Fedora Linux
Fedora Linux est un systĂšme dâexploitation libre et une distribution Linux communautaire dĂ©veloppĂ©e par le projet Fedora et sponsorisĂ©e par lâentreprise Red Hat, qui lui fournit des dĂ©veloppeurs ainsi que des moyens financiers et logistiques. Fedora est orientĂ©e vers l'inclusion de nouvelles technologies pour le monde du logiciel libre, auquel elle contribue via les projets amont tels que le noyau Linux, GNOME, NetworkManager, PackageKit, PulseAudio, Wayland, la cĂ©lĂšbre suite de compilateurs GCC et bien dâautres. Tous les six mois, au printemps et Ă l'automne, Fedora Linux propose une nouvelle version stable ; elle est maintenue treize mois.
Fedora Linux | |
Famille | GNU/Linux |
---|---|
Langues | Multilingue |
Type de noyau | Noyau Linux, Monolithique modulaire |
Ătat du projet | DĂ©veloppement actif |
Plates-formes | Architecture ARM, IBM POWER, architecture MIPS, IBM System/390, x86_64 et RISC-V |
Entreprise / DĂ©veloppeur |
Fedora Project, Red Hat et IBM |
Licence | Licence libre |
PremiĂšre version | [1] |
DerniĂšre version stable | 38 ()[2] - [3] - [4] - [5] |
DerniÚre version avancée | 39 |
MĂ©thode de mise Ă jour | DNF |
Interface utilisateur par défaut | GNOME |
Environnement de bureau | KDE, Xfce, LXDE, MATE, LXQt, Cinnamon, Sugar, Compiz, i3, sway, Budgie et Phosh (en) |
Gestionnaire de paquets | RPM Package Manager et DNF |
Site web | fedoraproject.org |
Histoire
fedora.us
Fin , Warren Togami[7] crĂ©e le projet fedora.us[8]. Le but est alors de crĂ©er et de maintenir des dĂ©pĂŽts RPM pour Red Hat Linux, permettant lâinstallation dâapplications et logiciels supplĂ©mentaires et de bonne qualitĂ©. Une des premiĂšres mesures mises en place concerne la nomenclature des noms de paquets[8] : en effet, les premiers temps sont marquĂ©s par des problĂšmes de coexistence de paquets fedora.us et Red Hat Linux avec les mĂȘmes noms, ce qui conduit Ă lâĂ©tablissement des Conventions de nommage Fedora encore utilisĂ©es dans les versions rĂ©centes[9]. Les ressources de fedora.us sont fournies par Red Hat, ce qui conduit Ă de bonnes structures et procĂ©dĂ©s pour une communautĂ© de dĂ©veloppeurs[8].
Selon Michael Pharable de Phoronix en 2021 l'enthousiasme des utilisateurs a augmenté et les versions 34 et 35 présentent des progrÚs. Elles ont été délivrées dans les temps avec moins de soucis techniques que les versions précédentes, et Fedora confirme sa position de leader dans l'intégration des innovations de Linux[10].
Fedora Core
Fin , Red Hat abandonne la commercialisation de ses produits pour le particulier, et dirige les utilisateurs professionnels vers Red Hat Entreprise Linux, et les particuliers vers la communauté Fedora. Depuis, RHEL est la seule distribution GNU/Linux pour laquelle Red Hat fournit une assistance officielle.
Le [11], Red Hat annonce la fusion de sa distribution pour particuliers avec le projet fedora.us, et son soutien futur au nouveau projet communautaire.
Un autre sous-projet est alors Fedora Legacy, qui maintient les anciennes versions de Fedora. Les mises Ă jour sont alors Ă lâinitiative propre des dĂ©veloppeurs, qui sâoccupent de les concevoir et de les tester. Le projet Fedora met Ă disposition de ce projet une infrastructure, mais dĂ©cline toute responsabilitĂ© pour les paquets[12].
Fedora.next
En aoĂ»t 2013, une profonde restructuration du Projet Fedora est amorcĂ©e sous le nom Fedora.next[13] - [14] - [15]. Il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©, entre autres, quâil y ait cinq groupes de travail[16] :
- Poste de travail : lâobjectif de ce groupe de travail est concentrĂ©e sur lâutilisation de Fedora sur les postes de travail ;
- Atomic : orienté cloud computing ;Architecture en anneaux et composants de Fedora. Sur les anneaux intérieurs se trouvent les composants de base et sur les anneaux extérieurs se trouvent les composants des variantes Workstation, Server et Atomic.
- Serveur : le but est de crĂ©er une base pour une variĂ©tĂ© dâapplications serveur ;
- Base : noyau, cadres et API qui sont inclus dans toutes les versions de Fedora ;
- Env et Stacks : ce groupe de travail sâoccupe, par exemple, les soins de lâinfrastructure du projet Fedora, du packaging ou de la traduction.
Fedora 21, sortie fin 2014, est la premiĂšre version Ă©mergĂ©e de cette nouvelle structure. Elle marque lâarrĂȘt des noms de versions[17] - [18]. Le dĂ©veloppement de cette version a pris un an et a permis la remise en question de la gouvernance du projet pour les dix ans Ă venir. Ce dĂ©veloppement est appelĂ© Fedora.next. Des versions plus ciblĂ©es ont fait leur apparition : Workstation, Server et Atomic[17].
Fedora 25, sortie en novembre 2016, fut la premiĂšre distribution GNU/Linux majeure Ă remplacer, par dĂ©faut, le serveur dâaffichage (en) X.Org par Wayland pour lâenvironnement de bureau GNOME[14].
Nom
Fedora est parfois appelée Fedora Linux bien que ce ne soit pas son nom officiel. Avant la septiÚme version, le nom « Core » faisait la distinction entre les principaux paquets logiciels Fedora, et ceux du projet Fedora Extra, qui fournissent les paquets supplémentaires à Fedora Core[19] : le dépÎt Core était géré par Red Hat, et le dépÎt Extra était géré par des bénévoles.
Ainsi depuis la version 7, Core a disparu du nom de la distribution, qui a simplement été rebaptisée Fedora.
Ă lâoccasion de la sortie de la version 35, la distribution est renommĂ©e de Fedora en Fedora Linux afin de distinguer le projet Fedora de la distribution[20].
Logo
Le logo de Fedora est composé de plusieurs éléments, organisés comme suit.
Dans Fedora, le symbole dâinfini « â » fait rĂ©fĂ©rence Ă la libertĂ© perpĂ©tuelle et immuable du systĂšme dâexploitation et des logiciels qui le composent. Le f est Ă la fois le f de « Fedora », ainsi que le f de « freedom », qui signifie « libertĂ© » en anglais. Enfin, le dernier Ă©lĂ©ment est une bulle, symbolisant « la voix de la communautĂ© »[21] - [22].
Le changement de logo a eu lieu en 2021 Ă la sortie de Fedora 34[23].
- Logo Fedora jusqu'en 2021
- Logo Fedora depuis 2021
- Variante du logo Fedora jusqu'en 2021
- Variante du logo Fedora depuis 2021
Ăditions
Depuis la version 21, Fedora est distribuĂ© sous trois formes diffĂ©rentes : Workstation, Server et Atomic[13]. Lâenvironnement de bureau par dĂ©faut de Fedora Workstation est GNOME[24].
- Spins : Similaires aux blends de Debian ou aux flavours d'Ubuntu, le projet Fedora distribue également des versions modifiées de Fedora appelées Spins offrant des environnements de bureau alternatifs, tels KDE, Xfce, LXDE, MATE, LXQt, Cinnamon, Sugar, i3, Sway, Budgie et Phosh (en)[25].
- Labs : Les Labs, qui sont des variantes de Fedora, visent des intĂ©rĂȘts spĂ©cifiques tels que le jeu vidĂ©o, la sĂ©curitĂ© informatique, le design, la robotique, les sciences et lâastronomie[26] contenant des sets spĂ©cifiques de logiciels.
DĂ©pĂŽts
- RPM Fusion (en) est un projet de dĂ©pĂŽt tiers permettant dâinstaller des logiciels qui ne satisfont pas la dĂ©finition du logiciel libre selon le projet Fedora ou que ces derniers violent la loi amĂ©ricaine. Le dĂ©pĂŽt permet dâinstaller par exemple les codecs x264, x265 et VLC media player[27].
- RPM Freedom est un projet de dĂ©pĂŽt tiers permettant dâinstaller le noyau GNU Linux-libre Ă la place du noyau Linux libĂ©rĂ© de ses BLOB[28].
- Freed-ora est une Ă©dition non-officielle libĂ©rĂ©e de Fedora. Il sâagit dâun tiers-projet, portĂ© par la FSFLA qui prĂ©pare et maintient les paquets RPM basĂ©s sur les paquets de Fedora. freed-ora-freedom est un paquet qui fait conflit avec tous les paquets installĂ©s non-libres afin de les dĂ©tecter pour pouvoir les supprimer. Une fois ces paquets supprimĂ©s, le noyau Linux-libre peut remplacer le noyau Linux libĂ©rĂ© de ses BLOB[29] - [30] - [31] - [32]. Depuis la fin de vie de Fedora Linux 35, le , le projet est arrĂȘtĂ©, car son mainteneur Alexandre Oliva nâa pas trouvĂ© de mainteneur pour le remplacer[33].
Versions
Le rythme de sortie des nouvelles versions suit celui de GNOME, câest-Ă -dire tous les six mois. Une fois sorties, les versions sont maintenues treize mois.
- Version stable : 38 ()[2] - [3] - [4] - [5]
- Version en développement : 39 (version préliminaire (d))
- Anciennes versions non maintenues
- Anciennes versions maintenues
- Version actuelle
- Versions avancées
Version | Date de sortie | Date de fin de vie[34] | Noyau Linux | GNOME |
---|---|---|---|---|
36 | 10 mai 2022[35] | [36] | 5.17 | 42.0 |
37 | [37] - [38] | 6.0 | 43.0 | |
38 | [36] | 6.2 | 44.0 | |
39 | [39] | > 6.4 | 45.0 |
Cycle de vie
Fedora a un cycle de vie relativement court : la version n est maintenue un mois aprĂšs la sortie de la version n + 2 avec Ă peu prĂšs six mois entre deux versions, ce qui signifie que les versions de Fedora sont maintenues Ă peu prĂšs treize mois[40] - [41].
Fedora est basé sur les gestionnaires de paquets DNF et RPM et se met à niveau avec DNF[42].
Rawhide
Rawhide est une branche de dĂ©veloppement de Fedora. Il sâagit dâune copie complĂšte de la distribution Fedora oĂč les nouvelles applications sont ajoutĂ©es et testĂ©es avant leurs inclusions dans la prochaine version stable. La branche Rawhide possĂšde gĂ©nĂ©ralement plus de fonctionnalitĂ©s que la version stable. Elle est composĂ©e du code source CVS, Subversion et Git qui sont activement dĂ©veloppĂ©s. Bien que la branche Rawhide soit orientĂ©e pour les utilisateurs avancĂ©s, les testeurs et les mainteneurs dâapplications, elle peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©e en tant que systĂšme dâexploitation. Les utilisateurs de la branche Rawhide mettent Ă jour quotidiennement et participent Ă la rĂ©solution de bugs[43]. Les utilisateurs de Rawhide nâont pas de mise Ă niveau entre deux versions successives Ă©tant donnĂ© quâelle est mise Ă jour sur un modĂšle de rolling release[44].
Gestionnaires de paquets
La gestion des paquets logiciels est effectuĂ©e avec les gestionnaires de paquets RPM et DNF[45]. Lâinterface graphique GNOME Software notifie lorsque des mises Ă jour sont disponibles[45].
Flatpak est Ă©galement gĂ©rĂ© par dĂ©faut, et la gestion des Snap (en) peut ĂȘtre ajoutĂ©. Fedora utilise les deltas RPM lors de la mise Ă jour des paquets installĂ©s. Un delta RPM contient la diffĂ©rence entre lâancienne et la nouvelle version du paquet. Ăa signifie quâuniquement les changements entre le paquet installĂ© et le nouveau sont tĂ©lĂ©chargĂ©es. Ceci rĂ©duit le trafic rĂ©seau et la consommation et la bande passante.
- DNF â Dandified Yum: Dandified Yum est un gestionnaire de paquets qui permet de gĂ©rer la rĂ©solution des dĂ©pendances, le tĂ©lĂ©chargement puis lâinstallation de paquets logiciels, ainsi que faire des mises Ă jour[46]. DNF, le successeur de Yum â Yellowdog Updater, Modified, fut installĂ© Ă la version 18 de Fedora, il est ensuite devenu le gestionnaire de paquets par dĂ©faut Ă la version 22 de Fedora, remplaçant Yum prĂ©sent depuis les dĂ©buts de Fedora[47].
Sécurité
Lâune des fonctionnalitĂ©s de Fedora ayant trait Ă la sĂ©curitĂ© est Security-Enhanced Linux, une fonctionnalitĂ© du noyau qui gĂšre un ensemble de mesures de sĂ©curitĂ©, dont les rĂšgles dâaccĂšs au MinistĂšre de la DĂ©fense des Ătats-Unis, par les Linux Security Modules (LSM) du noyau Linux. Fedora a ouvert la voie aux distributions incorporant SELinux[48], dĂšs Fedora Core 2. La fonction Ă©tait dĂ©sactivĂ©e dâoffice, car elle modifiait fondamentalement le fonctionnement du systĂšme ; elle a Ă©tĂ© par la suite activĂ©e dâemblĂ©e, avec une politique moins stricte, dite « ciblĂ©e », lors de la parution de Fedora Core 3[49] - [50]. Fedora inclut Ă©galement des mĂ©canismes pour prĂ©venir lâexploitation de failles liĂ©es aux dĂ©passements de mĂ©moire tampon, et empĂȘcher les rootkits dâentrer en action. Des analyses du tampon, Exec Shield ainsi que des restrictions aux accĂšs mĂ©moire au niveau du noyau dans /dev/mem permettent de prĂ©venir lâexploitation de ces failles[51].
Architectures
Les architectures primaires x86_64 et ARM sont gérées par Fedora[26]. Depuis la sortie de la version 20, Fedora gÚre également les architectures secondaires PowerPC et s390. Depuis la version 31, les systÚmes 32 bits x86 ne sont plus pris en charge.
Pidora[52] est une distribution Fedora spécialisée pour le Raspberry Pi. à partir de la version 25, Fedora est officiellement géré pour Raspberry Pi[53].
Dérivés de Fedora
Distributions notables bĂąties sur Fedora[54] :
- Korora â distribution complĂšte et simple dâutilisation pour de lâinformatique de base ;
- One Laptop per Child â pour les ordinateurs One Laptop per Child ;
- Red Hat Enterprise Linux â distribution pour entreprises qui dĂ©rive de lâactuelle base de Fedora et dont le support est apportĂ© par Red Hat ;
- Viperr â basĂ©e sur le gestionnaire de fenĂȘtres Openbox.
Popularité
En février 2016, la distribution a été téléchargée 1,2 million de fois[14]. Linus Torvalds, le créateur et dictateur bienveillant du noyau Linux, utilise Fedora[55] - [56].
Critiques
Les diffĂ©rentes versions de RHEL Ă©tant inspirĂ©es de celles de Fedora, plusieurs critiques ont Ă©tĂ© Ă©mises dĂ©nonçant que les utilisateurs de Fedora se trouvaient en fait ĂȘtre des essayeurs de RHEL (voir Correspondances RHL/RHEL)[57]. Le focus de Red Hat sur son succĂšs commercial est critiquĂ© par certains utilisateurs de Linux comme menant Ă une dĂ©pendance trop grande par rapport Ă une corporation et Ă©ventuellement une remise en cause de l'appartenance au milieu open source[57] - [58].
Fedora serait un systĂšme dâexploitation efficace pour le devops car il est fourni avec tout ce qui est nĂ©cessaire, une disponibilitĂ© des derniers paquets et bibliothĂšques et quâil est la base de la distribution RHEL, qui est utilisĂ©e par les entreprises[59].
Les changements de version fortement conseillĂ©s et les mises Ă jour trop frĂ©quentes sont aussi reprochĂ©s Ă Fedora, car sâils permettent dâavoir des versions trĂšs rĂ©centes des logiciels, ils apportent aussi des modifications non nĂ©gligeables. De plus, le support Ă long terme fait dĂ©faut, en comparaison avec dâautres distributions comme RHEL, CentOS ou encore Scientific Linux[60]. C'est une raison invoquĂ©e par la fondation Wikimedia pour switcher de Fedora linux Ă Ubuntu en 2003[61]. Jusqu'en 2008, Wikipedia Ă©tait hĂ©bergĂ©e sur Red Hat Linux 9 et diffĂ©rentes versions de Fedora. Fin 2008, les 400 serveurs de la Wikimedia Foundation ont Ă©tĂ© migrĂ©s vers Ubuntu[62].
Dans Fedora 18, lâinstalleur retravaillĂ© est critiquĂ© pour des erreurs nombreuses, et un comportement partiellement opaque, mĂȘme pour des experts[63].
La validation des paquets RPM et YUM est jugĂ©e plus lente que sur des systĂšmes comparables, cependant ce problĂšme est partiellement rĂ©solu par lâabandon de YUM dans Fedora 22[47].
Fedora a une politique claire sur ce qu'on peut inclure dans la distribution et semble la suivre scrupuleusement. Elle exige que la plupart des logiciels et des polices soient disponibles sous une licence libre, mais fait une exception pour certains types de micrologiciels non libres. Le résultat de cette derniÚre décision est que Fedora ne respecte pas les recommandations pour une distribution systÚme libre[64].
Notes et références
- « https://fedoraproject.org/wiki/User:Wtogami?rd=WarrenTogami »
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- (de) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en allemand intitulĂ© « Fedora (Linux-Distribution) » (voir la liste des auteurs).
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « Fedora (distribuciĂłn Linux) » (voir la liste des auteurs).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Fedora (operating system) » (voir la liste des auteurs).
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Liens externes
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