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Ferdinand de Jouvencel

Ferdinand Aldegonde de Jouvencel, né à Versailles le , mort à Ville-d'Avray le , est un conseiller d'État et homme politique français.

Ferdinand de Jouvencel
Illustration.
Ferdinand de Jouvencel
Fonctions
Député de Paris à la Chambre des députés
–
Groupe politique Centre gauche
Président du Conseil d'État provisoire
–
Gouvernement IIIe RĂ©publique
Prédécesseur Julien-Henri Busson-Billault (ministre président)
Successeur Odilon Barrot (vice-président)
Député de Seine-et-Oise à la Chambre des députés
–
Groupe politique Gauche républicaine
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Versailles
Date de décès
Lieu de décès Ville-d'Avray
RĂ©sidence Paris ancien 10e,
puis Seine-et-Oise

Polytechnicien, Ferdinand de Jouvencel commence par être officier d'artillerie, puis devient juriste et entre au Conseil d'État. Député du centre gauche sous la Monarchie de juillet de 1842 à 1848, il est nommé ensuite conseiller d'État, mais il s'oppose au coup d'État de 1851 et est mis à la retraite.

Après le Second Empire, il est nommé président du Conseil d'État provisoire en 1870-1871. Il est ensuite député de 1871 à 1873 ; il est républicain constitutionnel, libéral et catholique.

Biographie

Jeunesse, formation, début de carrière

Ferdinand de Jouvencel, né en 1804, issu d'une famille d'origine lyonnaise, est le fils de Blaise de Jouvencel (1762-1840), maire de Versailles et député.

Reçu 19e à l'École polytechnique en 1822[1], Ferdinand de Jouvencel en sort 74e et devient officier d'artillerie en 1824 à la sortie de l'école.

Il donne sa démission en 1825, suit des études de droit, et s'inscrit comme avocat au barreau de Paris en 1827 ; il entre ensuite au Conseil d'État[2] - [3]. Auditeur en 1830, auditeur de première classe en 1831, il devient en 1832 maître des requêtes en service ordinaire. Il se fait remarquer comme rapporteur au contentieux[4].

Il remplit en 1835-1836 une mission en Algérie avec Jean-Jacques Baude et Justin de Chasseloup-Laubat[5], et reçoit ensuite la Légion d'honneur.

Député sous la monarchie de Juillet

En 1842, il accepte la candidature indĂ©pendante qui lui est offerte dans le 10e arrondissement[6] de Paris, et il est Ă©lu dĂ©putĂ© par 684 voix sur 1 180 votants, soit 58 % des suffrages exprimĂ©s, contre le candidat du gouvernement, M. de Jussieu[5].

Ferdinand de Jouvencel siège au centre gauche et défend les intérêts de son arrondissement. Il vote généralement avec la frange dite de l'opposition dynastique, les monarchistes constitutionnels de gauche. Selon certaines sources[7], il vote pour que les fonctionnaires ne puissent pas être éligibles à la Chambre ; mais selon d'autres sources[8], il aurait au contraire voté pour le cumul des fonctions publiques avec celles de député, étant lui-même concerné, cumulant ses fonctions au Conseil d'État avec son mandat parlementaire. Il vote contre l'indemnité Pritchard[5].

Il est réélu en 1846 au 1er tour avec 57 % des suffrages exprimés, contre deux autres candidats[9]. Il est favorable à une réforme électorale dans le sens de l'adjonction des capacités.

Ferdinand de Jouvencel signe en 1848 la demande de mise en accusation du ministère Guizot, puis il se rallie au gouvernement républicain[5].

Conseiller d'État, opposant au coup d'État

Le gouvernement provisoire le nomme Conseiller d'État. Il signe la protestation de ce corps contre le coup d'État du 2 décembre 1851, et quitte alors la vie publique[3].

Admis à la retraite à la date du 21 juin 1852, Ferdinand de Jouvencel passe presque tout le second Empire à l'écart des affaires publiques. Il accepte seulement des fonctions bénévoles, comme président du bureau d'assistance judiciaire près le conseil d'État. Il fait une seule tentative, infructueuse, pour entrer au Corps législatif, en 1863[10].

Préside le Conseil d'État provisoire, puis est de nouveau député

Jouvencel préside le conseil d'État provisoire en 1870-1871.

Après la proclamation de la République le 4 septembre 1870, Ferdinand de Jouvencel est nommé membre de la commission provisoire remplaçant le conseil d'État. Ses collègues le choisissent pour président du conseil d'État provisoire[3].

Il est candidat aux Ă©lections complĂ©mentaires du 2 juillet 1871 Ă  l'AssemblĂ©e nationale, en Seine-et-Oise, oĂą il possède de vastes propriĂ©tĂ©s Ă  La FertĂ©-Alais dans l'arrondissement d'Étampes[2]. Il est Ă©lu reprĂ©sentant de ce dĂ©partement, comme rĂ©publicain modĂ©rĂ©, par 51 170 voix sur 81 398 votants, et 132 708 inscrits. Constitutionnel, libĂ©ral et catholique fervent[5] - [2], il siège Ă  gauche au sein du groupe de la gauche rĂ©publicaine, soutient la politique de Thiers, se prononce contre le pouvoir constituant de l'AssemblĂ©e, pour le retour Ă  Paris, mais ne prend pas activement part aux dĂ©bats[3].

Jouvencel, malade, ne peut plus se rendre à l'Assemblée à partir de janvier 1873[2]. Il meurt au cours de la législature, le 29 juin 1873, après une maladie de plusieurs mois[5].

Il Ă©tait chevalier de la LĂ©gion d'honneur depuis 1836[5].

Vie de famille

Il épouse en 1838 Pauline Caroline Mala (morte en 1898), fille de l'avocat Antoine François Mala et de Françoise Michelle Émilie Tripier, petite-fille de l'avocat et député Nicolas Tripier (1765-1840) et nièce de son collègue au conseil d'État Felix Tripier (1804-1882) ; la carrière de celui-ci sera semblable à la sienne, y compris la démission au lendemain du coup d'État du 2 décembre.

Sa femme hérite en 1842 de son grand-père le Château de Brandon[11]. Ils ont comme enfants :

Mandats parlementaires

DĂ©corations

Chevalier de la LĂ©gion d'honneur Chevalier de la LĂ©gion d'honneur, 1836.

Écrits

  • Observations sur le projet de loi relatif aux chemins de fer de l'Ouest, par M. F. de Jouvencel, ..., Paris, Duverger, s.d. (juillet 1847).
  • A Messieurs les Ă©lecteurs du dĂ©partement de Seine-et-Oise, adresse du 22 juin 1871, Paris, 1871.

Bibliographie

Notes et références

  1. Selon le registre matricule de l'Ă©cole, il mesure 1,75 m, est blond, le front dĂ©couvert. Site de la bibliothèque de l'École polytechnique (fiche matricule dans la rubrique Famille polytechnicienne)
  2. Ernest Glaeser (dir.), Biographie nationale des contemporains, 1878, p. 368.
  3. Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle.
  4. Site de la bibliothèque de l'École polytechnique (Notice dans la rubrique Famille polytechnicienne)
  5. Robert et Cougny 1889.
  6. Selon l'ancienne numérotation des arrondissements de Paris. Le 10e arrondissement comprenait les quartiers du Faubourg-Saint-Germain, des Invalides, de la Monnaie et de Saint-Thomas-d'Aquin.
  7. D'après Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle et d'après Robert et Cougny 1889.
  8. D'après la notice biographique sur le Site de la bibliothèque de l'École polytechnique
  9. RĂ©Ă©lu le 1er aoĂ»t 1846 par 607 voix (sur 1 067 votants, avec 1 303 inscrits), contre 213 Ă  Adrien de Gasparin et 102 Ă  M. Thorigny. Robert et Cougny 1889.
  10. Le 31 mai 1863, candidat indĂ©pendant dans la 2e circonscription de Seine-et-Oise, il ne rĂ©unit alors que 4 % des voix face Ă  trois autres candidats dont le candidat officiel dĂ©jĂ  en place : Il obtient 1 105 voix contre 21 307 Ă  l'Ă©lu officiel, AymĂ©-Stanislas Darblay, 4 235 Ă  M. Bos et 3 399 Ă  M. de Selve. Robert et Cougny 1889.
  11. Mémoires de la Société Éduenne des lettres, sciences et arts, volume 28, Autun, 1900.
  12. Voir le site de la bibliothèque de l'École polytechnique, catalogues, rubrique Famille polytechnicienne, fiche matricule.
  13. Eugène Fyot, Le château et les seigneurs de Brandon, 1900.

Voir aussi

Liens internes

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