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NicolĂČ Cattaneo

NicolĂČ Cattaneo Della Volta, nĂ© le Ă  GĂȘnes et mort le dans la mĂȘme ville, fut le 153e doge de GĂȘnes du au , ainsi que roi de Corse du au [1].

NicolĂČ Cattaneo
Illustration.
Portrait de NicolĂČ Cattaneo.
Titre
Doge de GĂȘnes
–
(2 ans)
Prédécesseur Stefano Durazzo
Successeur Costantino Balbi
Roi de Corse
(NicolĂČ Ier)
–
(2 mois et 6 jours)
Prédécesseur Stefano IV
Successeur Royaume indépendant de Corse
Théodore Ier (roi des Corses)
Biographie
Dynastie Cattaneo
Nom de naissance NicolĂČ Cattaneo Della Volta
Date de naissance
Lieu de naissance GĂȘnes (RĂ©publique de GĂȘnes)
Date de dĂ©cĂšs (Ă  71 ans)
Lieu de dĂ©cĂšs GĂȘnes (RĂ©publique de GĂȘnes)
SĂ©pulture Église de San Domenico
PĂšre Giovanni Battista Cattaneo
MĂšre Maddalena Gentile
Conjoint Livia Grimaldi
Enfants Giovan Battista
Giacomo
Religion Catholicisme

NicolĂČ Cattaneo
Doges de GĂȘnes

Fils du doge Giovanni Battista Cattaneo, il est Ă©lu Ă  son tour Ă  la tĂȘte de la RĂ©publique de GĂȘnes en 1736. Son dogat est inĂ©vitablement dominĂ© par la crise corse qui, deux mois seulement aprĂšs son intronisation comme doge, perturbe la stratĂ©gie gĂ©noise lorsque ThĂ©odore de Neuhoff dĂ©barque sur l'Ăźle et instaure un royaume indĂ©pendant, se dĂ©tachant ainsi des gĂ©nois.

Neuhoff dĂ©clare une guerre totale Ă  Cattaneo et Ă  la RĂ©publique de GĂȘnes, tout en s'assurant de la possession des ports d’AlĂ©ria et de Porto Vecchio, en ordonnant Ă©galement le siĂšge de deux principales places gĂ©noises, Bastia et San Pellegrino, et marche en personne sur la Balagne. Mais aprĂšs de premiers succĂšs, la campagne s’enlise dans le siĂšge de Calenzana et tourne Ă  l'avantage des gĂ©nois. Cet Ă©chec permit aux insurgĂ©s d'organiser une cabale qui provoque la dislocation progressive du rĂ©gime. MalgrĂ© l’échec des vellĂ©itĂ©s de contre-offensive gĂ©noise et l'accueil de ses partisans du sud de l’üle, Neuhoff est contraint de partir Ă  la recherche des moyens financiers et militaires nĂ©cessaires au rĂ©tablissement de son autoritĂ©. Ce qu’il fit le 10 novembre 1736, oĂč il s'embarqua Ă  Solenzara aprĂšs avoir confiĂ© le pouvoir Ă  un conseil de RĂ©gence.

Inquiet du risque de voir une Corse indĂ©pendante Ă©tablir des accords militaires et commerciaux avec des puissances rivales Ă  proximitĂ© des cĂŽtes de France, Louis XV s'emploie Ă  ce que la Corse demeure gĂ©noise, et que le doge Cattaneo rĂ©cupĂšre son titre de roi. Mettant Ă  profit la maladresse du Complot de la Retirade, par lequel l'empereur Charles VI avait entrepris de rĂ©unir la couronne de Corse Ă  la Toscane revenue Ă  son beau-fils, le duc François de Lorraine, le cardinal de Fleury obtient l’adhĂ©sion de l’Empereur au principe d’une intervention française. L’accord est signĂ© le 12 juillet 1737 et les troupes françaises commandĂ©es par le comte de Boissieux dĂ©barquent le 6 fĂ©vrier 1738, soit un jour avant la fin du mandat de Cattaneo, qui n'assiste pas Ă  la dĂ©faite des partisans de ThĂ©odore de Neuhoff, qui a lieu en novembre 1740. Il dĂ©cĂšde treize ans aprĂšs la fin de son dogat, en 1751 Ă  GĂȘnes.

Famille et premiÚres années

Blason de la famille Cattaneo.

Fils aĂźnĂ© de l'ancien doge Giovanni Battista Cattaneo et de Maddalena Gentile, NicolĂČ est nĂ© Ă  GĂȘnes le 18 juillet 1679, et fut baptisĂ© dans l'Ă©glise de San Torpete, dans le centre historique de GĂȘnes. Inscrit dans le Livre d'or de la noblesse de la ville Ă  partir du 25 aoĂ»t 1701, Ă  l'Ăąge de vingt-sept ans, NicolĂČ fut d'abord employĂ© dans la fonction publique comme auditeur des livres criminels. À l'Ăąge de 30 ans, en 1709, il est parmi les plus jeunes protecteurs de l'hĂŽpital de Pammatone.

AprĂšs cette affectation, le nom du noble Cattaneo Della Volta n'apparaĂźt plus dans les diffĂ©rents "manuels du SĂ©nat" de la RĂ©publique de GĂȘnes et dans les positions hypothĂ©tiques quasi inexistantes ou inconnues qu'il a pu assumer : il est fort probable qu'il ait Ă©tĂ© envoyĂ© dans un tribunal italien ou europĂ©en, sinon Ă  une agrĂ©gation dans quelque dĂ©partement militaire ou naval.

DĂ©but de carriĂšre

Ce n'est qu'en 1722 que le nom de NicolĂČ Cattaneo Della Volta rĂ©apparaĂźt en tant que doyen du magistrat de la soie et, en mĂȘme temps, parmi les employĂ©s des archives secrĂštes. DĂ©putĂ© aux frontiĂšres en 1723, trois ans plus tard, il est nommĂ© commissaire de la forteresse Priamar de Savone, poste auquel il renonce en raison de l'augmentation de l'instabilitĂ© sur le territoire ligure occidental en raison des nouveaux dĂ©saccords avec le duchĂ© de Savoie de Victor-AmĂ©dĂ©e II, sur la propriĂ©tĂ© du Marquisat de Finale. Restant Ă  GĂȘnes, NicolĂČ a sautĂ© aux nouvelles pour avoir annulĂ© deux rĂ©ceptions importantes, au cours de 1729, plutĂŽt que de cĂ©der aux demandes du maĂźtre de cĂ©rĂ©monie de la duchesse de ModĂšne, Charlotte-AglaĂ© d'OrlĂ©ans, cousine de Louis XV.

Dans la pĂ©riode comprise entre 1731 et 1736, NicolĂČ Cattaneo se voit confier l'exercice de diverses fonctions publiques : employĂ© du magistrat pour l'approvisionnement des navires, du magistrat pour la garde des FrontiĂšres, syndicateur suprĂȘme et gouverneur de la RĂ©publique.

Le dogat (1736-1738)

Élection

Le 7 fĂ©vrier 1736, Cattaneo quitte tous les postes Ă  la suite de son Ă©lection comme nouveau doge de GĂȘnes : devenant le cent cinquante-troisiĂšme de l'histoire de la RĂ©publique. En tant que doge, il est Ă©galement investi du titre de roi de Corse.

La perte de la Corse

Portrait du roi Théodore Ier, mezzotinte de Johann Jakob Haid, vers 1740.

Le , des navires accostent Ă  AlĂ©ria. La flotte est menĂ©e par ThĂ©odore de Neuhoff, un militaire et aventurier originaire de Westphalie sensibilisĂ© aux problĂšmes que connaĂźt l'Ăźle. Il rencontre en Italie les chefs des insurgĂ©s et rĂ©ussit Ă  les convaincre qu'il dispose d'appuis pour aider la Corse dans sa quĂȘte d'indĂ©pendance. Un mois plus tard, le , il est Ă©lu roi de Corse au couvent d'Alesani par les partisans corses sous le nom de ThĂ©odore Ier. Cattaneo perd alors son titre de roi au dĂ©triment de cet aventurier. C'est le dĂ©but de l'Ă©phĂ©mĂšre Royaume de Corse. Une Constitution est adoptĂ©e, un gouvernement de trois membres instituĂ© avec Luigi Giafferi, Hyacinthe Paoli et SĂ©bastien Costa. ThĂ©odore dĂ©cide de crĂ©er une monnaie nationale et mĂȘme une dĂ©coration qu'il intitule l'Ordre de la DĂ©livrance[2]. ThĂ©odore cherche Ă  prendre toutes les places fortes cĂŽtiĂšres, mais il n'y parvient pas. Les appuis qu'il avait promis sont inexistants et les insurgĂ©s manquent toujours de troupes. Pire, ils n'ont aucune artillerie pour appuyer leurs offensives. Sept mois plus tard, ThĂ©odore quitte l'Ăźle depuis Solenzara avec Costa pour Livourne en quĂȘte d'appuis. À deux reprises, ThĂ©odore tente de revenir sur l'Ăźle, en 1738 puis en 1743, Ă  chaque fois sans succĂšs[3]. AprĂšs le dĂ©part prĂ©cipitĂ© de ThĂ©odore, les insurgĂ©s proposent un armistice Ă  GĂȘnes, qui le refuse. La SĂ©rĂ©nissime RĂ©publique compte bien reprendre la main sur l'Ăźle. Cependant, elle ne peut compter que sur le soutien des villes cĂŽtiĂšres, dont la majoritĂ© des habitants sont d'origine ligure[4]. Ces habitants prennent spontanĂ©ment le parti de GĂȘnes et n'ont que du mĂ©pris pour les paysans (paisani en corse). La situation n'est favorable que dans le Deçà des Monts, tandis que le DelĂ  des Monts a toujours Ă©tĂ© rĂ©solument hostile Ă  GĂȘnes[5]. Les insurgĂ©s bĂ©nĂ©ficient de l'appui des Corses habitant en dehors de l'Ăźle, qui permettent notamment de ravitailler et de fournir des armes. En 1737, GĂȘnes ne sait plus comment mĂąter la rĂ©volte. Depuis plusieurs annĂ©es, le royaume de France manifestait beaucoup d'intĂ©rĂȘt pour l'Ăźle. L'ambassadeur français Ă  GĂȘnes Jacques de Campredon applique Ă  la lettre la dĂ©pĂȘche du du ministre Chauvelin[6]. GĂȘnes finit par accepter l'aide du royaume de France[7], et l'ambassadeur parvient mĂȘme Ă  obtenir le soutien de l'empereur Charles VI[8]. Le , une convention est nĂ©gociĂ©e entre GĂȘnes et la France. En Ă©change du versement de 700 000 livres, les Français s'engagent Ă  envoyer un corps expĂ©ditionnaire de 3 000 hommes, celui-ci pouvant ĂȘtre portĂ© jusqu'Ă  8 000. GĂȘnes sort perdante des nĂ©gociations, confiant le rĂšglement de la rĂ©bellion Ă  la France et Ă  l'Autriche. La ratification de la convention marquait le dĂ©but de la fin de la domination gĂ©noise sur l'Ăźle[8].

Diplomatie et fin de rĂšgne

L'Ă©volution de ce qui Ă©tait encore considĂ©rĂ© comme une colonie gĂ©noise amena le SĂ©nat de GĂȘnes Ă  demander d'Ă©normes emprunts Ă  la Banque de San Giorgio pour l'embauche de trois rĂ©giments de milice suisse et, par la suite, d'autant de garnisons françaises aprĂšs l'envoi Ă  Paris par l'ambassadeur Gian Francesco Brignole Sale. L'intervention de soldats d'outre-Alpes, ainsi que de troupes gĂ©noises et suisses, a provoquĂ© la chute du roi ThĂ©odore, huit mois aprĂšs sa proclamation.

À la fin de son rĂšgne de deux ans, le 7 fĂ©vrier 1738, Cattaneo assume la fonction de dĂ©putĂ© de la fiscalitĂ© de GĂȘnes, et la mĂȘme annĂ©e, un impĂŽt direct extraordinaire de 1% fut votĂ© sur les avoirs dĂ©passant 6 000 lires gĂ©noises pour faire face Ă  la grave crise financiĂšre.

Fin de vie et descendance

AprĂšs son dogat, Cattaneo exerce diverses fonctions publiques : doyen du magistrat de la Guerre (1739 ; 1742), doyen du magistrat de l'Abondance (de 1740 Ă  1741 ; 1743), inquisiteur d'État en 1746 et de nouveau doyen du magistrat de Guerre en 1747 pendant la guerre de Succession d'Autriche ; la derniĂšre mission Ă  laquelle il participe est celle de mĂ©diateur dans les affaires gouvernementales et la gestion de la banque gĂ©noise, en 1749.

Il meurt Ă  GĂȘnes le 5 juillet 1751, et est inhumĂ© dans la mĂȘme ville, dans l'Ă©glise San Domenico.

Marié avec Livia Grimaldi, il est le pÚre de deux fils : Giovan Battista et Giacomo.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • (it) Sergio Buonadonna et Mario Mercenaro, Rosso doge. I dogi della Repubblica di Genova dal 1339 al 1797, GĂȘnes, De Ferrari,

Liens externes

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