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ForĂȘts subhumides de Madagascar

Les forĂȘts subhumides de Madagascar sont une Ă©corĂ©gion de forĂȘts tropicales humides de feuillus, qui couvrait Ă  l'origine la plus grande partie des Hautes Terres du centre de l'Ăźle de Madagascar.

ForĂȘts subhumides de Madagascar
ÉcorĂ©gion terrestre - Code AT0118[1]
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Paysage typique de l'Imerina : les riziÚres remplacent peu à peu la végétation originelle.
GĂ©ographie et climat
Superficie[3] :
198 972 km2
min.max.
Altitude[3] :m2 622 m
TempĂ©rature[3] :11 Â°C27 Â°C
PrĂ©cipitations[3] :mm497 mm
Conservation
Statut[5] :
Critique / En danger
Aires protégées[6] :
2,3 %
Anthropisation[6] :
6,6 %
EspÚces menacées[6] :
70
Ressources web :

Localisation

Description de l'image Ecoregion AT0118.svg.

Cadre

Ces forĂȘts couvraient la plus grande partie des Hautes-Terres, au-dessus d'environ 800 mĂštres d'altitude Ă  l'est et de 600 mĂštres d'altitude Ă  l'ouest. L'Ă©corĂ©gion a une superficie d'environ 199 500 kilomĂštres carrĂ©s. Les Hautes Terres du nord-est sont soumises aux vents humides, tandis que les zones au sud, Ă  l'ouest et au nord se trouvent Ă  l'ombre des montagnes qui limitent les pluies. Les forĂȘts subhumides sont dĂ©limitĂ©es Ă  l'est le long de la bande cĂŽtiĂšre par les forĂȘts humides de plaine, au nord, nord-ouest et Ă  l'ouest par les forĂȘts sĂšches Ă  feuilles caduques et au sud-ouest et au sud par les forĂȘts de plantes succulentes et les fourrĂ©s Ă©pineux. En quatre endroits au-dessus de l'altitude de 1 800 Ă  2 000 mĂštres, les forĂȘts subhumides cĂšdent la place aux fourrĂ©s Ă©ricoĂŻdes. La montagne d'Ambre, prĂšs de la pointe nord de l'Ăźle, contient une importante poche de forĂȘt subhumide entourĂ©e, Ă  basse altitude, par de la forĂȘt sĂšche Ă  feuilles caduques. L'Ă©corĂ©gion comprend Ă©galement, au sud-ouest, les massifs isolĂ©s d'Analavelona et d'Isalo, entourĂ©s de forĂȘts succulentes Ă  basse altitude.

Flore

La flore originale de l'Ă©corĂ©gion a Ă©tĂ© beaucoup modifiĂ©e par l'activitĂ© humaine; de vastes zones ont Ă©tĂ© dĂ©frichĂ©es pour l'agriculture, le pĂąturage et la culture du riz et certaines espĂšces exotiques ont Ă©tĂ© introduites. Des poches de forĂȘts denses de conifĂšres existent encore, comme des bois clairsemĂ©s. De vastes zones sont couvertes de prairies mais elles sont le rĂ©sultat de l'intervention humaine. D'importantes zones sont devenues dĂ©sertiques Ă  la suite de vastes brĂ»lis principalement Ă  partir de 1970, oĂč la pression dĂ©mographique a conduit les peuples autochtones Ă  pratiquer une agriculture dont les mĂ©thodes ne peuvent ĂȘtre qu'Ă  court terme.

Ces forĂȘts humides abritent plusieurs espĂšces de plantes Ă  l'origine de la flore des zones tempĂ©rĂ©es de l'hĂ©misphĂšre antarctique, comme plusieurs espĂšces de Podocarpaceae (Podocarpus et Afrocarpus) et Takhtajania perrieri de la famille des Winteraceae.

Faune

Les forĂȘts subhumides Ă©taient autrefois le refuge de la mĂ©gafaune endĂ©mique de l'Ăźle. Le long isolement de Madagascar a entraĂźnĂ© une faune trĂšs limitĂ©e des mammifĂšres terrestres endĂ©miques, en particulier les lĂ©muriens, adaptĂ©s pour occuper certains crĂ©neaux. Les lĂ©muriens gĂ©ants, aujourd'hui disparus, Ă©taient aussi grands que les gorilles adultes. Plusieurs espĂšces d'Aepyornithiformes, des genres de ratites incapables de voler, ont elles aussi disparu depuis l'arrivĂ©e de l'homme il y a environ 2 000 ans, dont Aepyornis maximus, la plus grande espĂšce d'oiseau qui ait jamais existĂ©.

Vertébrés endémiques

  1. Anoures
  2. Squamates
  3. Podicipediformes
  4. Insectivores
  5. Primates

Le problÚme de la déforestation

Le principal enjeu des forĂȘts subhumides de Madagascar est leur dĂ©forestation. Celle-ci y est plus sĂ©vĂšre que dans les forĂȘts tropicales de l'Est, ou les forĂȘts sĂšches de l'Ouest. En 2000, on estimait qu'entre 200 000 et 300 000 hectares de forĂȘt disparaissaient annuellement Ă  Madagascar[7]. L'ancienne "Ăźle verte" est dĂ©sormais tristement surnommĂ©e "l'Ăźle rouge", d'aprĂšs la couleur de sa terre mise Ă  nu.

Facteurs démographiques

La proximité avec la capitale Antananarivo et la densité élevée de population dans la région peuvent dans un premier temps donner des clefs pour élucider ce phénomÚne. En effet, ces foyers actifs de populations, réceptacles de migrations, sont en pleine croissance. Ils impliquent alors une demande élevée en énergie (charbon notamment) et en matiÚre premiÚre en général, ce qui expliquerait la déforestation particuliÚrement intense qui y a cours.

L'agriculture sur brûlis et ses conséquences

Mais plus que tout, c'est la pratique de l'agriculture sur brĂ»lis par les peuples autochtones sur ces Hautes Terres qui est responsable de la plupart des dommages, tant sur la surface des forĂȘts, que sur la biodiversitĂ© subitement rĂ©duite (plusieurs espĂšces sont en voie de disparition). La culture sur abattis-brĂ»lis consiste Ă  dĂ©fricher sommairement une parcelle et y brĂ»ler la vĂ©gĂ©tation. On y sĂšme ensuite du maĂŻs, du riz, du manioc... Les trois premiĂšres annĂ©es environ, les rendements sont corrects[7], mais ensuite ils dĂ©croissent rapidement. PratiquĂ©e Ă  grande Ă©chelle, de façon rĂ©pĂ©tĂ©e, et sans jachĂšre, cette pratique agricole est dĂ©vastatrice pour la productivitĂ© des sols : la terre s'appauvrit en Ă©lĂ©ments nutritifs, les mauvaises herbes envahissent les parcelles, et les terrains deviennent totalement improductifs au bout d'une dizaine d'annĂ©es. L'agriculteur doit abandonner sa parcelle inutilisable, qui sera gĂ©nĂ©ralement reconvertie pour d'autres secteurs d'activitĂ© humaine, et dĂ©sormais particuliĂšrement vulnĂ©rable aux risques d'incendie.

Cette pratique agricole extensive était au départ vivriÚre. Mais elle s'est orientée dans les années 2000 vers des buts commerciaux, en ce qui concerne la culture du maïs notamment, pour répondre aux besoins du marché intérieur et du marché extérieur (notamment celui de l'ßle de la Réunion[7]). La logique de marché a donc pu favoriser la déforestation. La culture du riz dans les zones humides reste néanmoins la raison principale des défrichements[8].

Zones protégées

DiffĂ©rentes zones sont classĂ©es comme protĂ©gĂ©es. Il s'agit des forĂȘts de Ambohijanahary et Ambohitantely, des reliefs Ă  l'Est d'Andringitra et des reliefs supĂ©rieurs du parc national de Ranomafana[8].

Mais, un manque de moyens, un personnel insuffisant ou insuffisamment formé, une gestion maladroite[8], voire un certain "relùchement"[7] des autorités locales compétentes peuvent expliquer le manque de répression efficace, et donc la poursuite active de la déforestation au sein de ces derniÚres.

Notes et références

  1. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, E. D. Wikramanayake, N. D. Burgess, G. V. N. Powell, E. C. Underwood, J. A. D'Amico, I. Itoua, H. E. Strand, J. C. Morrison, C. J. Loucks, T. F. Allnutt, T. H. Ricketts, Y. Kura, J. F. Lamoreux, W. W. Wettengel, P. Hedao et K. R. Kassem, « Terrestrial Ecoregions of the World: A New Map of Life on Earth », BioScience, vol. 51, no 11,‎ , p. 935-938.
  2. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, R. Abell, T. Allnutt, C. Carpenter, L. McClenachan, J. D’Amico, P. Hurley, K. Kassem, H. Strand, M. Taye et M. Thieme, The Global 200 : A representation approach to conserving the earth's distinctive ecoregions, Washington DC, Conservation Science Program, World Wildlife Fund-US, (lire en ligne)
  3. (en) World Wildlife Fund, « The Terrestrial Ecoregions of the World Base Global Dataset », sur http://worldwildlife.org (consulté le ). Disponible alternativement sur : Loyola RD, Oliveira-Santos LGR, Almeida-Neto M, Nogueira DM, Kubota U, et al., « Integrating Economic Costs and Biological Traits into Global Conservation Priorities for Carnivores », PLoS ONE, (consulté le ), Table S1. Les données de température et de précipitations sont les moyennes mensuelles minimales et maximales.
  4. (en) G. Kier, J. Mutke, E. Dinerstein, T. H. Ricketts, W. KĂŒper, H. Kreft et W. Barthlott, « Global patterns of plant diversity and floristic knowledge », Journal of Biogeography, vol. 32,‎ , p. 1107–1116 (DOI 10.1111/j.1365-2699.2005.01272.x, lire en ligne), donnĂ©es et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  5. (en)World Wildlife Fund, « WildFinder: Online database of species distributions », , données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  6. (en) J. M. Hoekstra, J. L. Molnar, M. Jennings, C. Revenga, M. D. Spalding, T. M. Boucher, J. C. Robertson, T. J. Heibel et K. Ellison, The Atlas of Global Conservation : Changes, Challenges, and Opportunities to Make a Difference, Berkeley, University of California Press, (lire en ligne), données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  7. eZ Systems, « 112 - Madagascar : la forĂȘt en danger - Institut de recherche pour le dĂ©veloppement (IRD) », sur www.ird.fr (consultĂ© le )
  8. « Southern Africa: Central Madagascar | Ecoregions | WWF », sur World Wildlife Fund (consulté le )

Voir aussi

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