François Fabié
François-Joseph Fabié[1], né au Moulin de Roupeyrac à Durenque (Aveyron) le 3 novembre 1846 et mort le 18 juillet 1928 à La Valette-du-Var (Var), est un poète régionaliste français. Le Moulin de Roupeyrac, sa maison natale, est aujourd'hui un musée consacré à sa vie et à son œuvre.
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Biographie
François Fabié est le fils du meunier du moulin de Durenque et l'ainé d'une famille de quatre enfants. Brillant élève à l'école primaire, de 8 à 11 ans, il entre en 1857 au collège des frères de la paroisse de Saint-Amans à Rodez, puis en 1860 à l'institution Palous[Notes 1] et fin 1860 comme externe au pensionnat Saint-Joseph qui venait d'ouvrir. Après une interruption de 18 mois, il y retourne en 1864 pour faire une année de préparation au concours de l'École normale. Reçu premier à l'École normale de Rodez en 1865, il part pour l'École normale spéciale de Cluny en Bourgogne en 1868, grâce à une bourse d'études qui lui est attribuée par le ministre de l'Instruction publique et il obtient son diplômé au début de la guerre de 1870[2]. Il entame alors une double carrière d'enseignant et de poète[3].
En 1872, il devient professeur de littérature au lycée de Toulon. Il s´y marie et y publie son premier recueil de poésie, La Poésie des bêtes.
En 1883, il est nommé professeur au lycée Charlemagne à Paris et plus tard il devient directeur de l'École primaire supérieure Colbert[4].
En 1908, il prend sa retraite dans le village de La Valette-du-Var à côté de Toulon d'où est native sa femme.
François Fabié est considéré un poète de terroir, « poète de clocher par excellence » de sa terre rouergate[5].
Il meurt le à La Valette-du-Var et est enterré à Toulon.
Appréciations
Jules Tellier écrit de lui dans Nos poètes (1888) :
« Tout le long de ses livres, je note un je ne sais quoi de fruste et de gauche. À propos d’un chat qui poursuit une souris, le poète se croit obligé de se rappeler Achille poursuivant Hector autour des murs de Troie. Il a souvent de ces pédanteries faciles. Il m’apparaît comme un mélange singulier (intéressant et sympathique après tout) de rustique et d’universitaire de province. »
Dans Le Temps des Amours, Marcel Pagnol raconte que c’est à cet écrivain qu’il dut, alors qu’il était en quatrième, son premier émoi poétique :
« Je venais de terminer ma version latine. C'était le soixante-troisième chapitre du Livre VII de César : Defectione Haeduorum cognita.
En attendant le dernier tambour du soir, je feuilletais les Morceaux choisis de la Littérature Française lorsque le hasard me proposa un poème de François Fabié.
L'auteur parlait à son père, un bûcheron du Rouergue, et il lui promettait de n'oublier jamais :
Que ma plume rustique est fille de ta hache.
Cette transformation d'une cognée en « plume » me parut le comble de l'élégance poétique, et je ressentis le frisson sacré de la beauté. Des larmes montèrent à mes yeux, et je pénétrai dans le royaume sous les yeux mêmes de ce Pœtus, qui ne se douta de rien. »
Honneurs
- En 1887, il reçoit le prix Montyon, en 1895, le prix Archon-Despérouses et en 1906, le prix Alfred-Née de l’Académie française[6].
- En 1892 il devient chevalier et en 1908 officier de la Légion d'honneur[7].
- En 1923,le Syndicat d'Initiative de Millau a créé un « prix François Fabié », concours annuel pour des élèves de Millau[8].
- En aout 1928, un comité s'est formé pour élever un monument à François Fabié[9].
- Les communes de Durenque, La Valette-du-Var, Décazeville ont une école François Fabié. Toulon, Marseille, Millau, Rodez, Villefranche-de-Rouergue et d'autres localités ont donné son nom à une rue, avenue ou boulevard.
- La statue de François Fabié à Toulon.
- Le buste de François Fabié a Millau.
- Maison natale de François Fabié.
- François Fabié.
- Musée François Fabié à Durenque.
Œuvres
- François Fabié, La Poésie des bêtes., Paris, Hachette Livre BNF, (1re éd. 1879), 113 p. (ISBN 978-2019254155, BNF 30413121, lire sur Wikisource)
La poésie des bêtes. sur Gallica - François Fabié, Molière et Montespan, comédie en un acte, en vers, Paris, Hachette Livre BNF, (1re éd. 1882), 40 p. (ISBN 978-2329226385, BNF 30413118)
- Placet au roi, comédie en 1 acte, en vers. : Paris, Odéon, 15 janvier 1884., Paris, Tresse, , 31 p., In-16 (BNF 30413119)
- Le Clocher, poèmes de Rouergue., Paris, A. Lemerre, , 197 p., In-16 (BNF 30413116)
- La Bonne terre., Paris, A. Lemerre, , 136 p., In-16 (BNF 30413114)
- Œuvres de François Fabié. Poésies., Paris, A. Lemerre, 1891-1905, 3 vol. in-16, portrait de l'auteur (BNF 30413112)
- Voix rustiques., Paris, A. Lemerre, , 152 p., in-12 (BNF 30413127)
- François Fabié, Vers la maison, Hachette Livre BNF, (1re éd. 1899), 158 p. (ISBN 978-2012999718, BNF 30413126)
Vers la maison. sur Gallica - « Pour les Arbres », Le Correspondant, 25 Novembre, 1906, pp. 801-804.
- Ronces et lierres, poésies., Paris, A. Lemerre, , 125 p., in-18 (BNF 32087993)
- François Fabié, Moulins d'autrefois, 94 p. (ISBN 979-8491786299, BNF 32087989, lire sur Wikisource)
- Fleurs de genêts., Paris, A. Lemerre, coll. « Petite collection rose », , 116 p., in-32 (BNF 32087992)
Fleurs de genêts sur Wikisource
Fleurs de genêts. sur Gallica - La terre et les paysans. : (poèmes choisis), Paris, A. Lemerre, , 263 p., in-16 (BNF 32087995)
- François Fabié, Souvenirs d'enfance et d'études, Éditions du Moulin de Roupeyrac, , 265 p. (BNF 32087994, lire sur Wikisource)
- Choix de poèmes, Rodez, Les Amis de François Fabié, 1971, 208 p.
- François Fabié, Les poèmes des troënes, Édisud, , 164 p. (ISBN 978-2744900945, BNF 37039922)
Voir aussi
Bibliographie
- Norbert Calmels, François Fabié, poète de la nostalgie,
- Michèle Gorenc, Les poètes du pays natal (1870-1890) : l'exemple de Jean Aicard et de François Fabié, Paris, Honoré Champion, , 544 p. (ISBN 978-2745328564)
- Dominique Crébassol et Maëva Robert (photogr. Patrice Thébault), Carnets de l'Aveyron, Lévézou et Ségala. Sous les traits de quatre personnalités aveyronnaises. Eugène Viala, Jean-Henri Fabre, Renaud de Vézins, François Fabié, Éditions midi-pyrénéennes, Syndicat mixte du Lévézou, , 48 p. (EAN 9791093498232)
Notes et références
Notes
- Palous, instituteur privé laique, auteur de Mémoires d'un instituteur, 1837 à 1861
Références
- Notice d'autorité personne (BNF 12604892)
- François Fabié, souvenirs d'enfance et d'études, Rodez, imprimerie Carrère, 1925)
- A. Cotelette, Un éducateur poète : François Fabié, in: Revue pédagogique, 1919, vol 75-2 p. 182-203
- Francine Muel-Dreyfus, Le métier d'éducateur : les instituteurs de 1900, les éducateurs spécialisés de 1968, Minuit 1983
- Francine Muel-Dreyfus, op.cit.
- « Prix de l'Académie française », sur Académie française (consulté le )
- Bulletin des lois de la République française,2e semestre 1908 p. 1157
- Martine Astor, Prix François Fabié 2014, site web de la Societé d'études Millavoises, 26 mai 2014
- Le Gaulois 24 08 1929 p.3.
Liens externes
- Ressources relatives à la littérature :
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :