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François Tusques

François Tusques, né le à Paris, est un pianiste français de jazz. Il a eu une influence déterminante dans l'émergence de musiciens de free jazz et dans la dynamique de ce mouvement en France.

François Tusques
Naissance
Paris
Drapeau de la France France
Genre musical free jazz
Instruments piano

Biographie

François Tusques quitte Paris pour la Bretagne, peu aprÚs sa naissance. Son pÚre, le docteur et professeur Jean Tusques, est actif dans la Résistance française. Sa mÚre était chanteuse à l'Opéra de Paris avant sa naissance[1]. AprÚs une enfance marquée par des voyages en Afghanistan (son pÚre participe à la création à Kaboul d'une faculté de médecine)[2] et à Dakar[3], ses parents, de retour en métropole, lui donnent l'opportunité, dans les années 1950, d'assister à des concerts : des spectacles de chanteurs, tels Charles Trenet, mais aussi des musiciens tels Sidney Bechet jouant avec Claude Luter. Quelques années plus tard, il écoute de plus en plus de jazz dans les clubs, aux Trois Mailletz ou à la Cigale. Il y entend René Urtreger, puis achÚte un peu par hasard des 45 tours de Charlie Parker et de Bud Powell alors qu'il a 16 ou 17 ans. Il aborde la musique en autodidacte puis prend des cours au conservatoire[4]. Il constitue un groupe de jazz à Nantes, sans avoir encore l'intention d'en faire son métier, et réalise de premiers concerts avec François Jeanneau, Luigi Trussardi et Michel Babault. Il doit ensuite effectuer son service militaire, qui le conduit en Algérie, pendant les événements[5].

Au retour de la guerre d'AlgĂ©rie, dans les annĂ©es 1960, il se lance sur la scĂšne musicale, un peu par rĂ©volte de la sociĂ©tĂ©, circulant entre Nantes et Paris. Il joue Ă  Nantes avec Bernard (Beb) GuĂ©rin, et retrouve rĂ©guliĂšrement Ă  Paris François Jeanneau, Bernard Vitet, Jacques Thollot, se produisant avec eux dans des clubs[6]. Une premiĂšre gĂ©nĂ©ration de musiciens français de Free jazz Ă©merge, les compagnons parisiens de François Tusques constituant des formations improvisĂ©es au grĂ© des soirĂ©es avec Jean-Louis Chautemps, Jacques Di Donato, Michel Portal, Henri Texier, Eddy Gaumont, Jean-François Jenny-Clark, etc..Tout le monde joue avec tout le monde. En 1964, François Tusques se produit sur la scĂšne du ThĂ©Ăątre de la Vieille-Grille avec Bernard Vitet, Jacques Thollot, mais aussi Aldo Romano. Le trompettiste amĂ©ricain Don Cherry joue Ă©galement avec eux et exerce une grande influence sur leur Ă©volution musicale[6]. Le 7 novembre 1966, François Tusques participe Ă  une manifestation musicale Ă  l’Alliance française, intitulĂ©e le « Manifeste de l’Avant-Garde » et rĂ©unissant Michel Portal, François Jeanneau, Barney Wilen, Jean Vern, Alain Tabar-Nouval, Jean-Max Albert, Jean-Marie DariĂšs, Michel Ripoche, Jacques Thollot, Aldo Romano, et Eddy Gaumont[7]. AprĂšs mai 1968, il introduit des textes dans ses concerts et accompagne Ă©galement des chanteurs engagĂ©s tels Colette Magny[8]. Les musiciens français cĂŽtoient des musiciens amĂ©ricains de passage en France : Archie Shepp, Max Roach, mais aussi Sunny Murray avec qui il joue.

Dans les années 1970, le Free jazz semble dans une impasse. François Tusques crée l'Intercommunal Free Dance Music Orchestra, qui réunit des musiciens de toute origine. Cette formation se veut moins élitiste que les groupes de Free jazz, elle veut faire danser et retrouver une dimension populaire. François Tusques veut également retrouver un certain cosmopolitisme, ouvrant le répertoire de la formation aux musiques africaines, aux chants révolutionnaires français, espagnols, chiliens, portugais, et aux musiques régionales, basques ou bretonnes. Il joue ainsi en 1971 avec le groupe Diaouled Ar Menez et en 1979 avec Jean-Louis Le Vallégant. Il se produit dans des lieux de lutte, des usines en grÚve et dans des foyers pour immigrés et créée un collectif, Le temps des cerises qui auto produit les enregistrements[9] - [10].

Dans les annĂ©es 1980, François Tusques participe au festival de Chantenay-Villedieu crĂ©Ă© par l’association Chantenay Jazz & images et notamment Jean Rochard, Ă  l'origine d'une maison de disque, nato[11] - [12]. À Chantenay, François Tusques joue avec Jacques Coursil et Jean-Jacques Avenel. Il enregistre ensuite deux disques consacrĂ©s aux poĂšmes de Federico Garcia Lorca. Il enregistre Ă©galement la musique de GĂ©nĂ©ration, un film documentaire de Daniel Edinger sur les Ă©vĂ©nements de mai 1968. Il forme ensuite un trio avec Denis Colin, et Noel McGhie[4]. François Tusques aime confronter sa pratique de la musique Ă  d’autres domaines. En 2005, Ă  l’occasion de l'exposition Thelonious Monk Architect, il retrouve Jean-Max Albert, qui avait participĂ© aux dĂ©buts du free Jazz notamment comme trompettiste du premier quintette de Henri Texier. Ils entreprennent ensemble le projet Le tour du blues en quatre vingt blues [13] - [14]: 80 films courts qui ont pour sujet l’histoire du jazz et le quotidien du jazzman[15] - [16].

Depuis 2015, il fonde un quartet avec Isabel Juanpera, Itaru Oki & Claude Parle ( Nicolas Souchal Ă  la trompette depuis la disparition d'Oki.)

Discographie

Notes et références

Notes

    Références

    1. Journal des Allumés du Jazz n°4
    2. Biet et Neveux 2007, p. 267
    3. Biographie sur www.allaboutjazz
    4. Fiche biographique sur le site www.natomusic.fr
    5. Le journal des Allumés du Jazz n°4
    6. Sklower 2006, p. 150
    7. Sklower 2006, p. 151
    8. Sklower 2006, p. 209
    9. Sklower 2006, p. 211
    10. Drott 2011, p. 141-148
    11. Franck MĂ©dioni, « Jean Rochard : profession producteur », Improjazz,‎
    12. Jean-StĂ©phane Brosse, « A dada sur le jazz », Vibrations,‎ dĂ©cembre 2005-janvier 2006
    13. Principales projections : Bay area reading, Berkeley University, USA, 2007, et Free Jazz CinĂ©ma journĂ©es approxinĂ©matives, ThĂ©Ăątre de Montreuil, 2007 [archive]
    14. Clifford Allen, ‘’François Tusques’’ The New York City Jazz Record p. 10, June 2011 (in English)
    15. « 52 Choruses (En) » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
    16. (en) « 19_Coltrane » [vidéo], sur Vimeo (consulté le ).

    Voir aussi

    Ouvrages

    • (en) Eric Drott, Music and the Elusive Revolution : Cultural Politics and Political Culture in France, 1968–1981, University of California Press, , 368 p. (lire en ligne), « Free Jazz en France », p. 111-154.
    • Christian Biet et Olivier Neveux, Une histoire du spectacle militant : ThĂ©Ăątre et cinĂ©ma militants 1966-1981, Éditions L'Entretemps, , 463 p..
    • Jedediah Sklower, Free Jazz, la catastrophe fĂ©conde : une histoire du monde Ă©clatĂ© du jazz en France (1960 - 1982), Éditions L'Harmattan, , 334 p..

    Articles de journaux

    • (en) Clifford Allen, « Francois Tusques et le Nouveau Jazz Francais », All About Jazz,‎ (lire en ligne).
    • Jean-Jacques BirgĂ©, « Blue Suite : Rencontre avec François Tusques », Le journal des AllumĂ©s du Jazz, no 4,‎ .
    • (en) Pierre CrĂ©pon, « Noel McGhie: Lacy, Tusques and Space Spies », Point of Departure, no 65,‎ (lire en ligne).
    • (en) Pierre CrĂ©pon, « Wire playlist: Nouveau jazz and next to last blues – an introduction to François Tusques », The Wire,‎ (lire en ligne).
    • Serge Loupien, « L'Ăšre free », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
    • Serge Loupien, « François Tusques Trio », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
    • StĂ©phane Olivier, « François Tusques, pianiste libre », Les Inrocks,‎ (lire en ligne).

    Liens externes

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