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Finance d'entreprise

La finance d'entreprise ou gestion financiĂšre, est le champ de la finance relatif aux dĂ©cisions financiĂšres des entreprises. Son objet essentiel est l’analyse et la « maximisation de la valeur de la firme pour ses actionnaires envisagĂ©e sur une longue pĂ©riode » [1]. En termes plus prĂ©cis, l'enjeu consiste Ă  optimiser la valeur de la sĂ©quence des profits monĂ©taires futurs (relativement Ă  un horizon de rĂ©fĂ©rence) sous la contrainte de la limitation des risques courus. Elle est, aux cĂŽtĂ©s de la finance publique et de la finance privĂ©e, l’un des trois grands domaines de la finance. Historiquement sa pratique est Ă©troitement associĂ©e au recours au financement bancaire et de plus en plus Ă  celui du financement de marchĂ©.

Finance d'entreprise

La pratique de la finance d’entreprise relĂšve donc Ă  la fois d'une vision externe Ă  la firme (celles des prĂȘteurs, des investisseurs ou des intermĂ©diaires comme les banques d’investissement) et d'une vision interne Ă  la firme (celle des dirigeants dont les dĂ©cisions de gestion interne conditionnent sa valeur financiĂšre).

Les principales problĂ©matiques traitĂ©es dans le cadre de la finance d’entreprise sont[2] :

  1. la dĂ©cision d'investissement, et particuliĂšrement la façon d'Ă©valuer la pertinence et le rendement prĂ©visibles des dĂ©cisions d’investissement ;
  2. la décision de financement, c'est-à-dire l'optimisation de la structure financiÚre des firmes et les voies d'amélioration des conditions de leur financement ;
  3. la politique de rémunération des apporteurs de capitaux, soit concrÚtement et le plus souvent la conduite à tenir en matiÚre de distribution des dividendes.

Aperçu rétrospectif

James C. Van Horne (1972) explique [3] que la gestion financiĂšre apparaĂźt au dĂ©but du XXe siĂšcle comme un domaine d'Ă©tude distinct de la science Ă©conomique mais se limite aux instruments, aux institutions et aux aspects procĂ©duriers des marchĂ©s de Capitaux. L'Ă©poque est marquĂ©e par les fusions d'entreprises dont celle de l'« US Steel Corporation » en 1900 est la plus emblĂ©matique. Ces affaires provoquent l'Ă©mission de quantitĂ©s Ă©normes d'actions et d'obligations et suscitent un grand intĂ©rĂȘt chez les analystes sur toutes les questions ayant trait aux regroupements et fusions d'entreprises. Dans leur forme et leur contenu, les donnĂ©es comptables ou financiĂšres demeurent embryonnaires.

Dans les années 1920, les innovations technologiques et les nouvelles industries conduisent à se préoccuper du financement de la firme et des questions de liquidité[4] - [5]. La description du financement externe occulte les aspects de gestion interne. Le rÎle et la fonction du banquier d'affaires sont particuliÚrement étudiés.

Durant la dĂ©pression des annĂ©es 1930, la rĂ©flexion financiĂšre est marquĂ©e par les nĂ©cessitĂ©s de survie : L'attention se porte sur la prĂ©servation de la liquiditĂ©, la faillite, la liquidation et la restructuration des organisations. Les questions traitant de la soliditĂ© de la structure financiĂšre des firmes sont particuliĂšrement Ă  l'ordre du jour. Les questions ayant trait Ă  la rĂ©glementation et au contrĂŽle croissant des autoritĂ©s publiques ne tardent pas Ă  suivre. Les consĂ©quences en furent l’augmentation de la quantitĂ© et de la qualitĂ© de l'information financiĂšre diffusĂ©e par les entreprises, une meilleure comprĂ©hension de l'objet de l'analyse financiĂšre en gĂ©nĂ©ral ainsi que l'introduction de l'analyse comparative entre firmes quant Ă  leur financement et Ă  leur rendement.

Pendant les annĂ©es 1940 et le dĂ©but des annĂ©es 1950, l'angle d'analyse prĂ©dominant est celui de l'analyste extĂ©rieur (prĂȘteur ou investisseur) qui n'accorde que peu d'intĂ©rĂȘt aux processus de dĂ©cisions internes de la firme. Cependant ce point de vue va Ă©voluer avec l'introduction de l'analyse des cash-flows et la question de leur contrĂŽle interne.

Vers le milieu des années 1950, la notion de budget d'investissement (capital budgeting) inaugure une série de développements et de techniques qui fournissent les bases de la théorie et de la pratique financiÚre actuelles. La nécessité de sélectionner les investissements est à la source de la théorie de l'affectation efficiente du capital. Le responsable financier de l'organisation se trouve dÚs lors investi de la « totalité des fonds engagés dans des actifs et de l'affectation du capital aux actifs les plus pertinents sur la base des critÚres de choix appropriés et objectifs »[6].

Désormais la question de l'évaluation de la firme et celle des décisions internes qui la modifient sont indissolublement liées. Pour y répondre le recours à l'usage des prévisions, l'appréciation critique de la structure du capital, la prise en compte de la politique de distribution des dividendes deviennent incontournables. On assiste alors à la formalisation d'une théorie intégrale de la finance[7] - [8].

À partir des annĂ©es 1960, La finance tire ensuite un large bĂ©nĂ©fice de l'usage des nouveaux systĂšmes d'information rĂ©sultant de l'introduction de l'informatique dans les organisations : Le traitement des donnĂ©es s'effectue de maniĂšre plus rapide et facilite les opĂ©rations de consolidation et ouvre la porte aux pratiques de simulation.

Finalement, le domaine de la finance d'entreprise initialement limité à l'analyse externe de la firme et la collecte des fonds s'est ouvert vers des problématique plus larges : Gestion des actifs, affectation des ressources, estimation de la valeur de la firme, prise de la décision, qualité du contrÎle interne.

Vision financiĂšre et Objectif de la firme

En pratique, aucune vision financiĂšre n'est praticable sans explicitation de la finalitĂ© de l'organisation concernĂ©e. Selon James C. Van Horne[9] : « Nous supposons que l'objectif de la firme est de maximiser sa valeur pour ses actionnaires. Cette valeur est reprĂ©sentĂ©e par le cours de bourse de l'action ordinaire de la sociĂ©tĂ© “sur une longue pĂ©riode”. Ce cours reflĂšte les dĂ©cisions d'investissement, de financement et de distribution de dividendes de la firme. Par longue pĂ©riode nous entendons une pĂ©riode assez longue pour que nous puissions travailler avec un cours moyen ou ajustĂ©. Les responsables ne peuvent pas prendre de dĂ©cisions sur la base de fluctuations au jour le jour du cours de l'action. Au surplus, ils pourraient prendre des dĂ©cisions qui redresseraient le cours (...) sur une courte pĂ©riode aux dĂ©pens de celui d'une longue pĂ©riode... ».

Objectif de maximisation du profit ou de la richesse de l'actionnaire ?

Souvent la maximisation du profit est considérée comme l'objectif ultime de la firme. Cette conception ne garantit nullement l'optimisation sur le long terme du cours de l'action. En réalité cette vision « instantanée » ne prend pas en compte la durabilité des actions décidées, ni l'échelonnement dans le temps des flux de revenus attendus, ni le risque d'incertitude pesant sur les flux à venir, ni la politique de distribution des dividendes.

Par contre le cours de l'action est censé représenter « le point de vue de tous les participants d'un marché sur la valeur d'une firme. Il prend en compte les bénéfices présents et futurs attendus par action, l'échelonnement et le risque de ces bénéfices, la politique de distribution des dividendes et tout autre facteur qui peut exercer une influence sur le cours de l'action. Le cours boursier sert d'indicateur de performance (...) de la firme. Il indique si la direction se comporte bien en faveur de ses actionnaires et marque que celle-ci est soumise à critique de façon constante »[10].

Vision des actionnaires et vision des dirigeants

Cependant, quand les rĂŽles de gestion et le contrĂŽle effectifs d'une firme se trouvent ĂȘtre distincts de ceux qui en ont la possession, les dirigeants peuvent ne pas toujours agir au mieux des intĂ©rĂȘts de leurs actionnaires[11] : « Ceux-ci donnent satisfaction plutĂŽt qu'ils ne maximisent. Ils peuvent se contenter de “ bien s'en tirer ” et d'obtenir un niveau de croissance acceptable, Ă©tant plus prĂ©occupĂ©s de perpĂ©tuer leur propre existence que de maximiser la valeur de la firme Ă  long terme pour les actionnaires ». C'est pourquoi le principe de la maximisation de la richesse pour les actionnaires demeure le guide appropriĂ© pour « indiquer ce que la firme devrait faire ». Le fait que les dirigeants n'aillent pas suffisamment dans ce sens reprĂ©sente un coĂ»t mesurĂ© prĂ©cisĂ©ment entre la valeur effective de la firme et la valeur potentielle qui aurait rĂ©sultĂ© de l'application du principe de maximisation de cette valeur au profit des actionnaires.

ThĂ©orie de la finance d’entreprise

La thĂ©orie de la finance d’entreprise est un champ d’étude se rapprochant de la microĂ©conomie vu qu’elle Ă©tudie les dĂ©cisions optimales d’agents Ă©conomiques supposĂ©s rationnels. Son objet principal est la dĂ©finition d’un rapport optimal entre l’espĂ©rance d’une rentabilitĂ© financiĂšre et son incertitude, c’est-Ă -dire son risque.

L’intuition fondamentale liant risque et rentabilitĂ© est qu’un investisseur demandera une espĂ©rance de rentabilitĂ© plus forte pour un investissement dont le succĂšs est plus incertain. Cette intuition est appuyĂ©e par une explication mathĂ©matique depuis la rĂ©solution du paradoxe de Saint-PĂ©tersbourg par Daniel Bernoulli en 1738[12].

Rentabilité

Effet de levier et la rentabilité financiÚre
Capitaux propres 200 200 100 100
Dette 100 100 200 200
Chiffre d'affaires 150 135 150 135
- Charges -120 -120 -120 -120
= RĂ©sultat d'exploitation 30 15 30 15
- IntĂ©rĂȘts (7 % de la dette) -7 -7 -14 -14
= RĂ©sultat avant impĂŽt 23 8 16 1
- ImpĂŽt (33 %) -7,59 -2,64 -5,28 -0,33
= RĂ©sultat net 15,41 5,36 10,72 0,67
Rent. financiĂšre 7,7 % 2,7 % 10,7 % 0,7 %

L'analyse financiÚre distingue deux notions de rentabilité, l'une dite économique, la seconde dite financiÚre.

  • La rentabilitĂ© Ă©conomique dĂ©signe le rapport du rĂ©sultat d'exploitation de l’entreprise, affectĂ© du taux de l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s, sur son actif Ă©conomique, c’est-Ă -dire l’ensemble des capitaux employĂ©s. Elle rapporte la richesse produite aux moyens capitalistiques engagĂ©s (immeubles, machines, brevets, besoin en fonds de roulement...). Elle permet de mesurer la capacitĂ© de l’entreprise Ă  offrir un rendement Ă  l'ensemble de ses sources de financement, crĂ©anciers et actionnaires.
  • La rentabilitĂ© financiĂšre mesure le rapport entre le rĂ©sultat net, c’est-Ă -dire aprĂšs l’affectation du rĂ©sultat financier et de l'impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s, sur les seuls capitaux propres. Elle mesure la performance de l’entreprise revenant aux seuls actionnaires, une fois les crĂ©anciers et l'État servis.

En l’absence de dette, la rentabilitĂ© financiĂšre et la rentabilitĂ© Ă©conomique sont Ă©gales. La dette a deux effets contradictoires sur la rentabilitĂ© financiĂšre dont la combinaison est appelĂ©e effet de levier et amplifie les variations de la rentabilitĂ© Ă©conomique. La dette joue positivement en rĂ©duisant l'apport personnel des actionnaires et joue nĂ©gativement en amputant la richesse produite des intĂ©rĂȘts payĂ©s sur la dette. L'effet positif ne l'emporte que lorsque la rentabilitĂ© Ă©conomique est supĂ©rieure au taux d'intĂ©rĂȘt de la dette. L'effet de levier amplifie donc la qualitĂ© et la mĂ©diocritĂ© des performances d'une entreprise.

Le tableau à droite illustre comment une variation de 10 % des prix de vente d'une société affecte sa rentabilité financiÚre selon qu'elle est financée à 1/3 ou 2/3 de dette, c'est-à-dire selon son effet de levier.

Risque

Un des principaux rĂ©sultats de l’économie financiĂšre est la distinction entre le risque spĂ©cifique d’une entreprise et son risque systĂ©matique.

  • Par risque spĂ©cifique, on entend l’incertitude pouvant ĂȘtre Ă©liminĂ©e par la diversification des investissements. En mathĂ©matiques, les propriĂ©tĂ©s de la variance permettent de rĂ©duire la volatilitĂ© d’un portefeuille par combinaison d’actifs non parfaitement corrĂ©lĂ©s et ce sans dĂ©grader la rentabilitĂ© moyenne attendue. La traduction financiĂšre et probabiliste de l’adage populaire conseillant de ne pas « mettre tous ses Ɠufs dans le mĂȘme panier ». La variance de la part des piles dans une sĂ©rie de 5 lancers de piĂšces est beaucoup plus forte que pour une sĂ©rie de 100 lancers, tandis que l'espĂ©rance reste de 50 %.
  • Le risque systĂ©matique dĂ©signe la variabilitĂ© des rendements qui ne peut pas ĂȘtre Ă©liminĂ©e gratuitement par la diversification. On peut considĂ©rer qu'un risque est systĂ©matique lorsqu'il affecte semblablement l'ensemble des entreprises. Le risque systĂ©matique d'une entreprise a pour sources principales :

Rentabilité exigée

Description graphique du modĂšle d'Ă©valuation des actifs financiers

Comme la finance de marchĂ©, la thĂ©orie de la finance d’entreprise dĂ©crit le comportement des investisseurs rationnels dans le cadre de la thĂ©orie moderne du portefeuille imaginĂ©e par Harry Markowitz[13] - [14] dans les annĂ©es 1950 et dans laquelle les investisseurs combinent des actifs risquĂ©s en vue de minimiser la variance de la rentabilitĂ© et d’en maximiser l’espĂ©rance. Le modĂšle d’évaluation des actifs financiers capital asset pricing model (CAPM) utilisĂ© en finance d’entreprise est dĂ©rivĂ© des travaux de Markowitz dans les annĂ©es 1960 par Jack Treynor[15], William Sharpe[16], John Lintner[17] and Jan Mossin[18].

Le modĂšle dĂ©finit d'abord l'espace des couples espĂ©rance-variance atteignables par combinaison d’actifs risquĂ©s (actions d’entreprises). Cependant, les combinaisons optimales d'actifs se rĂ©duisent Ă  la frontiĂšre haute de cet ensemble, dite frontiĂšre d'efficience. En effet, tout point en dessous de cette courbe est une renonciation Ă  un rendement supĂ©rieur Ă  variance (risque) Ă©gale.

Cependant, les investisseurs peuvent aussi investir dans un actif au risque nĂ©gligeable et dĂ©livrant un rendement certain (par exemple, une obligation d’État). En combinant cet actif sans risque Ă  un portefeuille d’actifs risquĂ©s, ils peuvent obtenir tout couple espĂ©rance-variance situĂ© sur une droite partant du taux sans risque et passant par l’espace des portefeuilles risquĂ©s. Seule la plus Ă©levĂ©e de ces droites, dite « ligne d'allocation du capital », dĂ©crit des couples espĂ©rance-variance efficients, toutes les autres rĂ©munĂ©rant moins le risque.

Le point de tangence entre la ligne d’allocation du capital et la frontiĂšre d’efficience des portefeuilles risquĂ©s dĂ©crit donc la seule combinaison optimale d’actifs risquĂ©s. Si les investisseurs sont tous pareillement informĂ©s, ils rĂ©aliseront tous cette combinaison, qui par agrĂ©gation sera donc celle du marchĂ©. En d’autres termes, Ă  l'Ă©quilibre, la part de chaque entreprise dans ce portefeuille est prĂ©cisĂ©ment la part de sa capitalisation dans la capitalisation totale du marchĂ©. On appelle donc ce point « portefeuille de marchĂ© ».

Tous les points de la ligne d’allocation du capital reprĂ©sentent une combinaison de ce portefeuille de marchĂ© et de l’actif sans risque. Les points de variance infĂ©rieure au portefeuille de marchĂ© sont obtenus en investissant en partie dans l’actif sans risque ; les points de variance supĂ©rieure dĂ©crivent le cas oĂč l’investisseur s’endette pour acheter le portefeuille de marchĂ© (effet de levier).

La ligne d’allocation du capital dĂ©finit une contrainte liant l’espĂ©rance de rendement d’un actif () au taux d’intĂ©rĂȘt sans risque () et Ă  l’espĂ©rance et la variance du portefeuille de marchĂ© ( et ).

On peut démontrer que cette contrainte implique :

avec

Le « bĂȘta » de l’actif est une mesure de sa sensibilitĂ© au marchĂ©, c'est-Ă -dire de son risque systĂ©matique. Il dĂ©termine le niveau de rendement qu’exigera le marchĂ© d’un actif. Si le rendement espĂ©rĂ© est infĂ©rieur (supĂ©rieur), les investisseurs vendront (achĂšteront) l’actif jusqu’à correction de sa rentabilitĂ© par la baisse (hausse) de son prix.

Valeur présente

La rentabilitĂ© exigĂ©e est le coĂ»t des capitaux propres, vu que c’est le retour qu’attendent annuellement les actionnaires en Ă©change de leur investissement.

Les autres apporteurs de capitaux sont les crĂ©anciers, dont l’exigence de rendement est le taux d’intĂ©rĂȘt de la dette. Le taux d’intĂ©rĂȘt est normalement infĂ©rieur Ă  la rentabilitĂ© exigĂ©e des actionnaires dans la mesure oĂč les crĂ©anciers se « servent » avant les actionnaires, et font donc un placement beaucoup moins risquĂ©. Le taux d’intĂ©rĂȘt est par ailleurs rĂ©duit du taux d’imposition des sociĂ©tĂ©s, les intĂ©rĂȘts Ă©tant dĂ©ductibles.

Le coĂ»t de financement de l’entreprise est la moyenne du coĂ»t des capitaux propres (rentabilitĂ© exigĂ©e des actionnaires, ) et du coĂ»t de la dette (taux d’intĂ©rĂȘt moyen, ) pondĂ©rĂ©e par leur part relative et dans le financement des actifs. E est la valeur des capitaux propres (equity) et D la valeur de la dette. On appelle cette moyenne coĂ»t moyen pondĂ©rĂ© du capital.

Il est faux de dĂ©duire de cette formule qu’une entreprise rĂ©duit son coĂ»t moyen pondĂ©rĂ© du capital en accroissant la part de sa dette, car les rentabilitĂ©s exigĂ©es dĂ©pendent elle-mĂȘme de l'effet de levier qui accroĂźt le risque systĂ©matique, conduisant Ă  une rĂ©Ă©valuation de et .

Le coĂ»t moyen pondĂ©rĂ© du capital est le taux d’actualisation utilisĂ© par les praticiens pour Ă©valuer la valeur des actifs opĂ©rationnels d’une entreprise, l’« actif Ă©conomique ». La valeur de l’actif Ă©conomique est dĂ©finie par la somme des flux monĂ©taires opĂ©rationnels espĂ©rĂ©s (FV) actualisĂ©s par le coĂ»t moyen pondĂ©rĂ© du capital (CMPC) (Visual Corporate Finance Dictionary, Benoit Laverdiere).

À l’échelle d’une entreprise, la valeur des capitaux propres (la capitalisation pour une entreprise cotĂ©e) est Ă©gale Ă  la valeur de l’actif Ă©conomique rĂ©duite de la valeur de son endettement net et ajustĂ© de ces actifs financiers. Une entreprise est crĂ©atrice de valeur quand sa rentabilitĂ© Ă©conomique est supĂ©rieure au coĂ»t moyen pondĂ©rĂ© de son capital.

DĂ©cision d'investissement

La théorie de la finance permet d'établir des critÚres objectifs arbitrant les décisions des entreprises et des investisseurs.

Investissement financier

L'investisseur financier cherche à maximiser la rentabilité de son placement en minimisant l'incertitude. Dans le modÚle d'évaluation des actifs financiers, cet arbitrage amÚne le marché à rémunérer les investisseurs pour leur prise de risque systématique selon la security market line :

avec

Or :



Le but de l'investisseur étant d'anticiper la hausse de valeur d'un actif, il peut adopter deux stratégies :

  • ConsidĂ©rer que le marchĂ© a la meilleure estimation de la rentabilitĂ© attendue d'une action et de son risque systĂ©matique. Il adopte alors une stratĂ©gie dite « passive » et mimĂ©tique vis-Ă -vis du marchĂ© qui consiste Ă  rĂ©pliquer au mieux sa composition.
  • Juger qu'il peut aboutir Ă  une meilleure estimation de ces deux paramĂštres et dĂ©vier du marchĂ©. Cela le conduira Ă  adopter une stratĂ©gie « active », et, toutes choses Ă©gales par ailleurs, Ă 
    • Acheter (vendre) si son estimation des profits futurs est supĂ©rieure (infĂ©rieure) aux attentes du marchĂ©
    • Acheter (vendre) s'il croit que le marchĂ© surestime (sous-estime) le risque systĂ©matique (bĂȘta) de la sociĂ©tĂ©

Plus généralement, la société créera de la valeur pour ses actionnaires en améliorant sa rentabilité attendue ou en réduisant son risque systématique. Elle en détruira en dégradant sa rentabilité et en augmentant son risque systématique. DÚs lors, l'évolution de la rentabilité financiÚre d'une société n'est pas un critÚre définitif de la performance financiÚre d'une société tant qu'elle n'a pas été mise en regard de son risque systématique.

Investissement opérationnel

Pour une entreprise, la dĂ©cision d’un investissement opĂ©rationnel revient au calcul de la valeur prĂ©sente de l’actif crĂ©Ă© par le projet et de sa comparaison au coĂ»t du projet. Le projet est crĂ©ateur de richesse si sa valeur prĂ©sente est supĂ©rieure Ă  son coĂ»t. En termes relatifs, cela Ă©quivaut Ă  une rentabilitĂ© Ă©conomique supĂ©rieure au coĂ»t moyen pondĂ©rĂ© du capital.

La rentabilitĂ© Ă©conomique est calculĂ©e sur la base du plan d’affaires.

Le coĂ»t moyen pondĂ©rĂ© du capital utilisĂ© n’est pas celui de la sociĂ©tĂ© dans son ensemble mais celui du projet spĂ©cifique. On peut en effet reprĂ©senter une entreprise comme la dĂ©tentrice d’un portefeuille de projets. DĂšs lors, dans la mĂȘme mesure qu’un investisseur juge de la rentabilitĂ© de chaque action au regard de son bĂȘta, chaque actif opĂ©rationnel doit ĂȘtre jugĂ© au regard de son propre risque systĂ©matique.

Intuitivement, un projet dont la rentabilité attendue est supérieure au coût moyen pondéré du capital qui lui est associé aura sur la société :

  • si sa rentabilitĂ© est faible, un impact bĂ©nĂ©fique sur le niveau de risque systĂ©matique plus important que l’impact nĂ©gatif sur la rentabilitĂ© de l’ensemble
  • si sa rentabilitĂ© est forte, un impact positif sur la rentabilitĂ© de la sociĂ©tĂ© l’emportant sur l’accroissement induit du risque systĂ©matique

Plus généralement, la création de richesse induite par un projet spécifique est en théorie indépendante des caractéristiques financiÚres du reste de la société. La pertinence d'une décision d'investissement ne dépend que de la capacité à estimer sa rentabilité espérée et à évaluer sa sensibilité à la conjoncture macroéconomique.

Croissance externe

L’acquisition d’un actif dĂ©jĂ  existant est un cas particulier. En effet, un actif avec un profil de revenus et de risques donnĂ©s n’a Ă  priori pas plus de valeur pour une entreprise que pour une autre. DĂšs lors, la conclusion d’un Ă©change de cet actif d’une sociĂ©tĂ© Ă  une autre est improbable, car le prix minimal exigĂ© du vendeur sera le prix maximal acceptĂ© par l’acheteur. L’ajout d’importants coĂ»ts de transactions liĂ©s Ă  l’opĂ©ration implique globalement une destruction de richesse pour l’une des parties.

Une opĂ©ration de croissance externe n’est donc probable que lorsque l’actif considĂ©rĂ© n’a pas la mĂȘme valeur selon son propriĂ©taire. Ceci est dĂ» aux synergies opĂ©rationnelles au sein d’un portefeuille d’actifs, c’est-Ă -dire Ă  la capacitĂ© qu’ont deux actifs combinĂ©s Ă  gĂ©nĂ©rer plus de revenus que sĂ©parĂ©s. Beaucoup de cas sont envisageables, du partage d’un rĂ©seau de distributions de produits, d’un meilleur pouvoir de marchĂ© vis-Ă -vis des clients ou des fournisseurs, de complĂ©mentaritĂ©s techniques entre les activitĂ©s


En thĂ©orie la perception de synergies opĂ©rationnelles entre deux actifs est l’explication principale des opĂ©rations de croissance externe, vu qu’elles permettent Ă  un acheteur de valoriser l’actif concernĂ© au-dessus de la valorisation effectuĂ©e par le vendeur.

Rémunération des actionnaires

Dans la mesure oĂč l’entreprise fait face Ă  l’alternative d’un rĂ©investissement de ses rĂ©sultats ou de leur distribution aux actionnaires, la politique de rĂ©munĂ©ration des actionnaires se dĂ©duit thĂ©oriquement des opportunitĂ©s d’investissement de la sociĂ©tĂ©[a 1]. Parce que seul un investissement ayant un taux de rentabilitĂ© Ă©conomique supĂ©rieur au coĂ»t moyen pondĂ©rĂ© du capital crĂ©e un actif dont la valeur est supĂ©rieure aux capitaux engagĂ©s, une entreprise devrait distribuer Ă  ses actionnaires seulement et tous les fonds qu’elle ne peut affecter Ă  de tels investissements[a 1]. Cela explique pourquoi des entreprises trĂšs prospĂšres peuvent ne distribuer aucun dividende tandis que des entreprises en dĂ©clin ont des politiques de distribution agressives.

Plusieurs arguments nuancent l’arbitrage investissement-distribution et incitent Ă  des politiques de rĂ©munĂ©ration des actionnaires plus gĂ©nĂ©reuses.

  • D’abord les asymĂ©tries d’information conduisent les investisseurs Ă  valoriser similairement des entreprises aux gestions saines et prospĂšres et des sociĂ©tĂ©s de moins bonnes qualitĂ©s, tout simplement car ils sont incapables de les distinguer clairement sur la base des informations publiques. Ceci se fait au dĂ©triment des premiĂšres et Ă  l’avantage des secondes. Si les gestionnaires ont une meilleure connaissance que les marchĂ©s des qualitĂ©s de l’entreprise, ils peuvent leur signaler leur qualitĂ© en s’engageant dans une politique de dividende que les entreprises moins performantes ne pourront imiter sans se mettre en pĂ©ril. La politique de rĂ©munĂ©ration des actionnaires sert alors de signal discriminant aux « meilleures » entreprises, leur permettant de rĂ©duire l’asymĂ©trie d’information et d’obtenir une meilleure valorisation.
  • Dans le cadre de la thĂ©orie de l’agence, la politique de distribution permet un meilleur contrĂŽle des dirigeants de l’entreprise par les apporteurs de fonds. En effet, en privant l’entreprise de ses liquiditĂ©s, une politique de distribution gĂ©nĂ©reuse contraint les gestionnaires de l’entreprise Ă  faire appel au financement des actionnaires et des crĂ©anciers lorsqu’ils dĂ©cident de la politique d’investissement de la sociĂ©tĂ©. Les apporteurs de fonds ont alors le pouvoir de dire plus aisĂ©ment « non » aux initiatives des dirigeants[a 2].
  • Pour les actionnaires, la performance de l’entreprise se traduit par une apprĂ©ciation de sa valeur ou par une distribution de ses rĂ©sultats. La fiscalitĂ© peut considĂ©rer diffĂ©remment ses deux formes d’enrichissement, incitant Ă  favoriser plus ou moins les plus-values ou les dividendes.

Il existe enfin des tendances des actionnaires Ă  rĂ©clamer plus ou moins de distribution de rĂ©sultats selon la pĂ©riode et qui peinent Ă  s’expliquer rationnellement[a 3].

ThéorÚme de Modigliani-Miller

Illustration graphique du théorÚme de Modigliani-Miller en l'absence de fiscalité

En 1958, Franco Modigliani et Merton Miller avancent que, dans un monde sans fiscalitĂ©, sans coĂ»ts de transaction, et caractĂ©risĂ© par des marchĂ©s efficients, la valeur des actifs d’une entreprise ne dĂ©pend pas de la source de leur financement[19]. Aussi n’existe-t-il pas une structure financiĂšre optimale maximisant la richesse des actionnaires.

Soit une entreprise A sans dette et un agent Ă©conomique souhaitant bĂ©nĂ©ficier de la rentabilitĂ© financiĂšre qu’aurait A si elle Ă©tait endettĂ©e. Pour ce faire, il lui suffit de rĂ©aliser un investissement dans A et dont le financement reproduise, par combinaison de fonds personnels et d’emprunts, la structure financiĂšre qu’il aurait souhaitĂ© qu’eut A. Ceci n’est vrai que s’il paye le taux d'intĂ©rĂȘt qu'aurait payĂ© A (efficience des marchĂ©s) et en l’absence de fiscalitĂ©.

Dans ces conditions, A n’apporte rien Ă  ses actionnaires en modifiant sa structure financiĂšre, vu que tout niveau d’endettement peut ĂȘtre rĂ©pliquĂ© gratuitement (absence de coĂ»ts de transactions) par ses derniers de leur cĂŽtĂ©. On conclut donc que la structure financiĂšre d’une entreprise est sans importance.

Le thĂ©orĂšme de Modigliani-Miller semble sans intĂ©rĂȘt dans la mesure oĂč ses hypothĂšses ne sont jamais respectĂ©es. Cependant, il permet d’étudier comment la levĂ©e de ces hypothĂšses peut expliquer l’avantage du recours Ă  l’endettement et ses limites. Il Ă©tablit clairement que la structure financiĂšre optimale d’une entreprise dĂ©pend de la fiscalitĂ©, des imperfections du marchĂ© et des coĂ»ts de transaction.

Effet de la fiscalité

Effet de la fiscalité sur le coût moyen du capital

La levĂ©e de l’hypothĂšse d’absence de fiscalitĂ© change radicalement le rĂ©sultat de l’approche de Modigliani-Miller. En effet, le paiement des intĂ©rĂȘts de la dette est une charge dĂ©ductible de l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s, de sorte que l’entreprise, lorsqu’elle est profitable, rĂ©cupĂšre par la fiscalitĂ© une proportion du taux versĂ© aux crĂ©anciers Ă©gale au taux de l’imposition sur les sociĂ©tĂ©s.

Cette dĂ©ductibilitĂ© a un effet de subvention Ă  l’endettement de la part de l’État. Une part croissante de la rentabilitĂ© exigĂ©e des apporteurs de fonds est financĂ©e par ce gain fiscal Ă  mesure qu’une sociĂ©tĂ© accroĂźt son endettement. L’application de cet effet dans le raisonnement de Modigliani et Miller conduit Ă  dĂ©finir l’endettement maximum comme la meilleure stratĂ©gie de financement. Ce rĂ©sultat extrĂȘme est mitigĂ© par les coĂ»ts induits par un endettement excessif.

Limites Ă  l'endettement

Si la dette a effet fiscal favorable, pour quelles raisons les entreprises limitent-elles leur endettement ? Plusieurs dĂ©sagrĂ©ments de l’endettement peuvent l’expliquer.

Coûts de la faillite

ThĂ©oriquement, la faillite n’a pas d’effet sur la valeur Ă©conomique des actifs d’une entreprise. Elle touche avant tout les apporteurs de fonds : en premier lieu les actionnaires et dans une moindre mesure les crĂ©anciers. Afin de rembourser les crĂ©anciers, la propriĂ©tĂ© des actifs est transmise au prix du marchĂ© Ă  de nouveaux propriĂ©taires. Dans le cadre thĂ©orique d’un marchĂ© parfait, l’éventualitĂ© d’une faillite n’affecte donc pas la valeur des actifs d’une entreprise, dont on suppose qu’ils seront liquidĂ©s Ă  leur valeur de marchĂ©.

En pratique, le dĂ©pĂŽt de bilan entraĂźne pourtant toute une sĂ©rie de coĂ»ts juridiques (frais de justice, indemnitĂ©s de licenciement...), de dĂ©prĂ©ciations d’actifs qu’il faut redĂ©ployer et qui sont vendus dans la prĂ©cipitation, ainsi que des coĂ»ts opĂ©rationnels tels que les pertes de commandes, la mĂ©fiance des fournisseurs, la dĂ©sorganisation gĂ©nĂ©rale de l’activitĂ©, ou la perte d’image des marques associĂ©es
 Finalement, la structure du passif d’une sociĂ©tĂ© joue donc sur la valeur de son actif. L’endettement peut devenir excessif lorsqu'en rendant probable toute une sĂ©rie de coĂ»ts de transaction induits par un dĂ©pĂŽt de bilan potentiel, il rĂ©duit l’espĂ©rance de profits associĂ©e aux actifs de la sociĂ©tĂ©.

Perte d'opportunité (debt overhang)

Une autre destruction de valeur liée à l'endettement apparaßt lorsqu'une entreprise surendettée ne parvient pas à financer un projet dont la valeur présente est positive, problÚme connu en anglais sous le terme de debt overhang[20].

Ce cas survient lorsque les crĂ©ances liĂ©es au financement des activitĂ©s existantes prĂ©sentent un risque significatif. Dans ce cas, les anciens crĂ©anciers pourraient se retrouver Ă  absorber une partie de la rentabilitĂ© des nouvelles activitĂ©s, rĂ©duisant d’autant cette derniĂšre pour les nouveaux apporteurs de fonds, c'est-Ă -dire ceux qui les ont financĂ©es. Lorsqu’une incertitude pĂšse sur la capacitĂ© d’une sociĂ©tĂ© Ă  rembourser ces crĂ©anciers sur la base de ses activitĂ©s existantes, les nouveaux investisseurs se retrouvent solidaires des risques associĂ©s aux erreurs du passĂ©. Ce conflit peut au pire bloquer un projet pertinent par faute de financement, au mieux entraĂźner de difficiles (donc coĂ»teuses) nĂ©gociations dans lesquelles les nouveaux investisseurs exigent avant toute participation la dĂ©prĂ©ciation des crĂ©ances existantes.

Comportement des dirigeants

En 1976, Michael Jensen et William H. Meckling avancent que la structure de financement d'une entreprise rĂ©pond Ă  un arbitrage entre deux coĂ»ts d'agence[21]. Les coĂ»ts d'agence font rĂ©fĂ©rence aux consĂ©quences d'une divergence d'intĂ©rĂȘts entre actionnaires et dirigeants.

La solution la plus courante Ă  ces divergences d’intĂ©rĂȘts consiste Ă  rendre les dirigeants eux-mĂȘmes actionnaires oĂč Ă  leur offrir une rĂ©munĂ©ration dĂ©pendante de la performance des actions, par le biais de stock-options. Ces deux solutions sont coĂ»teuses pour les actionnaires car elles diluent leur part des profits. Pour limiter la distribution d’actions et de stock-options, il convient d’en augmenter la sensibilitĂ© aux efforts des dirigeants, c’est-Ă -dire d’augmenter la sensibilitĂ© de la rentabilitĂ© financiĂšre Ă  la performance opĂ©rationnelle des activitĂ©s. Ce dernier objectif peut-ĂȘtre atteint par un effet de levier accru, c’est-Ă -dire par l’accroissement du niveau d’endettement de la sociĂ©tĂ©.

Cependant, les stock-options prĂ©sentent un profil de rĂ©munĂ©ration diffĂ©rent des actions. En particulier, la richesse de l’actionnaire varie parfaitement avec le prix des actions. En revanche, la richesse d’un porteur d’options d’achats n’est sensible aux variations du prix des actions qu’au-dessus du prix d’exercice de ses options. Lorsque le prix de l’action est en dessous du prix d’exercice, toute baisse supplĂ©mentaire est sans effet sur lui. Dans ces circonstances, le dirigeant porteur d’options d’achat est susceptible de profiter de l’apprĂ©ciation du prix de l’action mais insensible Ă  une dĂ©gradation. Il existe donc pour lui une forte incitation Ă  prendre des risques inconsidĂ©rĂ©s au dĂ©triment des actionnaires, un comportement qui sera favorisĂ© par un trĂšs fort effet de levier de la dette.

Finalement, du point de vue de la thĂ©orie de l’agence, la dette a deux effets incitatifs contradictoires sur les motivations des dirigeants qu’il convient d’équilibrer :

  • La dette dĂ©multiplie l’effet incitatif des mĂ©canismes de participation Ă  la performance financiĂšre de l’entreprise. Elle permet donc de rĂ©duire la dilution des actionnaires nĂ©cessaire pour atteindre un certain niveau d’efforts des dirigeants.
  • La dette peut encourager les dirigeants dĂ©tenteurs de stock options Ă  prendre des risques inconsidĂ©rĂ©s au dĂ©triment des actionnaires.

Pratique de la finance d'entreprise

Schéma synoptique des pans de la finance

Principaux titres financiers

Dans le cadre de la finance d’entreprise, on peut distinguer trois grandes classes de titres financiers.

  • Les actions sont des titres de propriĂ©tĂ© confĂ©rant un droit de contrĂŽle sur une sociĂ©tĂ© ainsi qu'un droit au partage des bĂ©nĂ©fices. Ces droits sont gĂ©nĂ©ralement proportionnels Ă  la part du capital social reprĂ©sentĂ©, mais des classes d'actions particuliĂšres peuvent diffĂ©rer de ce modĂšle (droit de vote double, actions de prĂ©fĂ©rence...).
  • Les obligations sont des titres de crĂ©ance donnant le droit au paiement rĂ©gulier d'un « coupon » jusqu'Ă  remboursement de leur valeur faciale d'Ă©mission. Les obligations sont vendues, rĂ©munĂ©rĂ©es et remboursĂ©es par les sociĂ©tĂ©s qui les Ă©mettent. Les porteurs peuvent les cĂ©der, sur un marchĂ© boursier lorsqu'elles sont cotĂ©es mais plus gĂ©nĂ©ralement de grĂ© Ă  grĂ©. Le prix de revente d'une obligation est affectĂ© par l'Ă©volution de la perception par le marchĂ© de la solvabilitĂ© de la sociĂ©tĂ© Ă©mettrice.
  • Les produits dĂ©rivĂ©s, qui sont des titres financiers donnant droit Ă  des revenus en fonction de la survenance d’évĂ©nements. En finance d’entreprise l’option est un titre souvent utilisĂ© et qui donne le droit d’acheter ou de vendre un actif, typiquement une action, Ă  un prix et pendant une pĂ©riode convenues Ă  l’avance.
Une obligation Ă©mise en 1623

La combinaison de ces trois classes d’actifs permet l’émission de produits hybrides. Par exemple, l’obligation convertible en actions combine une obligation et une option d'achat. Le porteur peut alors passer d'une rĂ©munĂ©ration fixe (obligation) Ă  variable (conversion en actions) selon la performance ex post de la sociĂ©tĂ© Ă©mettrice.

Parmi les produits dĂ©rivĂ©s, les stock-options permettent d’intĂ©resser les dirigeants Ă  la performance financiĂšre de leur sociĂ©tĂ©. D’autres produits dĂ©rivĂ©s comme les contrats Ă  terme servent aux entreprises Ă  couvrir des risques financiers qu’elles ne contrĂŽlent pas mais qui menacent leur rentabilitĂ©, par exemple le prix des matiĂšres premiĂšres ou encore le risque de change.

Augmentation de capital et Ă©mission de dette

Afin d’assurer son financement, une sociĂ©tĂ© lĂšve des capitaux propres et contracte de la dette. La levĂ©e de capitaux propres se fait par augmentation de capital, soit grĂące aux marchĂ©s primaires des bourses pour les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es ou par des nĂ©gociations de grĂ© Ă  grĂ© pour les autres. La dette est souscrite par des personnes ou institutions spĂ©cifiques (par exemple les banques) sur la base de nĂ©gociation de grĂ© Ă  grĂ© ou par Ă©missions d’obligations auprĂšs du public.

L'augmentation de capital est la vente d’actions nouvelles dont la recette accroĂźt les capitaux propres de la sociĂ©tĂ© Ă©mettrice en Ă©change, pour les souscripteurs, d'un droit aux bĂ©nĂ©fices et au contrĂŽle proportionnel Ă  la part de leurs actions dans le capital social Ă  l’issue de l’opĂ©ration. Ces opĂ©rations modifient donc souvent la structure de l'actionnariat. Les augmentations de capital peuvent s’effectuer Ă  plusieurs occasions, dont les principales sont :

  • L’émission d’action pour dĂ©gager de la trĂ©sorerie. Elles peuvent ĂȘtre rĂ©servĂ©es Ă  certaines personnes ou ouvertes au public. Elles peuvent ĂȘtre ou non accompagnĂ©es d'un droit prĂ©fĂ©rentiel de souscription.
  • Lors d’une opĂ©ration de fusion ou d’acquisition. Par exemple, la sociĂ©tĂ© A rachetant B offre par Ă©mission d’actions une part du nouvel ensemble aux anciens propriĂ©taires de B. On parle de paiement en actions, Ă  l’inverse d’un paiement en numĂ©raire.
  • Lors de la conversion d’un titre de crĂ©ance en titre de propriĂ©tĂ©. Des porteurs d’obligations convertibles exercent leur option ou la dette est renĂ©gociĂ©e et transformĂ©e en actions.

Lorsqu’une sociĂ©tĂ© non cotĂ©e fait appel aux marchĂ©s boursiers pour rĂ©aliser une augmentation de capital, elle rĂ©alise une introduction en bourse. Les augmentations de capital importantes sont gĂ©nĂ©ralement soutenues par un syndicat de banques d’investissement qui en garantissent la promotion ainsi que la bonne fin (elles devront souscrire elles-mĂȘmes le solde en cas d’échec).

Information financiĂšre

L'information financiÚre sur les entreprises est longtemps restée trÚs peu répandue mais elle a commencé à se développer en Angleterre au moment de l'expansion d'une presse financiÚre trÚs nombreuse, qui a permis l'expansion du marché boursier, puis dans les autres pays via la réglementation obligeant les sociétés faisant appel public à l'épargne à respecter une certaine transparence.

Informations privées et publiques

Le fonctionnement normal d’une sociĂ©tĂ© induit la connaissance par certaines personnes d’informations qui sont ignorĂ©es des marchĂ©s financiers. Il est interdit d’utiliser une information privilĂ©giĂ©e afin d’acheter ou de vendre des titres sur les marchĂ©s boursiers ou d’informer un tiers dans cette fin. Une information est dite privilĂ©giĂ©e lorsqu’elle est prĂ©cise, non connue du public (pas de communication de la sociĂ©tĂ© ou de la presse
) et susceptible d’ĂȘtre utilisĂ©e comme fondement d’une dĂ©cision d’investissement. Les autoritĂ©s de marchĂ©, comme l’autoritĂ© des marchĂ©s financiers en France, surveillent les transactions des personnes susceptibles de bĂ©nĂ©ficier d’informations privilĂ©giĂ©es.

Les banques prĂ©sentent des risques particuliers de dĂ©lit d’initiĂ© et de conflits d’intĂ©rĂȘts. Tandis qu’elles conseillent les entreprises qui leur fournissent Ă  cet effet des informations confidentielles, elles gĂšrent aussi des portefeuilles d’investissement et conseillent des gestionnaires d’actifs. Afin de prĂ©venir les abus, les communications entre les diffĂ©rents dĂ©partements des banques sont limitĂ©es par une « muraille de Chine » qui sĂ©pare les activitĂ©s de marchĂ© de celles traitant des informations confidentielles. Dans le cadre de certaines opĂ©rations, les banques s’interdisent toute activitĂ© de marchĂ© sur les valeurs concernĂ©es.

Des dirigeants d’entreprises sont rĂ©guliĂšrement condamnĂ©s pour l’utilisation d’informations privĂ©es Ă  des fins d’investissement, considĂ©rĂ©e comme un dĂ©lit d’initiĂ©.

Diagnostic financier

Le diagnostic financier d’une entreprise est une Ă©tude mĂ©thodique de son activitĂ© et de son financement afin de dĂ©terminer sa capacitĂ© Ă  crĂ©er de la valeur pour ses actionnaires ou Ă  rembourser la dette de ses crĂ©anciers. Le diagnostic financier se penche sur plusieurs problĂ©matiques clĂ©s pour la prospĂ©ritĂ© de l’entreprise :

  • L’environnement Ă©conomique de l’entreprise, de ses perspectives de croissance, du degrĂ© de compĂ©tition observĂ© et prĂ©visible, des diffĂ©rentes parties prenantes et de leur rapport de force (fournisseurs, distributeurs, salariĂ©s
) et enfin de l’outil de production. Cette analyse est dĂ©cisive pour apprĂ©hender la croissance de l’activitĂ©, le niveau de marge attendu Ă  long terme, la stratĂ©gie d’investissement de l’entreprise, les risques associĂ©s dont la cyclicité 
  • Le rĂ©sultat d'exploitation et les marges qui permettent d’identifier les principaux postes de coĂ»ts, d’estimer le positionnement de l’entreprise vis-Ă -vis de ses concurrentes, et d’anticiper les Ă©volutions des profits. En particulier, l’importance des coĂ»ts fixes et le calcul du seuil de rentabilitĂ© (point mort) permettent de juger de l’instabilitĂ© du bĂ©nĂ©fice de la sociĂ©tĂ©. L’évolution des produits et des charges d’une entreprise permettent d’identifier des tendances annonçant des pertes importantes.
  • Le besoin en fonds de roulement, qui dĂ©signe les ressources finançant le cycle d'exploitation de l’entreprise, c’est-Ă -dire les dĂ©calages entre paiements et revenus dans l’activitĂ© de l’entreprise. Il s’agit par exemple des stocks ou des crĂ©ances clients (soldĂ©es des dettes aux fournisseurs). Bien que chaque marchandise est destinĂ©e Ă  la vente et que chaque crĂ©ance est temporaire, l’existence de stocks et de crĂ©ances a en revanche un caractĂšre permanent qui nĂ©cessite d’y affecter des ressources financiĂšres et qui constituent le besoin en fonds de roulement. Les variations du BFR sont gĂ©nĂ©ratrices ou consommatrice de trĂ©sorerie. Le BFR, parce qu’il nĂ©cessite des capitaux, affecte par ailleurs la rentabilitĂ© de l’entreprise. Il est enfin rĂ©vĂ©lateur du pouvoir de nĂ©gociation d’une entreprise vis-Ă -vis de ses clients et fournisseurs (la grande distribution a par exemple un BFR nĂ©gatif car elle vend au consommateur final avant de payer ses fournisseurs).
  • Les investissements doivent ĂȘtre analysĂ©s afin de dĂ©terminer l’état de l’outil industriel, et de juger la cohĂ©rence des sommes engagĂ©es au regard des profits observĂ©s ou espĂ©rĂ©s. L’usure des actifs peut ĂȘtre apprĂ©hendĂ©e par l’importance des amortissements dĂ©jĂ  opĂ©rĂ©s et permet d’anticiper les renouvellements. Le dĂ©veloppement de l’outil productif ou sa contraction peut ĂȘtre dĂ©duit de la diffĂ©rence des investissements et des dotations aux amortissements. Enfin, en toute logique, les pĂ©riodes de forts investissements doivent prĂ©cĂ©der des pĂ©riodes de hausse des profits.
  • L’analyse du financement permet d’estimer la capacitĂ© de l’entreprise Ă  dĂ©gager des flux de trĂ©sorerie et de juger de sa capacitĂ© Ă  rembourser ses dettes, c’est-Ă -dire sa liquiditĂ© (capacitĂ© Ă  faire face aux intĂ©rĂȘts et aux Ă©chĂ©ances) et sa solvabilitĂ© (capacitĂ© Ă  rembourser les crĂ©anciers par la vente d’actifs), ainsi qu’à rĂ©munĂ©rer les actionnaires. Enfin la part de la dette dans la sociĂ©tĂ© permet d’estimer son effet de levier et son niveau de risque systĂ©matique.

Les analystes financiers utilisent toute une sĂ©rie de ratio, adaptĂ©e aux secteurs d’activitĂ© pour juger de la performance de l’entreprise sur ces problĂ©matiques. La dette financiĂšre nette peut par exemple ĂȘtre rapportĂ©e Ă  l’excĂ©dent brut d’exploitation pour juger de sa viabilitĂ©, le BFR peut-ĂȘtre par exemple exprimĂ© en jour de chiffres d’affaires, la capacitĂ© de la sociĂ©tĂ© Ă  crĂ©er de la richesse apprĂ©hender par la rentabilitĂ© Ă©conomique...

MĂ©thode intrinsĂšque

La valeur intrinsĂšque d’un actif financier est la somme actualisĂ©e des revenus monĂ©taires qu’il gĂ©nĂšrera. L’investisseur n’achĂšte en effet en dĂ©finitif l’actif que pour les recettes auxquelles il donne droit, celles-ci subissant une dĂ©cote en fonction de leur risque systĂ©matique et de leur espacement dans le temps par la mĂ©thode de l'actualisation.

Suivant ce modĂšle, la valeur intrinsĂšque des capitaux propres est la somme des dividendes attendus actualisĂ©s Ă  la rentabilitĂ© exigĂ©e des actionnaires. Cependant les praticiens utilisent une approche plus concrĂšte consistant d’abord Ă  valoriser l’actif Ă©conomique d’une entreprise, puis Ă  l’ajuster de la valeur de la dette (ainsi que des minoritaires et associĂ©s) afin d’obtenir la valeur des seuls capitaux propres.

La valorisation intrinsĂšque d’un actif Ă©conomique est obtenue par la mĂ©thode dite DCF (discounted cash flows) qui consiste Ă  faire la somme des flux de trĂ©sorerie disponibles dĂ©gagĂ©s par l’activitĂ© actualisĂ©s par le coĂ»t moyen pondĂ©rĂ© du capital.

Les flux de trĂ©soreries sont dĂ©finis sur trois horizons de temps. Pendant les premiĂšres annĂ©es, l’ensemble du flux de trĂ©sorerie est dĂ©taillĂ©e dans le plan d'affaires (rĂ©alisĂ© par la sociĂ©tĂ© ou l'analyste financier). Les annĂ©es suivantes, les flux de trĂ©soreries sont anticipĂ©s sur la seule base d’hypothĂšses de croissance et d’investissements. Les flux de trĂ©sorerie de ces deux pĂ©riodes font l’objet d’une somme actualisĂ©e. Enfin, on ajoute la valeur terminale de la sociĂ©tĂ© Ă  l’issue de ces deux pĂ©riodes. Il est en effet impossible de projeter des flux Ă  l'infini. C'est ainsi qu'une valeur terminale est utilisĂ©e pour capter la valeur de l'entreprise au-delĂ  de l'horizon de projection. Son calcul est capital dans un DCF car elle reprĂ©sente une part importante de l'actif Ă©conomique de l'entreprise actualisĂ©.

La valeur terminale peut ĂȘtre calculĂ©e de deux maniĂšres:

  • Exit Multiple Method : un multiple d'EBITDA Ă  l'horizon de l'univers de projection est appliquĂ© Ă  l'EBITDA normatif (le plus souvent le dernier EBITDA du plan d'affaires). La valeur terminale obtenue doit ensuite ĂȘtre actualisĂ©e au coĂ»t moyen pondĂ©rĂ© du capital.
  • Perpetuity Growth Method: la valeur terminale est calculĂ©e sur l’hypothĂšse d’un taux de croissance moyen Ă  horizon infini (nĂ©cessairement infĂ©rieur au taux de croissance de l’économie) grĂące Ă  la mĂ©thode de Gordon-Shapiro.

Cette mĂ©thode est utilisĂ©e tant pour valoriser une sociĂ©tĂ© qu’un actif plus spĂ©cifique. Dans le cadre d’un groupe ayant des activitĂ©s diverses, chaque branche fait gĂ©nĂ©ralement l’objet de son propre DCF et est donc valorisĂ©e indĂ©pendamment (mĂ©thode de la somme des parties).

Exemple de DCF effectué en 2009
Horizon explicite Flux normatif
M€ 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
RĂ©sultat d'exploitation 89 95 105 120 139 150 155 159 167 175 179
- ImpÎts sur les sociétés (59) (63) (69) (79) (92) (99) (102) (105) (110) (116) (118)
+ Dotations aux amortissements 5 7 8 8 8 10 11 10 9 11 12
- Investissements (10) (8) (10) (12) (13) (10) (30) (20) (10) (12) (10)
- Variation du BFR (10) (2) (2) (3) (1) 0 0 0 2 3 3
= Flux de trésorerie disponible (CF) 16 29 32 34 41 51 33 44 58 61 66
Valeur présente du flux de trÚs. disp. (DCF) 14 23 22 21 22 24 14 16 19 18 17
Valeur présente de l'horizon explicite 192
+ Valeur présente finale de l'entreprise (DFFV) 148
= Valeur présente de l'actif économique 340
HypothĂšses Formules
Coût moyen pondéré du capital (CMPC) 13,2 % DCF=(CF)/(1+CMPC)^(ANNEE-2009)
Taux de croissance infini 1,8 % DFFV=(DCF normatif)/(CMPC-Taux de croissance infini)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Pierre Vernimmen, Pascal Quiry et Yann Le Fur, Finance d'entreprise : 2009, Paris, Dalloz, , 1184 p. (ISBN 978-2-247-08003-8)
  • Gunther Capelle-Blancard, Jonathan Berk, Peter DeMarzo, Nicolas Couderc, Finance d'entreprise, Pearson Education, 1998, (ISBN 2744072753)

Sources

P. Vernimmen et al., Finance d'entreprise

  1. Vernimmen 2009, p. 893
  2. Vernimmen 2009, p. 897
  3. Vernimmen 2009, p. 898

Notes et références

  1. James C. Van Horne, « Gestion et Politique financiÚre » T1, Dunod Paris 1972
  2. JC Van Horne, op. cit.
  3. Gestion et politique financiĂšre, T1, Dunod Paris 1972, p. 4
  4. Ezra Salomon « What should we teach in a course in business finance ? », Journal of Finance, XXI, mai 1966 411-415
  5. J. Fred Weston « The scope and methodology of finance», Englewood Cliffs, NJ Prentice Hall 1966, Chap 2
  6. James C. Van Horne, op. cit.
  7. F et V Lutz « The theory of investment of the firm » Princeton University Press , 1951
  8. Joel Dean « Capital Budgeting », Columbia University Press, 1951
  9. «Gestion et Politique financiÚre T1», p. 6, op. cit.
  10. JC Van Horne, op. cit. p. 8
  11. Gordon Donaldson « Financial goals : Management vs Stockholders » Harvard Business review (mai-juin 1963)
  12. Daniel Bernoulli, Specimen Theoriae Novae de Mensura Sortis (ExposĂ© d’une nouvelle thĂ©orie du risque), 1738
  13. (en) Markowitz, H.M., « Portfolio Selection », The Journal of Finance, vol. 7, no 1,‎ , p. 77–91 (DOI 10.2307/2975974, JSTOR 2975974)
  14. (en) Markowitz, H.M., Portfolio Selection : Efficient Diversification of Investments, New York, John Wiley & Sons, (lire en ligne) (reprinted by Yale University Press, 1970, (ISBN 978-0-300-01372-6); 2nd ed. Basil Blackwell, 1991, (ISBN 978-1-55786-108-5))
  15. Treynor, Jack L. (1961). Market Value, Time, and Risk, (non publié).
  16. Sharpe, William F. (1964). Capital asset prices: A theory of market equilibrium under conditions of risk, Journal of Finance, 19 (3), 425-442
  17. Lintner, John (1965). The valuation of risk assets and the selection of risky investments in stock portfolios and capital budgets, Review of Economics and Statistics, 47 (1), 13-37.
  18. Mossin, Jan. (1966). Equilibrium in a Capital Asset Market, Econometrica, Vol. 34, No. 4, p. 768–783
  19. (en) F. Modigliani, « The Cost of Capital, Corporation Finance and the Theory of Investment », American Economic Review, vol. 48, no 3,‎ , p. 261–297 (lire en ligne)
  20. Myers, S. (1977), "Determinants of Corporate Borrowing", Journal of Financial Economics, 5, 147-75
  21. Michael Jensen et William H. Meckling, « A theory of the firm: governance, residual claims and organizational formes », Journal of Financial Economics, Vol. 3, No. 4, 1976
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