Fraternité Saint-Dominique
La Fraternité Saint-Dominique, dont le siège est le couvent de la Haye-aux-Bonshommes à Avrillé (en Maine-et-Loire), est une communauté religieuse catholique traditionaliste d’inspiration dominicaine mais non reconnue par l’ordre des Prêcheurs en raison de sa proximité avec la Fraternité Saint-Pie-X de Marcel Lefebvre[1].
Veritas |
Fondation |
1978 à Avrillé |
---|---|
Origine |
Réaction contre l'hérésie moderniste de Vatican II |
Prédécesseur |
issu du Mouvement de la Jeunesse Catholique de France |
Type | |
---|---|
Pays |
Sites web |
---|
Elle a été fondée pour conserver en France la vie dominicaine fidèle à la vérité immuable de l'Église catholique[2].
Historique
Originellement, le couvent de la Haye-aux-Bonshommes était un monastère de l’ordre de Grandmont fondé au XIIe siècle. De cette époque, seule subsiste aujourd’hui l’église conventuelle[3]. La communauté disposait d’une léproserie et d'une demeure pour le prieur[4].
Le Mouvement de la Jeunesse Catholique de France a acheté les bâtiments pour les restaurer. Ils y imprimaient en parallèle des tracts et la revue Savoir et Servir. Aidés par Monseigneur Lefebvre, les animateurs du MJCF qui voulaient devenir frères prêcheurs ont été formés à Écône (Valais suisse). Ils ont reçu l'habit religieux des mains du Père Guérard des Lauriers, dominicain qui a formulé la thèse de Cassissiacum[5]. Celle-ci résout le problème des hérésies proférées par les papes depuis Paul VI en expliquant qu'ils occupent bien la chaire apostolique mais n'ont ni l'infaillibilité, ni l'autorité du successeur de saint Pierre car ils ne veulent pas être soumis à la vérité catholique[6]. On appelle ce courant le sedeprivationisme.
Les religieux se sont séparés de Mgr Guérard des Lauriers pour adopter la position de Mgr Lefebvre, présent au Concile Vatican II en tant que supérieur général des Pères du Saint-Esprit. «L'évêque de fer» a lutté contre le courant moderniste, il affirme que les papes depuis Paul VI sont réellement vicaires du Christ mais qu'ils se trompent et qu'on peut leur désobéir[7]. Cela constitue une négation du dogme de l'infaillibilité pontificale proclamé en 1870.
Mgr Levebvre a sacré en 1988 quatre évêques qui continueraient à assurer la transmission du sacerdoce catholique[8]. Il a consacré les abbés Wiliamson, Tissier de Mallerais, de Galarreta et Fellay[9]. Jean-Paul II les a excommuniés. Certains ont quitté le prélat d'Écône pour fonder la Fraternité Saint Pierre, dans la mouvance Ecclesia Dei. Les Pères d'Avrillé ont suivi Mgr Lefebvre[10].
Le supérieur général de la FSSPX, Mgr Fellay a effectué en 2007 un rapprochement avec la hiérarchie romaine[11]. Il se caractérise par une collaboration avec des membres du clergé qui ont suivi les orientations du deuxième concile du Vatican[12]. La recherche d'un terain d'entente est au cœur des discussions[13]. Les religieux de la Fraternité saint Dominique et d'autres prêtres s'éloignent de la Fraternité Saint Pie X[14]. Ils se rapprochent du courant anti-accordiste, dont l'Union sacerdotale Marcel-Lefebvre (USML), aujourd'hui dissoute, appelée « Résistance » ou « Fidélité catholique » en France[15].
La Fraternité Saint-Dominique a clarifié officiellement sa position par un communiqué, daté du [16]. Ceci était une réponse au communiqué de la FSSPX du [17], lui-même émis en réaction à la consécration épiscopale de l'abbé Jean-Michel Faure par Mgr Richard Williamson[18]. Celle-ci est justifiée par les circonstances de nécessité[19].
Spiritualité
L’ordre des Prêcheurs ou des Frères prêcheurs est basé sur la règle de saint Augustin. Ses propres Constitutions, sont inspirées de celles des Prémontrés (O.Præm), il a pour mission l'apostolat et la contemplation : « contemplari et contemplata aliis tradere » : « contempler et annoncer aux autres ce que nous avons contemplé » .
Au xxe siècle, la province dominicaine de France s'implique dans la prédication des thèses modernistes condamnées par le pape saint Pie X[20]. Les théologiens Yves Congar et Marie-Dominique Chenu en sont les figures de proue. La fondation des éditions du Cerf (1929), la participation au mouvement des prêtres-ouvriers (à partir de 1942) qui marquent les esprits et entraînent la contestation des traditions de l'Ordre. Ce changement est manifeste après le concile Vatican II.
Les premiers religieux issus du MJCF sont conscients que la société a un besoin criant de renouveau spirituel, qui ne pourra être profond et fécond qu'appuyé sur la vérité. Ainsi la communauté d'Avrillé est caractérisée par une lutte sans relâche contre l'hérésie moderniste, ce qui n'est pas apprécié par toutes les mouvances de la Tradition en France[21]. L'enseignement constitue une caractéristique essentielle de l'Ordre dominicain. C'est pourquoi ils étudient de longues heures, éditent une revue, « Le Sel de la terre » et accueillent des sessions de formation. Le Couvent s'occupe aussi du TOP[22]. Les Pères dirigent les différentes fraternités en France mais aussi dans le monde.
Ĺ’uvres
Les religieux d'Avrillé ont été les aumôniers du MJCF depuis sa fondation jusqu'à ce que celui-ci s'éloigne de l'esprit de la Fraternité Saint Dominique pour se raccrocher au courant de Mgr Fellay et décide de ne plus avoir recours aux pères dominicains. Les Pères dominicains assurent maintenant l'aumônerie des Amis du Sacré-Cœur qui veulent continuer le MJCF au sein de «la Résistance».
Ils organisent des retraites spirituelles[23]. Ils dirigent la confrérie du Rosaire[24].
Ils ont fondé et dirigent une école primaire et un internat de garçons assurant les cours du collège et du lycée[25]. Collège et lycée : Foyer Saint Thomas d'Aquin dans les bâtiments du Prieuré de la Haye-aux-Bonshommes acquis en [4].
Ils apportent leur aide aux « Chevaliers de Notre-Dame »[26]. Ceux restent en accord avec le Couvent[27].
Les Pères du couvent de la Haye aux Bonshommes ont accueilli dans un premier temps le sĂ©minaire Saint-Louis-Marie Grignon de Montfort pour aider Ă former de futurs prĂŞtres catholiques. Ils continuent Ă
soutenir le séminaire où réside Mgr Faure.
Publication
Les frères d’Avrillé éditent la revue du Sel de la terre, publication trimestrielle, portant sur les doctrine et spiritualité chrétiennes[28]. Ils ont aussi la maison d'édition du Sel de la terre[29].
Implantations
Composé des branches :
- Masculine : couvent de la Haye-aux-Bonshommes, à Avrillé, dans le Maine-et-Loire.
Références
- « Dominicains Avrillé | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « 62 raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas en conscience assister à la nouvelle messe | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « Historique | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « Petite histoire de la Haye-aux-Bonshommes », sur Scribd (consulté le )
- « GUÉRARD des LAURIERS Louis-Bertrand » [archive], Dictionnaire biographique des frères prêcheurs [en ligne], Notices biographiques, G, mis en ligne le 31 mars 2015, consulté le 28 avril 2023.
- http://catholicapedia.net/Documents/pere_michel-louis_guerard_des_lauriers/1987-05_Mgr-Guerard-des-Lauriers_Expose-de-la-THESE-DE-CASSICIACUM.pdf
- « « Nous avons affaire à une contrefaçon de l’Eglise et non pas à l’Eglise catholique » | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « Entrevue avec Mgr Jean-Michel Faure | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- AFP, « Les quatre évêques intégristes dont l'excommunication a été levée n'acceptent pas Vatican II » [archive], sur lemonde.fr, 1er mars 2009.
- « Devons-nous résister au pape actuel ? | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « La main tendue du pape à la Fraternité Saint-Pie X | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- Raphaël Zbinden, « Mgr Huonder confirme son rapprochement avec la FSSPX », Cath.ch, 26 avril 2023 (lire en ligne [archive]) « Communiqué de Mgr Fellay » du 7 juillet 2007 sur le site de la porte latine [archive] « Lettre aux fidèles » du 20 juillet 2007 sur le site de la porte latine [archive]
- « Un événement capital dans la Tradition | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- Abbé François Pivert, Quel droit pour la tradition catholique ? « Actes de procès des abbés Salenave et Pinaud », Autoédition, 2014, 278 p.
- « L'Adresse aux fidèles | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « Quelle est la position du couvent ? | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « Communiqué de la Maison générale de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X au sujet de la consécration épiscopale de l’abbé Faure » [archive du ], sur DICI, (consulté le )
- « Réponse à la condamnation du sacre de Mgr Faure par la Maison Généralice de la Fraternité Saint-Pie X | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « Brève réponse de dom Thomas d'Aquin OSB au communiqué de Menzingen du 19 mars 2015 », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- Encyclique Pascendi dominici gregis
- Le Sel de la Terre n° 7 a été interdit à la vente dans certaines chapelles.
- « Le Tiers-Ordre dominicain | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « Retraites prêchées au couvent de la Haye-aux-Bonshommes | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « La Confrérie du Rosaire | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « L’école Sainte-Philomène | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « Un combat sans trêve et sans merci : L’ordre des chevaliers de Notre-Dame | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « Déclaration du XXIIe Chapitre Général des Chevaliers de Notre-Dame | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « Sel de la Terre - Présentation | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
- « Editions du Sel | », sur www.dominicainsavrille.fr (consulté le )
Bibliographie
- praedicatorum centuria prima., Naples, 1627
- Scriptores Ordinis Praedicatorum, Paris, Christophe Ballart et Nicolas Simard, 2 vol., 1719- 1721.
- Daniel-Antonin Mortier, Histoire des maîtres généraux de l'Ordre des Frères Prêcheurs, Alphonse Picard et fils éditeurs, Paris,
- Jean-Jacques Marziac, Monseigneur Lefebvre. Tome 1, Soleil levant ou couchant : mystères joyeux, Nouvelles Éditions latines (Paris) et Fideliter (Broût-Vernet), 1979, 141 p. + 30 p. d'illustrations (ISBN 2-7233-0085-4).
- Jean-Jacques Marziac, Monseigneur Lefebvre. Tome 2, Des évêques français contre Monseigneur Lefebvre : mystères douloureux, Fideliter, Broût-Vernet, 1989, 157 p. + 32 p. d'illustrations (ISBN 2-903122-44-X).
- Dictionnaire biographique des frères prêcheurs.
- [Vicaire 2004] Marie-Humbert Vicaire, Histoire de Saint Dominique, Paris, Éditions du Cerf, réimpr. 2004, 752 p..
- Guy Bedouelle et Alain Quilici, Les frères prêcheurs, autrement dit dominicains, Éditions Le Sarment Fayard, 1997.
- Thierry-Dominique Humbrecht, La vocation dominicaine, Ă©d. Parole et silence, 2007.
- ·Les Dominicains en France (xiiie – xxe siècles), N. Bériou, A. Vauchez et M. Zink éd., Paris, AIBL-Ed. du Cerf, 2017, 656 p.
- Charlotte Neil et Dominique Vannini, Histoire du MJCF : une jeunesse missionnaire au service du Christ, Paris, Contrepoint, 2022, 260 p. (ISBN 9782916951225).
- Abbé Denis Marchal, Paris, Nouvelles Éditions latines, 1988, 157 p.
- Jean Anzévui, Le drame d'Écône : Historique, analyse et documents, Valprint, 1976 (lire en ligne [archive]), p. 97-98
- Abbé Hervé Belmont, Cahiers de Cassiciacum - N° 6, Nice, Association Saint-Herménégilde, mai 1981, 128 p. (lire en ligne [archive]), « Les confirmations données par des prêtres de la FFSPX sont-elles valides ? », p. 1-11
- Nicolas Senèze, La crise intégriste : Vingt ans après le schisme de Mgr Lefebvre, Bayard, 2008, p. 145
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Sites officiels : www.dominicainsavrille.fr et dominicansavrille.us
- Maison d'Ă©dition du Sel de la terre