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Euro et Vatican

L'État de la Cité du Vatican a adopté l'euro comme monnaie officielle le , en même temps que la République italienne et dix autres États membres. Le pays fait partie de la zone euro mais pas de l'Union européenne[1], mais peut cependant frapper ses pièces en vertu d'accords plus anciens avec l'Italie et d'une décision du Conseil de l'Union européenne et d'une convention monétaire entre l'Italie (au nom de la Communauté européenne) et le Vatican qui a pris effet au [2].

Carte sur L'union économique et monétaire (UEM) de l'Union européenne.

Historique

Lire vaticane

Selon les accords du Latran conclus avec l'Italie, la lire vaticane a été la monnaie officielle de l'État du Vatican du , jusqu'à l'introduction de l'euro ; elle constituait alors une partie de la lire italienne et les deux monnaies étaient utilisables sur les deux territoires (c'était également le cas pour la lire de Saint-Marin).

Euro

À partir de 1997, le cardinal américain Edmund Casimir Szoka évoque la possibilité de remplacer la lire vaticane par l'euro[3]. En 2001, l'Europe accepte que le Vatican prévoit de frapper des euros à l'effigie du pape malgré les réticences des pays européens laïques[4].

Le Vatican entre dans la zone euro le conformément à des accords signés avec l'Italie. Ses premières pièces sont à l'effigie de Jean-Paul II[5] - [6]. En un an, la valeur du premier coffret de pièces euros du Vatican vendu a été multipliée par 68. 65.000 coffrets ont été mis en vente en 2002 (valeur 30 euros par coffret) et 9.000 coffrets "Belle Épreuve". Le premier tirage ne représente que 287.120 euros sur les 670.000 euros que le Vatican est autorisé à tirer annuellement[7]. Après le décès de Jean-Paul II en 2005, le Vatican introduit 16 nouvelles faces en deux mois[4].

En 2009, la commission européenne demande au Vatican de mettre en circulation au moins 51% des euros frappés pour éviter la spéculation des collectionneurs[5]. Le Vatican est le seul état européen à systématiquement introduire ses nouvelles pièces en coffret et à un prix dépassant leur valeur faciale. Pour parer à cela, la commission a négocié plusieurs conditions avec le Vatican : Au moins la moitié des pièces émises doivent être vendues à leur valeur faciale, chaque ancien chef d'État ne peut faire l'objet que d'une pièce et non tout un coffret, et les pièces à l'effigie des chefs d'État peuvent être renouvelées tous les 15 ans et pas plus souvent[4]. En 2010, le Vatican met finalement en circulation ses euros. Cela ne concerne cependant que les pièces de 50 centimes et leur distribution est très restreinte. Ces pièces portent l'inscription Città del Vaticano 2010[8]. Le pape Benoît XVI figure sur les pièces euro du Vatican de 2006 à 2013[6].

En 2017, le Vatican cesse de frapper le visage du pape François sur ses pièces euro à la demande de ce dernier[5] - [6]. En , le Vatican rejoint l'espace unique de paiement en euros (Sepa), signe d'une amélioration de la transaprence financière du micro-État[9].

Accord monétaire

Avec le passage de l'Italie à l'euro, les accords Italie-Vatican ont été adaptés et renouvelés ; le Vatican ne peut émettre qu'une quantité limitée de pièces avec sa face nationale, mais pas de billets (dont les faces sont mutualisées)[10]. Dans la pratique, elles sont frappées en par l'Istituto Poligrafico e Zecca dello Stato (IPZS) à Rome.

Sur la base de la déclaration no 6 relative aux relations monétaires avec la République de Saint-Marin, la Cité du Vatican et la Principauté de Monaco, annexée à l'acte final de Maastricht, le Conseil du a arrêté trois décisions sur la position à adopter par la Communauté en ce qui concerne un accord sur les relations monétaires avec ces trois États[2].

Bibliographie

  • Décision 1999/98/CE du Conseil sur la position à adopter par la Communauté en ce qui concerne un accord sur les relations monétaires avec la Cité du Vatican, 31999D0098, adopté le 31 décembre 1998, JO du 4 février 1999, p. 35-36, entré en vigueur le 31 décembre 1998 [consulter en ligne, notice bibliographique]
  • Convention monétaire entre la République italienne, au nom de la Communauté européenne, et l'État de la Cité du Vatican, représenté par le Saint-Siège, , 4 p. (lire en ligne).
  • Joël-Benoît D'Onorio et Andrea Riccardi, Le Vatican et la politique européenne, Mame, coll. « Études de l'Institut européen des relations Église-État », , 310 p. (ISBN 978-2-7289-0666-6)

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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