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Ernesto Cardenal

Ernesto[1] Cardenal MartĂ­nez, nĂ© le Ă  Granada au Nicaragua et mort le Ă  Managua[2], est un prĂȘtre catholique, thĂ©ologien, poĂšte et homme politique nicaraguayen.

Ernesto Cardenal
Ernesto Cardenal en 2010.
Fonction
Ministre de la Culture (en)
Nicaragua
-
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  95 ans)
Managua
Nom de naissance
Ernesto Cardenal MartĂ­nez
Nationalité
Formation
Faculté de philosophie et de lettres (UNAM) (-)
Université Columbia (-)
Colegio Centro América (en)
Activités
Période d'activité
Ă  partir de
Fratrie
ParentĂšle
Autres informations
Ordre religieux
Partis politiques
Front sandiniste de libération nationale (jusqu'en )
UniĂłn DemocrĂĄtica Renovadora (en)
Membre de
MaĂźtre
Armando Rojas Guardia (d)
Genre artistique
Influencé par
Distinctions
Liste détaillée
Prix de la paix des libraires allemands ()
Docteur honoris causa de l'université de Valence ()
Docteur honoris causa de l'université de Grenade ()
Pablo Neruda Ibero-American Poetry Award (en) ()
DĂ©coration autrichienne pour la science et l'art (en) ()
Docteur honoris causa de l'université de Huelva (d) ()
Prix Reine-Sophie (d) ()
Prix Theodor-Wanner (d) ()
Docteur honoris causa de l'université de Wuppertal (d) ()
Ordre de José Marti
Ordre de l'indépendance culturelle Rubén Darío (d)
Docteur honoris causa de l'université de Veracruz
Ordre Augusto CĂ©sar Sandino (d)
signature d'Ernesto Cardenal
Signature

Pour quelque temps moine trappiste, il devient une figure importante du Nicaragua, dont il est ministre de la Culture de 1979 à 1987, tout en continuant à promouvoir la théologie de la libération.

Biographie

NĂ© dans une famille de propriĂ©taires et commerçants aisĂ©s[3] de Granada, Ernesto Cardenal est le cousin du critique littĂ©raire Pablo Antonio Cuadra et le frĂšre de Fernando Cardenal. Il Ă©tudie la littĂ©rature Ă  Managua et Ă  Mexico de 1942 Ă  1946, et voyage ensuite pour Ă©tudes en Italie, en Espagne, aux États-Unis et en Suisse de 1947 Ă  1950.

A son retour au Nicaragua, Ernesto Cardenal fonde la UNAP (Union Nationationale d'Action Populaire) avec Pedro JoaquĂ­n Chamorro, Reinaldo Antonio TĂ©fel, Rafael CĂłrdova Rivas, Arturo Cruz et Emilio Álvarez MontalvĂĄn. Il participe ensuite Ă  la rĂ©volution d'avril visant le gouvernement autoritaire d'Anastasio Somoza GarcĂ­a. Le coup d'État Ă©choue. Cardenal quitte le pays et entre chez les trappistes Ă  l'abbaye de GethsĂ©mani[4], au Kentucky (États-Unis), oĂč il fait son noviciat sous la direction de Thomas Merton.

Ernesto Cardenal est ordonnĂ© prĂȘtre catholique en 1965[5]. Il s'installe pour un temps aux Ăźles Solentiname (dans le lac Nicaragua), oĂč il fonde une communautĂ© monastique utopique. Il y compose un livre intitulĂ© El Evangelio de Solentiname dont l'inspiration est proche de la ThĂ©ologie de la libĂ©ration. Il milite activement avec les sandinistes dans le soulĂšvement contre le gouvernement d'Anastasio Somoza Debayle, fils de Somoza GarcĂ­a.

En 1979, aprĂšs la chute du rĂ©gime de Somoza, il est nommĂ© ministre de la Culture dans le gouvernement du Front Sandiniste de LibĂ©ration Nationale (FSLN), dont son frĂšre Fernando Cardenal, Ă©galement prĂȘtre catholique (dans l'ordre des jĂ©suites), est ministre de l'Éducation. Il intervient pour une « RĂ©volution sans vengeance »[6] Il occupe ce poste jusqu'en 1987 lorsque son ministĂšre est dissous pour des raisons Ă©conomiques.

Lors de la visite du pape Jean-Paul II au Nicaragua en 1983, Ernesto Cardenal est publiquement rĂ©primandĂ© par le souverain pontife, qui refusa de lui donner la main, sans doute parce qu'il resta actif dans la vie politique du pays malgrĂ© les mises en demeure adressĂ©es[7]. Ernesto Cardenal est par la suite suspendu a divinis par le Saint-SiĂšge, ce qui lui interdit de cĂ©lĂ©brer la messe et d'administrer les sacrements. Il se montrera ouvertement critique envers Jean Paul II et son successeur BenoĂźt XVI, dont les pontificats ont selon lui fait reculer l’Église catholique[8].

Ernesto Cardenal quitte le FSLN en 1994, protestant contre la direction autoritaire du président Daniel Ortega, tout en conservant ses opinions progressistes. Il est membre du comité de direction de la chaßne télévisée Tele Sur.

Plusieurs fois pressenti pour le prix Nobel de littĂ©rature, il est l’auteur de plusieurs ouvrages poĂ©tiques comme L’Heure zĂ©ro ou PriĂšre pour Marilyn Monroe et autres poĂšmes. Son livre le plus cĂ©lĂšbre est L’Evangile de Solentiname, Ă©crit au sein d’une communautĂ© chrĂ©tienne trappiste qu’il avait fondĂ©e au dĂ©but de sa carriĂšre de prĂȘtre, en 1966, dans les Ăźles Solentiname, pour apprendre aux paysans et pĂȘcheurs locaux Ă  peindre et Ă  Ă©crire de la poĂ©sie[8].

Le , alors qu'Ernesto Cardenal se trouve hospitalisĂ© Ă  94 ans pour une grave infection rĂ©nale, le pape François lĂšve la suspension a divinis dont il fait l'objet[9]. Le nonce apostolique Waldemar StanisƂaw Sommertag cĂ©lĂšbre ensuite avec Cardenal une messe, sa premiĂšre depuis 36 ans[10].

Ernesto Cardenal, hospitalisĂ© depuis trois semaines dans un hĂŽpital de Managua, y meurt le 1er mars 2020 des suites d'une crise cardiaque[2]. Son ancien compagnon d'armes, le prĂ©sident Daniel Ortega, dĂ©clare trois jours de deuil national. Le gouvernement « se joindra aux cĂ©rĂ©monies de remerciements et d’adieux Ă  ce frĂšre nicaraguayen », annonce l’exĂ©cutif dans un communiquĂ©[8].

Ouvrages

  • Cri, psaumes politiques, traduction par GĂ©rard BessiĂšre et Marta Sacchi, Paris,Éditions du Cerf, 1970 (nouvelle Ă©dition : L'Harmattan, Paris, 2008).
  • Amour, secret du monde, Paris, Éditions du Cerf, 1972, 153 p.
  • Anthologie poĂ©tique, traduction par GĂ©rard BessiĂšre et Marta Sacchi, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Terre de Feu », 1974, 183 p.
  • Psaumes, traduction par GĂ©rard BessiĂšre et Marta Sacchi, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Terre de Feu », 1981, 172 p.
  • ChrĂ©tiens du Nicaragua : l'Évangile en rĂ©volution, traduction de l'espagnol par Claire WĂ©ry et Charles Condamines, Karthala, Paris, 1981, 215 p.
  • CĂĄntico cĂłsmico[11], Managua, Ed. Nueva Nicaragua, 1989, 581 p.
  • La RĂ©volution perdue[12], Paris, L’Harmattan, 2008, 475 p.
  • PoĂšmes de la RĂ©volution (Vols victorieux), prĂ©sentation et traduction de Bernard DesfretiĂšres, Paris; coll. « Le Temps des cerises », 2011, 2014.
  • (es) PoesĂ­a completa, Madrid, Trotta, , 1 228 (ISBN 9788498797343, OCLC 1159279224).

Notes et références

  1. Ernesto Cardenal (trad. de l'espagnol), Oraison pour Marilyn Monroe et autres poĂšmes, Paris, Le Temps Des Cerises, , 193 p. (ISBN 978-2-84109-256-7).
  2. Nicaragua investiga: Muere el poeta Ernesto Cardenal, 1er mars 2020, online
  3. « Ernesto CARDENAL », sur www.leshommessansepaules.com (consulté le ).
  4. « Ernesto Cardenal | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  5. Ernesto Cardenal, « Psaume 9 », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ).
  6. (de) « Revolution ohne Rache », Berliner Morgenpost,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. RĂ©ginald LĂ©andre Dumont: "Les PrĂȘtres subversifs" (Éditions Labor - 2002, p. 225)
  8. « Ernesto Cardenal, poĂšte, prĂȘtre et figure de la rĂ©volution sandiniste au Nicaragua, est mort », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne).
  9. « Nicaragua: le PÚre Ernesto Cardenal n'est plus suspendu - Vatican News », sur www.vaticannews.va, (consulté le ).
  10. (es) Pablo Ordaz, « Roma se reconcilia con Cardenal », El PaĂ­s,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  11. GeneviĂšve Fabry, « Entre science et mystique : le Cantique cosmique d’Ernesto Cardenal », Les Lettres romanes, vol. 64, nos 1-2,‎ , p. 129–143 (ISSN 0024-1415, DOI 10.1484/J.LLR.1.100761, lire en ligne, consultĂ© le ).
  12. Charles-AndrĂ© Goulet, « Ernesto Cardenal, La RĂ©volution perdue. Paris, L’Harmattan, 2008, 475 p. », Cahiers des AmĂ©riques latines, nos 57-58,‎ , p. 234–235 (ISSN 1141-7161, lire en ligne, consultĂ© le ).

Annexes

Bibliographie

  • Nicole Maillard, « Quelques aspects thĂ©ologico-politiques de l’Ɠuvre du poĂšte et prĂȘtre Ernesto Cardenal », in Études thĂ©ologiques et religieuses, 56:3, 1981, p. 431-443.

Liens externes

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