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Dypsis lutescens

Chrysalidocarpus lutescens

Dypsis lutescens , le Palmiste multipliant[1], une espĂšce de plante de la famille des Arecaceae, est un palmier d'au plus une dizaine de mĂštres de hauteur. Jusqu’a 1995, l’espĂšce Ă©tait appelĂ©e Chrysalidocarpus lutescens aussi l’usage de cette appellation n’a-t-elle pas encore disparue.

C'est un palmier ornemental cespiteux trÚs commun en culture dans les régions tropicales[2].

Sa couronne est composĂ©e d’un feuillage pennĂ© particuliĂšrement souple et gracile. Les pĂ©tioles et le rachis sont gĂ©nĂ©ralement jaune vif.

À l’origine, l’espĂšce est endĂ©mique de Madagascar. Elle a Ă©tĂ© introduite dans de nombreuses rĂ©gions tropicales. Dans les rĂ©gions tempĂ©rĂ©es et froides, elle est assez communĂ©ment utilisĂ©e comme plante d’intĂ©rieur, car non rustique.

La qualitĂ© de « plante dĂ©polluante » du palmiste multipliant est souvent mise en valeur par les magasins de plantes. Toutefois, si l’effet d’épuration de l’air polluĂ© est incontestable en condition de laboratoire, en condition rĂ©aliste de vie dans un bureau ou une piĂšce d’habitation l’effet est totalement nĂ©gligeable (ou il faudrait des centaines de pots dans la piĂšce).

Autres noms vernaculaires

Autres usages par les jardiniers et horticulteurs: ArĂ©ca, Arec, ArĂ©quier, Palmier d’arec, Palmier dorĂ©, Palmier Ă  canne jaune[3] - [4] - [5]. Mais attention, ces noms peuvent aussi dĂ©signer d'autres espĂšces de palmier.

Nomenclature

L’espĂšce a d’abord Ă©tĂ© dĂ©crite sous le nom de Chrysalidocarpus lutescens par Hermann Wendland un horticulteur et botaniste allemand, spĂ©cialiste des palmiers et de leur culture. Sa description a Ă©tĂ© publiĂ©e en 1878 dans Botanische Zeitung (Berlin) 36(8)[6]. Il indique aussi qu’il s’agit d’un palmier d’intĂ©rieur en Europe, connu sous les noms d’Areca ou Hyophorbe indica (ou lutescens) et d’Areca borbonica ou A. dicksonii, mais dit-il « qui se distingue de maniĂšre frappante par ses gaines foliaires et pĂ©tioles d’un beau jaune ».

En 1995, deux botanistes, un nĂ©erlandais Beentje et un britannique John Dransfield, proposent de transfĂ©rer l’espĂšce dans le genre Dypsis dans The Palms of Madagascar[7]. L’analyse phylogĂ©nĂ©tique des sĂ©quences d’ADN a montrĂ© que Chrysalidocarpus est paraphylĂ©tique, c’est-Ă -dire que ce genre ne contient pas tous (et seulement tous) les descendants d’un ancĂȘtre commun. Les auteurs ont regroupĂ© les lignĂ©es reprĂ©sentĂ©es Ă  Madagascar[7].

Étymologie

L’étymologie du nom de genre Dypsis est incertaine. Le terme Dypsis a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par le mĂ©decin botaniste sĂ©villan Francisco Noronha (1748-1788) mais la description de ce genre a Ă©tĂ© faite par Carl Friedrich Philipp von Martius, un botaniste, explorateur allemand.

Selon Natacha Mauric[3], Dypsis vient du latin dyspnoicus, a, um, (venant lui-mĂȘme du grec ancien ÎŽÏ…ÏƒÏ€ÎœÎżÎčχός de ÎŽÏÏƒÏ€ÎœÎżÎčα, ας (áŒĄ))[n 1] « atteint de dyspnĂ©e, qui respire difficilement »[n 2]. Ce nom pourrait faire rĂ©fĂ©rence Ă  la capacitĂ© de cette espĂšce Ă  survivre dans des conditions Ă©touffantes et arides.

L’épithĂšte spĂ©cifique lutescens vient du latin lĆ«teus, a, um (lĆ«tum), jaune [tirant sur le rouge], Lucr. 4, 76 ; Pline 30, 141 ; rougeĂątre [en parl. de l’Aurore] : Virg. En. 7, 26 (Gaffiot[n 3]) et du suffixe latin -escens (grec ancien -σÎșω -sco, inchoatif « devenir »), soit lut.escens « qui devient rouge » allusion au fruit mĂ»r jaunĂątre Ă  rouge.

Synonymes

Synonyme homotypique

  • Chrysalidocarpus lutescens H.Wendl. , 1878 (basionyme)

Synonymes hétérotypiques

Ce sont les synonymes avec des types différents du basionyme précédent. Selon POWO[8] ce sont :

  • Areca flavescens Voss Ă  Vilm. Blumengartn. Ă©d. 3. 1 : 1153 (1895)
  • Chrysalidocarpus baronii var. littoralis Jum. & H. Perrier dans Ann. Mus. CĂŽlon. Marseille, sĂ©r. 3, 1 : 35 (1913)
  • Chrysalidocarpus glaucescens Waby chez Bull. Divers Informer. Kew 1923 : 376 (1923)

Description

Le palmier pousse en touffe de tiges grĂȘles et dorĂ©es. Le nom de Palmier multipliant vient de son caractĂšre cespiteux.

Les stipes mesurent jusqu’à 10 m de hauteur[9] et 10 Ă  15 cm de diamĂštre[10]. Ils sont lisses, annelĂ©s, marquĂ©s par les cicatrices des anciennes feuilles et de couleur gris verdĂątre.

La hampe foliaire (dans la partie supĂ©rieure du stipe), les pĂ©tioles et rachis sont vert-jaune Ă  jaune orangĂ© en situation ensoleillĂ©e, sinon vert glauque[2] - [10]. Le palmier d’arec ne dĂ©veloppe sa couleur jaune d’or caractĂ©ristique que dans les endroits ensoleillĂ©s[5].

Les feuilles pennĂ©es, arquĂ©es, en groupe de 6 Ă  8 Ă  l’extrĂ©mitĂ© du stipe, font de 1,5 m Ă 3 m de longueur. Le pĂ©tiole d’environ 60 cm de long est inerme. Les folioles au nombre de 80 Ă  120, sont « portĂ©es en V » par le rachis. Elles font chacune 45–65 cm de long sur 3,5–4 cm de large[2].

L’inflorescence d’un mĂštre de long est peu ramifiĂ©e et retombante. Les fleurs unisexuĂ©es, sessiles, en triades formĂ©es d’une fleur pistillĂ©e (femelle) flanquĂ©e de deux fleurs staminĂ©es (mĂąles). Elles sont jaunes.

Les fruits sont des drupes ellipsoĂŻdes jaunĂątres Ă  pourpres, allongĂ©s de 2,5–2 cm de long, ressemblant Ă  des chrysalides[2]. La pulpe est fibreuse et ferme.

  • Touffe
    Touffe
  • Feuilles pennĂ©es, arquĂ©es, rachis jaunĂątre
    Feuilles pennées, arquées, rachis jaunùtre
  • Stipes lisses, annelĂ©s, verdĂątres
    Stipes lisses, annelés, verdùtres
  • PĂ©tiole jaune
    PĂ©tiole jaune
  • Inflorescence
    Inflorescence
  • Fleurs
    Fleurs
  • Infrutescence
    Infrutescence
  • Fruits rouges
    Fruits rouges

Aire de répartition

Selon POWO[8], Dypsis lutescens est originaire de Madagascar. Beentje et Dransfield[7] indiquent qu’il croĂźt dans la forĂȘt de sable blanc dans une Ă©troite bande proche de la mer. L’espĂšce a Ă©tĂ© introduite dans les Ăźles Andaman, le Bangladesh, les Comores, la RĂ©publique dominicaine, le Salvador, HaĂŻti, la JamaĂŻque, Porto Rico, La RĂ©union, Trinidad-Tobago, les Antilles vĂ©nĂ©zuĂ©liennes.

Comme plante ornementale d'extérieur, le palmiste multipliant est trÚs largement réparti dans les jardins tropicaux. Aux Antilles françaises, à La Réunion, on le trouve uniquement à l'état cultivé, il orne les jardins, les parc et les espaces urbains.

Ailleurs, il est utilisĂ© aussi comme plante ornementale des bureaux et des maisons, si on lui offre des tempĂ©ratures d’environ 20 Â° C, il peut atteindre 1,50 m de hauteur.

Plante dépolluante

La notion de « plantes dĂ©polluantes » de l’air intĂ©rieur des piĂšces a commencĂ© a Ă©mergĂ© dans les annĂ©es 1980 avec les Ă©tudes de Bill Wolverton pour le compte de la Nasa [11]. Les chercheurs ont placĂ© dans des rĂ©cipients en plexiglas diverses plantes avec une quantitĂ© connue de polluant comme le formaldĂ©hyde, le benzĂšne ou le trichlorĂ©thylĂšne. La mesure au bout de 24 heures de la concentration des polluants leur a permis de dĂ©terminer quelles plantes Ă©taient les plus efficaces. Le palmiste multipliant, appelĂ© encore Ă  l’époque Chrysalidocarpus lutescens, s’est rĂ©vĂ©lĂ© la meilleure plante dĂ©polluante.

Toutefois, les plantes Ă©taient exposĂ©es Ă  des doses trĂšs Ă©levĂ©es de polluants en milieux contrĂŽlĂ©s pouvant mieux reprĂ©senter les conditions de l’intĂ©rieur d’une capsule spatiale que l’intĂ©rieur d’une habitation actuelle.

En France, l’Ademe a lancĂ© le programme de recherche PHYTAIR en 2004[12] pour Ă©valuer les capacitĂ©s d’épuration des plantes dans des conditions rĂ©alistes c’est-Ă -dire reprĂ©sentant vĂ©ritablement les logements, les bureaux et les lieux clos ouverts au public. Ces recherches ont confirmĂ© la capacitĂ© d’épuration de l’air de certaines plantes en milieu contrĂŽlĂ© en laboratoire. Par contre, les essais menĂ©s dans des conditions rĂ©elles d’exposition ne permettent pas de conclure quant Ă  une potentielle efficacitĂ© des plantes (L’avis de l’Ademe[13], 2011). En l’état actuel des recherches (en 2011), les rendements d’épuration observĂ©s lors de l’utilisation de plantes en pot dans des piĂšces Ă  vivre rĂ©elles restent faibles, ne permettant pas une Ă©puration efficace des volumes d’air des bĂątiments.

Dans une Ă©tude publiĂ©e en 2014, portant sur la capacitĂ© d’élimer le haut niveau de CO2 par huit plantes d’intĂ©rieur courantes[14], il a Ă©tĂ© montrĂ© que l’efficacitĂ© d’élimination du CO2 Ă©tait Ă©levĂ© pour deux espĂšces Ficus benjamina et Dypsis lutescens, avec des rĂ©ductions maximales allant de 2 Ă  ÎŒmol CO2 m-2 de surface foliaire s-1. Pour que l’élimination photosynthĂ©tique nette du CO2 foliaire se produise, il faut toutefois que l’intensitĂ© lumineuse dĂ©passe un certain seuil. Il a Ă©tĂ© calculĂ© qu’il faudrait 249 pots de D. lutescens pour complĂštement extraire le CO2 exhalĂ© par un seul occupant dans une piĂšce non ventilĂ©e.

Notes

  1. Dictionnaire Bailly : ÎŽÏÏƒÏ€ÎœÎżÎčα
  2. dictionnaire Gaffiot dyspnoicus
  3. dictionnaire Gaffiot luteus

Références

  1. Muséum MNHN, « Dypsis lutescens (H.Wendl.) Beentje & J.Dransf. » (consulté le )
  2. Jacques Fournet, Flore illustrée des phanérogames de Guadeloupe et de Martinique, Gondwana éditions, Cirad,
    Tome 1 (ISBN 2-87614-489-1) ; Tome 2 (ISBN 2-87614-492-1).
  3. Natacha Mauric, Jardin L’EncyclopĂ©die, « Dypsis lutescens, Palmier dorĂ©, Palmier d’Arec » (consultĂ© le )
  4. Gerbeaud, ClĂ©mentine Desfemmes, « Areca : un palmier d’intĂ©rieur facile Ă  vivre » (consultĂ© le )
  5. Andreas BĂ€rtels, Guide des plantes tropicales (traduit de l’allemand), Éditions Eugen Ulmer, , 384 p.
  6. Référence Biodiversity Heritage Library : 33958641#page/112
  7. Beentje, H. J., & Dransfield, J., The Palms of Madagascar, Royal Botanic Gardens, Kew, London,
  8. (en) Référence Plants of the World online (POWO) : Dypsis lutescens (H.Wendl.) Beentje & J.Dransf.
  9. David L. Jones, Palms throughout the worldd, Reed, , 410 p.
  10. Martin Gibbons, Palms The new compact study guide and identifier, Tha Apple Press, , 80 p.
  11. Bill Wolverton, How To Grow Fresh Air, Penguin Books, New York,
  12. Atelier « Plantes, Observatoire de la qualitĂ© de l’air, FacultĂ© de pharmacie de Lille, Ademe, « L’épuration de l’air intĂ©rieur par les plantes » (consultĂ© le )
  13. Collectif, « Plantes et Ă©puration de l’air intĂ©rieur », Les Avis de l’Ademe,‎ (lire en ligne)
  14. F.R. Torpy, P.J. Irga, M.D. Burchett, « Profiling indoor plants for the amelioration of high CO2 concentrations », Urban Forestry & Urban Greening, vol. 13, no 2,‎ , p. 227-233 (lire en ligne)

Liens externes

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