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Blaise de Jouvencel

Blaise François Aldegonde de Jouvencel, dit le chevalier de Jouvencel[1] (Lyon le - Paris le ), est un homme politique français.

Blaise de Jouvencel
Blaise de Jouvencel, maire de Versailles et député. Tableau, Jules Rigo, musée de Versailles
Fonctions
Député de Seine-et-Oise
-
Député de Seine-et-Oise
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Député de Seine-et-Oise
-
Maire de Versailles
-
Conseiller général de Seine-et-Oise
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  77 ans)
Paris
Nationalité
Activité
Famille
Enfant

Maire de Versailles, Jouvencel défend sa ville en 1814 contre les troupes bonapartistes, et en 1815 contre les troupes alliées de la Septième Coalition. Il est élu député sous la Restauration et siège avec les libéraux constitutionnels du centre gauche.

Il contribue à la chute de Charles X et à l'instauration de la monarchie de juillet, dont il soutient ensuite la politique. Il est réélu député jusqu'en 1839, où il ne se représente pas. Il préside la Société centrale d'agriculture et fonde une école d'enseignement mutuel.

Biographie

Né à Lyon en 1762, Blaise de Jouvencel est issu d'une ancienne famille italienne attestée au XIe siècle, reconnue noble au XVe siècle, dont une branche s'est établie en Savoie puis à Lyon[2]. Il est le fils de Pierre Jouvencel (1717-1779), conseiller à la Cour des monnaies et le petit-fils de Pierre Jouvencel, échevin de Lyon[3] ; sa mère, née Françoise Imbert, est la sœur du député royaliste Jacques Imbert-Colomès. Il est aussi l'oncle du député Claude-Émile Gaudin.

Sous la protection de l'ambassadeur à Rome, le cardinal de Bernis, Blaise de Jouvencel fait ses études à Rome de sept à dix-sept ans, jusqu'en 1779, au collège Nazareno fréquenté par la noblesse romaine[2]. Il poursuit ensuite des études de mathématiques[3] à Paris. Il ne peut pas se présenter aux examens du génie militaire, n'ayant pas les quatre quartiers de noblesse demandés ; il entre dans l'administration des vivres[1].

En 1789 il participe aux assemblées de la noblesse à Lyon. Pendant la Révolution, il ne veut pas émigrer[2]. Il fait du commerce au Havre puis à Nantes et y est garde national lors du siège de la ville[3]. Il entre dans l'administration des domaines et devient receveur des domaines à Versailles en 1796. Il en démissionne en 1812 pour s'occuper d'agriculture[3].

Il est Ă©lu en 1801 notable national[4]. Conseiller municipal de Versailles en 1805[3], il est en 1812 membre du conseil d'arrondissement.

Maire de Versailles

Blaise de Jouvencel devient maire de Versailles en dĂ©cembre 1813. NommĂ© baron de l'Empire comme maire d'une « bonne ville Â», il dĂ©cline en raison du coĂ»t des lettres patentes[5].

En 1814, le conseil municipal adhère Ă  la dĂ©chĂ©ance de l'empereur, votĂ©e par le SĂ©nat. Peu après arrivent les 10 000 hommes du MarĂ©chal Marmont, qui refusent la reddition signĂ©e par leurs chefs et veulent se dĂ©fendre dans Versailles contre les alliĂ©s. Jouvencel les somme de sortir de la ville pour que sa population n'en souffre pas, rĂ©siste aux insultes et aux menaces, parvient Ă  maintenir l'ordre et empĂŞche le sang de couler en obtenant que les troupes quittent la ville[1] - [3] - [5] ; le roi lui remet pour cela la LĂ©gion d'honneur[1].

Maintenu maire pendant les Cent-jours, il envoie à l'empereur une adresse de la ville exprimant sa fidélité et son patriotisme, et se plaignant du préjudice causé à la population par l'arrêt subit des travaux du château ; il est alors reçu par Napoléon qui lui annonce son intention de dédommager la ville, de rouvrir le musée et de reprendre les travaux[5]. Dénoncé, menacé de révocation par le ministère de l'Intérieur, il démissionne peu avant la seconde abdication[1] - [5]. Réélu maire le 30 juin 1815, il s'oppose aux exigences d'un corps de Prussiens, protège les intérêts de ses concitoyens, refuse les réquisitions abusives et dit aux officiers prussiens : « Tuez-moi, mais laissez ma ville en repos. »[1].

En remerciement et en hommage à son comportement, il est récompensé par le conseil municipal, par l'empereur de Russie et par le roi de Prusse[6]. Il reste maire jusqu'en mai 1816[4]. Jouvencel démissionne de ses fonctions de maire le 8 mai[5] ou le 28 juin 1816[2].

Député, républicain constitutionnel

Blaise de Jouvencel est Ă©lu dĂ©putĂ© le 1er octobre 1821 par le 4e arrondissement de Seine-et-Oise, avec 69 % des voix. Il siège parmi les rĂ©publicains constitutionnels, au centre gauche, mais n'est pas rĂ©Ă©lu en 1824. RĂ©Ă©lu le 24 novembre 1827, il soutient la monarchie constitutionnelle contre les ultras, et s'oppose au ministère Polignac[1]. Il est par ailleurs conseiller gĂ©nĂ©ral de 1829 Ă  1833[2].

En 1830, Jouvencel vote l'adresse des 221 et l'expulsion du roi, le considérant « parjure à ses serments »[3], et contribue à l'instauration de la monarchie de Juillet. Il est ensuite constamment réélu député en 1830, 1831, 1834 et 1837. Il soutient alors la politique des gouvernements successifs[1].

En 1839, il ne se représente pas et fait élire à sa place Gauthier de Rumilly[1].

Action pour l'agriculture et l'enseignement, Ă©crits

Jouvencel est par ailleurs président de la Société centrale d'agriculture, ainsi que le président et fondateur de la Société de l'école de l'enseignement mutuel de Versailles[3].

Il écrit des mémoires sur Les Alliés à Versailles. 1814-1815[7]. Il aussi l'auteur de divers ouvrages imprimés, notamment des discours, des opinions, des mémoires, ainsi que des travaux et rapports sur l'agriculture et les baux à long terme[8].

Jouvencel est mort Ă  Paris le 4 juin 1840[2].

Famille, postérité

Blaise de Jouvencel épouse à Chevincourt le 8 janvier 1798 Mélanie Bigot des Jonchères, fille de François-Olivier-Paul Bigot des Jonchères, seigneur de Chevincourt, conseiller secrétaire du roi en la Grande chancellerie[9] - [10], et de Marie-Thérèse Foisy de Villeneuve.

Mandats parlementaires

  • 1er octobre 1821 - 24 dĂ©cembre 1823 : DĂ©putĂ© de Seine-et-Oise - LibĂ©ral constitutionnel.
  • 24 novembre 1827 - 16 mai 1830 : DĂ©putĂ© de Seine-et-Oise - Centre gauche.
  • 19 juillet 1830 - 28 juillet 1830 : DĂ©putĂ© de Seine-et-Oise - Centre gauche.
  • 5 juillet 1831 - 25 mai 1834 : DĂ©putĂ© de Seine-et-Oise - MajoritĂ© ministĂ©rielle.
  • 21 juin 1834 - 3 octobre 1837 : DĂ©putĂ© de Seine-et-Oise - MajoritĂ© ministĂ©rielle.
  • 4 novembre 1837 - 2 fĂ©vrier 1839 : DĂ©putĂ© de Seine-et-Oise - MajoritĂ© ministĂ©rielle.

Hommages et distinctions

DĂ©corations

Autres hommages

  • Baron de l'Empire (titre dĂ©clinĂ©)[5].
  • Service d'argenterie offert par la ville : « Ă€ M. le chevalier de Jouvencel, maire, la ville de Versailles reconnaissante ; journĂ©es des 30 mars et 6 avril 1814, 30 juin et 8 juillet 1815 »[3].
  • Rue Jouvencel nommĂ©e en son honneur, Ă  Versailles.

Ĺ’uvres

  • MĂ©moire sur de nouvelles expĂ©riences relatives au claveau, Versailles, impr. de J.-P. Jacob, s.d. (1806).
  • Modèle de bail Ă  cheptel pour servir d'instruction aux propriĂ©taires ou capitalistes qui voudront Ă©tablir des troupeaux de bĂŞtes Ă  laine dans des fermes des environs de Paris, essai, Versailles, impr. de J.-P. Jacob, 1810.
  • « Les AlliĂ©s Ă  Versailles, 1814-1815 », MĂ©moires du chevalier de Jouvencel, ex-maire de Versailles, dans Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, SociĂ©tĂ© des sciences morales, des lettres et des arts de Seine-et-Oise, AcadĂ©mie de Versailles, des Yvelines et de l'Ile-de-France, Versailles, L. Bernard, volume 16, 1914, p. 148-188 [lire en ligne], p. 239-267 ; volume 17, 1915, p. 49-76 [lire en ligne].
  • Diverses adresses, projets de loi, propositions d'amendements, rapports, de 1822 Ă  1837.

Notes et références

  1. « Jouvencel, Blaise-François-Aldegonde chevalier de », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore].
  2. Prévost et Roman d'Amat 1994, p. 907
  3. E. et H. Daniel, Biographie des hommes remarquables du département de Seine-et-Oise, 1832, pp. 244-246 [lire en ligne].
  4. Ministère de la Culture, base LĂ©onore, « Jouvencel (de), Blaise François Aldegonde Â», 6 p.
  5. « Versailles », dans Jean Tulard, Dictionnaire Napoléon, Fayard, 1989, p. 1715.
  6. Le conseil municipal de Versailles lui offre un service d'argenterie aux armes de la ville, l'empereur de Russie lui donne une bague de diamants, le roi de Prusse le décore de l'ordre de l'Aigle rouge (Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891).
  7. Publiées dans la Revue de l'histoire de Versailles, 1914-1915.
  8. Bibliothèque nationale de France, Catalogue général.
  9. Eugène Fyot, Le château et les seigneurs de Brandon, 1900.
  10. Albert Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la restauration 1814-1830, Champion, 1904, volume 4, p. 78.

Bibliographie

  • « Jouvencel (Blaise-François-Aldegonde chevalier de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition] [texte sur Sycomore], tome III, p. 439.
  • « Jouvencel (Blaise-François-Aldegonde de) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 18, Paris, [dĂ©tail des Ă©ditions] , col. 907-908.
  • « Jouvencel (Blaise-François-Aldegonde) », dans Ernest Daniel, Hippolyte Daniel, Biographie des hommes remarquables du dĂ©partement de Seine-et-Oise, depuis le commencement de la monarchie jusqu'Ă  ce jour, Rambouillet, Chaignet, 1832, pp. 244-246 [lire en ligne].
  • A. M. B***, Notice historique sur M. le chevalier de Jouvencel, Versailles, .
  • H. de Jouvencel, Notice sur Blaise-François-Aldegonde, chevalier de Jouvencel, 1762-1840, maire de Versailles, dĂ©putĂ© et conseiller gĂ©nĂ©ral de Seine et Oise, Foix, Fra, , 20 p.
  • « M. de Jouvencel », dans MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d'agriculture et des arts de Seine-et-Oise, t. 40, Versailles, Dufaure, , p. 48-61 [lire en ligne].

Voir aussi

Articles connexes

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