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Ernest Hamel

Louis Ernest Hamel, né le à Paris où il est mort le , est un avocat, écrivain, historien et homme politique français. Il est surtout connu comme biographe de Maximilien de Robespierre.

Biographie

D'origine picarde et arrière-petit-neveu du grammairien Charles François Lhomond, il suit des études au lycée Henri-IV, entre 1835 et 1845[1], puis en faculté de droit, entre 1845 et 1848[2], avant de s'inscrire au barreau de Paris. Toutefois, passionné par les lettres et l'histoire, il abandonne le barreau pour les recherches et la littérature. Après Les Derniers chants, un recueil de poésies, en 1851, et divers travaux historiques (Étienne Marcel, Le Duc de Guise et Histoire de Marie Tudor), il se tourne vers l'histoire de la Révolution française et de l'époque contemporaine. Son œuvre abondante, qui comprend une Histoire de Saint-Just, une Histoire de Robespierre, Thermidor, un Précis de l'histoire de la Révolution, La République sous le Directoire et le Consulat, Le Premier Empire, La Restauration et Le Second Empire, lui vaut d'être nommé vice-président, président puis président honoraire de la Société des gens de lettres.

Professant des idées républicaines et démocratiques et manifestant sa sympathie à l'égard des révolutionnaires, il se heurte à la censure du gouvernement de Napoléon III, qui fait saisir et mettre au pilon son Histoire de Saint-Just (1859) – rééditée à Bruxelles en 1860 – et menace de poursuites son Histoire de Robespierre (1865). Se lançant dans le journalisme, il écrit dans plusieurs journaux d'opposition: le Courrier du dimanche, le Siècle, L'Opinion nationale, la Presse libre, la Réforme ou la Revue contemporaine. Le , il fonde avec Louis Blanc l'Homme libre, journal dont il devient directeur politique en 1877[3] et qui disparaît au bout de quelques mois.

Par ailleurs, il se prĂ©sente Ă  plusieurs reprises aux Ă©lections, mais il est Ă  chaque fois battu. Candidat dans la circonscription de PĂ©ronne, dans la Somme, en 1857, il s'incline le 22 juin face au candidat officiel, le Dr. Conneau, mĂ©decin de NapolĂ©on III, avec 2 306 voix sur 23 186 votants et 31 000 inscrits, contre 16 557 voix pour son adversaire. Le , il recueille 4 608 voix sur 25 079 votants et 31 112 inscrits, contre 20 355 voix pour le candidat bonapartiste[4], au terme d'une campagne qu'il a axĂ© sur l'abolition de la loi de sĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale, l'instruction gratuite et obligatoire, les franchises municipales et la libertĂ© de la presse et de rĂ©union, mais il n'est pas Ă©lu.

Pendant la guerre franco-allemande (1870), il sert comme soldat dans un bataillon de francs-tireurs et dans la garde nationale parisienne.

Après la proclamation de la RĂ©publique, il se prĂ©sente dans la Somme aux Ă©lections du sur la liste rĂ©publicaine, mais n'obtient pas le nombre suffisant de voix (sur 123 345 votants et 167 374 inscrits) pour ĂŞtre Ă©lu, neuf des onze sièges du dĂ©partement Ă©tant remportĂ©s par la liste conservatrice. En revanche, il est Ă©lu au Conseil gĂ©nĂ©ral de la Somme dans le canton de Moreuil, siège qu'il occupe jusqu'en 1876. De nouveau battu aux Ă©lections du 20 fĂ©vrier 1876 dans la circonscription de Montdidier avec 7 370 voix (sur 16 383 votants et 19 339 inscrits) contre 8 737 au candidat de centre-gauche, Gustave-Louis Jametel, il quitte la Somme et se fait Ă©lire conseiller municipal dans le XIIe arrondissement de Paris de 1878 Ă  1887. Puis il devient maire de Richebourg, près de Houdan, dont il achète le château Ă  la famille Dufresne en 1880. Ă€ sa mort, il passe Ă  son fils, Édouard, Ă©galement maire de la commune[5].

Candidat lors d'une Ă©lection sĂ©natoriale partielle organisĂ©e en Seine-et-Oise le après le dĂ©cès d'Hippolyte Maze, c'est Alphonse Chodron de Courcel qui l'emporte dès le premier tour de scrutin par 722 voix sur 1 325 votants. Après cet Ă©chec, il est Ă©lu le 9 octobre suivant en remplacement de LĂ©on Journault, sĂ©nateur de Seine-et-Oise, avec 746 voix sur 1 347 suffrages exprimĂ©s.

Inscrit aux groupes de l'Union républicaine et de la Gauche républicaine puis au groupe républicain radical, il intervient au Sénat dans des domaines très divers et participe aux travaux de nombreuses commissions. En particulier, il préside la commission artistique et littéraire.

Il meurt à Paris le , à l'âge de 71 ans. Ses obsèques civiles ont lieu le 9 janvier au cimetière du Père-Lachaise[6] - [7] - [8].

Famille

Son épouse, Mathilde Marie Élisabeth Huber, née à Paris le 31 août 1840, décédée le 25 février 1897 à Paris[9].

Son fils, Christian Marie Édouard Hamel, né à Paris le , décédé à Pau le , est un industriel, maire de Richebourg, chevalier de la Légion d'honneur et du Mérite agricole[7].

Sa fille, Louise, se marie avec Paul Maitrot de Varenne (1852-1933), préfet du Gard (1900-1909), avec lequel elle a une fille, Laurence Maitrot de Varenne (1902-1985)[10].

Ĺ’uvres

Ernest Hamel caricaturé par André Gill dans le périodique Les Hommes d'aujourd'hui (1879).
  • La LibertĂ©, hymne au peuple français, Paris, Imprimerie de J. Frey, 1848, II-16 p.
  • Concours pour l'auditorat au Conseil d'État. Du Système de revenus publics adoptĂ© par l'AssemblĂ©e constituante de 1789, et du système de revenus publics tel qu'il existait au 1er janvier 1848. Thèse par Ernest Hamel, Paris, Imprimerie de Lacour, 1849, 30 p.
  • Derniers chants, Paris, Garnier frères, 1851, 306 p.
  • Les Principes de 1789 et les titres de noblesse, Paris, Ledoyen, 1858, 63 pages, lire en ligne, disponible sur Google Books
  • Histoire de Saint-Just dĂ©putĂ© Ă  la Convention nationale, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1859, 628 pages, tomes 1 et 2, lire en ligne sur Gallica (rĂ©Ă©d. MĂ©line, Cans, Bruxelles, 1860)
  • Lhomond et sa statue, Paris, E. Dentu, 1860, 36 p.
  • Victor Hugo, Paris, Imprimerie de L. Tinterlin, 1860, 35 p.
  • Marie la Sanglante, histoire de la grande rĂ©action catholique sous Marie Tudor, prĂ©cĂ©dĂ©e d'un Essai sur la chute du catholicisme en Angleterre, Paris, Poulet-Malassis, 1862, 2 vol. tome 1, disponible sur Google Books
  • Histoire de Robespierre: d'après des papiers de famille, les sources originales et des documents entièrement inĂ©dits, Paris, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1865-1867, 3 vol. (rĂ©Ă©d. Paris, Cinqualbre puis librairie de L'Ă©cho de la Sorbonne, 1878, 3 vol., et Paris, Ledrappier, 1987, 3 tomes en 2 vol.), tomes 1, 2 et 3, disponible sur Google Books
  • La Statue de J.-J. Rousseau, A. Faure, 1868, 362 pages, lire en ligne, disponible sur Google Books
  • M. Michelet historien, Paris, E. Dentu, 1869, 28 pages
  • Histoire de France depuis la RĂ©volution jusqu'Ă  la chute du second Empire, Paris, Pagnerre, 1870-1891, 7 vol., comprenant:
    • PrĂ©cis de l'histoire de la rĂ©volution française, Pagnerre, 1870, 559 pages
    • Histoire de la RĂ©publique française sous le Directoire et sous le Consulat faisant suite au PrĂ©cis de l'histoire de la RĂ©volution 1872
    • Histoire du Premier Empire : faisant suite Ă  l'histoire de la RĂ©publique sous le Directoire et le Consulat, Paris, E. Dentu, 1882, VIII-828 pages, lire en ligne, lire en ligne sur Gallica
    • Histoire de la restauration : faisant suite Ă  l'Histoire du premier empire, avril 1814-juillet 1830, Flammarion, 1887
    • Histoire de règne de Louis-Philippe: faisant suite Ă  l'histoire de la Restauration, juillet 1830-fĂ©vrier 1848, Jouvet, 1889-1890, 2 vol.
    • Histoire de la seconde RĂ©publique, faisant suite Ă  l'Histoire du règne de Louis-Philippe. FĂ©vrier 1848-DĂ©cembre 1851, 1891
  • Lettre sur l'instruction primaire et les instituteurs, Amiens, Progrès de la Somme, 1872, 23 pages
  • Les Origines de la RĂ©volution, Paris, Librairie de la Bibliothèque nationale, 1872, 191 p.
  • Histoire des deux conspirations du gĂ©nĂ©ral Malet, Librairie de la SociĂ©tĂ© des Gens de Lettres, 1873, X-310 pages
  • Histoire illustrĂ©e du second Empire, prĂ©cĂ©dĂ©e des Ă©vĂ©nements de 1848 Ă  1852, Paris, Degorce-Cadot, 1873-1874, 3 tomes en 2 vol.
  • Souvenirs de l'homme libre. La politique rĂ©publicaine, E. Dentu, 1878, 336 pages, lire en ligne, lire en ligne sur Gallica
  • Thermidor : d'après les sources originales et les documents authentiques, avec un portrait de Robespierre gravĂ© sur acier, Paris, Flammarion, 1891, 363 pages, lire en ligne, lire en ligne sur Gallica
  • La Maison de Robespierre, Paris, A. Charles, 1895, 32 pages
  • Euloge Schneider, Paris, H. Champion, 1898, 60 pages

Notes et références

  1. Adolphe Bitard, Dictionnaire général de biographie contemporaine française et étrangère, M. Dreyfous, , 1198 p., p. 627.
  2. Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, Hachette et cie, , 1892 p., p. 900.
  3. Louis Blanc reste à la tête du journal jusqu'au . Voir Jules Vallès et Hector Malot, Correspondance avec Hector Malot : édition critique de Marie Claire Bancquart, Éditeurs français réunis, , 401 p., p. 194.
  4. Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, vol. 2, Paris, Edgar Bourloton, 1889-1891 (lire en ligne), p. 168-169.
  5. Lucien Delabrousse, « Droits féodaux », L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, Benjamin Duprat, libraire de l'Institut, vol. 52, no 1095,‎ , p. 796-798 (lire en ligne).
  6. « Chronique et bibliographie », La Révolution française : Revue d'histoire moderne et contemporaine, Charavay frères, vol. 34,‎ , p. 85.
  7. « Tombe d'Ernest Hamel au Père-Lachaise », sur Amis et passionnés du Père-Lachaise (consulté le ).
  8. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, , p. 188.
  9. Didier Hemmert et Gérard Saleron, Émile Huber et la peluche de soies : du temps où Sarreguemines coiffait le monde, Sarreguemines, Confluence, , 355 p. (ISBN 978-2-909228-19-8 et 2-909228-19-3).
  10. René Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets : septembre 1870-mai 1982, Paris, Archives nationales, , 555 p. (ISBN 2-86000-232-4), p. 372.

Source

  • « Ernest Hamel », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960

Liens externes

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