Flottille 32F
La flottille 32F est une flottille de l'aviation navale française créée le , mise en sommeil le et réactivé le . Spécialisée dans le sauvetage en mer et la lutte anti-sous-marine, elle fut également déployée en opérations extérieures en tant qu'unité de transport.
Flottille 32F | |
Création | |
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Dissolution | |
Pays | France |
Type | sauvetage en mer |
Fait partie de | Force maritime de l'aéronautique navale |
Garnison | BAN Lanvéoc-Poulmic |
Équipement | 2023 : 3 H160 |
Historique
Guerre d'Algérie
En , un premier détachement fut envoyé en Algérie française, composé de cinq matelots BE[1] Aéronautique dont Pierre Erhet, Alphonse Martinez, et les matelots Leruyet et Legris qui effectuèrent leur formation sur Sikorsky S-58 à la base aérienne 141 Oran la Sénia pour préparer la venue de l'équipage basé à la BAN Fréjus Saint-Raphaël.
Dès que les 8 Sikorsky S-58, transportés à Oran sur le porte-avions Bois-Belleau, furent livrés toute la flottille, sous le commandement du Commandant Michel, des officiers Salmon et Ghesquière, rejoignit la BAN Lartigue en février 1958.
Lutte anti-sous-marine et SAR
Après la fin de la guerre d'Algérie, la flottille quitte la base de Lartigue pour la BAN de Saint-Mandrier. La surveillance de l'Atlantique est dès-lors la nouvelle priorité, et la 32F rejoint Lanvéoc-Poulmic deux ans plus tard en 1964[2].
Destinée à la lutte anti-sous-marine au large de la Bretagne pour assurer la protection du goulet de Brest[3], la flottille se consacre également au sauvetage en mer à partir de la fin des années 1970. C'est un hélicoptère de la 32F qui évacue l'équipage de l'Amoco Cadiz lors du naufrage du pétrolier en 1978 au large du Finistère[2] - [3]. Le , c'est à nouveau un Super-Frelon de la 32F qui évacue les marins de l'Erika, alors que le pétrolier est en train de se briser au large de la Bretagne.
La flottille embarque également sur les porte-avions Clemenceau et Foch, ainsi que sur le bâtiment-école Jeanne d'Arc pour participer à la mission éponyme[3].
Opérations extérieures
Devenue unité de transport opérationnelle, la 32F est déployée pour la première fois à l'étranger en 1982 avec la force multinationale de sécurité à Beyrouth. La flottille retourne au Liban en 2006 pour évacuer les ressortissants français lors du conflit israélo-libanais de 2006. C'est notamment un hélicoptère de l'unité qui transporte le Premier ministre français de l'époque Dominique de Villepin jusqu'à Beyrouth, alors que la capitale libanaise est soumise à des bombardements israéliens[2].
En parallèle des opérations extérieures, la flottille conserve ses missions de sauvetage en mer, et se voit renforcée de quatre Dauphin 365N, basés respectivement à Hyéres, La Rochelle, Le Touquet et Cherbourg depuis . Au , le regroupement des appareils de même type au sein des mêmes flottilles voit les Dauphin réintégrer la flottille 35F, tandis que les Super-Frelon de la 35F rejoignent la 32F. Un Super-Frelon reste en détachement sur la BAN Hyères afin d'assurer les missions de sauvetage en mer en Méditerranéenne[4].
En , la 32F fait partie du premier détachement d'hélicoptère français déployé en Afghanistan. En , les appareils de la 32F participent aux opérations de soutien et d'évacuation des forces françaises après l'embuscade d'Uzbin[5].
SAR et dissolution
La flottille fait face à un défi avec le vieillissement des Super-Frelons, dont le remplacement se fait attendre en raison du retard du NH90[6]. En 2008, sur les sept appareils de l'unité, seul trois sont opérationnels, les autres nécessitant des opérations de maintenance lourdes malgré des pièces de rechange rares[7]. Pour pallier le manque de disponibilité des Super-Frelons, la Marine prévoit la location d'hélicoptères pour permettre à la 32F d'assurer ses missions. Ainsi, la flottille a un temps reçu le renfort d'un Caracal de l'Armée de l'air[8] - [9] - [6] - [10].
Le , elle reçoit le premier des deux EC225 de sécurité maritime prévus pour remplacer les Super Frelon, basés à Lanvéoc-Poulmic[11]. Le second est arrivé le 23 juillet[12], et permet à la flottille de mettre en œuvre un appareil depuis Lanvéoc et un deuxième depuis le détachement de Cherbourg. La flottille retrouve pleinement son rôle de sauvetage en mer, de lutte anti-sous-marine, et également de contre-terrorisme maritime[2]. Pour cela, la flottille maintient une alerte qui doit permettre à son appareil SAR d'intervenir en une heure de jour et en deux heures la nuit[13].
Au , avec plus de 150 000 heures de vol, elle a réalisé 3 213 missions de sauvetage permettant de secourir 2 202 personnes[14].
Elle est dissoute le , sa mission est reprise par la flottille 33F[14].
RĂ©activation
La flottille 32F est réactivée le 29 juin 2023 à Lanvéoc-Poulmic, équipée alors de trois H160 de location, faisant partie de la "flotte intermédiaire". Il est prévu que ce nombre augmente pour atteindre six machines[15]. Elle pourra ainsi, à partir de juillet 2023, récupérer les missions SAR confiée à la flottille 33F lors de la dissolution de la 32F en 2016, la Marine considérant que les missions de sauvetage en mer ne nécessitent pas les équipements de détection et de guerre électronique du Caïman Marine[16].
Il est prévu à cette date qu'elle qu'elle soit équipé de H160M Guépard à partir de 2029[17]
Chronologie
Commandants
Commandant | Date de prise de poste |
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LV Michel Pierre | |
LV Georges Quinio | |
LV Daniel Debaecker | |
LV Jean Pierrès | |
LV Pierre Brachet | |
LV Jean Gourmelon | |
CC Alain Crenn | |
CC Emile Sassolas | |
CC François Lavaine | |
CC Alain Rouland | |
CC Noël Girard | |
CC Pierre Brun de Saint-Hippolyte | |
CC Jacques Aragon | |
CC Hervé Palud | |
CC Vincent de Rocca-Serra | |
CC Daniel Denis | |
CC Jacques Febvre | |
CC GĂ©rard Floc'h | |
CC Didier Gombert | |
CC Christian Bon | |
CC Benoit Meyruey | |
CC Hervé Millequant | |
CC Arnaud Kurzenne | |
CC Ludovic Guilhem-Ducléon | |
CC Marc Gander | |
CC Olivier Hastings | |
CF Stanislas-Xavier Azzis | |
CC François Chaput | |
CC SĂ©bastien Bayet | 29 juin 2023 |
Insigne et devise
La flottille 32F a une devise en langue bretonne : « Evit ma vevo ar re all » (« Pour que les autres vivent »)[18] - [19].
L'insigne de la flottille représente un aigle se tenant sur la cime d'une montagne, ailes déployées.
Notes et références
- Brevet d'Equipage
- Philippe Attard, « Le Super-Frelon n'est plus, la flottille 32F somnole », Ouest-France, vol. Finistère Centre, no 21880,‎ , p. 18 (ISSN 0999-2138, lire en ligne, consulté le ).
- [vidéo] Marine Nationale, Historique de la flottille 32F sur YouTube, (consulté le )
- « Flottille 32F », sur netmarine.net (consulté le ).
- Olivier Mélennec, « Le marin du ciel est en quête de perfection », Ouest-France, vol. Brest, no 20196,‎ , p. 9 (ISSN 0999-2138, lire en ligne, consulté le ).
- Stéphane Jézéquel, « Super-Frelon. Le Caracal à la rescousse », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
- Philippe Attard, « Le successeur du Super-Frelon se fait attendre », Ouest-France, vol. Brest, no 19389,‎ 14-15 juin 2008, p. 6 (ISSN 0999-2138).
- Olivier Mélennec, « Enfin de la relève pour les Super-Frelon », Ouest-France, vol. Bretagne, no 19851,‎ , p. 6 (ISSN 0999-2138).
- « Un hélicoptère EC-725 de l'Armée de l'air (escadron Pyrénées de Cazaux) a rallié aujourd’hui la BAN de Lanvéoc-Poulmic pour travailler avec la flottille 32F », sur defense.gouv.fr, Ministère de la Défense français, (consulté le )
- Jean-Dominique Merchet, « Un Caracal à Lanvéoc-Poulmic », sur secretdefense.blogs.liberation.fr, Libération, (consulté le )
- « La DGA livre le premier hélicoptère EC 225 de sécurité maritime », sur Direction générale de l'armement, (consulté le ).
- « La DGA livre le second hélicoptère EC 225 de sécurité maritime », sur Direction générale de l'armement, (consulté le ).
- « Cherbourg : 54 opérations de secours en mer en 2013 à l'actif de la flottille 32F », sur Le Marin, (consulté le ).
- Philippe Chapleau, « Lundi 27 mai, après 58 ans de service, mise en sommeil de la flottille 32F », sur Ouest-France, (consulté le ).
- Marine nationale, « Réception du premier hélicoptère H160 de la flotte intérimaire », sur defense.gouv.fr, (consulté le )
- Jean-Marc Tanguy, « La flottille 32F de sauvetage en mer reprend du service », Le Marin,‎ , p. 6 (ISSN 1149-9877).
- « À Lanvéoc, la flottille 32F revit après une mise en sommeil de sept ans », sur Ouest-France,
- Jean-Laurent Bras, « Les Bretons sur tous les... fronts », ouest-france.fr, (consulté le )
- « Flottille 32F, symbolique », Marine nationale (consulté le )