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ForĂȘt du Massacre

La forĂȘt du Massacre est situĂ©e dans le dĂ©partement du Jura ; elle est situĂ©e dans le Parc naturel rĂ©gional du Haut-Jura. Elle s'Ă©tend sur plusieurs forĂȘts communales ou privĂ©es d'un certain nombre de communes. Son point culminant est le crĂȘt Pela qui avec une hauteur de 1 495 m en fait l'un des plus hauts massifs du Jura[2], ainsi que la forĂȘt la plus haute de Franche-ComtĂ©. Elle est constituĂ©e, comme beaucoup de forĂȘts de ce dĂ©partement, de rĂ©sineux, particuliĂšrement d'Ă©picĂ©as.

ForĂȘt du Massacre
Image illustrative de l’article ForĂȘt du Massacre
ForĂȘt du Massacre vue depuis la DĂŽle.
Localisation
CoordonnĂ©es 46° 25â€Č 07″ nord, 6° 01â€Č 49″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
DĂ©partement Jura
Communes Lajoux, Lamoura, Prémanon
Altitude
· Maximale

1495 m[1]
Compléments
Protection Natura 2000, ZNIEFF, zone de protection de biotope
Essences épicéa
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ForĂȘt du Massacre
GĂ©olocalisation sur la carte : Jura
(Voir situation sur carte : Jura)
ForĂȘt du Massacre

GĂ©ographie

À l'est de Saint-Claude d'un cĂŽtĂ© et Ă  environ 8 Ă  10 km de la frontiĂšre suisse de l'autre, la forĂȘt du Massacre s'Ă©tend sur les communes de Lajoux (dĂ©partement du Jura), Mijoux, PrĂ©manon, Septmoncel les Molunes et Lamoura.

La forĂȘt est bordĂ©e Ă  l'est par la vallĂ©e de la Valserine et, Ă  l'ouest, par la combe du lac.

Historique

La forĂȘt du Massacre, autrefois appelĂ©e forĂȘt de La Frasse, a changĂ© de nom au cours du XVIe siĂšcle pour des raisons historiques.

Elle est appelĂ©e « du Massacre » dĂšs 1535, aprĂšs un affrontement qui oppose 600 mercenaires italiens, commandĂ©s par Renzo de CĂ©ry et envoyĂ©s par François Ier, Ă  des armĂ©es du duc de Savoie Charles III, commandĂ©es par le Baron de la Sara. Les mercenaires italiens sont envoyĂ©s secourir la ville de GenĂšve, qui est alors assiĂ©gĂ©e par les Savoyards et a demandĂ© de l'aide au roi de France. Cependant, aprĂšs avoir Ă©tĂ© stoppĂ©s au col de la Faucille, ils sont repoussĂ©s dans la vallĂ©e de la Valserine, puis dispersĂ©s et anĂ©antis dans cette forĂȘt par les Savoyards[3].

Deux autres batailles s'y étaient déroulées un an auparavant, opposant déjà les armées de François Ier et les armées savoyardes dans les plaines autour de Gex. Lors de ces deux batailles, les troupes du roi de France avaient également été défaites.

Les habitants du Jura, tĂ©moins de ces terribles tragĂ©dies (et n'Ă©tant pas partie prenante Ă  ces batailles car la Franche-ComtĂ© n'Ă©tait pas encore française Ă  l'Ă©poque, mais relevait du Saint-Empire), ont donc renommĂ© cette forĂȘt « de La Frasse » en forĂȘt « du Massacre ». On peut toutefois noter que peu d'auteurs ont employĂ© ce nom avant le XVIIIe siĂšcle.

Sylviculture

La forĂȘt du Massacre est une forĂȘt caractĂ©risĂ©e par des Ă©picĂ©as Ă  accroissements trĂšs fins, dĂ©passant parfois cinquante mĂštres de haut, souvent columnaires (voir ci-dessous : Flore).

Le massif est traité en futaie jardinée. Ce mode de gestion forestiÚre, appliqué actuellement, est favorable aux Tétraonidés présents sur le massif (Grand Tétras et gélinotte des bois).

Protection de la nature

Le site est classé Natura 2000 (zone spéciale de conservation) depuis 2009[4].

Flore

L'essence dominante du massif est l'Ă©picĂ©a qui occupe plus de 90 % de la forĂȘt. Ici, cette essence forestiĂšre est exceptionnelle : parfaitement adaptĂ©s aux rigueurs des longs hivers, les arbres atteignent de trĂšs grandes tailles pour l'espĂšce ; les branches, resserrĂ©es contre le tronc sous le poids important de la neige, donnent aux arbres une forme de fuseau, appelĂ©e « columnaire ». Le milieu calcaire particulier caractĂ©rise cette forĂȘt en une pessiĂšre sur lapiaz oĂč la croissance est d'autant plus rĂ©duite. Le sapin atteint ici la limite supĂ©rieure de son aire. Le hĂȘtre devient de plus en plus envahissant et gĂȘne la croissance des jeunes Ă©picĂ©as. Dans une moindre mesure, l'Ă©rable est Ă©galement prĂ©sent. On rencontre aussi de nombreuses autres espĂšces arbustives, telles que le sorbier, le saule ou le chĂšvrefeuille.

Au sol, se développent des espÚces acidophiles telles l'airelle et différents types de mousses. On voit aussi, par endroits, des formations végétales de hautes herbes : les mégaphorbiaies. Le massif renferme en outre plusieurs espÚces d'orchidées ainsi que le lis martagon.

Faune

La forĂȘt du Massacre abrite une diversitĂ© faunistique remarquable. En ce qui concerne les oiseaux, on peut rencontrer deux espĂšces de chouettes nicheuses : la chouette de Tengmalm et la chevĂȘchette d'Europe, mais Ă©galement diverses autres espĂšces telles que le pic noir, l'alouette lulu ou la bondrĂ©e apivore. Pour ce qui concerne le Grand TĂ©tras et la gĂ©linotte des bois, ils ont malheureusement vu leurs populations se restreindre du fait de la forte activitĂ© humaine sur le massif, aussi bien en hiver qu'en Ă©tĂ©. La mise en place d'un arrĂȘtĂ© de protection de biotope « Grand TĂ©tras » depuis 1992, permet de rĂ©gulariser les pratiques humaines sur le massif, ce qui favorise les deux espĂšces de TĂ©traonidĂ©s.

Les mammifÚres sont représentés par le lynx, maintenant bien installé, mais également par le cerf, devenu « envahissant », alors que le chevreuil, lui, se raréfie. Le sanglier, le chamois et le liÚvre sont également présents.

En 2017, il est expérimenté un « weekend de quiétude » fin avril, sans aucune activité humaine, pour permettre à la nature de « souffler »[5].

Activités


Les villages situĂ©s sur la Station des Rousses et les Hautes Combes du Jura (territoire Haut-Jura Saint-Claude) offrent de nombreuses activitĂ©s hivernales[6] - [7] (ski alpin, ski de fond, raquettes
) et estivales (VTT, randonnĂ©e
). La traversĂ©e du Massacre est une course de ski de fond rĂ©putĂ©e[8] organisĂ©e annuellement ; elle se tient dĂ©but mars. L'engouement des sports de pleine nature, le besoin de se ressourcer, associĂ© au calme apaisant de la forĂȘt, en font un des massifs les plus frĂ©quentĂ©s du Jura. On y trouve en particulier de nombreux chalets d'accueil et parcours balisĂ©s. Ces facteurs et d'autres, telles les pratiques sylvicoles, en font une forĂȘt frĂ©quentĂ©e toute l'annĂ©e.

Particularités

La forĂȘt du Massacre a Ă©tĂ©, sans doute depuis longtemps, utilisĂ©e pour ses bois de haute qualitĂ©. Les conditions extrĂȘmes de croissance, liĂ©es Ă  la rigueur climatique et Ă  la pauvretĂ© des sols, limitent considĂ©rablement la durĂ©e de la saison de vĂ©gĂ©tation, donc l'accroissement annuel du diamĂštre des arbres. Ces circonstances donnent au bois d'Ă©picĂ©a un grain trĂšs fin qui offre aux luthiers les meilleurs bois de rĂ©sonance pour la fabrication d'instruments de musique, violons en particulier[9]. Il est Ă  noter que le cĂ©lĂšbre stradivarius est en Ă©picĂ©a de rĂ©sonance mais ne provenant bien sĂ»r pas du Jura.

La rareté et la particularité des « pessiÚres sur lapiaz » en font des milieux exceptionnels.

La forĂȘt du Massacre renferme un arbre rare : l'Ă©picĂ©a mutĂ©, sa partie basse est celle d’un Ă©picĂ©a normal, sa partie haute celle d’un Ă©picĂ©a columnaire[10].

Notes et références

  1. Sommet du crĂȘt Pela.
  2. Le crĂȘt Pela est le plus haut sommet de la rĂ©gion Bourgogne-Franche-ComtĂ©
  3. « Pourquoi la « forĂȘt du Massacre » ? », sur leprogres.fr, .
  4. ArrĂȘtĂ© du 27 mai 2009 portant dĂ©signation du site Natura 2000 forĂȘt du Massacre (zone spĂ©ciale de conservation). JORF n°0143 du 23 juin 2009. Lire en ligne
  5. Monique Henriet. Trois « journĂ©es de quiĂ©tude » pour la forĂȘt du Massacre le week-end prochain. La Voix du Jura, 27 avril 2017. Lire en ligne
  6. Dans le massif du Jura, de la neige jusqu'à 1,75 mÚtre de hauteur ! Et ce n'est pas fini. France 3 Bourgogne Franche-Comté, 18 janvier 2021. Lire en ligne
  7. Une randonnĂ©e en raquettes dans la forĂȘt du Massacre. Le DauphinĂ©, 25 dĂ©cembre 2018. Lire en ligne
  8. « Romain Vandel remporte la Traversée du Massacre », sur nordicmag.info, (consulté le )
  9. Une enceinte acoustique née des techniques de la lutherie. Le Temps, 10 aout 2009. Lire en ligne
  10. L’épicĂ©a mutĂ© : une vĂ©ritable fantaisie de la nature. Le ProgrĂšs, 9 fĂ©vrier 2016. Lire en ligne

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Sources

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