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Marie-Dominique Chenu

Marie-Dominique Chenu, de son vrai nom Marcel LĂ©on Émile Chenu[1], nĂ© le Ă  Soisy-sur-Seine (France) et mort le Ă  Paris 13e, est un prĂȘtre dominicain, proche du mouvement des prĂȘtres ouvriers. Fondateur du nĂ©othomisme, il est Ă©galement connu comme l'un des experts en thĂ©ologie (peritus) du concile Vatican II.

Marie-Dominique Chenu
Fonction
Président
Société thomiste
-
Louis-Jacques Bataillon (d)
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom de naissance
Marcel LĂ©on Émile Chenu
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Ordre religieux
Membre de
Distinction

Biographie

Marie-Dominique Chenu est né à Soisy-sur-Seine le . Il est le fils d'un petit industriel installé à Soisy. Toutefois ce sont ses grands-parents, instituteurs laïcs à BiÚvres, qui ont exercé la plus grande influence sur son éducation : c'est sur l'avis de sa grand-mÚre qu'il entre au collÚge catholique de Grandchamp et y fait toutes ses études secondaires[2]. Il s'y montre doué pour le grec et les mathématiques et se taille une réputation de chahuteur[3].

AprĂšs une annĂ©e (1912-1913) au grand sĂ©minaire de Versailles, il entre chez les dominicains en 1913 Ă  l’ñge de 18 ans. Il prend cette dĂ©cision aprĂšs qu’un ami l’a invitĂ© Ă  sa prise d’habit au couvent dominicain du Saulchoir en Belgique. AttirĂ© par la vie contemplative, la belle liturgie, les Ă©tudes et la vie de communautĂ©, son dĂ©sir est de maintenir Ă  la fois la contemplation et l’action apostolique. À la fin de sa premiĂšre annĂ©e de noviciat, ses supĂ©rieurs l’envoient faire des Ă©tudes de philosophie, de thĂ©ologie, d’histoire et d’exĂ©gĂšse Ă  l’Angelicum de Rome. Il considĂšre l'acceptation obligatoire des vingt-quatre thĂšses thomistes comme un « abus du pouvoir magistĂ©riel de l'Église »[4]. Il s'intĂ©resse aussi Ă  l'enseignement dispensĂ© Ă  l'UniversitĂ© grĂ©gorienne des JĂ©suites et particuliĂšrement Ă  celui du cardinal Billot.

Déçu par l'« ignorance de l'histoire » qu'il observe chez ses professeurs, il s'initie Ă  l’exĂ©gĂšse historique selon les mĂ©thodes de Marie-Joseph Lagrange. Il suit en mĂȘme temps les cours de RĂ©ginald Garrigou-Lagrange, thomiste « imprĂ©gnĂ© de scolastique wolfienne »[5]. Il est ordonnĂ© prĂȘtre en 1919. Sous la direction de Garrigou-Lagrange, il prĂ©pare une thĂšse de doctorat sur la doctrine de la contemplation chez Thomas d’Aquin (De contemplatione), soutenue en 1920. Cette thĂšse contient in nuce tous les axes principaux de sa pensĂ©e. Chenu y analyse la doctrine thomiste de la contemplation par rapport au Pseudo-Denys l’ArĂ©opagite. Garrigou-Lagrange lui reproche l'introduction de la psychologie dans une activitĂ© essentiellement surnaturelle. NĂ©anmoins ces divergences n'empĂȘchent pas les deux dominicains de garder estime et amitiĂ© : Garrigou-Lagrange lui propose le poste de maĂźtre-assistant, mais Chenu prĂ©fĂšre retourner au Saulchoir. De Rome, il gardera le souvenir de professeurs « sans attention au drame des hommes » et enfermĂ©s dans une « super-orthodoxie »[6].

Il fonde l'Institut d’études mĂ©diĂ©vales Ă  MontrĂ©al en 1930[7].

Avec Yves Congar, O.P. , il fut de ces thĂ©ologiens qui ont soutenu le mouvement des prĂȘtres-ouvriers et en ont Ă©tĂ© sanctionnĂ©s par le Vatican, au milieu des annĂ©es 1950. Ses livres furent ainsi mis Ă  deux reprises Ă  l'Index[7]. Il reconnut au dĂ©but des annĂ©es 1980 la thĂ©ologie de la libĂ©ration, et en particulier l'Ɠuvre de Gustavo GutiĂ©rrez, comme un « exemple Ă©minent » de la « nouvelle thĂ©ologie »[8].

Publications principales

Bibliographie

Notes et références

  1. Insee, « Extrait de l'acte de dĂ©cĂšs de Marcel LĂ©on Émile Chenu », sur MatchID
  2. Emmanuel Vangu Vangu, Jean-Pierre Delville, La théologie de Marie-Dominique Chenu : réflexion sur une méthodologie
, Paris, 2007, p. 21.
  3. ibid.
  4. M.-D. Chenu, Un théologien en liberté, Paris, 1975, p. 30-31, cité par Emmanuel Vangu Vangu, Jean-Pierre Delville, op. cit., p. 25.
  5. M.-D. Chenu, La Liberté dans la foi, 1969, p. 30, cité par ibid., p. 27.
  6. Un théologien
, p. 39.
  7. Nécrologie, L'Humanité, 12 février 1990.
  8. En date de 1981, cet hommage paraĂźt dans Paginas Ă  Lima en 1983 sous le titre « La actualidad del evangelio y la teologĂ­a ». CitĂ© par BĂ©rĂ©nice Velez, La rĂ©ception française de la thĂ©ologie de la libĂ©ration. Dynamique et enjeux du transfert culturel en temps de « crise » (1965-1979), mĂ©moire de Master en histoire (dir. Annick LempĂ©riĂšre), UniversitĂ© Paris 1-PanthĂ©on-Sorbonne, 2006, p. 80, lui-mĂȘme citĂ© dans Olivier Compagnon, « Le 68 des catholiques latino-amĂ©ricains dans une perspective transatlantique », Nuevo Mundo Mundos Nuevos, Materiales de seminarios, 2008, mis en ligne le 17 dĂ©cembre 2008.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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