Eugène Viala

Eugène Viala naît le 8 septembre 1859 à Salles-Curan, fils de Firmin Antoine Viala, percepteur, et d'Eugénie Matet[3], originaires du village de Broquiès, à une trentaine de kilomètres plus au sud.

Il étudie à l'école des beaux-arts de Montpellier de 1877 à 1880, puis en 1881 à l'Académie Julian à Paris[4] où il suit les cours de Jacques Edmond Leman et d'Ernest Hébert.

Il épouse Berthe Ducrochet de Saint-Geniez-d'Olt en 1888, et ont quatre enfants. Revenu à Rodez en 1889, il exerce d’abord le métier de photographe pour subvenir aux besoins de sa famille et publie alors quelques photographies. À partir de 1903, Maurice Fenaille, grand industriel du pétrole, mécène d'Auguste Rodin et de Camille Claudel, le prend sous son aile et l'aide à poursuivre ses activités de peinture et de gravure. En 1909, il lui procure un atelier à Neuilly-sur-Seine, puis finance un voyage en Italie où le peintre Tristan Richard l'accompagne.

De 1908 à 1909, il dirige la revue Le Cri de la Terre, bimensuelle, régionale et illustrée, éditée par l’Imprimerie Louis Loup-Forveille à Rodez, qui publie 13 numéros[5].

Il publie plusieurs ouvrages poétiques : Paysages, recueil constitué de poèmes en prose, et un recueil rédigé en vers, Loin des foules, dont le titre s'inspire du poème Les Foules de Charles Baudelaire, qu'il admire. Il publie également un roman intitulé La traversée du Rouergue.

Constituée d'huiles sur panneaux et d'aquarelles, son œuvre peint est marqué par des supports pauvres, à la mesure de la situation sociale de l'artiste. Mais c'est surtout dans le domaine de la gravure qu'il excelle avec des petits formats de paysages hallucinés, empreints de romantisme noir et de symbolisme. Il aime représenter les aspects austères de sa terre natale, des arbres tourmentés, des paysages sauvages, des villages abandonnés, des bêtes fantasmagoriques.

Remy de Gourmont fait partie des écrivains avec lesquels il entretient des relations.

Il meurt le 5 mars 1913 à Salles-Curan[6] des suites d'un accident de la circulation, renversé par une automobile à la descente d'un tramway à Neuilly.

États-Unis

• San Francisco, musée des Beaux-Arts[7].

France

• Paris :
  • bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art[8].
  • département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France.
• Rodez, musée des Beaux-Arts Denys-Puech : fonds de plus de 200 estampes[9].
• Salles-Curan, musée Eugène Viala.
• Toulouse, musée Paul-Dupuy[10].

• Œuvres d'Eugène Viala
• 
  Orphée - L'Art éclaira tout, eau-forte.
• 
  La Tentation de saint Antoine, eau-forte.
• 
  La Femme de Loth, eau-forte.
• 
  La Lyre, eau-forte.
• 
  La Grande Nuit, eau-forte.
• 
  Gestes d’arbres, la sorcière, eau-forte et aquatinte.
• 
  Le Chemin et La Mare, paire d'aquarelles, localisation inconnue.
• 
  Sérigraphie d'après le dessin intitulé Autoportrait 1908[11]. Plume, lavis et rehauts d’aquarelle, collection particulière[12].

• En 1904, exposition dans la galerie du marchand d'art Charles Hessèle au 13, rue Laffite à Paris[13].
• Du 20 au 30 avril 1914, exposition à la galerie Manzi-Joyant (Hôtel des Modes) au 15, rue de la Ville-l'Évêque à Paris[13] - [14].
• Du 1^er octobre 2015 au 17 janvier 2016, plusieurs œuvres d'Eugène Viala sont présentées au Petit Palais à Paris, dans le cadre de l'exposition temporaire Fantastique ! L’estampe visionnaire. De Goya à Redon[15].
• Le musée Denys-Puech de Rodez lui consacre une rétrospective Eugène Viala, graveur du fantastique, du 16 octobre 2021 au 16 janvier 2022[16].

• Rodez : une rue porte son nom[17] ; le square de la Boule d’Or est ornementé d'un buste en bronze, œuvre de Denys Puech[18].
• Salles-Curan : une avenue[19] et une école primaire portent son nom. Un monument à sa mémoire sculpté par Marc Robert en 1957 orne le square qui porte son nom, situé près de la mairie.

L'Association des amis d'Eugène Viala et du Lévezou[20] - [21] présidée par Serge Bories, membre de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, a été fondée à Salles-Curan en 1999. Elle développe des activités culturelles et organise des expositions.

En 2019, l’association inaugure le musée Eugène Viala, rue du Château à Salles-Curan, dans des locaux provisoires. Elle a pour objectif la création d'un musée définitif au Grenier de Monsieur, une maison du XV^e siècle dans le centre bourg de Salles-Curan[22] .

L'association a fait rééditer deux recueils de poèmes d'Eugène Viala : un recueil de nouvelles intitulé Paysages et un recueil de poèmes en vers intitulé Loin des Foules[23]. Cette association publie également une revue annuelle : Murmures de notre terre.