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Euro et Hongrie

L'obligation d'introduire l’euro en Hongrie découle du traité d'Athènes adopté en 2003. Actuellement, la monnaie de la Hongrie est le forint. Selon le traité d'Athènes, les nouveaux membres de l'Union européenne « doivent rejoindre l'union économique et monétaire à partir de la date d'adhésion », ce qui signifie que la Hongrie est obligée d'adopter l'euro.

Carte sur L'union économique et monétaire (UEM) de l'Union européenne.

Le gouvernement hongrois préparait le remplacement de sa monnaie par l’euro depuis 2003. En 2012, il n'y a plus de date prévue pour l'adoption de l'euro, ni pour l'entrée dans le mécanisme de taux de change européen. Une étude économique datée de 2008 a conjecturé que l'adoption de l'euro augmenterait de 30 % les investissements étrangers en Hongrie[1].

Statut

Le traité de Maastricht prévoit initialement que tous les membres de l'Union européenne devront rejoindre la zone euro une fois les critères de convergence remplis. La Hongrie satisfait actuellement deux des cinq critères.

Critères de convergence
Inflation[A 1]Finances publiquesMembre du MCE IITaux d'intérêt à long terme[A 2]
(au cours des 12 derniers mois)
Déficit budgétaire annuel au PIBDette publique au PIB
Valeur de référencemax 2,1 %max 3 %max 60 %min 2 ansmax 3,3 %
Drapeau de la Hongrie Hongrie (novembre 2014-2017) 0,4 % (2015-2016) 3,9 % (2017) 74,1 % (2016) pas encore membre 0,9 % (juillet 2017)
Notes :
  1. Elle ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point celui des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix.
  2. Il ne doit pas dépasser de plus de 2 % ceux des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix.
LĂ©gende :
  • Critère satisfait
  • Critère non satisfait

Inflation

En 2006, l'inflation a fortement ralenti, avec un taux à 2,2 %. Cependant, après les mesures d'austérité adoptées, l'inflation passe à nouveau au-dessus du taux fixé par le traité de Maastricht, jusqu'à la crise. La crise ralentit l'inflation, avec un taux de 2,9 % en 2009, mais elle était toujours au-dessus de la limite pour satisfaire les critères de convergence. En 2011, l'inflation fluctuait autour de 4 %, et en 2013 baissait à 1,8 % puis en 2014 à 1,0 %.

En 2020, la pandémie de Covid-19 plonge le pays dans la récession. Le contexte d'envolée des prix s'enracine, notamment en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. En janvier 2023, l'inflation atteint 26 %, soit le taux le plus élevé de l'Union européenne[2]. Néanmoins, la politique du Premier ministre est aussi remise en cause. Avant la pandémie, le taux d’inflation était déjà de 4,7 %, soit trois fois plus que la moyenne européenne, car la devise nationale, le forint, est régulièrement dévaluée pour rendre le pays plus compétitif. En outre, le déficit budgétaire, creusé par les sommes d'argent distribuées à la population avant les élections d'avril 2022, ont aussi contribué à la hausse des prix[3].

Déficit budgétaire

Le déficit budgétaire était de 9,2 % durant l'année des élections (2006). Après l'adoption des mesures d'austérité, le déficit a atteint le seuil de 3 % du PIB en 2008. En 2009, les finances publiques devaient être pensées pour que le déficit soit aux alentours de 3,9 %, mais il a finalement été ramené au-dessus des 4 %. Le budget 2010 avait aussi été pensé pour que le déficit tourne autour de 3,8 %, mais encore cette fois-ci il a été ramené au-dessus des 4 %. Le gouvernement projetait de ramener le déficit en dessous des 3 % pour 2011 et 2012, et après l'excédent budgétaire ponctuel de 2011 dû à l'absorption des caisses de retraite privées, le déficit a diminué à 1,9 % en 2012[4] puis est remonté à 2,6 % en 2015[5].

En 2021, son déficit budgétaire est de 10,4 milliards d'euros[6]. Le déficit budgétaire par rapport au PIB atteint 4,9 % en 2022[7].

Dette publique

La dette publique atteint 80,1 % du PIB en 2010[8], au-dessus de l'objectif des 60 %. Toutefois, l'Union pourrait accepter la lourde dette hongroise si celle-ci venait à décliner pendant au moins deux ans. Or, elle baisse à 79,2 % en 2012[4].

La dette publique par rapport au PIB est de 76,8 % fin 2021 et de 73,5 % fin 2022[7].

Taux d'intérêt

Le taux d'intérêt de la banque centrale hongroise a augmenté de 3 points, en passant de 8,5 % à 11,5 % en octobre 2008, en raison de la crise économique. Néanmoins, le taux d'intérêt a ensuite diminué à 5,25 points[9] puis augmenté à 8 %[10] pour redescendre à 5,08 % en mai 2013[11].

Adhésion au MCE II

Étant donné que le pays ne prévoit pas de rejoindre la zone euro avant 2020, aucune discussion n'est apparue dans le débat politique sur une possible adhésion au MCE II.

Position politique

Gouvernement Medgyessy

Le Premier ministre Peter Medgyessy a annoncé le que la Hongrie avait l'intention d'adopter la monnaie commune en 2008[12] - [13]. Dans un article publié dans Magyar Hírlap le 24 juillet 2003, Perger Stevens a même avancé certains éléments relatifs aux dessins présents sur la face nationale des pièces[14]. Les avis émis par les lecteurs en réaction à cet article ont ensuite été repris dans un autre article publié dans ce même journal le 31 décembre 2003[15]. Ceux-ci souhaitaient notamment faire apparaître des symboles nationaux sur la face nationale, voire des scientifiques[15].

La Hongrie est devenue membre de l'Union européenne le . Plus tard, la date du 1er janvier 2010 devint l'objectif officiel[16], mais cette date a dû être abandonnée en raison d'un déficit budgétaire, d'une inflation et d'une dette publique trop élevés[17].

Gouvernements Gyurcsány I et II

Pendant des années, la Hongrie n'a pas pu satisfaire les critères de convergence[18]. Après l'élection de 2006, le premier ministre Ferenc Gyurcsány mis en place des mesures d'austérité, ce qui causa des protestations populaires fin 2006 et un ralentissement de l'économie en 2007 et 2008. Cependant, en 2007, le déficit budgétaire fut ramené à 5 % (contre 9,2 %) du PIB et approcha du seuil de 3 % en 2008, imposé par le traité de Maastricht. En 2008, les spécialistes demandèrent une adhésion de la Hongrie au MCE II pour 2010 ou 2011, et une adhésion de l'euro vers 2013, ou plutôt vers 2014[19]. Le 8 juillet 2008, le ministre des Finances János Veres présenta la première ébauche d'un plan d'adoption de l'euro.

Après la crise financière mondiale de 2008, une adoption rapide de l'euro semblait évidente[20]. La Hongrie a reçu de l'aide financière de la part du Fonds monétaire international (FMI), de l'Union européenne et de la Banque mondiale[21]. En octobre 2008, le directeur de la plus grande banque hongroise appela à rejoindre la zone euro via une adhésion particulière[22].

Ferenc Gyurcsány n'a pas su adopter les mesures nécessaires. Le 6 mars, le taux de change EUR/HUF a atteint 317. Gyurcsány a fait voter une motion de confiance envers lui-même le 21 mars et nommé l'économiste Gordon Bajnai au ministère du développement.

Gouvernement Bajnai

Les partis socialistes et libérales acceptèrent que Gordon Bajnai devienne Premier ministre et qu'il crée un gouvernement par intérim pendant 1 ans à partir du 14 avril. Bajnai mis en place de nouvelles mesures d'austérité en Hongrie. Ces mesures ont permis de garder le déficit budgétaire en dessous de 4 % en 2009 et le budget 2010 a été calculé à 3,8 % du PIB. L'inflation est passée à près de 3 % en raison de la crise, mais en raison de l'augmentation de la TVA, l'inflation réelle à la fin de l'année fut de 5 % en moyenne. En raison des prêts du FMI, la dette publique s'élevait à 80 % du PIB. Le taux d'intérêt de la banque centrale hongroise s'abaissa de 10,5 % à 6,25 % en 2009. Le gouvernement de Bajnai n'a pas pu faire entrer la Hongrie dans le MCE II, mais il a déclaré qu'il n'avait pas eu l'intention de le faire.

Sous le gouvernement conservateur depuis 2010 : gouvernement de Viktor Orbán

Le parti de centre-droite Fidesz-Union civique hongroise a gagné les élections législatives hongroises de 2010, avec assez de sièges pour créer un gouvernement tout seul. Le Fidesz n'avait pas communiqué sa politique économique avant les élections. Peu de temps après la formation du nouveau gouvernement, ce dernier annonça qu'il avait l'intention de garder un déficit budgétaire aux alentours de 3,8 %[23]. Sous pression de la crise financière et de l'UE, le gouvernement a accepté de le ramener à 3 % pour 2011[24]. En 2010, le ministre des finances György Matolcsy annonça qu'une discussion sur l'adoption de l'euro aura lieu en 2012[25]. Mihály Varga, un autre membre du parti, parlait, quant à lui, d'une possible adhésion à la zone euro en 2014 ou 2015[26].

Cependant, en février 2011, le Premier ministre Viktor Orbán déclara clairement qu'il n'espérait pas rejoindre la zone euro avant 2020[27]. Plus tard, Matolcsy confirma cette déclaration[28]. Orbán indique que le pays n'est pour l'instant pas prêt pour adopter l'euro et qu'aucune discussion ne sera possible tant que la dette publique ne sera pas ramenée au seuil de 50 % du PIB. (La dette publique était alors de 80 % du PIB et le gouvernement espérait atteindre cet objectif vers 2018.) Quand les pays de la zone euro ont signé le pacte Europlus le 25 mars 2011, la Hongrie décida de suivre le Royaume-Uni, la Suède et la République tchèque en ne rejoignant pas le pacte. Matolcsy indiqua qu'il était d'accord avec la grande partie du pacte, mais n'a pas voulu renoncer à l'indépendance du pays en ce qui concerne l'impôt sur les sociétés[29].

Pièces en euro hongroises

Les pièces en euro hongroises n'ont pas été encore dessinées. Lors d'une interview de Ferenc Gaál, le directeur de la Monnaie hongroise, publié en 2010 dans le magazine Coin News au Royaume-Uni, au sujet de la fabrication des pièces en euro, il répondit : « Initialement, nous étions supposés arrêter la fabrication des pièces de forint en 2008. Les nouvelles installations de la Monnaie ont été spécialement construites pour répondre aux exigences de la nouvelle monnaie, l'euro, qui sera introduit en Hongrie à l'avenir. Ces nouvelles installations fourniront une frappe et une fabrication des pièces en euro de qualité, grâce aux nouvelles technologies. Nous n'aurons besoin que de six mois pour produire assez de pièces d'euro pour remplacer le forint. Toutes les conditions sont réunies pour le changement de monnaie. Maintenant, nous n'attendons plus que le feu vert ! »

Notes et références

  1. Brouwer, Paapb et Viaene 2008, p. 188–208
  2. « La Hongrie entre en récession, plombée par une inflation record », sur LEFIGARO, (consulté le )
  3. « Reportage international - L’inflation galopante ronge le porte-monnaie des Hongrois », sur RFI, (consulté le )
  4. « Déficit public de la zone euro et de l’UE27 respectivement de 3,7% et 4,0% du PIB », sur Eurostat,
  5. « Déficit public de la zone euro et de l’UE28 respectivement de 2,4% et 2,9% du PIB », sur Eurostat,
  6. « Dette et déficit budgétaire en Hongrie », sur DonnéesMondiales.com (consulté le )
  7. Daily News, « Voici les dernières données, le déficit budgétaire de la Hongrie dépasse les 12 milliards d'euros », sur Daily News Hungary, (consulté le )
  8. Napi Gazdaság - février 2011
  9. MNB - avril 2010
  10. MNB - Site officiel
  11. (en) « Long-term interest rate statistics for EU Member States », sur BCE,
  12. hvg.hu - juillet 2003
  13. Origo Gazdaság 2008
  14. Perger - juillet 2003
  15. Perger - décembre 2003
  16. Sulinet 2008
  17. Erste Bank
  18. FigyelőNet - mai 2008
  19. Ecoline - 22 décembre 2009
  20. KEMKIK - 2008
  21. The Economic Times - octobre 2008
  22. FigyelőNet - octobre 2008
  23. Hírszerző - juin 2010
  24. Index - septembre 2010
  25. Matolcsy 2010
  26. Gazdasági Rádió - 13 septembre 2010
  27. Orbán dans Index - 5 février 2011
  28. Világgazdaság 2011
  29. Hírszerző - 22 mars 2011

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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