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Fourgon Ă  bagages

Le fourgon Ă  bagages est un vĂ©hicule d’accompagnement des trains de voyageurs permettant l’acheminement des bagages des passagers ou de la messageries jusqu’à la gare de destination.

Fourgon à bagages Dmsz des ÖBB.
Un fourgon à bagages restauré du Canadian National Railway exposé à Waterloo, Ontario, Canada.
Un fourgon Ă  bagages historique allemand DEV55, avec compartiment postal.

Il contient un ou plusieurs compartiments Ă  bagages, Ă©ventuellement verrouillables pour le transport sous douane, dotĂ©s de larges accĂšs, fermĂ©s gĂ©nĂ©ralement par des portes coulissantes ou des rideaux mĂ©caniques. On y trouve aussi un compartiment de service pour le personnel. Les fourgons modernes (signalĂ©s par la lettre s) sont Ă©quipĂ©s d'un couloir d'intercirculation (permettant la circulation entre les voitures voyageurs), ce qui leur permet d’ĂȘtre placĂ©s n’importe oĂč Ă  l’intĂ©rieur d'un train.

Il est frĂ©quent que les fourgons soient situĂ©s dans des voitures mixtes accueillant aussi des passagers ou dans des rames automotrices. On trouve mĂȘme, notamment en Suisse, des fourgons automoteurs, servant Ă  la fois de locomotives et de fourgons Ă  bagages, tel que le Deh 4/4 de la MGB.

Historique

Jusqu’au milieu du XXe siĂšcle, les fourgons Ă  bagages Ă©taient situĂ©s directement derriĂšre la locomotive. Ils servaient ainsi de tampon protĂ©geant en cas d’accident les voitures en bois particuliĂšrement vulnĂ©rables de l’époque.

Voiture avec espace-bagages dans train sur voie Ă©troite de 60 cm de large des Chemins de fer du Calvados.

Depuis l’origine, les cahiers des charges ont imposĂ© aux Compagnies ferroviaires le transport gratuit (ou moyennant une taxe trĂšs modique de 10 centimes) de 30 kg de bagages enregistrĂ©s en plus des bagages Ă  main pouvant ĂȘtre emmenĂ©s par le voyageur dans les compartiments dans une limite raisonnable (l’article 65 de l’Ordonnance du interdit « l’entrĂ©e des voitures Ă  tous individus porteurs de paquets qui par leur nature, leur volume ou leur odeur pourraient gĂȘner ou incommoder les voyageurs. ») Le supplĂ©ment de poids des bagages enregistrĂ©s au-delĂ  de la franchise de 30 kg par voyageur Ă©tait taxĂ© au tarif des colis Ă  grande vitesse. Tous les trains comportaient des fourgons pour les bagages et la messagerie avec un agent de service pour assurer la manutention[1]. Le Touring Club de France rappelle dans sa revue du que « d’aprĂšs le doctrine et la jurisprudence le voyageur doit ĂȘtre admis Ă  prĂ©senter comme bagages les objets quel qu’ils soient, qu’il lui convient de transporter avec lui. Dans ces conditions, on ne saurait contester le caractĂšre de bagage Ă  une bicyclette »[2].

Remorque pour le transport des bagages en Allemagne

Les matĂ©riels de voyageurs, construits jusqu'au cours des annĂ©es 1970, comportaient tous des espaces bagages y compris les trains lĂ©gers, par exemple les trains-tramways destinĂ©s Ă  unes desserte locale, les chemins de fer d'intĂ©rĂȘt local, y compris ceux Ă  voie Ă©troite de 1 mĂštre et mĂȘme de 60 cm, les automotrices, les trains de banlieue. En Allemagne des remorques Ă  bagages Ă  un essieu, construites de 1952 Ă  1955, tractĂ©es par des autorails lĂ©gers, les Schienenbus ont Ă©tĂ© en service jusqu'en 1968.

Le service d'enregistrement des bagages transportĂ©s a Ă©tĂ© progressivement abandonnĂ© au cours des derniĂšres dĂ©cennies du XXe siĂšcle en France, d'abord en banlieue, puis sur l'ensemble du rĂ©seau. Les autres pays d'Europe occidentale ont connu la mĂȘme Ă©volution. Depuis cette suppression, le voyageur se charge d'amener lui-mĂȘme ses bagages dans le train, des limitations Ă©tant apportĂ©es aux dimensions acceptĂ©es, plus restrictives pour certaines offres particuliĂšres, par exemple dans les TGV Ouigo.

Aujourd’hui, les voitures accueillant les passagers offrent de plus en plus frĂ©quemment des espaces dĂ©diĂ©s au rangement des valises ou mais aussi des poussettes ou vĂ©los, ou encore Ă  l'accueil des personnes en fauteuil.

La grande majorité des fourgons ont été abandonnés et détruits. Quelques fourgons sont cependant encore en service pour le transport des vélos dans des régions trÚs touristiques notamment en Suisse, en Autriche, en France, en été, sur la relation Interloire qui dessert l'itinéraire de la Loire à vélo.

Exemples de fourgons Ă  bagages

Fourgons de la CIWL

Fourgon CIWL Orient-Express n° 1286.

Les premiers fourgons utilisés par la CIWL étaient en bois. Puis à l'époque des voitures métalliques, on vit apparaßtre :

  • 1926 : 12 fourgons (n° 1245-1256) en acier de type « Nord-Express » Ă  4 portes par flanc et lanterneau central, livrĂ©e bleue, rĂ©alisĂ©s par la Compagnie GĂ©nĂ©rale de Construction, 50 t, longueur 23.452 m, entraxe 16 m, largeur 2.822 m, hauteur 4.160 m, charge maximale 10 t, 4 compartiments Ă  bagages, couchettes, 1 WC et 1 douche pour le personnel, bogies P, 140 km/h, retirĂ©s du service en 1963 ; modĂ©lisĂ© par Jouef Ă  partir de 1964.
  • 1927 : 3 fourgons-trucks[3] de type « FlĂšche d'Or » (n° 1257-1259) Ă  partie centrale mĂ©tallique pour le personnel, logĂ©e entre 2*2 conteneurs en bois tĂŽlĂ© ; longueur 17.48 m, entraxe 10.90 m, caisse centrale de 5.66 m, livrĂ©e bleue ; retrait en 1955-1956.
  • 1928/29 : 14 fourgons F (n° 1263-1276) type « Orient-Express », dont 5 pour le Sud-Express avec livrĂ©e crĂšme et marron[note 1], les autres Ă©tant en livrĂ©e bleue ; 3 portes par flanc, vigie au 1/3, bogies PP Ă  roues Ø1050 aptes aux 120 km/h (puis 140), 1 WC, un compartiment pour chef de train et 3 compartiments Ă  bagages dont un douanable.
  • 1929 : 20 fourgons-douche F (n° 1277-1296) type Orient-Express Ă  3 portes par flanc, entraxe 14.25 m, identiques aux prĂ©cĂ©dents avec en plus 1 douche accessible Ă  la clientĂšle ; ces deux derniĂšres sĂ©ries ont Ă©tĂ© construites par Metropolitan au Royaume-Uni.
  • 1939-1940 : 6 fourgons pour le Taurus-Express (n° 1320 Ă 1325) rĂ©alisĂ©s par la C.G.M. Marly.

La compagnie utilise deux fourgons par train de voitures Pullman, un derriÚre la locomotive, l'autre en fin de convoi. Tous sont équipés d'une vigie qui barre le toit.

Un fourgon de type « Nord-Express » a été vendu aux PTT pour l'acheminement des journaux, suivi de quelques autres.

Fourgons de la DB

  • MDyg986 fourgons « de fortune » rĂ©alisĂ©s Ă  partir des voitures Behelfsschnellzugwagen MC 4i-44 Ă  caisse en bois et armature mĂ©tallique en croisillon, construites par WUMAG en 1944.
  • Dms902, 181 exemplaires de type UIC-X, Ă  toit arrondi. Les Dms902 non transformĂ©s mutĂ©s Ă  DB rĂ©gio ont Ă©tĂ© renumĂ©rotĂ©s Dms920 en 1996[4].
  • Dms905, 177 exemplaires, Ă  toit droit (Steildach). Les Dms905 non transformĂ©s mutĂ©s Ă  DB rĂ©gio ont Ă©tĂ© renumĂ©rotĂ©s Dms922 en 1996.
  • Dmd906, ex Dms905 affectĂ©s au transport des vĂ©los. LivrĂ©e rouge DB AutoZug.

Fourgons de la SNCB

  • Dms , de livrĂ©e initiale C1, utilisĂ© en service international. Il est proposĂ© en HO par Jouef et LS Models. Le Dms 17401 se diffĂ©renciait par une baie supplĂ©mentaire.

Fourgons de la SNCF

Fourgon OCEM 1929 Dqm 39820.
Fourgon PLM Ă  3 essieux
Fourgon métallisé Est à bogies.

Outre les fourgons ci-dessous, il existe des fourgons à bagages s'intégrant à des séries de voitures comme les Rapides Nord ou les OCEM à rivets apparents.

  • Fourgons Dd2 Nord

Le fourgons Dd2 Nord à 2 essieux a été produit à 180 exemplaires[5]. Ils ont participé au trafic trans-Manche et ont été retirés en 1981.

  • Fourgons OCEM 1929

Le fourgons OCEM à rivets apparents à 2 essieux, livrée verte, de longueur 13.630 m, a été livré de 1930 à 1938. Il existe une version Dqm à vigie. Sa vitesse maximale est de 140 km/h. Il a été retiré du service en 1977.

En modélisme : le fourgon OCEM 29 Dqm est proposé en HO, livrée verte, par REE ModÚles (2012).

  • Fourgons PLM Ă  3 essieux

Le fourgons PLM à 3 essieux, en livrée verte a été produit à 1395 exemplaires. Le Dp 27343 est conservé à la Cité du train de Mulhouse.

  • Fourgons Est Ă  bogies

Le fourgons Dqd2myi Est à bogies est un fourgon métallisé de 30 t et long de 17.470 m de type Dd2 réalisés entre 1951 et 1957 avec des bogies de récupération. 52 exemplaires de type Dd2s disposent de deux compartiments verrouillables pour le transport sous douane et d'un couloir latéral permettant l'intercirculation quand le fourgon est inséré à l'intérieur de la rame. Il pouvait rouler à 140 km/h et a été retiré du service en 1982.

En modélisme le fourgon Est à bogies a été produit en HO, en livrée verte, par Jouef (de 1961 à 1978).

  • Fourgons U 52

Le fourgon U 52 (comme unifié commandé en 1952) de la SNCF est un fourgon à 2 essieux de type Dd2, en livrée verte, trÚs proche du fourgon OCEM 38. Produit en 50 exemplaires, il est entré en service en 1954 et a quitté l'effectif en 1978.

  • Fourgons Dd4s

Le fourgon Dd4s mĂ©tallisĂ© Ouest provient de la mĂ©tallisation, peint en livrĂ©e verte, en 1961 d'anciens vĂ©hicules de 1910-1914. De type Dd4s (4 compartiments douaniers et un couloir d'intercirculation latĂ©ral), il prĂ©figure les fourgons DEV AO (cf. ci-aprĂšs) mais est montĂ© sur des bogies type X État (XDR1). Ce fourgon a Ă©tĂ© livrĂ© Ă  l'Ouest (10 unitĂ©s) et au Sud-Est (24 unitĂ©s) sous la numĂ©rotation UIC 51 87 95-40 213 Ă  246 Dd4s. Ils ont Ă©tĂ© retirĂ©s du service en 1985.

Le fourgon DEV Dd4s, ou fourgon « UIC », est un fourgon de la SNCF, de 31 t et 20 m de long. Ses bogies Y24B lui permettent de rouler Ă  150 puis Ă  160 km/h. Il a Ă©tĂ© produit en 180 exemplaires de 1964 Ă  1980 pour ĂȘtre rĂ©formĂ© en 1997. Il y eut 4 commandes : deux de 40 fourgons en 1962 et 1963, deux autres de 50 exemplaires en 1970 et 1972. Nombreux sont ceux qui reçurent une livrĂ©e mixte : vert garrigue en bas et gris aluminium (sauf le toit) en partie haute.

En modélisme le fourgon DEV Dd4s a été modélisé en HO :

  1. par Jouef, en livrée verte avec des bogies Y2. une variante Jouef pour Playcraft, en livrée verte a aussi était fabriqué mais non démontable ;
  2. par Roco en livrée mixte vert garrigue et gris aluminium, avec des bogies Y24C ;
  3. par Meccano, en livrée verte ;
  4. etc...
  • Fourgons MC 76

Dans un souci de standardisation, la SNCF a commandé 240 exemplaires d'un fourgon de 20 m présentant des points communs avec les voitures Corail . Montés sur des bogies Y24B2, ils pouvaient rouler à 200 km/h.

Les 80 premiers (mise en service : 1977) étaient dotés de la livrée C 160 (vert garrigue et gris aluminium avec la porte de circulation orange) puis la livrée Corail (gris clair et gris foncé, portes vermillon) s'est généralisée (160 mise en service à partir de 1978 jusqu'en 1980). Ils disposaient d'un couloir latéral d'intercirculation ce qui permettait de les placer en milieu de rame.

Ils étaient tous équipés de deux compartiments verrouillables pour les transports sous douane.

Deux fourgons ont été aménagés avec des box pour le transport des chevaux de compétition.

Certains ont été vendus aux CFF ou au BLS (à leur tour revendus aux CFF) et d'autres sont utilisés par l'agence d'essais ferroviaires pour ses trains d'essais. Les fourgons MC 76 vendus aux CFF étaient utilisés principalement pour le transport des vélos, sur les trains IC. Certains fourgons MC 76 étaient utilisés pour les trains de pÚlerinages transportant des malades couchés.

En modélisme : le fourgon MC 76 est proposé en HO par Roco dans les 2 livrées.

Notes et références

Notes

  1. fourgons n° 1271-72 et 1274-76 affectés à l'Espagne.

Références

  1. « titre ? », Le VĂ©locipĂšde illustrĂ©,‎
  2. Paul Dauvet, « La bicyclette est-elle un bagage ? », Revue du Touring Club de France,‎ (lire en ligne)
  3. Photo de fourgons-trucks de la marque RMA.
  4. MLGTraffic : Fourgons DB
  5. Trains d'Europe : Les fourgons

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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