Raymond Defosse
Raymond Defosse (Rouen, - Paris, ), est un militaire et prêtre français, Compagnon de la Libération. Vétéran de la Première Guerre mondiale, il est ordonné prêtre en 1924 et exerce à Rome puis en Afrique-Équatoriale française. Officier de réserve, il se rallie à la France libre en 1940 et participe aux combats au Moyen-Orient et en Afrique de l'Est et du Nord. En poste au Moyen-Congo et en Mauritanie après la guerre, une grave maladie le contraint à rentrer en France.
Raymond Defosse | |
Naissance | Rouen (Seine-Maritime) |
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Décès | Paris |
Origine | France |
Allégeance | République française Forces françaises libres |
Arme | Infanterie |
Grade | Chef de bataillon |
Années de service | 1928 – 1956 |
Conflits | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Distinctions | Chevalier de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Croix de guerre 1914-1918 Croix de guerre 1939-1945 |
Autres fonctions | PrĂŞtre AumĂ´nier militaire |
Biographie
Jeunesse et engagement
Raymond Defosse naît le à Rouen, alors en Seine inférieure[1]. Il fait ses études secondaires au petit séminaire diocésain de la ville[2].
Première Guerre mondiale
Mobilisé en , il est affecté comme chasseur au 1er groupe de chasseurs cyclistes[3]. Gravissant les échelons, il est promu chasseur de 1re classe le puis caporal le de la même année. Passé sergent le , il s'illustre les 16 et , pendant la seconde bataille de la Marne, en menant avec succès sa section à l'assaut puis, sous la mitraille et les bombardements ennemis, en se portant à l'aide d'un officier blessé qu'il parvient à ramener dans les lignes françaises[3]. Ces actions lui valent une citation à l'ordre du corps d'armée[3]. Le , il entre à Saint-Cyr pour suivre les cours d'élève officier de réserve et est promu aspirant le [3]. Muté au 201e régiment d'infanterie le , il participe à l'occupation de la Rhénanie jusqu'au , date à laquelle il est démobilisé[3].
Entre-deux-guerres
Bien que restant officier de réserve, il retrouve le chemin du séminaire en entrant au grand séminaire de Rouen puis, en 1921, il intègre le noviciat de la congrégation du Saint-Esprit[2]. Promu sous-lieutenant dans la réserve du 131e régiment d'infanterie le , il entre au séminaire français de Rome et est ordonné prêtre en 1924[3] - [2]. Décrochant un doctorat en théologie, il exerce la fonction d'économe du séminaire avant d'être nommé procureur des spiritains auprès du Saint-Siège[2]. Il est entre-temps promu lieutenant de réserve le . Rappelé en France en 1933, il est ensuite envoyé au vicariat apostolique de Brazzaville[4] - [2]. Il est alors mis à la disposition de la réserve des troupes coloniales de l'Afrique-Équatoriale française (AEF) et rattaché au bataillon de réserve du Moyen-Congo le [3].
Seconde Guerre mondiale
Mobilisé en 1939, il est placé en affectation spéciale le en tant que missionnaire catholique par décision du gouverneur général de l'AEF Pierre Boisson[3]. Muté au régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad en , il se rallie à la France libre le lorsque la colonie du Moyen-Congo décide de suivre le général de Gaulle[5].
Promu capitaine en , il est affecté le au bataillon de marche no 4 dont il prend le commandement de la 3e compagnie[4]. À la tête de celle-ci, il participe à la campagne de Syrie en juin 1941 puis à la campagne d'Afrique de l'Est en [4]. Après un passage au Liban en , il prend part à la campagne de Tunisie[5]. Le , à Takrouna, il est gravement blessé par un éclat d'obus mais parvient cependant à s'emparer de son objectif et à s'y maintenir pendant une journée complète[4]. Hospitalisé à Tripoli, Alexandrie puis Beyrouth, il subit trois mois de soins avant de pouvoir être sur pied[1]. Ne pouvant plus combattre, il est placé en affectation spéciale comme missionnaire et retrouve Brazzaville en pour travailler à la mission de Monseigneur Biéchy[4]. Fait Compagnon de la Libération par décret du , il reçoit la croix de la Libération des mains du général de Gaulle lorsque celui-ci est présent au Moyen-Congo pour la conférence de Brazzaville au début de l'année 1944[4] - [6]. Il est démobilisé en [1].
Après-guerre
Promu chef de bataillon de réserve, il continue sa mission à Brazzaville avant de partir pour la Mauritanie en 1951[3] - [2]. Aumônier militaire à Atar, il y fonde une mission dans des conditions particulièrement difficiles[4] - [2]. Gravement malade, il est contraint de rentrer en France en 1955[1]. Raymond Defosse meurt le à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce[5]. Il est inhumé au cimetière privé de la congrégation du Saint-Esprit à Chevilly-Larue, dans le Val-de-Marne[1].
DĂ©corations
Références
- « Biographie - Ordre National de la Libération »
- « Raymond Defosse », sur spiritains.forum
- « Registre matricule Raymond Defosse - 1R3433 », sur Archives départementales de Seine-Maritime
- Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)
- « Les spiritains dans les Forces Françaises Libres », sur Duquesne Scholarship Collection
Bibliographie
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
- François Marcot, Dictionnaire historique de la résistance : Résistance intérieure et France libre, Paris, Robert Laffont, , 1187 p. (ISBN 2-221-09997-4).