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ForĂȘt d'Hesdin

La forĂȘt d'Hesdin est une forĂȘt domaniale des Hauts-de-France, situĂ©e dans le dĂ©partement du Pas-de-Calais, au nord de la commune d'Hesdin, environ Ă  Ă©quidistance des villes de Saint-Pol-sur-Ternoise et du Touquet-Paris-Plage, au confluent de la Ternoise et de la Canche.

ForĂȘt domaniale d'Hesdin
Image illustrative de l’article ForĂȘt d'Hesdin
Localisation
CoordonnĂ©es 50° 23â€Č 40″ nord, 2° 01â€Č 04″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Pas-de-Calais
GĂ©ographie
Superficie 1 014 ha
Compléments
Statut ForĂȘt domaniale
Administration Office national des forĂȘts
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ForĂȘt d'Hesdin
GĂ©olocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
ForĂȘt d'Hesdin
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-France
(Voir situation sur carte : Hauts-de-France)
ForĂȘt d'Hesdin

D'une superficie de 1 014 hectares, elle constitue la 4e forĂȘt du dĂ©partement de par sa taille et un massif forestier de rang national, notamment dĂ» Ă  la beautĂ© de ses hĂȘtraies. C'est une forĂȘt gĂ©rĂ©e par l'Office national des forĂȘts (ONF).

GĂ©ographie

La majoritĂ© de l'espace occupĂ© par la forĂȘt est situĂ©e sur la commune de Huby-Saint-Leu. La forĂȘt domaniale d'Hesdin est de type hĂȘtraie dĂ©gradĂ©e dĂ©veloppĂ©e sur sols superficiels crayeux et limoneux[2].

Elle s'Ă©tend sur la partie sommitale du versant nord dominant les vallĂ©es de Canche et de la Ternoise. Les sols de ce talus sont crayeux tandis que les sols de la partie implantĂ©e sur le plateau sont limoneux[3] jusqu'au village de La Loge, dans sa partie sud-est (Carte IGN de la forĂȘt d'Hesdin au 1:32000).

Panorama de la forĂȘt domaniale d'Hesdin depuis le GR121 Ă  Contes.
Panorama de la forĂȘt domaniale d'Hesdin depuis le GR121 Ă  Contes.

Histoire

VariĂ©tĂ© des essences de la forĂȘt d'Hesdin dans le sous-bois du secteur de la Jatte.
VariĂ©tĂ© des essences de la forĂȘt d'Hesdin dans le sous-bois du secteur de la Jatte.

Ce massif était l'un de ceux qui dans le nord de la France médiévale abritaient des « parcs seigneuriaux » tenant lieu de « réserves cynégétiques »[4]. et parfois en quelque sorte de « zoo ».

Ces parcs d'Ă©levage de gibier en forĂȘt sont mieux connus des historiens de la France septentrionale et du centre oĂč l'habitude d'archiver les comptes a Ă©tĂ© plus prĂ©coce, et oĂč pour des raisons historiques ces comptes ont souvent pu ĂȘtre mieux conservĂ©s.

Le « parc Ă  gibier d'Hesdin » a nĂ©anmoins pu ĂȘtre rĂ©trospectivement Ă©tudiĂ© par l'historien François Duceppe-Lamarre pour la pĂ©riode comprise entre la moitiĂ© du XIIIe siĂšcle et la fin XVe siĂšcle, en le comparant Ă  la rĂ©serve cynĂ©gĂ©tique de la forĂȘt de Mormal, Ă©galement situĂ©e dans le nord de la France Ă  la mĂȘme Ă©poque, mais plus Ă  l'est dans le Hainaut. Selon les archives disponibles, une trentaine d'espĂšces d'animaux sauvages Ă©taient ainsi conservĂ©s dans le Parc de la forĂȘt d'Hesdin ainsi que des chevaux et chiens Ă©levĂ©s en semi-libertĂ©. Le loup, la loutre et le renard et les aigles (balbuzards pĂȘcheurs ?) figuraient Ă  cette Ă©poque parmi les mal-aimĂ©s de la faune sauvage ; ils Ă©taient gĂ©nĂ©ralement bannis de tels parcs, mais les comptes mentionnent nĂ©anmoins le loup dans celui d'Hesdin. Selon les documents retrouvĂ©s par F. Duceppe-Lamarre[5] le parc Ă  gibier d'Hesdin avec ses 2 000 ha de bois et de zones humides cernĂ©s de murailles de calcaire (calcaire extrait dans de petites carriĂšres creusĂ©es Ă  proximitĂ©) devait ĂȘtre l'un des plus grands de la rĂ©gion. On peut en Ă©valuer la richesse et les coĂ»ts par quelques indices quantitatifs Ă  partir de 1285 (soit plus tĂŽt que pour la rĂ©serve cynĂ©gĂ©tique de Mormal (en raison d'une lacune de documents Ă©crits le concernant avant les annĂ©es 1330 dans le Hainaut). Selon les comptes datant de l'Ă©poque de Robert II et de Mahaut d'Artois parmi les animaux du parc Ă  gibier d'Hesdin figuraient au moins un castor, des chats sauvages, des loups, un ours, des « porcs-sangliers ». Et, outre un buffle et un chameau achetĂ©s par le prince et qui tĂ©moignaient probablement aussi de son prestige, le parc contenait une voliĂšre.

Les murs en ont Ă©tĂ© abattus par les soldats de Charles Quint en 1553[6] et il n'en reste que peu de traces en raison notamment des dĂ©frichements (rĂ©duction de 50 % de la forĂȘt d'Hesdin) et des amĂ©nagements sylvicoles qui ont suivi.

Depuis le Moyen Âge, le massif a perdu environ la moitiĂ© de sa taille. Un certain nombre de bois environnants correspondent Ă  des lambeaux forestiers de l'ancien massif dĂ©frichĂ© lors de deux principales phases. Une pĂ©riode ancienne de 1150 Ă  1250 et une seconde phase au cours de la seconde partie du XIXe siĂšcle en raison du dĂ©veloppement de la culture betteraviĂšre[6]. La forĂȘt domaniale d'Hesdin n'a pas Ă©chappĂ© au rĂ©gime de la conversion dĂ©ployĂ© au XIXe siĂšcle. Ce rĂ©gime consistait en un "traitement transitoire permettant de passer d'un peuplement Ă  l'Ă©tat de taillis-sous-futaie Ă  un peuplement de futaie constituĂ© des mĂȘmes essences feuillues principales que le taillis-sous-futaie de dĂ©part"[7]. Ainsi, ce sont 1 016 hectares qui furent planifiĂ©s Ă  cet amĂ©nagement Ă  partir de 1882[8]. En forĂȘt d'Hesdin, les forestiers prĂ©fĂ©rĂšrent augmenter la prĂ©sence du chĂȘne qui ne reprĂ©sentait, Ă  cette date, que 10 % des rĂ©serves tandis que le hĂȘtre comptait pour 56 % des rĂ©serves[9].

Depuis 1973, sa superficie a eu tendance Ă  encore lĂ©gĂšrement diminuer, passant de 1 021 Ă  1 014 hectares actuellement.

Faune et flore

Elle est riche autant en bois (charme, chĂȘne et surtout hĂȘtre) ainsi qu'en gibier.

Arbres remarquables

  • Le « chĂȘne de la Vierge » au « carrefour du Commandeur ».

Notes et références

  1. Coordonnées récupérées sur Google Maps
  2. Dubois 1989, p. 361.
  3. Dubois 1989, p. 366.
  4. Duceppe-Lamarre 2004.
  5. « Duceppe-Lamarre François », sur Institut de Recherches Historiques du Septentrion (consulté le ).
  6. Delmaire 1999.
  7. Manuel d'amĂ©nagement de l'Office National des ForĂȘts.
  8. Dubois 1989, p. 834.
  9. Dubois 1989, p. 833.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Bernard Delmaire, « ThĂ©rouanne et Hesdin : deux destructions (1553), une reconstruction », dans CrĂ©dit communal de Belgique, Destruction et reconstruction de villes, du Moyen Age Ă  nos jours : 18e colloque international, Bruxelles, CrĂ©dit communal, coll. « Histoire / in-8o » (no 100), , 464 p. (ISBN 978-2-87193-261-1), p. 127-153
  • Jean-Jacques Dubois, Espaces et milieux forestiers dans le nord de la France : Ă©tude de biogĂ©ographie historique, Paris, UniversitĂ© Paris I (thĂšse de doctorat en lettres et sciences humaines), , 1023 p. (OCLC 469456171)
  • François Duceppe-Lamarre, « Les rĂ©serves cynĂ©gĂ©tiques en France septentrionale seconde moitiĂ© du XIIIe siĂšcle - fin XVe siĂšcle », dans AndrĂ©e Corvol (dir.), ForĂȘt et chasse : Xe-XXe siĂšcle, Paris, L'Harmattan, , 397 p. (ISBN 978-2-7475-7827-1), p. 29-42
  • Lucien Durin et RenĂ©e Lericq, « La forĂȘt d'Hesdin », Bulletin de la SociĂ©tĂ© Botanique de France, Paris, vol. 111, no 2,‎ , p. 115-130 (ISSN 0037-8941, lire en ligne, consultĂ© le )

Liens externes

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