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Galagoides demidoff

Galago demidoff • Galago de Demidoff

Galagoides demidoff (protonyme : Galago demidoff), le Galago de Demidoff, est une espèce de petits primates nocturnes de la famille des Galagidae. Arboricole, il mesure quelques dizaines de centimètres et pèse moins de 100 g ce qui en fait le plus petit primate d'Afrique. Son corps est globalement brun, avec le dessous jaunâtre, plus clair. Les cris sonores sont très caractĂ©ristiques. Ce sont des sĂ©ries de « tchip » brefs qui s'accĂ©lèrent en devenant plus aigu pour finir en crescendo de deux Ă  quatre secondes. Il existe au moins cinq sous-espèces en Afrique de l'Ouest et proche centrale. 

Description physique et associés

Dessin.

G. demidoff est le plus petit primate d'Afrique. La longueur de la tĂŞte et du corps est comprise entre 105 et 123 mm, et la queue mesure de 150 Ă  205 mm de long. Les Galagos de Demidoff pèsent entre 46 et 88 g. La couleur de la fourrure dorsale varie du gris au gris-brun, tandis que la fourrure sur le ventre est d'un bronzage plus pâle, voir jaunâtre. Les oreilles sont relativement courtes, sans fourrure et mobiles, et le nez est pointu et retroussĂ©. Ils ont une bande blanche distincte entre les yeux et le long du nez.  

Le genre Galago est connu pour sa capacitĂ© Ă  sauter. La longueur des membres postĂ©rieurs, qui sont beaucoup plus longs que les membres antĂ©rieurs, et l'allongement de la rĂ©gion tarsienne du pied aident Ă  la locomotion. Lors de la course, les membres postĂ©rieurs de G. demidoff exercent le plus de force, travaillant pour propulser le corps, tandis que les membres antĂ©rieurs fournissent principalement soutien et stabilitĂ©. Dans le type d'habitat qu'habitent ces animaux, cette division entre les membres est nĂ©cessaire. Les branches utilisĂ©es par G. demidoff ont tendance Ă  ĂŞtre fines et instables, ce qui peut dĂ©sĂ©quilibrer un individu. Il est donc nĂ©cessaire que ces animaux utilisent leurs membres antĂ©rieurs et leur longue queue pour maintenir leur Ă©quilibre. Garder un bon Ă©quilibre est primordial pour ces animaux car ils utilisent Ă©galement la course et le saut dans leur locomotion.

La vision chez G. demidoff est très dĂ©veloppĂ©e, un trait essentiel chez des animaux qui dĂ©pendent du saut arboricole. Ce galago peut sauter d'une longueur 1,5 Ă  2 mètres entre les branches, sans perdre de hauteur. Le saut permet un mouvement rapide entre les emplacements, mais nĂ©cessite un mĂ©canisme d'amortissement des chocs. Chez G. demidoff, les membres antĂ©rieurs atteignent d'abord le substrat et absorbent la majeure partie de l'impact. Cela permet aux membres postĂ©rieurs de se prĂ©parer rapidement pour un nouveau saut.

Reproduction et associés

Bien que principalement polygyne, le système d'accouplement est flexible et dépend du domaine vital des individus. Par exemple, un individu mâle peut être monogame si son territoire comprend celui d'une seule femelle. Cependant, les mâles ont généralement un domaine vital qui chevauche celui de plusieurs femelles, et ils sont donc polygynes.

Les femelles n'ont gĂ©nĂ©ralement qu'une seule grossesse par an. La saison de reproduction des Galagos de Demidoff dĂ©pend de la zone dans laquelle ils se trouvent. Au Congo, les naissances ont lieu entre septembre et octobre et entre janvier et fĂ©vrier. Au Gabon, elles ont lieu toute l'annĂ©e, bien qu'il y ait une augmentation entre janvier et avril oĂą il y a abondance de fruits et d'insectes. Cette espèce produit gĂ©nĂ©ralement une seule progĂ©niture par grossesse, bien que des portĂ©es de deux ou trois existent rarement.  

La gestation chez G. demidoff dure entre 111 et 114 jours et la lactation dure environ 45 jours. Les nouveau-nĂ©s pèsent entre 5 et 10 g. Les mères s'isolent pendant une ou deux semaines, bien que les frères et sĹ“urs et le mâle dominant soient autorisĂ©s Ă  approcher le nouveau-nĂ© quelques heures après la naissance. Lorsque le jeune galago a quelques jours, la mère le sort du nid, le laissant cachĂ© dans la vĂ©gĂ©tation dense pendant qu'elle se nourrit, avant de le ramener Ă  la sĂ©curitĂ© du nid Ă  l'approche de l'aube.

Les jeunes sont sevrĂ©s au bout de deux mois et atteignent la taille adulte vers six mois. Après le sevrage, les jeunes reçoivent encore de l'aide pour se nourrir. Parce que leurs comportements de chasseurs d'insectes et de rĂ©colteurs de fruits et de feuilles ne sont pas complètement dĂ©veloppĂ©s, les jeunes de cette espèce ont besoin d'aide pour trouver et acquĂ©rir de la nourriture pendant un moment. Les jeunes ont d'ailleurs l'habitude de suivre un adulte, pas forcĂ©ment la mère bien que cela soit le plus frĂ©quent, pendant qu'ils chassent, pour se former Ă  localiser et capturer les proies. La maturitĂ© sexuelle est atteinte huit Ă  dix mois après la naissance.  

Les femelles fournissent la plupart des soins à la progéniture. Comme chez la plupart des primates, cela inclut l'allaitement des jeunes, la toilette, la protection, et de jouer avec eux. Le rôle des mâles dans les soins à la progéniture n'est pas encore bien connu, mais peut inclure le toilettage et la protection. Bien que les mâles ne soient pas particulièrement actifs dans ce rôle, les jeunes les suivent lors de la recherche de nourriture.

Habitat et répartition

G. demidoff est largement rĂ©pandu en Afrique Ă©quatoriale occidentale et centrale. C'est un animal de forĂŞts tropicales, surtout humides. Il est assez commun des frontières sud de la Somalie jusqu'au nord-est de la Tanzanie, et du SĂ©nĂ©gal Ă  l'ouest de la Tanzanie. La densitĂ© de population est gĂ©nĂ©ralement comprise entre 50 et 80 individus par kilomètre-carrĂ©, bien que selon l'habitat, jusqu'Ă  117 individus aient Ă©tĂ© observĂ©s dans une parcelle de km2. On considère d'ailleurs que chaque individu Ă  un domaine vital d'environ un hectare, domaines qui se recoupent entre individus. Les domaines vitaux des mâles sont nĂ©anmoins souvent plus vastes (jusqu'Ă  3 ha) et chevauchent celui de plusieurs femelles.

En raison de leur petite taille, ces animaux peuvent vivre dans le feuillage dense de la forĂŞt oĂą d'autres prosimiens auraient beaucoup de mal Ă  se dĂ©placer. Ils prĂ©fèrent les zones de biotope Ă  fines branches et/ou rideaux de lianes, oĂą les diamètres de leurs supports sont gĂ©nĂ©ralement infĂ©rieurs Ă  cm. Dans les forĂŞts primaires, cette zone est haute dans la canopĂ©e (5 Ă  40 m). Dans les forĂŞts secondaires et dans les zones de chute d'arbres de forĂŞts primaires, ils se trouvent gĂ©nĂ©ralement dans la vĂ©gĂ©tation buissonnante Ă  seulement quelques mètres (jusqu'Ă  m de hauteur) du sol. Ils peuvent souvent ĂŞtre vus dans la vĂ©gĂ©tation dense au bord de la route et dans les fossĂ©s. Les mâles peuvent ĂŞtre agressifs les uns envers les autres et une compĂ©tition intense peut en rĂ©sulter. Les femelles, cependant, peuvent former des groupes, et plusieurs femelles apparentĂ©es peuvent partager une mĂŞme zone. Les adultes de sexes opposĂ©s, bien qu'ils ne se nourrissent pas ensemble, peuvent avoir des contacts pendant la nuit et parfois dormir ensemble le jour.

Comportement

Galago demidoff est une espèce crépusculaire/nocturne. Pendant la journée, G. demidoff dort dans un nid de feuilles créé par un individu dans une végétation suffisamment dense. Les femelles et les juvéniles partagent généralement un même nid, tandis que les mâles dorment souvent seuls. Ils se lèvent environ une demi-heure avant la tombée de la nuit, et commencent leur toilette. Ils commencent à sortir du nid pour chercher de la nourriture qu'une fois que l'intensité lumineuse devient relativement faible, entre chien et loup.

Les mâles et les femelles sont pour la plupart des animaux solitaires. Les observations sur le terrain indiquent que pendant les heures actives de la nuit, G. demidoff passe 75 % du temps isolé, 21 % en couple et 2 % ou moins en groupes de trois, quatre ou cinq.

Comportement interspécifique : les prosimiens sont rarement, voire jamais, agressifs lors des rencontres interspécifiques. Si deux espèces se rencontrent en présence de nourriture, la plus grande (ou si elles ont la même taille, la plus rapide des deux espèces) s'enfuit avec la nourriture. En raison de la séparation des espèces dans les différentes stratifications de la forêt, et donc des spécialisations dans différents types de proies, les rencontres entre espèces sont peu probables.

Galago demidoff est souvent la proie de rapaces, de vipères, et de l'Homme, qui le chassent pour le consommer.

Communication et perception

Les individus communiquent de diverses manières. Les signaux visuels sont utilisés pour communiquer la soumission, l'agressivité, la peur et l'excitation. Une posture spécifique est également utilisée pour indiquer une acceptation de toilettage ou d'accouplement. Tous les groupes d'âge au sein de l'espèce utilisent des signaux visuels qui leur sont plus ou moins propres.

Les Galagos de Demidoff utilisent Ă©galement des vocalisations pour communiquer avec leurs congĂ©nères. Six types distincts d'appels ont Ă©tĂ© dĂ©finis dans la communication de G. demidoff. Les appels au rassemblement sont principalement entendus Ă  l'approche de l'aube et les individus tentent de se regrouper sur un site de sommeil ou un nid de feuilles commun. Le rolling call est utilisĂ© pour communiquer après le regroupement du groupe. Cet appel peut Ă©galement ĂŞtre lier Ă  un comportement d'adultes cherchant Ă  entrer en contact entre eux. Les « couinements plaintifs » sont gĂ©nĂ©ralement associĂ©s aux relations sexuelles. Les « appels d'alarme » sont le type le plus courant de vocalisation. Bien qu'utilisĂ©s spontanĂ©ment au rĂ©veil, ces appels ne sont Ă©mis qu'occasionnellement pendant la nuit, souvent en rĂ©ponse Ă  des choses telles que des bruits Ă©tranges, la rencontre d'un prĂ©dateur ou d'un congĂ©nère inconnu, etc. Un « appel de menace » existe et est utilisĂ© par un individu afin d'intimider un congĂ©nère. Ces derniers fuiront gĂ©nĂ©ralement l'affrontement. Et enfin, l'« appel de dĂ©tresse » est utilisĂ© après qu'un individu ait Ă©tĂ© capturĂ© ou blessĂ©. Les adultes s'approchent parfois des jeunes d'autres espèces de Galagos s'ils Ă©mettent des cris de dĂ©tresse.  

Galago demidoff utilise également des indices olfactifs pour la communication directe et indirecte. Indirectement, ils utilisent le marquage urinaire pour signaler un territoire, ou une disposition sexuelle. Ainsi, ces animaux marquent leur environnement avec des glandes scrotales et vulvaires lorsqu'ils sont en période de reproduction. La communication olfactive directe est importante lorsque les individus se rencontrent. Au cours de ces intermèdes, les régions faciales et génitales sont soumises à une enquête minutieuse.

Comme pour de nombreuses espèces de primates, l'allogrooming[1] est une partie importante de la dynamique sociale. Cette communication tactile est préformée par le léchage et l'utilisation du « peigne dentaire » (composé des quatre incisives inférieures et des deux canines couchées) pour nettoyer un autre individu (ou soi-même). Survenant le plus souvent entre une mère et sa progéniture, l'allogrooming peut également se produire entre adultes dans un groupe social établi. L'allogrooming a lieu le plus souvent juste après le réveil, ou juste après le retour au nid.

Espérance de vie

En captivité, G. demidoff vit souvent plus de six ans, avec une durée de vie maximale enregistrée de treize ans. Dans la nature, des expériences ont montré que l'ensemble de la population peut se renouveler après une période de six ans, la plupart des individus vivant de quatre à cinq ans.

Impacts économiques et écosystémiques

Localement, et surtout familialement, G. demidoff est chassé et consommé, sans pour autant être surexploité (sauf exceptions). Certains chasseurs ont même appris à imiter le cri de détresse des jeunes pour attirer et traquer des individus adultes.

Bien que peu de données (chiffrées) existent quant à l'impact écosystémique de cette espèce, on peut supposer qu'en tant qu'insectivores, ces animaux exercent une influence sur les populations d'insectes chassés. Lorsqu'ils consomment des fruits, il est également probable que ces animaux aident à disperser les graines. Dans la mesure où d'autres espèces dépendent des Galagos de Demidoff pour se nourrir, elles peuvent également avoir un impact sur les populations de prédateurs, plus haut dans les réseaux trophiques.

Systématique

Le nom scientifique complet (avec auteur) de ce taxon est Galagoides demidoff (G.Fischer, 1806). L'espèce a été initialement classée dans le genre Galago sous le protonyme Galago demidoff G.Fischer, 1806[2].

Ce taxon porte en français le nom vernaculaire ou normalisé « Galago de Demidoff »[2] - [3].

Synonymes

Galagoides demidoff a pour synonymes[2] :

  • Galago demidoff G.Fischer, 1806
  • Galago demidovii G.Fischer, 1808
  • Galago demidovii error
  • Galagoides demidovii (G.Fischer, 1808)
  • Galagoides demidovii error
  • Galagoides demidovii pusillus (Peters, 1876)

Sous-espèces

Liste des sous-espèces selon GBIF (26 octobre 2021)[2] :

  • Galagoides demidoff anomurus (de Pousargues, 1893)
  • Galagoides demidoff demidoff
  • Galagoides demidoff medius (Thomas, 1915)
  • Galagoides demidoff murinus (Murray, 1859)
  • Galagoides demidoff phasma Cabrera & Ruxton, 1926
  • Galagoides demidoff poensis (Thomas, 1904)

Conservation et Ă©tat des populations

Cette espèce est considérée comme assez vulnérable par des spécialistes, notamment au niveau local. Néanmoins, elle conserve un statut UICN de Préoccupation mineure (LC)[3] et n'est que rarement considérée comme espèce menacée, et donc rarement le cadre de mesures de protection / conservation.

Notes et références

Liens externes

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