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Boucherie chevaline

Une boucherie chevaline, ou de façon désuète boucherie hippophagique[1], est une boucherie spécialisée dans la transformation et la vente de viande de cheval. Ces boucheries spécialisées existent dans différents pays européens, notamment l'Allemagne, la France et la Belgique.

devanture d'un magasin dont l'enseigne indique « Boucherie hippophagique ».
Boucherie chevaline dans la rue de la Glacière à Paris.

Histoire

La première boucherie chevaline d'Allemagne ouvre à Berlin en 1847[2].

France

En France, c'est en 1866, sous l'impulsion d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Renault et Émile Decroix, qu'ouvre la première boucherie chevaline Ă  Nancy puis quelques semaines plus tard une seconde Ă  Paris, sur la place d'Italie[3] - [Notes 1].Les boucheries chevalines de France avaient gĂ©nĂ©ralement, au XIXe siècle, une enseigne typique constituĂ©e de « tĂŞtes de chevaux Â» en laiton, souvent par trois, et, avec l'utilisation de la lumière au nĂ©on, soulignĂ©es de profil par cette lumière au nĂ©on rouge pour que l'enseigne soit reconnue mĂŞme les soirs d'hiver[5]. Cette enseigne reprĂ©sente souvent un cheval de race Arabe, hennissant et « hypersensible », selon la description qu'en fait Bernadette Lizet[6]. Ces enseignes spĂ©cialisĂ©es ouvrent principalement dans des rĂ©gions ouvrières, comme le Nord-Pas-de-Calais et le XIXe arrondissement de Paris[7].

En 1986, le scandale sanitaire de la trichinose entraîne une raréfaction de la clientèle, et donc la fermeture de boucheries chevalines françaises[8].

En fĂ©vrier 2013, la mĂ©diatisation de l'affaire des lasagnes surgelĂ©es provoque un regain d’intĂ©rĂŞt pour la viande de cheval, d’après la « FĂ©dĂ©ration des bouchers chevalins Â» (Interbev Equins), les ventes de viande chevaline auraient augmentĂ© de 10 Ă  15 % en deux semaines[9].

Effectifs

Alors qu'elles Ă©taient très nombreuses par le passĂ©, en 2010, le nombre de boucheries chevalines en France est tombĂ© Ă  1 500[10] en raison de la dĂ©saffection pour cette viande.

En 2014, 750 boucheries chevalines sont recensĂ©es en France[11]. Leur disparition totale est envisagĂ©e : « On ne conduit plus aussi frĂ©quemment que jadis le cheval compagnon Ă  l'abattoir, et chacun sent bien que les jours de la boucherie chevaline sont comptĂ©s ; seule la dĂ©suĂ©tude dans laquelle elle est tombĂ©e empĂŞche sa suppression lĂ©gale : plus personne n'y va[12] ».

Notes et références

Notes

  1. . En 1861, Émile Decroix, vétérinaire de l’armée, distribue de la viande de cheval aux indigents. Pour favoriser le développement de la consommation de cette viande, il propose une récompense à qui ouvrirait une boucherie exclusivement chevaline. Une première boucherie s’ouvre, en juillet 1866, au no 3 boulevard d’Italie. À la suite des famines provoquées par la guerre de 1870, l’initiative est reprise officiellement. Une autre boucherie s’installe, impasse Désirée (actuel 31, rue Bobillot), qui deviendra, en 1914, la plus importante boucherie chevaline de Paris[4].

Références

  1. Jacques Cellard, Les Racines grecques du vocabulaire français, De Boeck Université, , 3e éd. (ISBN 978-2-8011-1354-7), p. 41.
  2. Leteux 2005, p. 149.
  3. Dupin 1992, p. 790.
  4. « La Butte-aux-Cailles », Paris Villages,‎ mars 1986.
  5. Corinne Delvaux, « Quotidien : la boucherie chevaline Â», Ă©mission Karambolage sur Arte, 30 avril 2006.
  6. Bernadette Lizet, La Bête noire : À la recherche du cheval parfait, Paris, Les Éditions de la MSH, , 341 p. (ISBN 2-7351-0317-X et 9782735103171, présentation en ligne), p. 89-90.
  7. Leteux 2005, p. 153.
  8. [vidéo]La boucherie chevaline après la crise de la trichinose, sur ina.fr du 20 mars 1986, consulté le 12 septembre 2018
  9. Guillaume Gendron, « La boucherie chevaline dopée au scandale », sur liberation.fr, (consulté le ).
  10. « On achève bien les chevaux », sur onevoice-ear.org (consulté le ).
  11. « Quel avenir pour la consommation de viande de cheval ? », sur France 3 Auvergne (consulté le ).
  12. Yves Christen, L'animal est-il une personne ? : Une exploration scientifique de l'identité animale, Flammarion, , 542 p. (ISBN 978-2-08-123562-5 et 2-08-123562-5, présentation en ligne).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • [Dupin 1992] Henri Dupin, Alimentation et nutrition humaines, , 1533 p. (ISBN 978-2-7101-0892-4, prĂ©sentation en ligne), p. 790
  • [Leteux 2005] Sylvain Leteux, « L’hippophagie en France. La difficile acceptation d’une viande honteuse », Terrains et travaux, no 9,‎ (lire en ligne)
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