Français populaire burkinabè
Selon André Magord et Rodrigue Landry, « Depuis quelques années, dans les villes principales telles que Ouagadougou, Bobo et Banfora, la langue française s'étend à d'autres situations de communication que celles juste décrites. Devant la dimension de plus en plus multilingue de ces villes, le français s'impose de façon croissante comme lingua franca chez les commerçants et lors des échanges liés à tous les petits métiers qui se multiplient dans ces grandes villes[1]. La langue française parlée n'est plus alors le français standard mais un français qui, sans la base de l'écrit, se transforme, se réinvente pour une part[2]. Cette expansion du français est relayée par l'affichage publicitaire très présent dans les villes et qui propose des slogans en français. Ces slogans deviennent vite populaires dans une société burkinabè à forte tradition orale. » [3] Cette variété de français endogène qui résulte d'une hybridation linguistique[4] est un pidgin en voie de créolisation[5].
Français populaire burkinabè | |
Pays | Burkina Faso |
---|---|
Classification par famille | |
|
|
Codes de langue | |
Linguasphere | 51-AAA-i
|
Ainsi comme dans le pays voisin la Côte d'Ivoire est apparu un français populaire au Burkina Faso[6]. Dans ce français appelé parfois « français de Ouaga » et qui reste essentiellement une langue orale[7], s'est créé un certain nombre d'interférences entre le français standard et le français populaire du Burkina du fait de l'influence des langues africaines dans la pratique locale du français[8]
Un français populaire à l'écrit est aussi apparu dans la colonne Soliloque de Nobila Cabaret du quotidien burkinabè L’Observateur Paalga du vendredi initié par Boniface Batiana et repris par la suite par El Kabor mais aussi dans la rubrique Moi Goama du journal satirique Journal du jeudi.
- Francophonies africaines, Gisèle Prignitz, André Batiana , 1998, Pu Rouen, (ISBN 2-87775-245-3)
- Amadou Bissiri, "Le français populaire » dans le champ artistique francophone. Les paradoxes d’une existence", Cahiers d'études africaines, p. 163-164, 2001,
- Jean-Alexis Mfoutou, Dictionnaire des sigles et acronymes en usage au Burkina Faso, Editions L'Harmattan, Paris, 2017, 610 p.
Notes et références
- (Batiana & Prignitz, 1993, 105 et Batiana, 1998)
- (Caitucoli, 1993, 1996, 1998 ; Nacro, 1988 ; Prignitz, 1993, 1996, 1998)
- André Magord et Rodrigue Landry, Vécu Langagier africanophone et francophone de jeunes lycéens du Burkina Faso.
- Bakary Coulibaly
- "Le français des rues, une variété avancée du français abijanais", Suzanne Lafage, Faits de langues, 1998, vol 6, numéro 11, p.136
- Batiana, 1998
- Le « français populaire » dans le champ artistique francophone. Les paradoxes d’une existence, Amadou Bissiri, Plurilinguisme et création
- Interférences et français populaire du Burkina, Bakary Coulibaly, Langue française, année 1994, volume 104, numéro 1, p.64-69
- code de langue IETF : fr-bf