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Congrégation du Saint-Esprit

La congrégation du Saint-Esprit (C.S.Sp. - Congregatio Sancti Spiritus) est fondée en 1703 à Paris et revivifiée en 1848, par la fusion avec la société du Saint-Cœur de Marie. Les spiritains, appelés également missionnaires du Saint-Esprit, forment une congrégation cléricale missionnaire particulièrement développée en Afrique. Son siège actuel se trouve à Rome (Clivo Di Cinna 195), avec la maison mère historique au 30 rue Lhomond à Paris.

Congrégation du Saint-Esprit
Image illustrative de l’article Congrégation du Saint-Esprit
Devise : Cor Unum et Anima Una.
Ordre religieux
Institut Apostolique
Type Congrégation cléricale
Spiritualité Spiritaine
Règle Règle de Vie Spiritaine
But Évangélisation des pauvres
Structure et histoire
Fondation
Paris
Fondateur Claude Poullart des Places ; refondateur : François Libermann
Abréviation C.S.Sp.
Autres noms Spiritains
Site web site officiel
Liste des ordres religieux

Double fondation

La congrégation du Saint-Esprit a eu deux fondateurs, à cent quarante ans de distance :
  • En 1703, Claude Poullart des Places (1679-1709), jeune aristocrate breton, ordonnĂ© prĂŞtre après avoir renoncĂ© Ă  une carrière au Parlement de Rennes, regroupe des Ă©tudiants pauvres dĂ©sireux d’être prĂŞtres et de servir dans des paroisses pauvres. Ainsi naissent la sociĂ©tĂ© et le sĂ©minaire du Saint-Esprit le 27 mai 1703, jour de la PentecĂ´te. Ă€ partir de 1816, le sĂ©minaire est Ă©galement chargĂ© de fournir le clergĂ© de toutes les colonies françaises.
  • En 1841, Jacob devenu François Libermann, juif et fils du rabbin de Saverne, converti au catholicisme, fonde la sociĂ©tĂ© du Saint-CĹ“ur de Marie. Son but est l’apostolat auprès des Noirs d’Afrique et des esclaves devenus libres dans les Ă®les de Saint-Domingue (HaĂŻti) et Bourbon (La RĂ©union). En 1848, la sociĂ©tĂ© fondĂ©e par Libermann regorge de vocations, mais n’a pas de statut juridique prĂ©cis. Celle de Poullart des Places existe officiellement mais est Ă  bout de souffle.Les buts des deux congrĂ©gations sont très voisins. Les membres de la sociĂ©tĂ© du Saint-CĹ“ur de Marie entrent dans la congrĂ©gation du Saint-Esprit qui devient ainsi l’hĂ©ritière d’une double tradition, riche des intuitions communes de ses deux fondateurs.
[réf. nécessaire]

Vivant le plus souvent en communautés internationales, les spiritains s'efforcent de promouvoir la mission de l'Église auprès des plus pauvres, en particulier là où l'Église trouve difficilement des ouvriers. Fondatrice d'Églises, en particulier en Afrique, la congrégation continue à soutenir ces Églises par son travail et ses œuvres éducatives, sociales et de développement, ainsi qu'à leur permettre de devenir elles-mêmes missionnaires. En France, les spiritains ont une vingtaine de communautés, composées de frères et de prêtres, originaires de différents pays. Certains laïcs, voulant vivre du charisme et de la spiritualité spiritaine, s'associent également à la mission de la congrégation : ils reçoivent à cet effet une lettre de mission. La famille spiritaine comprend également des fraternités de laïcs qui se réunissent pour discerner dans leur vie l'action de l'Esprit Saint.

Mission spiritaine de Lambaréné au Gabon.

Les spiritains sont au 30 juin 2014[1] 2 702 membres profès (ayant prononcĂ© leurs vĹ“ux religieux), dont 624 NigĂ©rians, 317 Français, 257 Irlandais, 127 GhanĂ©ens, 122 Tanzaniens, 120 Portugais, 88 Angolais, prĂ©sents dans 60 pays sur les cinq continents. Parmi eux 982 sont encore originaires d'Europe, mais leur moyenne d'âge est Ă©levĂ©e ; 1 499 sont originaires d'Afrique et de l'OcĂ©an Indien, avec de nouvelles vocations. Il n'y a plus que 120 membres d'AmĂ©rique du Nord, leur nombre au Canada s'Ă©tant effondrĂ©. Dans les rĂ©gions oĂą la congrĂ©gation s'est installĂ©e plus rĂ©cemment, ils sont 90 en AmĂ©rique latine, 10 en Asie et 1 en OcĂ©anie. Toujours au 30 juin 2014, les spiritains se rĂ©partissent entre 32 Ă©vĂŞques, 2 096 prĂŞtres, 118 frères, et 456 jeunes profès en formation. Les anglophones de cette congrĂ©gation historiquement française sont dĂ©sormais largement majoritaires.

Selon l'Annuaire Pontifical de 2007, il y avait au 31 dĂ©cembre 2005 3 032 profès spiritains (dont 2 235 prĂŞtres) rĂ©partis dans 717 maisons. Ă€ cause de la chute fort rapide des vocations en Europe depuis une trentaine d'annĂ©es, le recrutement se fait dĂ©sormais surtout en Afrique, mais aussi en Asie (Vietnam notamment).

Province de France

La Province de France de la congrégation du Saint-Esprit comprend au 1er janvier 2018 un nombre de 259 spiritains, dont 34 issus d'autres provinces et affectés en mission en France. 48 confrères français sont actuellement en mission à l'étranger.

De 1932 à 2011, la congrégation était propriétaire du château de Piré-sur-Seiche, au sud de Rennes. Elle est aussi présente à l'abbaye Notre-Dame de Langonnet dans le Morbihan. À Allex (dans la Drôme), elle anime le sanctuaire Saint-Joseph[2], avec également un centre d'accueil[3] pour groupes et individuels. À Rennes, le centre spirituel Poullart des Places accueille des retraites, récollections et sessions de formation sur les fondateurs de la congrégation.

Centre d'accueil spiritain de Chevilly-Larue, sur le site de l'ancien SĂ©minaire des Missions.

Son scolasticat a longtemps Ă©tĂ© Ă  Chevilly-Larue, près de Paris, avant d'ĂŞtre transfĂ©rĂ© Ă  Clamart, puis Ă  Paris. Le site de l'ancien SĂ©minaire des Missions de Chevilly-Larue, oĂą les spiritains sont prĂ©sents depuis 1864, est dĂ©sormais occupĂ© par une maison de spiritains âgĂ©s, le noviciat europĂ©en[4], les archives gĂ©nĂ©rales de la congrĂ©gation, la bibliothèque Lucien Deiss[5] de plus de 100 000 ouvrages en thĂ©ologie et missiologie, les bureaux de la revue Spiritus, ainsi qu'un grand centre d'accueil de groupes d'une capacitĂ© d'une centaine de chambres[6].

La grande chapelle de la communauté (avec un vitrail du bienheureux père Laval et du père Libermann notamment) a été construite dans les années 1930 et a été utilisée pour le tournage du film Un missionnaire de Maurice Cloche (1955). À la maison-mère de la congrégation à Paris, magnifique bâtiment construit à partir de 1732, subsiste toujours le bureau du père Libermann, qui est enterré dans la chapelle adjacente, remarquable par sa décoration néo-baroque.

Depuis 1923, la province de France est liĂ©e Ă  l’œuvre des Apprentis d'Auteuil, avec l'arrivĂ©e du père Daniel Brottier Ă  sa tĂŞte. Les spiritains exercent la tutelle de l’œuvre, conformĂ©ment au « statut de l'enseignement catholique » promulguĂ© par la ConfĂ©rence des ÉvĂŞques de France, le 14 mai 1997. L'autoritĂ© de tutelle est le SupĂ©rieur provincial assistĂ© par son conseil de tutelle. Elle se porte garante, devant l'archevĂŞque de Paris, de l'authenticitĂ© Ă©vangĂ©lique du projet Ă©ducatif et pastoral et de sa mise en Ĺ“uvre dans les quelque 200 maisons (13 000 jeunes) qui relèvent de la Fondation des Apprentis d'Auteuil.

Supérieurs généraux

  • Claude Poullart des Places (1703 – 2 octobre 1709)
  • Jacques Garnier (1709 – 1710)
  • Louis Bouic (1710 – 1763)
  • Julien-François Becquet (1763 – 1788)
  • Jean-Marie Duflos (28 octobre 1788 – 28 fĂ©vrier 1805)
  • Jacques Bertout (1805 – 1832)
  • Amable Fourdinier (25 dĂ©cembre 1832 – 1845)
  • Nicolas Warnet (1845 – 1845)
  • Alexandre Leguay (1845 – 29 fĂ©vrier 1848)
  • Alexandre Monnet (1848 – 1848)
  • François Libermann (3 novembre 1848 – 2 fĂ©vrier 1852)
  • Ignace Schwindenhammer (2 fĂ©vrier 1853 – 1881)
  • FrĂ©dĂ©ric Levavasseur (27 aoĂ»t 1881 – 1882)
  • Ambroise Emonet (26 aoĂ»t 1882 – 17 octobre 1895)
  • Alexandre Le Roy (1896 – 1926)
  • Louis Le Hunsec (1926 – 1950)
  • Francis Griffin (1950 – 1962)
  • Marcel Lefebvre[7] (1962 – 1968)
  • Joseph LĂ©cuyer (9 septembre 1968 – 1972)
  • Frans Timmermans (1972 – 1986)
  • Pierre Haas (1986 – 1992)
  • Pierre Schouver (8 septembre 1992 – 2004)
  • Jean-Paul Hoch (2004 – 2012)
  • John Fogarty, depuis 2012

Personnalités

La congrégation demande la béatification du fondateur Claude Poullart des Places et du père François Libermann, ainsi que Mgr Shanahan et quelques autres.

Notes et références

  1. Statistiques de la maison généralice des spiritains, Rome, 30 juin 2014
  2. « Maison Saint-Joseph, Congrégation du Saint-Esprit (CSSP) », sur www.stjoseph-allex.org (consulté le )
  3. « hebergement », sur www.accueil-allex.org (consulté le )
  4. « Noviciat (Chevilly) - Jeunes spiritains - Province de France », sur spiritains-jeunes.fr (consulté le )
  5. « Bibliothèque Lucien Deiss – Congrégation du Saint-Esprit — Chevilly-Larue », sur bibliothequeluciendeiss.org (consulté le )
  6. « Centre d'accueil Spiritain de Chevilly-Larue », sur Centre d'accueil spiritain de Chevilly-Larue (consulté le )
  7. contraint à la démission le 28 septembre pour avoir voulu imposer un retour à la règle initiale des Spiritains
  8. « Fiche de Claude Tassin aux éditions du Cerf » (consulté le )

Voir aussi

Première cathédrale de Brazzaville construite par les spiritains à la fin du XIXe siècle.

Articles connexes

Liens externes

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