Friedrich Schumann
Friedrich Schumann (-) est un tueur en sĂ©rie allemand. SurnommĂ© la « Terreur du lac Falkenhagen », il tua au moins sept personnes et viola onze femmes avant d'ĂȘtre arrĂȘtĂ© en 1920 et exĂ©cutĂ© un an plus tard.
Friedrich Schumann | ||
Tueur en série | ||
---|---|---|
Information | ||
Naissance | Spandau (Empire allemand |
|
DécÚs | Prison de Plötzensee, Berlin |
|
Cause du décÚs | Décapitation | |
Surnom | Terreur du lac Falkenhagen | |
Actions criminelles | Meurtre Viol Cambriolage |
|
Victimes | 7 | |
Biographie
Jeunesse
Friedrich Schumann naßt le à l'hÎpital municipal de Spandau. Son pÚre, Hermann Schumann, est un petit délinquant déjà condamné, alcoolique et vivant séparé de sa femme, Emilie Schumann, née Rickert. Le grand-pÚre de Friedrich, lui, avait déjà été condamné pour pédophilie, tandis que sa mÚre était décrite comme sympathique mais « simple d'esprit »[1]. Enfant, Schumann est sujet à des crises de colÚre et de rage[1].
Depuis sa jeunesse, Friedrich Schumann passe l'essentiel de son temps libre Ă observer les animaux oĂč Ă les braconner dans la forĂȘt de Spandau (de), qu'il finit par connaĂźtre extrĂȘmement bien.
Parcours criminel
Peu aprĂšs avoir reçu un fusil Tesching (en) de la part de sa mĂšre pour son 16e anniversaire, Schumann abat sa cousine d'un coup dans la poitrine au cours d'une sortie en forĂȘt Ă l'occasion d'une fĂȘte familiale[1]. Ă cette Ă©poque il plaide l'accident, ce qui lui permet de passer seulement quelques annĂ©es en maison de correction, lors desquelles il suit une formation de serrurier[2]. Cependant, Ă la veille de son exĂ©cution, Schumann confesse avoir tuĂ© volontairement sa cousine, qui l'agaçait par son « babillage » alors que les deux se promenaient dans la forĂȘt de Spandau (de)[1].
En , Friedrich Schumann abat une femme dans une rue de Spandau. Plaidant encore une fois l'accident, il s'en sort avec neuf mois de prison. Une enquĂȘte ultĂ©rieure rĂ©vĂ©lera qu'il avait volĂ© Ă cette femme une importante somme d'argent et avait donc prĂ©mĂ©ditĂ© le meurtre[1].
MobilisĂ© lors de la PremiĂšre Guerre mondiale, Schumann s'en sort indemne et est dĂ©corĂ© de la Croix de fer. Il profite cependant de ses permissions pour poursuivre ses crimes. En , il tente sans succĂšs de tuer un garde champĂȘtre[1]. En , il en tue un autre aprĂšs que ce dernier l'ait surpris de nuit dans la forĂȘt et lui ait demandĂ© ce qu'il faisait et oĂč il allait[1]. Une fois revenu de la guerre, Schumann Ă©prouve encore plus de difficultĂ© Ă s'intĂ©grer Ă la vie civile et passe la totalitĂ© de son temps libre dans la forĂȘt de Spandau, notamment Ă espionner avec des jumelles les couples prĂšs du lac Falkenhagen[1]. LĂ , il commet plusieurs meurtres et tentatives de meurtres sur les hommes, ainsi que de nombreux viols sur les femmes[1].
Arrestation et condamnation
MalgrĂ© toutes ces agressions et ces meurtres, Schumann Ă©chappe Ă la police[1]. Il en va ainsi jusqu'au . Ce jour-lĂ , il croise le garde-forestier Wilhelm Nielbock, 52 ans, vers 20h[1]. Nielbock commence Ă l'interroger en lui demande oĂč il va, ce Ă quoi Schumann rĂ©pond qu'il rentre chez lui avant de continuer son chemin dans la direction opposĂ©e. Nielbock continue Ă le questionner en tentant de le retenir. Friedrich Schumann dĂ©gaine alors un pistolet et lui tire deux balles dans la poitrine avant de fuir[1]. MalgrĂ© ses blessures, Nielbock rĂ©ussit Ă rĂ©pliquer avec son fusil, touchant Schumann Ă l'Ă©paule. Dans un dernier effort, le garde-forestier gagne en vĂ©lo la Schönwalder StraĂe, oĂč il s'Ă©croule[1]. Nielbock rĂ©ussit Ă dĂ©crire son agresseur aux habitants qui lui portent secours : mince, de taille moyenne, blond, habillĂ© en feldgrau, et blessĂ© Ă l'Ă©paule. La derniĂšre victime de Friedrich Schumann meurt de ses blessures Ă l'hĂŽpital de Spandau dans la nuit[1].
Le tueur devenu la « Terreur du lac Falkenhagen » est arrĂȘtĂ© sans rĂ©sistance deux jours plus tard aprĂšs s'ĂȘtre rendu dans un cabinet de mĂ©decin pour faire soigner son Ă©paule[1].
Le procĂšs de Friedrich Schumann s'ouvre Ă Berlin le et attire une foule considĂ©rable ainsi qu'une forte attention mĂ©diatique[3]. Plusieurs preuves sont prĂ©sentĂ©es lors des audiences, notamment le pistolet Luger ayant servi aux crimes de Schumann et deux valises contenant des bijoux et des vĂȘtements fĂ©minins volĂ©s Ă ses victimes[1]. Au bout de huit jours, Schumann est reconnu coupable d'au moins sept meurtres, onze viols et plus d'une dizaines de tentatives de meurtre. Cependant, il ne s'agit lĂ que d'une partie de ses crimes : la veille de son exĂ©cution, il confesse Ă son avocat avoir tuĂ© au moins 25 personnes en tout[1].
Le , à 6 heures du matin, Schumann est exécuté dans la cour de la prison de Plötzensee par le bourreau (Scharfrichter) prussien Carl Gröpler, à la hache. L'avocat berlinois de Schumann, Erich Frey (de), se souviendra plus tard de sa brÚve rencontre avec le bourreau[4] :
Au bout du couloir, j'ai dĂ» cĂ©der la place Ă un homme aux larges Ă©paules. Il avait l'air d'un ouvrier des transports ; la veste de cĂ©rĂ©monie Ă boutons hauts lui faisait bizarre. Son crĂąne rasĂ© de prĂšs reposait sur un cou de taureau. MalgrĂ© la faible lumiĂšre, il avait l'air bronzĂ© et en bonne santĂ©. Je n'avais encore jamais vu le bourreau Gröpler de Magdebourg. Mais lorsqu'il est passĂ© devant moi en s'inclinant lĂ©gĂšrement, j'ai su que c'Ă©tait lui. Tous ceux qui avaient affaire Ă la Cour de justice criminelle connaissaient Gröpler. Il avait Ă©tĂ© boucher chevalin auparavant [...] chaque mois, il percevait un petit salaire fixe, et devait en contrepartie ĂȘtre prĂȘt avec sa hache massive et ses trois assistants qualifiĂ©s Ă la demande du procureur de l'Ătat. Pour chaque exĂ©cution, il recevait 300 marks plus ses frais.
Notes et références
- (de) MÀrkische Allgemeine Zeitung, « Der Massenmörder vom Falkenhagener See », sur www.maz-online.de (consulté le )
- (de) Karin Grusdat, « Der Massenmörder vom Falkenhagener See », Falkenseer Kurier,â (lire en ligne)
- Siemens, Daniel., Metropole und Verbrechen : die Gerichtsreportage in Berlin, Paris und Chicago, 1919-1933, Steiner, (OCLC 608173448, lire en ligne)
- Frey, Erich., Ich beantrage Freispruch : aus den Erinnerungen des Strafverteidigers Prof. Dr. Dr. Erich Frey., Fackelverl, (OCLC 767758924, lire en ligne)