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Fatma Charfi

Fatma Charfi ou Fatma Charfi M’Seddi, née le 29 janvier 1955 à Sfax et morte le 9 mai 2018 à Vevey, est une artiste plasticienne tuniso-suisse. Ses œuvres sont constituées de sculptures, de photographies, d'installations, de peintures, de performances et de vidéos.

Fatma Charfi-M'Seddi
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  63 ans)
Vevey
Nationalités
Formation
Activité
Autres informations
Site web

Biographie

Fatma Charfi est née à Sfax en Tunisie en 1955[1] - [2] comme unique fille d'une fratrie de huit enfants[3]. Elle fréquente l'Institut supérieur des beaux-arts de Tunis, puis poursuit sa formation en Pologne en 1977, en tant que stagiaire dans la production de dessins animés. Elle reprend des études en France en 1980 et obtient un doctorat en esthétique et sciences de l'art à l'université Panthéon-Sorbonne en 1985, avec une thèse dirigée par René Passeron et intitulée L'eau, élément de jeu, pour l'enfant : propositions de jeux d'eau associée à la couleur et à l'argile[1] - [4]. En 1986, elle s'installe à Berne en Suisse et travaille à Genève[1] - [5].

En 1999, elle reçoit le prix du jury de la Biennale internationale d'art contemporain à Alexandrie en Égypte. En 2000, elle participe à la Biennale de Dakar, où est la première artiste féminine à remporter le grand prix Léopold-Sédar-Sengor[6]. Elle expose une nouvelle fois à Dak'art en 2004[7]. En 2010, son travail est à nouveau présenté dans le cadre de l'exposition Rétrospective de cette biennale[8].

Elle meurt le 9 mai 2018 Ă  Vevey des suites d'un cancer[9].

Travaux

Le travail artistique de Fatma Charfi est étroitement liée à une réflexion sur la nature humaine, l'identité, le rôle des femmes et leur position dans la société. Les entrevues avec l'artiste elle-même font souvent référence à des informations biographiques. Ses œuvres rappellent quelquefois sa situation d'artiste d'origine tunisienne résidant à l'étranger, la neutralité de la Suisse, son pays d'adoption (elle a la double nationalité tunisienne et suisse)[3], et les difficultés de s'exprimer, d'être écoutée et d'être acceptée en tant que femme, mais aussi les thèmes de l'égalité des sexes, de la diaspora africaine[10], de l'art contemporain africain[11].

Abérics

Les Ĺ“uvres de Fatma Charfi sont constituĂ©es de sculptures, de photographies, d'installations, de peintures, de performances et de vidĂ©os. Plusieurs de ses Ĺ“uvres sont peuplĂ©es par des AbĂ©rics (Abrouk au singulier), des petites figures humaines, des homoncules stylisĂ©s et mĂ©tamorphiques qui ressemblent Ă  la fois Ă  l'homme et Ă  de petits insectes[12]. Ils symbolisent tout Ă  la fois la condition humaine et le fourmillement des sentiments. Dans ses Ĺ“uvres, les AbĂ©rics sont placĂ©s dans des rĂ©cipients et des boĂ®tes, comme s'ils Ă©taient stockĂ©s et classĂ©s. D'autres fois, ils sont pris au piège sous les couches de plastique transparent, de filets ou de ouate de coton[1].

SĂ©lection d'Ĺ“uvres

  • Crying of Child, vidĂ©o
  • Abrouk, vidĂ©o
  • RĂ©seaux AbĂ©rics, installation et vidĂ©o : sĂ©rie de panneaux contrecollĂ©s et attachĂ©s ensemble, Ă  l'intĂ©rieur de laquelle sont placĂ©s les AbĂ©rics[13]
  • Laboratory of peace, photographie, installation, performance et vidĂ©o, 2004-2010
  • Fatma is not laughing, photographie
  • Fatma is laughing, photographie
  • Fatma's hand, photographie
  • Suiss-Abruck-Art, photographie
  • SĂ©rie Compartement, sculpture
  • Coleur, sculpture
  • Abrocopie, sculpture
  • SĂ©rie Movement, sculpture
  • Horizontal, sculpture
  • SĂ©rie Bandes d'images, sculpture
  • Tubes et Aberies, sculpture
  • CD, sculpture
  • Labrotary of medals, sculpture

Expositions personnelles

Durant sa carrière, elle organise une dizaine d'expositions personnelles[14], présentant ses œuvres à la galerie Yahia (1993) et à la maison des arts (1999) de Tunis, ainsi qu'à la galerie Abdelaziz-Gorgi de Sidi Bou Saïd (2009)[14].

Elle expose également en Suisse, à Lausanne (1994 à Filambule et 2006 au CHUV), Lucerne (1994), Genève (1995) et Berne (1995, 1998, 2001 au Kunstkeller Bern et 2002 à la Stadtgalerie - Stadttheater (de)), et aux États-Unis, au musée d'art de Baltimore (2007)[14].

Expositions collectives

En plus de ses expositions personnelles, elle participe à près de 80 expositions collectives, aussi bien en Tunisie (notamment au palais Kheireddine en 2000, 2004 et 2010, à la galerie Ammar-Farhat en 2008 et à la galerie Abdelaziz-Gorgi en 2014) et en Suisse (notamment au musée de la main et au musée du design de Zurich en 1997, au musée cantonal des beaux-arts de Lausanne[12] - [15] et à la Kunsthalle de Berne en 1999, à l'Académie suisse des sciences naturelles en 2001, à l'Office des Nations unies à Genève en 2010 et au Centre Paul-Klee en 2014) qu'à l'étranger[14].

Ses œuvres sont ainsi présentées aux États-Unis (notamment au musée d'art contemporain (en) de Saint-Louis[16], à la galerie de l'université du Colorado à Boulder[10] en 2003, à la galerie Miller de l'université Carnegie-Mellon (en) de Pittsburgh en 2004 et à la galerie Blaffer (en) de Houston en 2006), mais aussi au Sénégal (Biennale de Dakar 1998, 2000, 2002, 2004[7] et 2010), en Allemagne (exposition universelle de 2000, HMKV (de) en 2004 et Kunsthalle Dominikanerkirche en 2007), au Danemark (KUNSTEN Museum of Modern Art Aalborg), au Maroc, en France, en Belgique, en Grèce, en Italie, aux Émirats arabes unis, en Égypte, en Espagne, en Suède et aux Pays-Bas[14].

Expositions posthumes

Deux expositions posthumes sont organisées à Tunis en 2018 : Être avec à l'initiative de l'ambassade de Suisse en Tunisie et 40e jour du décès de l'artiste à la Cité de la Culture sous le patronage du ministre de la Culture[14].

Notes et références

(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Fatma Charfi » (voir la liste des auteurs).
  1. Lamia Balafrej, « Charfi, Fatma [Sfax 1955] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber [sous la dir. de], Le dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions Des femmes, (lire en ligne), p. 847.
  2. « Fatma Charfi », sur SIKART Dictionnaire sur l'art en Suisse.
  3. Cikuru Batumike, Onze d'exil : femmes en création, Paris, Éditions L'Harmattan, , 74 p. (ISBN 978-2-296-54408-6, lire en ligne), « Fatma Charfi », p. 15-18.
  4. « Passeron, René. Directeur de thèse », sur idref.fr (consulté le ).
  5. « Fatma Charfi M'seddi », sur artlink.ch (consulté le ).
  6. Tanella Boni, « Dak'Art 2000 : lieu de partage », sur africultures.com, (consulté le ).
  7. (en) Katy Deepwell, « Woman Artists at Dak'Art 2004 Biennal of Contemporary African Art », n.paradoxa, vol. 14,‎ , p. 73-79.
  8. « Fatma Charfi », sur biennaledakar.org (consulté le ).
  9. Sayda Ben Zineb, « Être avec..., ou l'hymne à l'amour », Le Temps,‎ , p. 73-79 (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) Judy Hussie-Taylor, « Shatat Scattered histories », Nka: Journal of Contemporary African Art, no 18,‎ printemps/été 2003 (ISSN 1075-7163, résumé).
  11. (en) « Fatma Charfi », sur africanpainters.blogspot.com, (consulté le ).
  12. « Textiles contemporains à Lausanne », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
  13. « Fatma Charfi - Installation Réseaux Abérics », sur visuelimage.com (consulté le ).
  14. (en) « Exhibitions », sur fatmacharfi.com (consulté le ).
  15. « La tapisserie, du sisal au métal », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) David Carrier, « A Fiction of Authenticity: Contemporary Art Center St. Louis », sur questia.com (consulté le ).

Liens externes

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