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Fosse n° 3 - 3 bis des mines de Lens

La fosse no 3 - 3 bis dite Saint-Amé ou Amé Tilloy de la Compagnie des mines de Lens est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Liévin. Les travaux commencent en 1858, et la fosse no 3 commence à extraire en 1860. Un terril cavalier no 233, Cavalier du 3 de Lens, la relie aux autres fosses. Des cités sont bâties près de la fosse, ainsi qu'une église et des écoles. Le puits no 3 bis est ajouté en 1881. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale. Elle est reconstruite suivant le style architectural des mines de Lens d'après-guerre. Le puits no 3 est doté d'un chevalement en béton armé, alors que le puits no 3 bis est équipé d'un chevalement métallique. Les cités, les écoles et l'église sont également reconstruites.

Fosse no 3 - 3 bis des mines de Lens dite Saint-Amé ou Amé Tilloy
La fosse no 3 - 3 bis, Ă  gauche, le chevalement mĂ©tallique du puits no 3 bis, toujours existant, Ă  droite, le chevalement en bĂ©ton armĂ© du puits no 3, dĂ©truit en 1983.
La fosse no 3 - 3 bis, à gauche, le chevalement métallique du puits no 3 bis, toujours existant, à droite, le chevalement en béton armé du puits no 3, détruit en 1983.
Puits n° 3
Coordonnées 50,426014, 2,779739[BRGM 1]
Début du fonçage 1858
Mise en service
Profondeur 548 mètres
Étages des accrochages 179, 288, 348 mètres...
Arrêt 1972 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1972
Puits n° 3 bis
Coordonnées 50,426375, 2,779739[BRGM 2]
Début du fonçage 1881
Profondeur 788 mètres
Étages des accrochages 179, 288, 348 mètres...
ArrĂŞt 1960 (extraction)
1978 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1978
Administration
Pays France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Pas-de-Calais
Commune Liévin
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Lens
Groupe Groupe de Lens
Groupe de Lens-Liévin
Groupe de Lens-Liévin-Béthune
Unité de production UP de Lens
Secteur Secteur Ouest
Ressources Houille
Concession Lens
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1992)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

GĂ©olocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 3 - 3 bis des mines de Lens dite Saint-AmĂ© ou AmĂ© Tilloy
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 3 - 3 bis des mines de Lens dite Saint-AmĂ© ou AmĂ© Tilloy

La Compagnie des mines de Lens est nationalisĂ©e en 1946, et intègre le Groupe de Lens. Les puits nos 3 et 3 bis sont ravalĂ©s, respectivement Ă  432 et 535 mètres. En 1952, le Groupe de Lens fusionne avec le Groupe de LiĂ©vin pour former le Groupe de Lens-LiĂ©vin. La fosse no 3 - 3 bis concentre la fosse no 16 en 1956 mais cette première est reliĂ©e par bowette en 1960 Ă  la fosse no 11 - 19, causant l'arrĂŞt de l'extraction. La fosse no 3 - 3 bis continue d'assurer le service et l'aĂ©rage. Le puits no 3 est remblayĂ© en 1972. Quarante-deux mineurs pĂ©rissent dans une explosion le vendredi 27 dĂ©cembre 1974. La fosse ferme en 1978, et le puits no 3 bis est comblĂ©. Le chevalement en bĂ©ton armĂ© du puits no 3 est dĂ©truit cinq ans plus tard, alors que le chevalement mĂ©tallique du puits no 3 bis est conservĂ©.

Il est inscrit aux monuments historiques le . Le carreau de fosse est reconverti en zone industrielle. Au dĂ©but du XXIe siècle, Charbonnages de France matĂ©rialise les tĂŞtes des puits nos 3 et 3 bis. Un sondage de dĂ©compression S55 est entrepris en 2004 Ă  600 mètres de la fosse. Une route passe sur le terril no 233. Les citĂ©s, les Ă©coles et l'Ă©glise ont Ă©tĂ© rĂ©novĂ©es. Le chevalement a Ă©tĂ© classĂ© le au patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse

Fonçage

La fosse no 3 est entreprise en 1858[C 1] par la Compagnie des mines de Lens Ă  LiĂ©vin, Ă  170 mètres Ă  l'est du chocher de l'Ă©glise de Saint-AmĂ©, et Ă  410 mètres de la route de LiĂ©vin Ă  Lens[SB 1].

L'orifice du puits est situĂ© Ă  l'altitude de 59,10 mètres[JC 1] - [SB 1]. Le niveau a Ă©tĂ© passĂ© sans grandes difficultĂ©s Ă  l'aide de deux pompes de 41 centimètres de diamètre, marchant Ă  cinq coups par minute. La venue d'eau maximale a Ă©tĂ© de 1 000[C 2] ou 2 000 hectolitres[SB 1] Ă  l'heure. La puissance de la machine d'Ă©puisement est de 200 chevaux[C 2]. Le diamètre utile du puits est de 4,08 mètres[SB 1]. Le terrain houiller est atteint Ă  la profondeur de 141 mètres[JC 1].

La fosse est baptisée Saint-Amé en l'honneur d'Amé Tilloy[A 1].

Exploitation

La fosse commence Ă  extraire en 1860[C 1] - [SB 1] - [note 2]. Le puits est profond de 298 mètres. La houille tient de 30 Ă  40 % de matières volatiles[C 2].

Le puits no 3 bis est entrepris en 1881 Ă  quarante mètres au nord du puits no 3. Il a recoupĂ© les mĂŞmes terrains que le premier puits, et a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© Ă  la mĂŞme profondeur[SB 1]. Le niveau, qui a donnĂ© au maximum 2 500 hectolitres Ă  l'heure, a Ă©tĂ© passĂ© Ă  l'aide de deux pompes de 55 centimètres de diamètre battant cinq coups au plus par minute. Le diamètre du puits est de 4,60 mètres[SB 1]. Il a Ă©tĂ© creusĂ© dans le but d'assurer l'aĂ©rage du puits no 3[A 2].

Dans les annĂ©es 1890, les accrochages de la fosse sont Ă©tablis Ă  179, 288 et 348 mètres de profondeur. Le puits no 3 est profond de 356,52 mètres[SB 1].

La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale[A 3]. Elle est reconstruite suivant le style architectural des mines de Lens d'après-guerre. Le puits no 3 est doté d'un chevalement en béton armé, alors que le puits no 3 bis est équipé d'un chevalement métallique[1].

La Compagnie des mines de Lens est nationalisĂ©e en 1946, et intègre le Groupe de Lens. Des essais sont menĂ©s en 1949 avec un rabot. Les puits nos 3 et 3 bis sont ravalĂ©s, respectivement Ă  432 et 535 mètres. En 1952, le Groupe de Lens fusionne avec le Groupe de LiĂ©vin pour former le Groupe de Lens-LiĂ©vin[B 1]. La fosse no 16, sise Ă  Loos-en-Gohelle[A 4] Ă  1 557 mètres au nord-nord-ouest[note 3], est concentrĂ©e en 1956 sur la fosse no 3 - 3 bis, mais cette dernière est raccordĂ©e en 1960 par bowette Ă  la fosse no 11 - 19, sise Ă  2 018 mètres au nord-nord-est[note 3] Ă  Loos-en-Gohelle[A 5]. Elle cesse alors d'extraire, mais continue d'assurer le service et l'aĂ©rage au profit de la concentration[B 1].

Le puits no 3, profond de 548 mètres[A 1], est remblayĂ© en 1972. Une explosion se produit le vendredi 27 dĂ©cembre 1974 dans un chantier d'extraction, et tue 42 mineurs et en blesse cinq autres[B 1]. Avec cette catastrophe, la fosse est menacĂ©e de fermeture. C'est en 1978 que la fosse no 3 bis cesse toute fonction. Le puits, profond de 788 mètres, est comblĂ© cette annĂ©e-lĂ . Le chevalement en bĂ©ton armĂ© du puits no 3 est dĂ©truit en 1983, mais le chevalement mĂ©tallique du puits no 3 bis a Ă©tĂ© conservĂ©[B 1].

Reconversion

Le carreau de fosse est reconverti en zone industrielle. Le chevalement métallique du puits no 3 bis fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [2].

Au dĂ©but du XXIe siècle, Charbonnages de France matĂ©rialise les tĂŞtes des puits nos 3 - 3 bis. Le BRGM y effectue des inspections chaque annĂ©e[3]. Un sondage de dĂ©compression S55 est entrepris du 13 au Ă  600 mètres Ă  l'est-nord-est[note 3] de la fosse no 3 - 3 bis. D'un diamètre de quatorze centimètres, il est profond de 212 mètres[BRGM 3] - [note 4]. Le seul vestige de la fosse est l'un de ses deux chevalements[4]. Le chevalement du puits no 3 bis fait partie des 353 Ă©lĂ©ments rĂ©partis sur 109 sites qui ont Ă©tĂ© classĂ©s le au patrimoine mondial de l'Unesco. Il constitue le site no 70[5].

  • Puits no 3, 1858-1972.
    Puits no 3, 1858-1972.
  • Le puits no 3 dans son environnement.
    Le puits no 3 dans son environnement.
  • Le puits no 3 dans son environnement.
    Le puits no 3 dans son environnement.
  • Puits no 3, 1881-1978.
    Puits no 3, 1881-1978.
  • Le puits no 3 bis dans son environnement.
    Le puits no 3 bis dans son environnement[note 5].
  • Les molettes du chevalement.
    Les molettes du chevalement.

Le terril

La route a repris le tracé du terril cavalier.
50° 25′ 42″ N, 2° 47′ 12″ E

Le terril no 233, Cavalier du 3 de Lens, disparu, situé à Liévin, était un terril cavalier reliant la fosse no 3 - 3 bis des mines de Liévin à la fosse no 9 bis puis à la fosse no 9. Une route a pris place sur une partie du tracé du cavalier[6] - [7].

Les cités

De vastes cités ont été bâties à proximité de la fosse. Elles sont relativement proches de celles construites par la Compagnie des mines de Liévin pour sa fosse no 1 - 1 bis - 1 ter.

  • Un coron.
    Un coron.
  • Un coron.
    Un coron.
  • Des habitations groupĂ©es par deux reconverties en hĂ´tel d'entreprises.
    Des habitations groupées par deux reconverties en hôtel d'entreprises.
  • Des habitations groupĂ©es par deux.
    Des habitations groupées par deux.
  • Des habitations groupĂ©es par deux.
    Des habitations groupées par deux.
  • Des habitations post-Nationalisation groupĂ©es par deux.
    Des habitations post-Nationalisation groupées par deux.

L'église Saint-Amé

L'Ă©glise.
50° 25′ 32″ N, 2° 46′ 39″ E

Une première église Saint-Amé est bâtie en 1875 à l'ouest de la fosse. Détruite par les obus en 1915, elle est remplacée par l'église actuelle en 1935. Elle est consacrée à Saint Amé, patron d'Amé Tilloy.

Les Ă©coles

Les Ă©coles.
50° 25′ 32″ N, 2° 46′ 37″ E

Les écoles ont été construites de part et d'autre de l'église.

Notes et références

Notes
  1. L'inscription aux monuments historiques et sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne le chevalement du puits no 3 bis.
  2. Guy Dubois et Jean-Marie Minot indiquent que le puits no 3 a été commencé le 13 mars 1860, et que la fosse a commencé à extraire en novembre 1861.
  3. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
  4. Le sondage de dĂ©compression S55 est gĂ©olocalisĂ© 50° 25′ 42″ N, 2° 47′ 15″ E.
  5. Il est possible d'apercevoir la tour en béton armé du puits no 19 de la fosse no 11 - 19, située deux kilomètres plus loin.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1911, p. 126
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Soubeiran 1895, p. 326

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă  1939-45, t. I, , 176 p., p. 109, 112, 114, 119, 121. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 Ă  1992, t. II, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la dĂ©couverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 78, 104. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crĂ©taciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : RĂ©gion de BĂ©thune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris, , p. 126. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gĂ®tes minĂ©raux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minĂ©ralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris, , p. 326. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Sorj Chalandon, Le Jour d'avant, Éditions Grasset & Fasquelle, , 336 p. Roman sur la tragĂ©die de qui a fait 42 morts.
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