[17]. Michel sâavança dans le PĂ©loponnĂšse avec 5 000 hommes mais son armĂ©e fut anĂ©antie lors de la bataille de lâoliveraie de Kountouras au nord-est de MessĂšne[17]. Les deux armĂ©es de Geoffroi et de Guillaume purent alors avancer vers lâintĂ©rieur du pays quâelles conquirent presque entiĂšrement, Ă lâexception de MonembasĂa (Monemvasie), des rĂ©gions slaves du TaygĂšte et de la pĂ©ninsule du Magne[13].
Guillaume de Champlitte devint ainsi maitre du PĂ©loponnĂšse sous la suzerainetĂ© du roi de Thessalonique et prit le titre de prince dâAchaĂŻe (1205-1209), du nom de la premiĂšre rĂ©gion conquise[13] - [17]. Geoffroi, pour sa part, reçut du nouveau prince le fief de Kalamata et le district environnant[17]. C'Ă©tait sans compter le fait que lors du partage de lâempire byzantin entre les croisĂ©s et les VĂ©nitiens, ceux-ci sâĂ©taient vu octroyer lâĂpire, lâAcarnanie, lâĂtolie et le PĂ©loponnĂšse. Sâils avaient renoncĂ© Ă exercer une souverainetĂ© directe sur lâintĂ©rieur des terres, les VĂ©nitiens s'Ă©taient hĂątĂ© de prendre possession de Dyrrachium, de Raguse, sur la cĂŽte adriatique, ainsi que des diverses iles et ports qui assuraient la sĂ©curitĂ© de leurs communications maritimes. Câest ainsi quâils dĂ©pĂȘchĂšrent une flotte qui reprit Modon et Coron (Koroni) en 1206[18] - [19] - [20]. Geoffroi nâĂ©leva pas de protestation, estimant sans doute quâil pouvait tirer des avantages commerciaux Ă la prĂ©sence vĂ©nitienne dans la rĂ©gion; de plus Guillaume de Champlitte compensa cette perte en ajoutant le chĂąteau dâArkadia (Kyparissa) Ă son fief[20]. En 1207, Geoffroi se sentant maitre de la situation fit venir son Ă©pouse et son fils de France. LâannĂ©e suivante, un deuxiĂšme fils naquit Ă Kalamata, qui fut prĂ©nommĂ© Guillaume[18].
RĂšgne de Geoffroi en AchaĂŻe
En 1208, Guillaume Ier dâAchaĂŻe quitta le territoire pour la France afin dây rĂ©clamer lâhĂ©ritage que son frĂšre lui avait laissĂ©[5] - [21]. Il nomma son neveu, Hugues de Champlitte, comme intendant (bailli) en son absence. Toutefois, Guillaume devait mourir en Apulie au cours du voyage qui le ramenait en France, et Hugues dĂ©cĂ©da Ă©galement peu aprĂšs. Un nouveau bailli Ă©tait nĂ©cessaire ; lâassemblĂ©e des barons de MorĂ©e, considĂ©rant que Geoffroi non seulement dĂ©tenait le fief le plus important, mais avait Ă©tĂ© lâĂąme dirigeante de la conquĂȘte le nomma Ă ce poste[22] - [18].
La Chronique de MorĂ©e date son avĂšnement comme prince dâAchaĂŻe de quelques mois plus tard. Selon ce que dâaucuns considĂšrent comme pure lĂ©gende, un neveu du nom de Robert aurait revendiquĂ© lâhĂ©ritage de Guillaume. En fonction du droit en vigueur, il disposait dâune annĂ©e et un jour pour se rendre dans le PĂ©loponnĂšse revendiquer son hĂ©ritage. Toutes sortes de mesures dilatoires furent utilisĂ©es pour empĂȘcher celui-ci dâatteindre le PĂ©loponnĂšse et, une fois, quâil y fut rendu, Geoffroi accompagnĂ© de ses principaux barons se dĂ©plaça sans arrĂȘt jusquâĂ ce que le dĂ©lai fĂ»t Ă©coulĂ©. Geoffroi tint alors une assemblĂ©e qui dĂ©cida que lâhĂ©ritier ne sâĂ©tant pas prĂ©sentĂ© dans les dĂ©lais accordĂ©s, Geoffroi devait ĂȘtre dĂ©clarĂ© prince hĂ©rĂ©ditaire dâAchaĂŻe[23] - [24].
Devenu prince dâAchaĂŻe, Geoffroi sâemploya Ă agrandir ses possessions[25]. Il se dirigea dâabord vers Veligosti, puis Nikli qui lui ouvrait la vallĂ©e de Sparte. La ville de Sparte (LacĂ©dĂ©mone â La CrĂ©monie pour les Francs) Ă©tait bien fortifiĂ©e, mais LĂ©on Chamaretos sachant que personne ne viendrait Ă son aide se rendit aprĂšs cinq jours de siĂšge. Geoffroi fut tellement sĂ©duit par la beautĂ© de lâendroit quâil y fit construire un chĂąteau sur les bords de lâEurotas qui devint sa rĂ©sidence officielle, Andravida demeurant la capitale administrative du fief. Quant aux tribus qui habitaient les montagnes avoisinantes (les MĂ©linges dans le TaygĂšte, les Tzakones du Parnon et les Maniotes au sud), elles furent dĂ©clarĂ©es ĂȘtre sous la suzerainetĂ© nominale du prince, bien que personne nâosĂąt sâaventurer dans la rĂ©gion sans une puissante garde[26].
En , Geoffroi se rendit au parlement convoquĂ© par lâempereur latin Henri Ier Ă Ravennika (Thessalie) pour recevoir lâhommage des anciens vassaux de Boniface de Montferrat, tuĂ© au cours dâun engagement avec les Bulgares[5] - [27]. Non seulement lâempereur confirma-t-il Geoffroi en sa qualitĂ© de prince dâAchaĂŻe ce qui faisait de lui un vassal direct de lâempereur, mais il fit Ă©galement de lui le sĂ©nĂ©chal de lâempire latin[28] - [29].
Ă Ravennika, Geoffroi rencontra un vieil ami, Othon Ier, maintenant duc dâAthĂšnes (1204-1205), qui lâaida Ă sâemparer de la forteresse de lâAcrocorinthe oĂč LĂ©on Sgouros, dâabord, ThĂ©odore ComnĂšne Doukas, le frĂšre de Michel Ier dâĂpire ensuite, avaient rĂ©sistĂ© aux attaques des croisĂ©s[25] - [30]. En 1211, Nauplie sâĂ©tait dĂ©jĂ rendue et, au dĂ©but 1212, ce fut le tour de la forteresse dâArgos oĂč ThĂ©odore ComnĂšne Doukas avait entreposĂ© le trĂ©sor de lâĂglise de Corinthe[30]. Lorsque Albertino et Rolandino de Canossa eurent quittĂ© ThĂšbes, ce fief fut Ă©galement divisĂ© Ă parts Ă©gales entre Geoffroi Ier et le duc dâAthĂšnes[31].
DĂ©jĂ en , Geoffroi avait conclu un traitĂ© avec Venise en fonction duquel il reconnaissait la possession par les VĂ©nitiens de Modon et de Coron, ainsi que de la pointe sud-ouest du PĂ©loponnĂšse; il se reconnaissait vassal de la SĂ©rĂ©nissime pour lâensemble du PĂ©loponnĂšse « sans prĂ©judice Ă lâhommage quâil devait Ă son seigneur, lâempereur de Romanie ». En plus de concĂ©der le droit de libre commerce sur tout son territoire, il acceptait dâenvoyer chaque annĂ©e Ă Venise trois robes de soie, lâune pour le doge, les deux autres pour Saint-Marc. Enfin, il promettait quâen cas de conquĂȘte complĂšte de la Laconie, un quart du territoire reviendrait Ă Venise, clause qui ne fut jamais honorĂ©e[32].
Organisation de la principauté
La conquĂȘte du PĂ©loponnĂšse Ă©tant pratiquement terminĂ©e, Geoffroi sâemploya Ă en assurer lâadministration, calquant celle-ci sur le modĂšle fĂ©odal utilisĂ© en Europe occidentale. Ă cette fin, il envoya dâabord des messagers en France, principalement en Champagne, pour inviter de jeunes chevaliers Ă prendre charge des fiefs nouvellement crĂ©Ă©s ou des fiefs existant mais dont les dĂ©tenteurs Ă©taient retournĂ©s dans leurs foyers[25].
Le PĂ©loponnĂšse fut ainsi divisĂ© en douze fiefs principaux dont deux, Kalamata et Arkadia (Kyparissia) demeuraient lâapanage du prince[33] - [34]. Le fait que le prince soit vassal Ă la fois de lâempereur latin de Constantinople et de Venise ne lâempĂȘchait aucunement de diriger la province de façon autonome : Ă titre de commandant-en-chef de lâarmĂ©e, il pouvait ordonner Ă ses barons de se joindre Ă lui lors de ses campagnes militaires; il pouvait interdire Ă ceux-ci de quitter le pays; il pouvait rĂ©allouer les fiefs devenant vacants et autoriser le mariage des hĂ©ritiĂšres[32].
En rĂ©alitĂ© toutefois, ses pouvoirs Ă©taient limitĂ©s par la Haute Cour de la principautĂ©. Celle-ci Ă©tait composĂ©e des dix barons dĂ©tenant les principaux fiefs du pays, de lâarchevĂȘque latin de Patras, des six Ă©vĂȘques qui lui Ă©taient subordonnĂ©s et les chefs des trois grands ordres militaires prĂ©sents dans le pays : les Templiers, les Hospitaliers et les Teutoniques. Chacune des grandes baronnies Ă©tait Ă son tour divisĂ©e en seigneuries, gĂ©nĂ©ralement dĂ©tenues dĂšs avant la conquĂȘte par des archontes grecs. Les relations entre les seigneurs et les grands barons Ă©taient les mĂȘmes quâentre ces derniers et le prince, Ă l'exception que ceux-ci ne pouvaient Ă©riger de chĂąteaux sur leur territoire quâavec la permission du prince ou du baron dont ils Ă©taient vassaux[34].
Le prince ne pouvait punir un vassal dĂ©sobĂ©issant Ă ses ordres sans la permission de la Cour et, bien quâil prĂ©sidĂąt celle-ci, il pouvait ĂȘtre convoquĂ© devant elle. Et sâil Ă©tait responsable de lâadministration gĂ©nĂ©rale de la principautĂ©, les grandes dĂ©cisions politiques, notamment en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre, devaient recevoir lâassentiment de la Haute Cour[35].
DifficultĂ©s entre le prince et lâĂglise
Si les relations entre le prince et ses vassaux grecs furent gĂ©nĂ©ralement excellentes, il nâen alla pas de mĂȘme de ses relations avec lâĂglise. Au moment de la conquĂȘte, le clergĂ© latin qui accompagnait les chevaliers francs Ă©tait dĂ©terminĂ© Ă remplacer la hiĂ©rarchie orthodoxe par une hiĂ©rarchie soumise Ă Rome. La hiĂ©rarchie orthodoxe fut maintenue mais les titulaires devaient accepter lâunion de leurs Ă©glises Ă Rome et se voir placĂ©s sous lâautoritĂ© dâun supĂ©rieur ecclĂ©siastique latin. Les Ă©vĂȘques orthodoxes qui sây refusĂšrent furent contraints Ă lâexil et leurs cathĂ©drales passĂšrent aux mains des autoritĂ©s latines de mĂȘme que nombre de monastĂšres et propriĂ©tĂ©s ecclĂ©siastiques[36].
Mais ce ne furent pas des motifs religieux qui aigrirent les relations entre le prince et lâĂglise. Tant Geoffroi que dâautres barons exigĂšrent que le clergĂ© paie la taxe sur les propriĂ©tĂ©s, survivance de lâempire byzantin afin dâassurer la dĂ©fense de la principautĂ©. Selon la Chronique de MorĂ©e, lorsque les Ă©glises refusĂšrent dâapporter leur part dâaide militaire, Geoffroi Ier saisit leurs propriĂ©tĂ©s et consacra les revenus quâil en tirait Ă la construction du puissant chĂąteau-fort de Clermont[37] - [31]. Bien plus, Geoffroi Ier fut accusĂ© de traiter les prĂȘtres comme des serfs parce que leur nombre sâĂ©tait considĂ©rablement accru depuis que les Ă©vĂȘques grecs sâĂ©taient mis Ă confĂ©rer les ordres Ă des paysans pour leur permettre dâĂ©chapper aux charges frappant les serfs[31]. Il en rĂ©sulta un long conflit entre le prince et lâĂglise[31].
Dans un premier temps, le patriarche latin de Constantinople, Gervais, promulgua un dĂ©cret dâexcommunication Ă lâendroit de Geoffroi Ier qui frappait dâinterdit lâAchaĂŻe[38]. Toutefois, Ă la demande de Geoffroi Ier le pape Honorius III (1216-1227) obligea le le patriarche Ă lever sa sentence[38]. Le patriarche obĂ©it Ă lâinjonction mais se dĂ©pĂȘcha de jeter un nouvel interdit sur la principautĂ© dâAchaĂŻe[39]. Ce geste fut Ă nouveau qualifiĂ© dâabus de pouvoir par le pape[39].
Vers 1218, Geoffroi convoqua ses vassaux pour une campagne contre MonembasĂa. Le clergĂ©, qui dĂ©tenait alors prĂšs du tiers des fiefs, refusa de fournir des troupes, arguant quâil dĂ©tenait ces fiefs du pape et non du prince. Le cardinal Giovanni Colonna, lĂ©gat papal qui voyageait dans le PĂ©loponnĂšse, excommunia Geoffroi Ier[40]. Cette fois, et Ă la demande du haut clergĂ© local, le pape confirma lâexcommunication de Geoffroi le , le qualifiant dâennemi de Dieu, âplus inhumain que le Pharaon[31]â.
Le conflit devait durer cinq ans, jusquâen 1223, lorsque Geoffroi Ier ou Geoffroi II dĂ©cida de nĂ©gocier et envoya lâun de ses chevaliers Ă Rome[N 1]. Finalement, le , le pape Honorius III confirma un accord intervenu entre le prince et lâĂglise dâAchaĂŻe : en vertu de cet accord, Geoffroi retournerait les terres confisquĂ©es aux Ă©glises, mais conservait les trĂ©sors et les biens mobiliers de celles-ci en Ă©change dâune indemnitĂ© annuelle ; le nombre de prĂȘtres grecs pouvant jouir de lâimmunitĂ© devenait proportionnel Ă lâimportance numĂ©rique de la communautĂ© de lâendroit[31].
DĂ©cĂšs
On ignore la date exacte de sa mort. Traditionnellement, les historiens la fixaient Ă 1218. Toutefois, Longnon proposait en 1946 celle de 1228 pour l'accession de son fils, Geoffroi II[34], puis plus rĂ©cemment « entre et », sans certitude[41]. Il fut enterrĂ© dans lâĂ©glise Saint-Jacques dâAndravida[42].
Notes et références
Notes
- La date de la mort de Geoffroi Ier est inconnue et les documents se réfÚrent au "prince Geoffroi" jusque dans les années 1240, il est difficile de savoir s'il s'agit du pÚre ou du fils. L'accession de Geoffroi II se serait faite entre 1218 et 1228
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Geoffrey I of Villehardouin » (voir la liste des auteurs).
Références
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- Evergates 2007, p. 246
- Setton 1976, p. 24
- Longnon 1969, p. 242
- Longnon 1969, p. 239
- Longnon 1969, p. 240-241
- Longnon 1978, p. 32.
- Evergates 2007, p. 263
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- Setton 1976, p. 12 et 24
- Fine 1994, p. 69
- Runciman 2009, p. 17
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- Setton 1976, p. 33-34
- Fine 1994, p. 71-72
- Runciman 2009, p. 20-21
- Longnon 1969, p. 240
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- Fine 1994, p. 64
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- Runciman 2009, p. 22-23
- Setton 1976, p. 36
- Longnon 1969, p. 241
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- Setton 1976, p. 30-31
- Fine 1994, p. 72.
- Runciman 2009, p. 25-26
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- Fine 1994, p. 77
- Setton 1976, p. 46
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- Setton 1976, p. 47-48
- Longnon 1978, p. 41.
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Bibliographie
Sources premiĂšres
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Sources secondaires
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- Jean Longnon, Les Compagnons de Villehardouin, GenĂšve, Droz, .
- (en) Jean Longnon, « The Frankish States in Greece, 1204-1311 », dans Kenneth M. Setton, Robert Lee Wolff et Harry W. Hazard, A History of the Crusades, vol. II: The Later Crusades, 1189-1311, The University of Wisconsin Press., (ISBN 0-299-04844-6).
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- (en) Steven Runciman, A History of the Crusades, vol. III: The Kingdom of Acre and the Later Crusades, Cambridge/New-York/Port Chester etc., Cambridge University Press, , 530 p. (ISBN 0-521-06163-6).
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- (en) Kenneth M. Setton, The Papacy and the Levant (1204-1571), vol. I: The Thirteenth and Fourteenth Centuries, The American Philosophical Society, (ISBN 0-87169-114-0 et 978-0-8122-4019-1).
- (en) A.A. Vassiliev, History of the Byzantine Empire, vol. II., Madison, The University of Wisconsin Press, , 846 p. (ISBN 978-0-299-80926-3, lire en ligne).
Articles connexes
- QuatriĂšme Croisade
- PrincipautĂ© dâAchaĂŻe
- Despotat de Morée
- Guillaume Ier de Champlitte
- Chronique de Morée