Euro et Hongrie
L'obligation d'introduire l’euro en Hongrie découle du traité d'Athènes adopté en 2003. Actuellement, la monnaie de la Hongrie est le forint. Selon le traité d'Athènes, les nouveaux membres de l'Union européenne « doivent rejoindre l'union économique et monétaire à partir de la date d'adhésion », ce qui signifie que la Hongrie est obligée d'adopter l'euro.
- États membres de la zone euro : 20 pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Croatie, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Portugal, Slovaquie, Slovénie)
- États membres de l'Union européenne (UE) qui ont rejoint le MCE II : 1 pays (Bulgarie)
- États membres de l'UE qui ont l'obligation de rejoindre la zone euro : 5 pays (Hongrie, Pologne, Roumanie, Suède et Tchéquie)
- Micro-États non membres de l'UE utilisant l'euro avec l'accord de l'UE : 4 pays (Andorre, Monaco, Saint-Marin et Vatican)
- États non membres de l'UE qui ont adopté l'euro unilatéralement : 2 pays (Kosovo et Monténégro)
- État membre de l'UE faisant partie du MCE II mais qui est exempté de l'obligation de rejoindre la zone euro (Danemark).
Le gouvernement hongrois préparait le remplacement de sa monnaie par l’euro depuis 2003. En 2012, il n'y a plus de date prévue pour l'adoption de l'euro, ni pour l'entrée dans le mécanisme de taux de change européen. Une étude économique datée de 2008 a conjecturé que l'adoption de l'euro augmenterait de 30 % les investissements étrangers en Hongrie[1].
Statut
Le traité de Maastricht prévoit initialement que tous les membres de l'Union européenne devront rejoindre la zone euro une fois les critères de convergence remplis. La Hongrie satisfait actuellement deux des cinq critères.
Critères de convergence | |||||
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Inflation[A 1] | Finances publiques | Membre du MCE II | Taux d'intérêt à long terme[A 2] (au cours des 12 derniers mois) | ||
Déficit budgétaire annuel au PIB | Dette publique au PIB | ||||
Valeur de référence | max 2,1 % | max 3 % | max 60 % | min 2 ans | max 3,3 % |
Hongrie (novembre 2014-2017) | 0,4 % (2015-2016) | 3,9 % (2017) | 74,1 % (2016) | pas encore membre | 0,9 % (juillet 2017) |
Notes :
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Inflation
En 2006, l'inflation a fortement ralenti, avec un taux à 2,2 %. Cependant, après les mesures d'austérité adoptées, l'inflation passe à nouveau au-dessus du taux fixé par le traité de Maastricht, jusqu'à la crise. La crise ralentit l'inflation, avec un taux de 2,9 % en 2009, mais elle était toujours au-dessus de la limite pour satisfaire les critères de convergence. En 2011, l'inflation fluctuait autour de 4 %, et en 2013 baissait à 1,8 % puis en 2014 à 1,0 %.
En 2020, la pandémie de Covid-19 plonge le pays dans la récession. Le contexte d'envolée des prix s'enracine, notamment en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. En janvier 2023, l'inflation atteint 26 %, soit le taux le plus élevé de l'Union européenne[2]. Néanmoins, la politique du Premier ministre est aussi remise en cause. Avant la pandémie, le taux d’inflation était déjà de 4,7 %, soit trois fois plus que la moyenne européenne, car la devise nationale, le forint, est régulièrement dévaluée pour rendre le pays plus compétitif. En outre, le déficit budgétaire, creusé par les sommes d'argent distribuées à la population avant les élections d'avril 2022, ont aussi contribué à la hausse des prix[3].
Déficit budgétaire
Le déficit budgétaire était de 9,2 % durant l'année des élections (2006). Après l'adoption des mesures d'austérité, le déficit a atteint le seuil de 3 % du PIB en 2008. En 2009, les finances publiques devaient être pensées pour que le déficit soit aux alentours de 3,9 %, mais il a finalement été ramené au-dessus des 4 %. Le budget 2010 avait aussi été pensé pour que le déficit tourne autour de 3,8 %, mais encore cette fois-ci il a été ramené au-dessus des 4 %. Le gouvernement projetait de ramener le déficit en dessous des 3 % pour 2011 et 2012, et après l'excédent budgétaire ponctuel de 2011 dû à l'absorption des caisses de retraite privées, le déficit a diminué à 1,9 % en 2012[4] puis est remonté à 2,6 % en 2015[5].
En 2021, son déficit budgétaire est de 10,4 milliards d'euros[6]. Le déficit budgétaire par rapport au PIB atteint 4,9 % en 2022[7].
Dette publique
La dette publique atteint 80,1 % du PIB en 2010[8], au-dessus de l'objectif des 60 %. Toutefois, l'Union pourrait accepter la lourde dette hongroise si celle-ci venait à décliner pendant au moins deux ans. Or, elle baisse à 79,2 % en 2012[4].
La dette publique par rapport au PIB est de 76,8 % fin 2021 et de 73,5 % fin 2022[7].
Taux d'intérêt
Le taux d'intérêt de la banque centrale hongroise a augmenté de 3 points, en passant de 8,5 % à 11,5 % en octobre 2008, en raison de la crise économique. Néanmoins, le taux d'intérêt a ensuite diminué à 5,25 points[9] puis augmenté à 8 %[10] pour redescendre à 5,08 % en mai 2013[11].
Adhésion au MCE II
Étant donné que le pays ne prévoit pas de rejoindre la zone euro avant 2020, aucune discussion n'est apparue dans le débat politique sur une possible adhésion au MCE II.
Position politique
Gouvernement Medgyessy
Le Premier ministre Peter Medgyessy a annoncĂ© le que la Hongrie avait l'intention d'adopter la monnaie commune en 2008[12] - [13]. Dans un article publiĂ© dans Magyar HĂrlap le 24 juillet 2003, Perger Stevens a mĂŞme avancĂ© certains Ă©lĂ©ments relatifs aux dessins prĂ©sents sur la face nationale des pièces[14]. Les avis Ă©mis par les lecteurs en rĂ©action Ă cet article ont ensuite Ă©tĂ© repris dans un autre article publiĂ© dans ce mĂŞme journal le 31 dĂ©cembre 2003[15]. Ceux-ci souhaitaient notamment faire apparaĂ®tre des symboles nationaux sur la face nationale, voire des scientifiques[15].
La Hongrie est devenue membre de l'Union européenne le . Plus tard, la date du 1er janvier 2010 devint l'objectif officiel[16], mais cette date a dû être abandonnée en raison d'un déficit budgétaire, d'une inflation et d'une dette publique trop élevés[17].
Gouvernements Gyurcsány I et II
Pendant des années, la Hongrie n'a pas pu satisfaire les critères de convergence[18]. Après l'élection de 2006, le premier ministre Ferenc Gyurcsány mis en place des mesures d'austérité, ce qui causa des protestations populaires fin 2006 et un ralentissement de l'économie en 2007 et 2008. Cependant, en 2007, le déficit budgétaire fut ramené à 5 % (contre 9,2 %) du PIB et approcha du seuil de 3 % en 2008, imposé par le traité de Maastricht. En 2008, les spécialistes demandèrent une adhésion de la Hongrie au MCE II pour 2010 ou 2011, et une adhésion de l'euro vers 2013, ou plutôt vers 2014[19]. Le 8 juillet 2008, le ministre des Finances János Veres présenta la première ébauche d'un plan d'adoption de l'euro.
Après la crise financière mondiale de 2008, une adoption rapide de l'euro semblait évidente[20]. La Hongrie a reçu de l'aide financière de la part du Fonds monétaire international (FMI), de l'Union européenne et de la Banque mondiale[21]. En octobre 2008, le directeur de la plus grande banque hongroise appela à rejoindre la zone euro via une adhésion particulière[22].
Ferenc Gyurcsány n'a pas su adopter les mesures nécessaires. Le 6 mars, le taux de change EUR/HUF a atteint 317. Gyurcsány a fait voter une motion de confiance envers lui-même le 21 mars et nommé l'économiste Gordon Bajnai au ministère du développement.
Gouvernement Bajnai
Les partis socialistes et libérales acceptèrent que Gordon Bajnai devienne Premier ministre et qu'il crée un gouvernement par intérim pendant 1 ans à partir du 14 avril. Bajnai mis en place de nouvelles mesures d'austérité en Hongrie. Ces mesures ont permis de garder le déficit budgétaire en dessous de 4 % en 2009 et le budget 2010 a été calculé à 3,8 % du PIB. L'inflation est passée à près de 3 % en raison de la crise, mais en raison de l'augmentation de la TVA, l'inflation réelle à la fin de l'année fut de 5 % en moyenne. En raison des prêts du FMI, la dette publique s'élevait à 80 % du PIB. Le taux d'intérêt de la banque centrale hongroise s'abaissa de 10,5 % à 6,25 % en 2009. Le gouvernement de Bajnai n'a pas pu faire entrer la Hongrie dans le MCE II, mais il a déclaré qu'il n'avait pas eu l'intention de le faire.
Sous le gouvernement conservateur depuis 2010 : gouvernement de Viktor Orbán
Le parti de centre-droite Fidesz-Union civique hongroise a gagné les élections législatives hongroises de 2010, avec assez de sièges pour créer un gouvernement tout seul. Le Fidesz n'avait pas communiqué sa politique économique avant les élections. Peu de temps après la formation du nouveau gouvernement, ce dernier annonça qu'il avait l'intention de garder un déficit budgétaire aux alentours de 3,8 %[23]. Sous pression de la crise financière et de l'UE, le gouvernement a accepté de le ramener à 3 % pour 2011[24]. En 2010, le ministre des finances György Matolcsy annonça qu'une discussion sur l'adoption de l'euro aura lieu en 2012[25]. Mihály Varga, un autre membre du parti, parlait, quant à lui, d'une possible adhésion à la zone euro en 2014 ou 2015[26].
Cependant, en février 2011, le Premier ministre Viktor Orbán déclara clairement qu'il n'espérait pas rejoindre la zone euro avant 2020[27]. Plus tard, Matolcsy confirma cette déclaration[28]. Orbán indique que le pays n'est pour l'instant pas prêt pour adopter l'euro et qu'aucune discussion ne sera possible tant que la dette publique ne sera pas ramenée au seuil de 50 % du PIB. (La dette publique était alors de 80 % du PIB et le gouvernement espérait atteindre cet objectif vers 2018.) Quand les pays de la zone euro ont signé le pacte Europlus le 25 mars 2011, la Hongrie décida de suivre le Royaume-Uni, la Suède et la République tchèque en ne rejoignant pas le pacte. Matolcsy indiqua qu'il était d'accord avec la grande partie du pacte, mais n'a pas voulu renoncer à l'indépendance du pays en ce qui concerne l'impôt sur les sociétés[29].
Pièces en euro hongroises
Les pièces en euro hongroises n'ont pas été encore dessinées. Lors d'une interview de Ferenc Gaál, le directeur de la Monnaie hongroise, publié en 2010 dans le magazine Coin News au Royaume-Uni, au sujet de la fabrication des pièces en euro, il répondit : « Initialement, nous étions supposés arrêter la fabrication des pièces de forint en 2008. Les nouvelles installations de la Monnaie ont été spécialement construites pour répondre aux exigences de la nouvelle monnaie, l'euro, qui sera introduit en Hongrie à l'avenir. Ces nouvelles installations fourniront une frappe et une fabrication des pièces en euro de qualité, grâce aux nouvelles technologies. Nous n'aurons besoin que de six mois pour produire assez de pièces d'euro pour remplacer le forint. Toutes les conditions sont réunies pour le changement de monnaie. Maintenant, nous n'attendons plus que le feu vert ! »
Notes et références
- (en)/(hu) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Hungary and the euro » (voir la liste des auteurs) et en hongrois « Magyarország és az euró » (voir la liste des auteurs).
- Brouwer, Paapb et Viaene 2008, p. 188–208
- « La Hongrie entre en récession, plombée par une inflation record », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Reportage international - L’inflation galopante ronge le porte-monnaie des Hongrois », sur RFI, (consulté le )
- « Déficit public de la zone euro et de l’UE27 respectivement de 3,7% et 4,0% du PIB », sur Eurostat,
- « Déficit public de la zone euro et de l’UE28 respectivement de 2,4% et 2,9% du PIB », sur Eurostat,
- « Dette et déficit budgétaire en Hongrie », sur DonnéesMondiales.com (consulté le )
- Daily News, « Voici les dernières données, le déficit budgétaire de la Hongrie dépasse les 12 milliards d'euros », sur Daily News Hungary, (consulté le )
- Napi Gazdaság - février 2011
- MNB - avril 2010
- MNB - Site officiel
- (en) « Long-term interest rate statistics for EU Member States », sur BCE,
- hvg.hu - juillet 2003
- Origo Gazdaság 2008
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- Sulinet 2008
- Erste Bank
- FigyelőNet - mai 2008
- Ecoline - 22 décembre 2009
- KEMKIK - 2008
- The Economic Times - octobre 2008
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- HĂrszerzĹ‘ - juin 2010
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- Gazdasági Rádió - 13 septembre 2010
- Orbán dans Index - 5 février 2011
- Világgazdaság 2011
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Voir aussi
Bibliographie
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