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Famara Ibrahima Sagna

Famara Ibrahima Sagna (1938-) est un homme politique sénégalais, originaire de Casamance, plusieurs fois ministre et ancien Président du Conseil économique et social de la République du Sénégal sous la présidence d'Abdou Diouf.

Famara Ibrahima Sagna
Fonctions
Ministre de l'Intérieur du Sénégal
–
Prédécesseur André Sonko
Successeur Madieng Khary Dieng
Ministre de l'Économie et des Finances du Sénégal
–
Prédécesseur Moussa Touré
Successeur Papa Ousmane Sakho
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ziguinchor
Nationalité Drapeau du Sénégal Sénégal
Profession Administrateur civil, analyste financier

Formation

Né le à Ziguinchor, Famara Ibrahima Sagna a fait sa scolarité primaire à Ziguinchor avant de poursuivre ses études secondaires et supérieures à Dakar et à Paris, notamment à l’Institut des hautes études d’outre-mer de Paris (nom donné par la France à l’ancienne École nationale de la France d'outre-mer à partir de 1958), section « Administration Générale », promotion « Charles de Gaulle » (). Juriste de formation (droit public) au départ, administrateur civil, Famara Ibrahima Sagna devient également analyste financier après une formation post-universitaire en France et aux USA.

Il parle sept langues : le français, l'anglais, le wolof, le mandingue, le pulaar, le créole portugais et le diola.

Carrière dans l’Administration Centrale

  • Ses dĂ©buts dans la gestion des Affaires de l’État.

Administrateur civil, il occupa aussitôt de retour au Sénégal, en 1962, des fonctions d’autorité dans l’administration sénégalaise sous Maître Valdiodio Ndiaye, ministre de l’Intérieur. Il commença ainsi sa carrière à la Direction des Affaires politiques et administratives du Ministère de l’Intérieur comme administrateur mis à la disposition du Directeur. Il occupa par la suite, dans le cadre de cette Direction, successivement les fonctions suivantes : Chef de bureau de la Police des associations, des débits de boissons, des jeux et des secours ; Chef de service de l’Administration générale (actuelle Direction de l’Administration Territoriale - DAGAT) ; et Directeur adjoint.

Il devint premier Sénégalais Directeur de la Protection civile en juillet 1963 et effectua une formation rapide à l’École nationale de la protection civile à Nainville-les-Roches (France) et une mission d’information auprès du préfet Raoul, son homologue français. Il quitta le Ministère de l’Intérieur que dirigeait Abdoulaye Fofana pour rejoindre le Ministère de l’Enseignement technique, professionnel et de la Formation des cadres et devint Directeur de cabinet sous le ministre Émile Badiane. Il fut par la suite affecté au Ministère des Finances que dirigeait Jean Collin comme Adjoint au Directeur du Mouvement général des fonds pour répondre à son ambition de se reconvertir à l’économie et aux finances.

Éducation post-universitaire

Après des fonctions d’autorité tenues dans l’Administration centrale, Famara Ibrahima Sagna, sur sa demande, retourna en formation post-universitaire en France et aux États-Unis en vue d’une spécialisation comme analyste financier.

Son cursus après sa formation post-universitaire

Dans la gestion des Affaires de l’État

Après le FMI, Famara Ibrahima Sagna rentra au Sénégal et occupa les fonctions de conseiller financier chargé de la coordination des activités financières et des relations avec les institutions internationales de financement du développement, au Ministère des Finances et des Affaires économiques, sous l’autorité du ministre Babacar Ba.

Dans la gestion des Sociétés d’État et des Sociétés d’économie mixte
  • PrĂ©sident-Directeur-GĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© nationale de garanties et d’assistance (SONAGA)
  • Directeur-GĂ©nĂ©ral de la Banque nationale pour le dĂ©veloppement du SĂ©nĂ©gal (BNDS). (Il faut noter par ailleurs que la BNDS a Ă©tĂ© liquidĂ©e en 1990 soit 10 ans après son dĂ©part de la direction de l'Ă©tablissement et sa succession par deux directeurs gĂ©nĂ©raux).
  • Administrateur de l’Administration autonome de la Zone franche industrielle de Dakar (ZFID)
Dans le Gouvernement de la RĂ©publique
  • Ministre du DĂ©veloppement Rural (Agriculture, Élevage et PĂŞche)
  • Ministre du DĂ©veloppement industriel et de l’Artisanat (Industrie, Mines et GĂ©ologie, Énergie et Artisanat)
  • Ministre de l’IntĂ©rieur
  • Ministre de l’Économie, des Finances, du Plan
  • Ministre de l’Économie, des Finances, du Plan et de l’IntĂ©gration africaine
Dans les Relations internationales
  • Conseiller auprès de la DĂ©lĂ©gation du SĂ©nĂ©gal aux AssemblĂ©es annuelles communes du Fonds monĂ©taire international et du Groupe de la Banque mondiale : 1971-1973 et 1979- 1986 ;
  • DĂ©lĂ©guĂ© du SĂ©nĂ©gal Ă  la ConfĂ©rence des Ministres des Finances du Groupe des 77 tenue Ă  Caracas en 1972 pour mettre en place le ComitĂ© des 24 destinĂ© Ă  faciliter la participation des pays en dĂ©veloppement aux nĂ©gociations du ComitĂ© des 20 sur la reforme du système monĂ©taire international ;
  • Expert auprès des Ministres des Finances du ComitĂ© des 24, du Groupe des 77 et du ComitĂ© des SupplĂ©ants de l’OCAM aux nĂ©gociations du ComitĂ© des 20 chargĂ© de la rĂ©forme du système monĂ©taire international jusqu'Ă  sa nomination comme PrĂ©sident Directeur General de la SONAGA en 1973 ;
  • Observateur pour le SĂ©nĂ©gal au ComitĂ© des supplĂ©ants et au comitĂ© ministĂ©riel du ComitĂ© des 24 du Groupe des 77 des institutions de Bretton Woods ;
  • Gouverneur supplĂ©ant pour le SĂ©nĂ©gal auprès du Groupe de la Banque mondiale : 1974-1978 ;
  • Premier Administrateur (Membre du ComitĂ© de Direction) pour le SĂ©nĂ©gal auprès de la Banque ouest-africaine de dĂ©veloppement : 1975-1980 ;
  • Premier Gouverneur pour le SĂ©nĂ©gal auprès de la Banque islamique de dĂ©veloppement (BID) : 1977-1978 ;
  • Gouverneur supplĂ©ant pour le SĂ©nĂ©gal auprès de la Banque islamique de dĂ©veloppement (BID) : 1977-1978 ;
  • Rapporteur gĂ©nĂ©ral de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale constitutive de l’Association des Institutions africaines de financement du dĂ©veloppement : 1976-1980 ;
  • Membre du ComitĂ© exĂ©cutif de l’Association des Institutions africaines de financement du dĂ©veloppement : 1976-1980 ;
  • Chef de la DĂ©lĂ©gation du SĂ©nĂ©gal aux AssemblĂ©es gĂ©nĂ©rales de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) : 1986-1988 ;
  • Chef de la dĂ©lĂ©gation du SĂ©nĂ©gal aux AssemblĂ©es gĂ©nĂ©rales du Fonds international de dĂ©veloppement agricole (FIDA) : 1986-1988 ;
  • PrĂ©sident du Conseil des Ministres de l’Association pour le dĂ©veloppement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (ADRAO) : 1986-1988 ;
  • PrĂ©sident du Conseil des Ministres du ComitĂ© inter-États de lutte contre la sĂ©cheresse au Sahel (CILSS) : 1987 ;
  • Chef de la DĂ©lĂ©gation du SĂ©nĂ©gal Ă  la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale de l’Organisation des Nations unies pour le dĂ©veloppement industriel (ONUDI) : 1988-1989 ;
  • Gouverneur pour le SĂ©nĂ©gal, cumulativement auprès du Fonds monĂ©taire international et du Groupe de la Banque mondiale : 1991-1993 ;
  • PrĂ©sident du Conseil des Gouverneurs de la Banque africaine de dĂ©veloppement (BAD) et du Conseil des Gouverneurs du Fonds africain de dĂ©veloppement en 1992 et en 1993 ;
  • PrĂ©sident de l’Union des Conseils Ă©conomiques et sociaux et institutions similaires d’Afrique ;
  • Fellow de l’Association internationale des banquiers ;
À la tête d’une des institutions de la République
  • PrĂ©sident du Conseil Ă©conomique et social (4e personnalitĂ© de l’État passant avant le gouvernement sur le plan protocolaire national) le 2 juin 1993.
  • PrĂ©sident honoraire du Conseil Ă©conomique et social.

Activités politiques

Famara Ibrahima Sagna est membre du Parti socialiste (PS) en janvier 1984, à la demande du Secrétaire général du PS de l’époque, le Président Abdou Diouf. À la suite du Congrès extraordinaire du PS des 20, 21, 24 janvier 1984, il devint Secrétaire national du Bureau politique du PS chargé des Affaires économiques et Président de la Commission des Affaires économiques et financières du comité central du parti. Devenu ministre de l’Intérieur en 1990, il démissionna du PS pour pouvoir tenir la balance égale entre toutes les formations politiques du pays. Il organisa la réconciliation nationale grâce à cette démission portée à la connaissance des partis et de l’opinion. Le dialogue fructueux avec l’opposition et la médiation entre Maître Abdoulaye Wade et Abdou Diouf ont été les conséquences de cette réconciliation qui aboutit à la formation d’un gouvernement de majorité présidentielle le 7 avril 1991. Il devint ministre de l’Économie, des Finances et du Plan ce . Par la suite, tenant compte de certaines difficultés relationnelles entre lui et le Premier ministre Habib Thiam, Famara Ibrahima Sagna adressa une lettre au Président de la République, le pour faire connaître sa décision d’arrêter sa participation au Gouvernement si, en cas de victoire du président Diouf aux élections de 1993, le Premier ministre en place devait être maintenu. Après ces élections présidentielles et législatives de 1993, le Président Abdou Diouf décida en effet de maintenir son Premier ministre. Famara Ibrahima Sagna, à son tour, n’hésita pas une seconde à quitter le gouvernement pour convenances personnelles. Mais des négociations amicales entre le Président de la République et Famara Ibrahima Sagna aboutirent à une proposition de nomination comme Président du Conseil économique et social. Après consultation de ses parents et de ses amis, Famara Ibrahima Sagna accepta le poste. Il fut nommé Président du Conseil économique et social et le , et devint le quatrième personnage de l’État. Il convient de noter que depuis 1990, Famara Ibrahima Sagna n’appartient à aucun parti politique.

Distinctions honorifiques

Kaléidoscope de ses ascendants

Famara Ibrahima Sagna est :

  • Arrière-petit-fils de Bourin Sagna, chef traditionnel, Ă  SĂ©dhiou, cosignataire avec ses pairs chefs de l’époque et le ReprĂ©sentant de la France, le Chef d’Escadron de Cavalerie Henri Canard, Commandant SupĂ©rieur de l’Arrondissement de GorĂ©e et DĂ©pendances, du traitĂ© de SĂ©dhiou du : Archives nationales du SĂ©nĂ©gal, Cote 13 G4 277-278.
  • Petit-fils de Almamy Bourin Sagna (SĂ©dhiou 1852–Marsassoum 1936), chef coutumier, gros producteur, commerçant et traitant, enlevĂ© Ă  l’affection des siens en 1936 Ă  Marsassoum (Sourouwacounda) Ă  l’âge de 84 ans.
  • Fils cadet de Ibrahima Almamy Bourin Sagna (Fanda 1875–Ziguinchor 1968), grand notable Ă  Marsassoum, quartier Sourouwakounda, qui s’installa Ă  Ziguinchor en 1904, comme coordinateur des activitĂ©s de son père en Basse Casamance et en GuinĂ©e portugaise (activitĂ©s qui au demeurant furent arrĂŞtĂ©es en 1944 Ă  la suite des consĂ©quences nĂ©fastes de la Seconde Guerre mondiale), et qui fut enlevĂ© Ă  l’affection des siens le Ă  Ziguinchor Ă  l’âge de 93 ans.
  • et de Adja Ramatoulaye Diallo (Carabane 1900-Ziguinchor 1990), fille cadette du grand marabout Baba Thierno Aliou Diallo et de Adama Fall, son Ă©pouse, Baba Thierno fut enlevĂ© Ă  l’affection des siens en 1906 Ă  Marsassoum–Santo.
  • Petit-fils du Grand Marabout Baba Thierno Aliou Diallo, de la grande famille des KaldouyankĂ©s du Fouta Djallon.
  • Petit neveu par alliance de Ousmane Saer Diop, traitant installĂ© Ă  Carabane, premier Ă©poux de sa grand-mère maternelle Adama Fall. Ousmane Diop Ă©tait le fils de l’illustre SĂ©nĂ©galais Saer Diop qui fonda Serekunda, « Keur Saer » en mandingue. Serekunda est aujourd’hui la deuxième ville de la Gambie : l’actuel chef de Serekunda, l’Alcalo Sidy Diop est un cousin de Famara Ibrahima Sagna.
  • Neveu en ligne directe des enfants Diallo issus du mariage entre le marabout Baba Thierno Aliou Diallo et sa grand-mère Adama Fall.
  • Neveu en ligne directe des enfants Diop issus du mariage entre Ousmane Saer Diop et sa grand-mère Adama Fall.

Métis culturel et biologique, soumis dès sa plus tendre enfance, à Ziguinchor et à Dakar, à l’influence de la culture mandingue de son père, dont le papa était mandingue et la mère diola du Fogny islamisée par les Mandingues, et à celle de la culture peule, de la culture oualoff et de la culture léboue, Famara Ibrahima Sagna a des liens de parenté de sang avec les trois principales ethnies de la Casamance naturelle, à savoir : les Mandingues, les Peuls et les Diolas (Il convient ici de retenir qu’en Casamance, les noms Sagna, Sané, Sonko, Diemé ou Diamé notamment, sont portés par trois ethnies : les Mandingues, les Diolas er les Bainouks.

Situation actuelle

Président Honoraire du Conseil Economique et Social nomme par décret du Président de la République en hommage à ses 42 ans de services en faveur du Sénégal et de la communauté internationale.

Publications

  • Des pionniers de Rochdale Ă  l'Union des CoopĂ©rateurs de Picardie (mĂ©moire d’élève-administrateur rĂ©digĂ© en 1960 Ă  Amiens après son stage de PrĂ©fecture au cabinet du prĂ©fet de la Somme, Henri Larrieu)
  • La Zone Franche et l'UMOA (MĂ©moire d'Ă©tudes).
  • La dĂ©valuation du Franc malien (travaux pratiques au FMI).
  • KalĂ©idoscope de ma vie administrative.
  • MĂ©moires d'un Ă©lectron libre tĂ©moin de l'histoire du SĂ©nĂ©gal de 1962 Ă  2009 (mise Ă  jour terminĂ©e).
  • KalĂ©idoscope des États fĂ©odaux prĂ©-coloniaux du sud du SĂ©nĂ©gal avant la conquĂŞte coloniale et l'organisation administrative du territoire baptisĂ© « Casamance » par le pouvoir colonial (en phase de documentation).

Notes

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Les Élites africaines, Édiafric, Paris, 1985, p. 184
    • Babacar Ndiaye et Waly Ndiaye, PrĂ©sidents et ministres de la RĂ©publique du SĂ©nĂ©gal, Dakar, 2006 (2e Ă©d.), p. 330

    Liens externes

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