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Fricadelle

La fricadelle (ou fricandelle[1] - [2]) est une préparation à base de viande cuisinée, spécialité des Pays-Bas historiques (Pays-Bas, Belgique, Luxembourg et nord de la France). Au XXIe siÚcle, la fricadelle se présente généralement sous la forme de saucisses d'une quinzaine de centimÚtres de long. Elles sont souvent servies dans les friteries.

Fricadelle
Image illustrative de l’article Fricadelle
Une fricandelle accompagnée de frites et de mayonnaise.

Autre(s) nom(s) Fricandelle
Lieu d’origine Pays-Bas historiques
Place dans le service Plat principal
Température de service Chaude
Ingrédients Viande séparée mécaniquement
Accompagnement Frites
Classification Beignet salé

Ce « snack » traditionnel, aujourd'hui fabriqué industriellement, est composé de viande séparée mécaniquement de poulet, de restes de viande de porc et de cheval, de liants, d'épices, de chapelure pour la panure, d'exhausteurs de goût et d'autres additifs.

Description

Composition

Selon Jean de Gouy, cuisinier de Prosper-Louis d'Arenberg, la fricadelle est une version bourgeoise de la balleke[3]. Le cuisinier la prépare en faisant une boulette de viande composée de porc, de veau, de pain, de lait et de muscade[3]. La recette de Foucou en 1920 est composée de queues de filets et de contre-filets, de muscade et d'échalote[4].

La fricadelle a un apport moyen de 240 kilocalories pour 100 grammes[3].

Certains auteurs font la diffĂ©rence entre la fricadelle et la fricandelle : la fricadelle serait une boulette de viande, tandis que la fricandelle serait une prĂ©paration Ă  base de viande en forme de saucisse[3] - [5] - [1]. Pour d'autres, les deux dĂ©signent la mĂȘme chose : la prĂ©paration en forme de saucisse[1] - [2].

Les fricadelles sont traditionnellement cuites Ă  l'huile dans une friteuse, mais peuvent aussi l'ĂȘtre Ă  la poĂȘle. Elles sont un des ingrĂ©dients de la mitraillette.

En Lorraine, c'est une tranche de foie de porc, entourée d'une crépine[6] - [7].

En Allemagne, c'est l'ancĂȘtre du hamburger qui se servait sur un petit pain (Brötchen) avec de la moutarde de Dijon[8]. Le mot est attestĂ© dans les livres de cuisine de langue allemande depuis 1692[9].

Fricadelle industrielle

Selon Twan Jacobs, de l’entreprise nĂ©erlandaise de produits surgelĂ©s Beckers, la fricadelle est composĂ©e Ă  40 % de viande de poulet sĂ©parĂ©e mĂ©caniquement des os aprĂšs le dĂ©sossage (chair restĂ©e accrochĂ©e Ă  la carcasse). Ce produit perd tous ses bienfaits en protĂ©ines et en nutriments. Cette mĂ©thode mĂ©canique est appelĂ©e VSM. D'autres viandes s'y mĂ©langent comme le porc ou le cheval. Sont ajoutĂ©s l’eau, la chapelure, du liant, des Ă©pices, des oignons et surtout des exhausteurs de goĂ»t[10].

Chez l'industriel Mora, la liste des ingrĂ©dients est : 48 % de viande de poulet mĂ©caniquement sĂ©parĂ©e, eau, 15 % de viande de porc, chapelure (froment), graisse de porc, oignon, sel, Ă©pices et condiments, dextrose, ail, sirop de glucose, Ă©mulsifiants : E450, E451, arĂŽme naturel, maltodextrine, antioxydants : acide ascorbique, acide citrique, hydrolysat de protĂ©ine de froment, Ɠuf[11]. D'autres fabricants utilisent aussi de la peau de poulet[12].

Les viandes sont des restes, impossibles Ă  valoriser sur un Ă©tal de boucherie[13].

Versions végétariennes et végétaliennes

Plusieurs versions de fricadelles vĂ©gĂ©tariennes ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es, comme celle de l'industriel Mora, qui contient de la structure de soja (eau, protĂ©ine de soja, protĂ©ine de blĂ©, gluten de blĂ©), de huile de tournesol, du blanc d’oeuf de poules Ă©levĂ©es en plein air, de l'huile de palme, de l'oignon, des fibres vĂ©gĂ©tales, des Ă©mulsifiants (gomme de caroube, gomme xanthane, mĂ©thylcellulose), un arĂŽme naturel, des Ă©pices, un amidon, un Ă©paississant (algues Eucheuma transformĂ©es), de la dextrose, du sirop de glucose, de la maltodextrine, un colorant (E150d) et du sel[14] - [15].

Il existe aussi des recettes végétaliennes qui utilisent, par exemple, du pain rassis, des champignons de Paris, de l'oignon, de l'ail, du lait végétal, de la farine, de l'huile, de la noix de muscade, du piment, du sel et du poivre[16].

Étymologie

L'origine du mot est incertaine. Il pourrait venir du fricandeau de veau (du latin frigere « rÎtir »), un mets composé d'une tranche de veau piqué au lard[3].

Dans le Dictionnaire des dictionnaires de 1837, « fricadelle » a pour glose : « en Belgique, boulette de viande hachĂ©e et cuite Â» et fricadĂšle a pour glose « fricandeau[17] ».

Ce mot a Ă©tĂ© introduit dans le Petit Robert comme une expression belge en 2013[18]. Le TLF fait remonter la premiĂšre attestation en français Ă  1742. Le perkedel de l'indonĂ©sien a Ă©tĂ© empruntĂ© pendant la pĂ©riode coloniale au nĂ©erlandais frikadel oĂč il est attestĂ© dans la graphie frickedelle depuis le XVIIe siĂšcle[19].

Accompagnement et variante

La viandelle est une fricadelle entourée d'une croûte croquante.

Elle se mange accompagnée de frites[5].

Histoire

Au XIXe siĂšcle, la cuisine bourgeoise accommode les restes[3].

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Éric Boschman et Nathalie Derny, Le GoĂ»t des Belges, vol. 2, Éditions Racine, , 145 p. (ISBN 978-2-87386-525-2, lire en ligne), « La fricadelle », p. 33. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Notes et références

  1. « Fricadelle ou fricandelle: les deux mon général! », sur Le Soir Plus (consulté le ).
  2. « Fricadelle ou fricandelle? », sur Soirmag, (consulté le ).
  3. Boschman et Derny 2008, p. 33.
  4. F Foucou, Manuel pratique de cuisine provençale : recueil des meilleures recettes culinaires des principaux chefs de cuisine de Provence, Marseille, Samat, , 203 p. (lire en ligne), p. 72-73.
  5. Georges Lebouc, Dictionnaire de belgicismes, Éditions Racine, , 622 p. (lire en ligne), p. 311-312 - .
  6. « Fricadelle », www.cnrtl.fr.
  7. Emile Chenin dit Moselly, « La vie lorraine », Lectures lorraines, Nancy, Berger-Levrault, 1931, p. 222).
  8. Petra Foede, Wie Bismarck auf den Hering kam. Kulinarische Legenden, ZĂŒrich, Kein & Aber, 2009 (ISBN 978-3-0369-5268-0).
  9. Friedrich Kluge, Etymlogisches Wörterbuch der deutsche Sprache, 18e édition, Berlin, Walter de Gruyter, 1960, p. 219.
  10. Sudinfo, 4 fĂ©vrier 2021, « « Qu’y a-t-il dans les fricadelles ? » : un professionnel de l’agroalimentaire rĂ©pond Ă  l’éternelle question que se posent les Belges », sur SudPresse (consultĂ© le ).
  11. https://www.rtbf.be/article/la-fricadelle-de-mora-mieux-vaut-ne-pas-connaitre-les-ingredients-11164789.
  12. V.S., 16 juin 2018, « La fricadelle, personne sait ce qu’il y a dedans ? Si, on vous dit tout ! », sur La DH (consultĂ© le ).
  13. Le Soir, 2 août 2019, « Ce que l'on sait de la fricadelle : recette, dangers, composition », sur La Voix du Nord (consulté le ).
  14. Grégoire Ryckmans, 17 janvier 2020, « La fricadelle végétarienne arrive dans les assiettes », sur RTBF (consulté le ).
  15. « Liste des ingrédients de la fricadelle végétarienne sur le site du producteur Mora », sur Mora (consulté le ).
  16. 27 juillet 2017, « Recette de fricadelle-boulette végétalienne, vegan », sur France végétalienne (consulté le ).
  17. Janine Delcourt-AngĂ©lique et Christian Delcourt, « Georges Simenon et le français de Belgique », Revue belge de philologie et d'histoire, no 84,‎ , p. 808 (lire en ligne).
  18. Anne-Sophie Leurquin, « « Brol », « fricadelle », « plan cul »  : les nouveaux mots du Robert », sur www.lesoir.be, (consultĂ© le ).
  19. G. A. Bredero, « ‘’Schyn-heyligh’’ Ă©dition de E. K. Grootes. La Haye : Tjeen Willink, Nooruijn, 1979, p. 71 » (consultĂ© le ).

Annexes

Article connexe

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