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Giovanni da Murta

Giovanni da Murta (Murta, date inconnue – GĂȘnes, le ) est le deuxiĂšme doge de la rĂ©publique de GĂȘnes aprĂšs la dĂ©mission de Simone Boccanegra, le [1]. Son dogat est caractĂ©risĂ© par ses tentatives de briser le cercle de la violence politique qui a paralysĂ© la ville depuis un siĂšcle et Ă  rĂ©affirmer la domination GĂ©noise sur les colonies mĂ©diterranĂ©ennes.

Giovanni da Murta
Fonction
Doge de GĂȘnes
-
Biographie
Naissance
Murta (en)
DĂ©cĂšs
Activités

Son mandat va du au .

Biographie

La date de naissance de Giovanni da Murta reste inconnue, on prĂ©sume qu'il est nĂ© dans les premiĂšres annĂ©es du XIVe siĂšcle dans le village de Murta, dans le Val Polcevera, aujourd'hui l'un des arrondissements de la ville de GĂȘnes. Il est issu d'une riche famille roturiĂšre, mais sa mĂšre provenait de la puissante famille patricienne Usodimare[2].

Devenu banquier, aprĂšs son accession Ă  la charge de doge, il rĂ©ussit Ă  pacifier la ville dĂ©chirĂ©e par le conflit entre les diffĂ©rentes familles aristocratiques locales et a empĂȘche le clan Grimaldi de s'emparer de la ville en affrĂ©tant une flotte de plus de deux douzaines de galĂšres armĂ©es privĂ©es sous le commandement de l'amiral Simone Vignoso.

Les Grimaldi Ă©vitent les galĂšres de la rĂ©publique de GĂȘnes et se rĂ©fugient Ă  Marseille[2]. Ainsi le Doge peut envoyer la flotte en appui de l'Ăźle de Chios, colonie gĂ©noise, assiĂ©gĂ©e par Djanibeg, khan de la Horde d'or. Le , la flotte a Ă©galement rĂ©ussi Ă  reconquĂ©rir la ville de PhocĂ©e, importante pour ses mines d'alun[2]

À son retour, l'amiral Vignoso n'a pas reçu la trĂšs grosse somme d'argent qui lui a Ă©tĂ© initialement promis comme pour le paiement de ses galĂšres. En contrepartie Giovanni da Murta confie Ă  Simone Vignoso et Ă  ses associĂ©s le poste de « gouverneur de Chios », leur accordant les revenus fiscaux de l'Ăźle pour vingt ans. Ce groupe d'investisseurs est connu sous l'appellation de la « Maona de Chios »[3].

Giovanni da Murta a aussi essayĂ© de reprendre le contrĂŽle de la Corse. Au dĂ©but de son dogat seule la Citadelle de Bonifacio est restĂ©e dans le giron gĂ©nois[2], le reste de la colonie Ă©tant indĂ©pendante de fait grĂące Ă  l'appui du Royaume d'Aragon et de la flotte vĂ©nitienne. Le Doge confie Ă  son fils, Tommaso la mission de reconquĂȘte de l'Ăźle. Cette expĂ©dition marque la fin de l'anarchie fĂ©odale en Corse et le dĂ©but d'une prĂ©sence plus affirmĂ©e des gĂ©nois sur l'Ăźle[4]. Pour financer les opĂ©rations militaires en Corse, le la rĂ©publique de GĂȘnes fait un emprunt Ă  20 % auprĂšs d'une association de crĂ©anciers connus sous le nom de « Compera nuova acquisitionis CorsicĂŠ »[5].

Sur le front diplomatique, Giovanni da Murta tente d'apaiser la tension entre GĂȘnes et Venise, qui a perçu l'attaque gĂ©noise de Pera Ă  Constantinople comme une menace pour sa domination dans le Levant en proposant une croisade commune contre les Ottomans, mais l'offre est rejetĂ© par les VĂ©nitiens[6].

La peste

L’épidĂ©mie de la peste noire s'est produite au cours du mandat de Giovanni da Murta. GĂȘnes a Ă©tĂ© l'une des premiĂšres villes europĂ©ennes touchĂ©es par la pandĂ©mie, car c'est un bateau gĂ©nois en provenance de Kaffa, en CrimĂ©e, assiĂ©gĂ©e par les Mongols qui a propagĂ© la maladie Ă  travers la MĂ©diterranĂ©e. De novembre 1347 Ă  1351, la peste a tuĂ© de 30 Ă  40 % de la population de la ville et le Doge a Ă©tĂ© parmi les victimes[7]

Giovanni da Murta meurt le et est enterrĂ© dans la cathĂ©drale de San Lorenzo. Son successeur, Giovanni Valente est Ă©lu trois jours plus tard dans un climat de tension entre « popolani » et aristocrates.

Contrairement Ă  la plupart des autres doges de l'histoire de GĂȘnes, Giovanni da Murta a laissĂ© une excellente image de son dogat et l a mĂȘme Ă©tĂ© qualifiĂ© comme un « amoureux du bien commun » par un historien moderne[8].

Bibliographie

  • (it) Sergio Buonadonna et Mario Mercenaro, Rosso doge. I dogi della Repubblica di Genova dal 1339 al 1797, GĂȘnes, De Ferrari Editori,

Source de traduction

Notes et références

  1. (en) Steven A. Epstein, Genoa and the Genoese 958-1528, Chapel Hill, University of North Carolina Press, , 396 p. (ISBN 0-8078-4992-8, lire en ligne), p. 209 et suiv.
  2. (it) Giuseppe Gallo, La Repubblica di Genova tra nobili e popolari (1257-1528), De Ferrari, , 420 p. (lire en ligne), p. 191
  3. (en) Michel Balard, The Genoese in the Aegean (1204-1566), vol. 4,1, (DOI 10.1080/09518968908569565, lire en ligne), p. 158–174
  4. Jean-Victor Angelini, Histoire secrĂšte de la Corse, Paris, Albin Michel, (ISBN 2-226-00461-0, lire en ligne), p. 117
  5. (it) Michele Giuseppe Canale, Nuova Istoria della repubblica di Genova. Epoca quarta (1339–1528) : I dogi popolari, Florence, Felice Le Monnier, (lire en ligne), p. 151
  6. (en) William Carew Hazlitt, History of the Venetian Republic : her rise, her greatness and her civilization, Londres, Smith, Elder & Co, , 450 p. (lire en ligne), p. 105
  7. (en) Robert S. Gottfried, The black death : natural and human disaster in medieval Europe, New York, Simon and Schuster, , 203 p. (ISBN 0-02-912370-4, lire en ligne), p. 43
  8. (it) Teofilo Ossian De Negri, Storia di Genoa, Florence, Giunti Editore, , 831 p. (ISBN 88-09-02932-1, lire en ligne), p. 458
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