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Doge de GĂȘnes

Le doge de GĂȘnes est le dirigeant de la rĂ©publique de GĂȘnes, titre en vigueur de 1339 Ă  1797.

Histoire

Le dogat populaire

ReprĂ©sentation possible du premier doge, Simone Boccanegra, au Palazzo San Giorgio Ă  GĂȘnes

En 1339, le peuple de GĂȘnes proposa Ă  Simone Boccanegra de diriger la commune. Parmi les citoyens qui attendaient la nomination de l’abbĂ© du peuple, une voix cria : Faites abbĂ© Simon Boccanegra et, puisque celui-ci s’en protĂ©geait, quelqu’un cria Faites-le doge, et lui, doge acclamĂ©, accepta[Note 1] - [1].

De 1339 Ă  1528, les doges, Ă©lus Ă  vie, sont populaires, c'est-Ă -dire non nobles (mĂȘme si les familles forment une oligarchie). Les doges ont un pouvoir thĂ©oriquement absolu. Il a rang de roi et ses couleurs sont l'or et la pourpre.

Ce titre de souverain Ă©lu de la rĂ©publique de GĂȘnes est si convoitĂ© que les doges ne restent pas longtemps en place. Quelques familles se dĂ©chirent pour obtenir le pouvoir (les Guarco, Mantaldo, Adorno et Fregoso).

Ainsi, le rĂ©gime sombre dans l'anarchie et la lutte des factions (les Alberghi). Les renversements frĂ©quents des doges abaissĂšrent considĂ©rablement le pouvoir dogal, et Ă  de nombreuses reprises, GĂȘnes ruinĂ©e et vaincue Ă  l'Ă©tranger, fut contrainte de se donner Ă  des maĂźtres Ă©trangers, la France ou le duchĂ© de Milan.

Les doges biennaux

En 1528, Andrea Doria abolit l'ancien systÚme et fonde une nouvelle république, dite oligarchique ou aristocratique puisque le gouvernement est placé entre les mains des nobles (prÚs de 800 patriciens) qui forment un unique corps civique.

Au sein de ce corps civique, 400 nobles sont tirés au sort et forment le grand conseil, renouvelé par quart tous les ans. Le petit conseil, ou Sénat, compte 100 membres (« excellences ») qui sont tirés au sort parmi les membres du grand conseil. Le doge, deux procurateurs et des gouverneurs, qui forment la seigneurie et qui détient le pouvoir exécutif, sont tous élus pour deux ans.

Le doge doit avoir plus de 50 ans et n'a plus qu'un pouvoir symbolique. La charge n'est pas renouvelable avant douze ans et l'élection coûte fort cher. Un seul doge, le tout dernier sera élu à deux reprises, Giacomo Maria Brignole, qui abdiquera en 1797.

Le doge réside dans la Palazzo San Giorgio, puis dans le Palazzo Ducale avec deux autres sénateurs.

GĂȘnes aura encore un doge, Ă  vie, pendant la courte pĂ©riode de la RĂ©publique ligurienne.

Titulature

Les doges se parent d’une titulature de souverain : « doge de GĂȘnes par la grĂące de Dieu Â», qui imite la formule vĂ©nitienne et manifeste la volontĂ© de gouverner un État territorial.

On disait aussi : « son altesse sĂ©rĂ©nissime, doge de GĂȘnes Â» mais afin de diffĂ©rencier la rĂ©publique de sa rivale vĂ©nitienne, on prĂ©fĂ©rait : « son altesse superbe, doge de GĂȘnes Â».

Le doge de GĂȘnes est aussi roi de Corse.

Symboles

Ses couleurs sont l'or et la pourpre. Ses vĂȘtements sont de velours cramoisi. Lors de son couronnement, il reçoit un sceptre et une couronne d'or au titre de roi de Corse.

Durant ses deux annĂ©es de mandat, il ne peut sortir de la ville sous peine d'ĂȘtre dĂ©chu irrĂ©mĂ©diablement et automatiquement de ses fonctions, sauf en cas de dĂ©rogation exceptionnelle Ă  la Constitution.

Fin de mandat

Quand son mandat prend fin, aprÚs deux années, le doge est assigné à résidence pendant huit jours. Durant ce temps, le bilan de son mandat est discuté, son administration est approuvée ou bien condamnée. Dans le second cas, on engage des poursuites à son encontre.

Le plus vieux des sénateurs assure les fonctions de doge pendant l'interrÚgne.

RĂ©paration faite Ă  Louis XIV par le doge de GĂȘnes dans la galerie des Glaces de Versailles (par Claude Guy HallĂ©, chĂąteau de Versailles)

Liste des doges de la rĂ©publique de GĂȘnes

Les doges Ă  vie


  • 1353-1356 : pas de doge (dĂ©dition de la commune de GĂȘnes Ă  la seigneurie de Milan et suspension du dogat pendant cette pĂ©riode)
    • Guillaume marquis de Pallavicini : 1353-1355, gouverneur de GĂȘnes au nom du seigneur Jean Visconti
    • Gaspard Visconti : 1355-1356, gouverneur de GĂȘnes au nom des coseigneurs de Milan : Matthieu, Bernard et GalĂ©as Visconti

  • Simone Boccanegra : 1356 - 1363 (second mandat, mort empoisonnĂ©)
  • Antoniotto Adorno : 1363-1371 et 1384-1390 et 1391-1392 et 1394-1396.
  • Domenico Fregoso : 1371-1378 (abdication)
  • NicolĂČ Guarco : 1378-1383.
  • Leonardo Montaldo : 1383-1384
  • Giacomo Fregoso : 1390-1391 (abdication)
  • Antoniotto di Montaldo : 1392-1393 et 1393-1394 (abdication)
  • Francesco Giustiniani : 1393-1393 (abdication)
  • NiccolĂČ Zoagli : 1394-1394 (abdication)
  • Antonio Guarco : 1394-1394 (abdication)
  • (1396 Ă  1413 pas de doges), six gouverneurs pour le compte du roi de France se succĂšdent.
  • Giorgio Adorno : 1413-1415 (abdication)
  • Barnaba Adorno : 1415-1415 (abdication)
  • Tomaso Fregoso : 1415-1421 et 1436-1442 (abdication)

  • 1421 Ă  1436 : pas de doges

  • Isnardo Guarco : 1436-1436 (abdication)
  • Raffaele Adorno : 1442-1447 (abdication)
  • Barnaba Adorno : 1447-1447 (abdication)
  • Giano Fregoso : 1447-1448.
  • Lodovico Fregoso : 1448-1450 et 1461-1463 (abdication)
  • Pietro Fregoso : 1450-1458 (abdication)
  • (1458 Ă  1461 pas de doges) Jean de Calabre et Louis de Laval seigneur de ChĂątillon, gouverneurs, pour le compte du roi de France.
  • Prospero Adorno : 1461-1461 (abdication)
  • Spineta Fregoso : 1461-1461 (abdication)
  • Paolo Fregoso : 1463-1464 et 1483-1487

  • 1464 Ă  1478 : pas de doges


  • 1513 Ă  1514 : pas de doges


1527 à 1528 : pas de doges (Théodore de Trivulce en 1527 puis François de la Tour, vicomte de Turenne, gouverneur pour François Ier jusqu'au ).

XVIe siĂšcle

PremiÚre moitié du XVIIe siÚcle

Portrait d'Agostino Pallavicini
vers 1621
par Antoine van Dyck
J. Paul Getty Museum, Los Angeles

DeuxiÚme moitié du XVIIe siÚcle

PremiÚre moitié du XVIIIe siÚcle

DeuxiÚme moitié du XVIIIe siÚcle

Le doge de la RĂ©publique ligurienne

  • Girolamo-Luigi Durazzo (1739-1809) est parfois considĂ©rĂ© comme le dernier « doge de GĂȘnes Â» de 1802 Ă  1805, mais c'est abusif : il ne fut pas « doge de la rĂ©publique de GĂȘnes Â» (fonction existante de 1339 Ă  1797), mais « doge de la RĂ©publique ligurienne Â» (Ă  GĂȘnes) de 1802 Ă  1805, fonction qu'il fut le seul Ă  avoir occupĂ©e.

1814-1815

  • Girolamo Serra : - , Presidente del Governo Provvisorio

Notes et références

Notes

  1. Imitation évidente des ordonnances vénitiennes, produite probablement par un mouvement préparé par Boccanegra et ses amis

Références

  1. (it) Enciclopedia Italiana, « Doge », sur treccani.it (consulté le ).
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