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Jean-Louis Le Vallégant

Jean-Louis Le Vallégant, né le à Lorient (Morbihan), est un talabarder et saxophoniste[n 1] français, spécialisé dans la musique traditionnelle de Bretagne. Acteur des premières incursions de musique traditionnelle bretonne avec le jazz, il dirige et participe à diverses formations musicales mêlant traditions et expressions contemporaines.

Jean-Louis Le Vallégant
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Biographie
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Après être passé de la discipline fondamentale du fest-noz (duos avec André Le Meut, Patrick Lefèbvre, Soïg Sibéril, Youenn Le Cam, Daniel Miniou)[1], à l'improvisation jazz (avec Dj Luke Stephenson, Marc Steckar, Michel Godard...) et le théâtre de rue (ZAP, le chant des sirènes), il a brassé toutes ses influences et ses rencontres dans les « Confidences sonores » avec son Noz Unit, mélangeant les générations et les cultures.

Il a également été directeur d'entreprise (Coop Breizh), directeur de production (Annie EbrelRiccardo Del Fra, l’Occidentale de fanfare...), directeur artistique (festival Planètes Musiques), manager d'artiste (Squiban, Kemener, Bagadoù du Tonnerre), consultant (la Bretagne au Midem, Produit en Bretagne, ADDM 35).

Biographie

À partir de 1968 il apprend la bombarde dans le sud-Finistère, à Bannalec, en bagad et cercle celtique, avec lesquels il gagne des titres aux concours de sonneurs. Il est élève au bagad Bleimor. En 1972, il débute la musique en couple et participe au premier Festival de Kertalg.

Au dĂ©but des annĂ©es 1980, il dĂ©couvre le saxophone, la musique d'orchestre et ce qui sera par la suite appelĂ© les « arts de la rue ». De 1978 Ă  1983, son travail avec l'Intercommunal Free Dance Orchestra de François Tusques est dĂ©terminant. Il marque le dĂ©but de l'incursion des musiques traditionnelles dans le jazz et des collaborations avec Michel Marre (soliste sur l'album Mindelo), Sylvain KassapBernard VitetPablo CuecoJacques Thollot… Parallèlement, il participe Ă  la crĂ©ation de nouvelles fanfares en Bretagne (L’Hilare carhaisienne). En 1987 il fonde ZAP musique piĂ©tonne, compagnie de musique de rue qu'il gère jusqu'en 1991 (250 prestations sur toute l’Europe jusqu’au Canada)[2]. ZAP est le premier CD de musiques de rue en France[3]. C'est Ă  cette mĂŞme Ă©poque qu'il comprend et intègre le jeu du talabarder virtuose Auguste SalaĂĽn comme lui de Bannalec.

Sonneurs et jazzmen

Musicien professionnel depuis 1986, après avoir fait Â« un peu le tour de l'univers musical Â», il obtient Ă  37 ans un mastère spĂ©cialisĂ© « management d'entreprises culturelles » au cours d'une formation dispensĂ©e conjointement par l'Ecole SupĂ©rieure de Commerce de Dijon et la fondation Claude Nicolas Ledoux[4]. Après un passage comme administrateur dans la compagnie Fiat Lux de Didier Guyon, grâce Ă  Pierrick Tanguy (Men ha Tan), il intègre en 1993 le bagad Kemperle de QuimperlĂ© comme soliste. Il dirige cette formation en 1995. Il participe Ă  Celtophonie crĂ©ation pour grand orchestre de Marc Steckar (soliste bombarde) au Festival interceltique de Lorient. Il enregistre Kejadenn aux cĂ´tĂ©s du bagad Kemperle, de Michel Godard, Jean-Louis Matinier, Jacques Mahieux, Jean-François Canape entre autres. En 1995, c'est la crĂ©ation d'UnicitĂ©, l'association qui chapeautera les projets de Le VallĂ©gant. Il produit la crĂ©ation « Les BagadoĂą du tonnerre Â», rassemblant les bagadoĂą de KemperleBrieg et Roñsed-Mor.

Il intègre l’orchestre de Didier Squiban (An tour tan)[5]. Les deux musiciens se connaissent depuis 1977. Jean-Louis assure Ă  compter de 1995 le management du duo que forme le pianiste avec le chanteur breton Yann-Fañch Kemener. La rencontre gĂ©nĂ©rĂ©e par l'HĂ©ritage des Celtes s'impose d'emblĂ©e. Les trois hommes collaboreront trois annĂ©es. Le VallĂ©gant sera la passerelle entre un Kemener et un Squiban musicalement Ă©loignĂ©s. Le duo tournera dans l'Europe entière et sera rĂ©compensĂ© notamment pour le spectacle et l'album ĂŽle Exil dont Le VallĂ©gant assure la direction artistique. Ce spectacle album voit le duo de Squiban/Kemener s'adjoindre des compĂ©tences de Yann ParanthoĂ«n (paysages sonores) et d'HervĂ© Lelardoux (mise en scène). C'est Ă©galement Ă  cette Ă©poque que sur le disque Karnag seront rĂ©unis : Kemener, Squiban, la harpiste Kristen Noguès le percussionniste Jean "Popof" Chevalier, le bassiste François Daniel et Le VallĂ©gant au saxophone. Le VallĂ©gant produira ce disque pour le compte de la Caisse Nationale des Monuments Historiques commanditaire de cette crĂ©ation, et en assurera la direction artistique[6].

Le VallĂ©gant continue son pĂ©riple de sonneur et forme des duos (couples de sonneurs) avec l’accordĂ©oniste Patrick Lefebvre et le sonneur AndrĂ© Le Meut. On le retrouve Ă©galement comme talabader (celui qui joue de la bombarde) soliste dans le spectacle et le CD Les caprices de Morgane d’Antoine HervĂ©. A l'invitation de la compagnie Oposito il intègre le spectacle L'heure du troupeau en qualitĂ© de soliste. La crĂ©ation regroupe un ensemble de 120 Ă  150 instrumentistes, dont un orchestre philharmonique, le bagad Briec, et Metalovoice, groupe de percussions industrielles. En 1999, il devient directeur gĂ©nĂ©ral de Coop Breizh après en avoir Ă©tĂ© durant deux annĂ©es le directeur de production du disque[7]. Ă€ la sortie de cette expĂ©rience professionnelle, il renoue avec un axe artistique. A la demande des JMF, il crĂ©era avec Youenn Le Cam le spectacle « Sonneurs sorciers de la fĂŞte Â» et fera dĂ©couvrir l’environnement sonore de la Bretagne Ă  partir notamment des travaux de Yann ParanthoĂ«n (tournĂ©es JMF)[8].

Noz Unit

En 2004, il crĂ©e le premier VallĂ©gant Noz Unit en coproduction avec festival des TombĂ©es de la nuit (Rennes). Plusieurs gĂ©nĂ©rations de musiciens au fort potentiel (dont Charlotte la fille de Le VallĂ©gant) sont rassemblĂ©s dans cette formation. On y trouve JĂ©rĂ´me Kerihuel, Yann Le Corre, Patrice Langlois et Youenn Le Cam avec lequel Le VallĂ©gant forme par ailleurs un couple de sonneur (bombarde/biniou et sax/trompette). En 2005, Ă  l'initiative de Claude Guinard directeur du festival des TombĂ©es de la nuit, Le VallĂ©gant participe Ă  la crĂ©ation « Le chant des sirènes Â» de Franz Clochard (compagnie MĂ©canique Vivante) qui marie sirènes de ville (de pompiers) et bombarde. Jusqu'en 2011, les tournĂ©es France, BrĂ©sil, Russie, CEE, Australie, l'amènent Ă  rencontrer notamment la chanteuse Camille, les artificiers de Groupe F et Benoit Louette[9].

En 2005 encore, il crĂ©e le Vallegant Noz Unit#2 et le spectacle « Les pardons de Bannalec Â» imaginĂ© en compagnie de son ami Jean Luc Mirebeau. Rencontre des musiques d’ailleurs (Inde) et des trafics d'images de Thierry Salvert, Les pardons de Bannalec seront notamment donnĂ©s aux Vieilles Charrues (coproducteur du spectacle) et au Festival interceltique de Lorient[10]

NaĂ®t alors une complicitĂ© avec le percussionniste-compositeur JĂ©rĂ´me Kerihuel. Elle dĂ©bouchera sur l'album Les Confidences Sonores, opus constituant la base du spectacle du mĂŞme nom[11]. Ce spectacle est conçu Ă  partir d'enregistrements de tĂ©moignages de vie que Le VallĂ©gant collecte puis Ă©crit sur des zones gĂ©ographiques diversifiĂ©es (Grand Ouest, Seine et Marne, Vietnam)[12]. Les membres du VallĂ©gant Noz Unit crĂ©ent des concerts Ă©phĂ©mères propres Ă  chaque territoire visitĂ©. Le VallĂ©gant Yann Le Corre (accordĂ©on) JĂ©rĂ´me Kerihuel (percussions, machines), Youenn Le Cam (trompette, electro) puis Erwan Martinerie (cello) en remplacement de Le Cam, parti rejoindre le combo d'Ibrahim Maalouf[13], composent ainsi sur quatre annĂ©es plus de 20 spectacles diffĂ©rents Ă  partir de plus de 200 tĂ©moignages[14]. Les restitutions donnĂ©es Ă  entendre au public dĂ©chaussĂ© dans la Casaconfidens, espace de proximitĂ© et d’émotion, convoquent Ă  la manière de la dramatique radio, le cinĂ©ma intĂ©rieur de chacun des spectateurs[15]. Outre les habituelles salles de concerts, Les Confidences sonores sont prĂ©sentĂ©es dans des lieux surprenants voire prestigieux, tel le palais impĂ©rial de HuĂ© (Vietnam) ou encore le Manoir de Kernault Ă  Mellac[16].

En 2014, Le VallĂ©gant invite ses comparses du VallĂ©gant Noz Unit Ă  revisiter et Ă  creuser la musique des Confidences sonores. Ce sera la crĂ©ation d'Epilogue[11]. La musique des Confidences sonores composĂ©e Ă  huit mains devient alors principale. Le texte l'illustre, la contredit ou joue les seconds rĂ´les, Ă  l'inverse de sa fonction principale prĂ©cĂ©demment. En 2015, Le VallĂ©gant, aidĂ© par sa fille Charlotte et Antoine Le Bos (le groupe Ouest) livre sa propre confidence dans « P'tit Gus », spectacle largement autobiographique mĂŞlant rĂ©cit et musique. En prĂ©paration depuis 2011 ce spectacle l'amène Ă  se frotter au « comment dire Â». C'est l'occasion pour le musicien de collaborer avec notamment Anne Marcel, Evelyne Fagnan, Pascal Rome, Chantal Joblon et surtout le metteur en scène Charlie Windelschmidt (compagnie DĂ©rĂ©zo)[17].Pari rĂ©ussi pour le musicien devenu conteur. Le spectacle sera jouĂ© 120 fois sur toute la France de 2015 Ă  2017.

En 2018 Le VallĂ©gant Ă©crit "Traces de bal". Ă€ partir de collectages Ă  l’intĂ©rieur du milieu du bal (danseurs, musiciens, tenanciers de dancings…), Le VallĂ©gant raconte l’histoire de Dany Bigoud, un chef d’orchestre en fin de vie professionnelle chamboulĂ© par un AVC. On dĂ©couvre alors l’itinĂ©raire d’une vie pas si ordinaire cachĂ©e sous la boule Ă  facettes. Traces de bal est l’occasion de parler de l’AVC et de l’aphasie. Ce trouble entraĂ®ne un empĂŞchement dans la production de langage. Une rĂ©Ă©ducation orthophonique est alors nĂ©cessaire pour remettre en marche des automatismes, Ă  retrouver l’accès au mot notamment par le chant (Travaux de Philippe Van Eekhout). Ce spectacle montĂ© en compagnie de Evelyne Fagnen (formation d’acteur), Christophe Lemoine (auteur), StĂ©phanie ChĂŞne (Mise en scène), Marinette Le VallĂ©gant (Production) et Annaelle Loyer (Orthophoniste conseil) conclu l’itinĂ©raire artistique « du rouquin aux grandes oreilles Â» [18]


Discographie

Le Vallégant Noz Unit
Diaouled ar Menez
Daniel Miniou
François Tusques
Bagad Bro Kemperlé
  • 1993 : Kejadenn, Michel Godard, Silex/Auvidis
  • 1994 : Celtophonie – « Bagadapack », Marc Steckar, Eromi
  • 1999 : Ar Gouriz Ruz
Patrick Lefebvre
  • 2003 : Swing noz, Coop Breizh
Autres participations

Notes et références

Notes

  1. Il se définit Sonneur de saxophone, jouant de la même façon qu'à la bombarde la musique traditionnelle bretonne avec son saxophone. Bertrand Dicale, Le Figaro

Références

  1. Tamm-Kreiz, liste de ses groupes de fest-noz
  2. « VALLEGANT NOZ UNIT dossier de presse », sur j2lv.free.fr
  3. Serge Loupien, Libération : « ce que l’on peut entendre de mieux actuellement sur le bitume fondant »
  4. Jean-Louis Le Vallégant. Un parcours 1998, p. 26
  5. « Espace Albert-Camus : Didier Squiban et la mer », Le Progrès,‎
  6. Martine Lachaud, « Musique: disques - Karnag », L'Express,‎ (lire en ligne)
  7. Guillaume Philippe, « Coop Breizh : le mariage réussi de la passion et du professionnalisme », Les Echos,‎ (lire en ligne)
  8. Sonneurs sorciers de la fĂŞte
  9. Le Chant des Sirènes
  10. Bertrand Dicale, « Lorient. L'Interceltique, le bon géant », Le Figaro,‎ , p. 17
  11. « Epilogue. Le Vallégant Noz Unit en concert », sur http://www.j2lv.eu/
  12. Jérôme Thiébaut, Le Grand Ordinaire, site officiel
  13. Isabelle Nivet, « Youenn Le Cam. Sur scène, demain, avec I. Maalouf », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  14. Le sonneur de bombarde, les collégiens du Coglais et la confidence sonore (fable moderne et musicale), Fougères, 2011
  15. « Le Vallegant respire l'émotion », Ouest-France,‎
  16. « Confidences sonores, tranches de vie en chansons », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  17. « Chapelle Dérézo. Ses portes sont plus ouvertes que jamais », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  18. « Traces de bal, un film sonore à suspense… », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  19. Après la marée noire... 33T de François Tusques

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Rolland, « Jean-Louis Le VallĂ©gant, talabarder-manager », ArMen, n°90, , p. 72
  • « Jean-Louis Le VallĂ©gant. Un parcours », Musique bretonne, no 150,‎ , p. 26-28 (lire en ligne)
  • Jacques Michenaud, « Jean-Louis Le VallĂ©gant. 4One Dyn., mus. Trad, jazz, forte cap. Ch fidduseurs et prog. Bretons, et + si aff. », Musique bretonne, , n° 189, p. 19-23, lire en ligne
  • Caroline Le Marquer et Charles Quimbert, « Confidences sonores. L'universalitĂ© de l'intime », Musique bretonne, n° 212, , p. 13-15, lire en ligne
  • Dominique Le Guichaoua, « Jean-Louis Le VallĂ©gant - Sonneur de sax », Trad Magazine, no 101,‎
  • Michel Troadec, « Jean-Louis Le VallĂ©gant : Confidences sonores », Cultures bretonnes, Hors-SĂ©rie Ouest-France, 2012, p. 50

Lien externe

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