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Divodurum Mediomatricorum

Divodurum Mediomatricorum est le nom romain d'origine celtique désignant la ville de Metz durant l'Antiquité.

Divodurum Mediomatricorum
Divo Durimedio Matricorum
Mediomatrix (av. le Ve s.)
Image illustrative de l’article Divodurum Mediomatricorum
Ancienne basilique romaine (église Saint-Pierre-aux-Nonnains).
Localisation
Pays Drapeau de l'Empire romain Empire romain
Province romaine Haut-Empire : Gaule belgique
Bas-Empire : Belgique première
Région Grand Est
Département Moselle
Commune Metz
Type Chef-lieu de Civitas
Coordonnées 49° 07′ 13″ nord, 6° 10′ 40″ est
Géolocalisation sur la carte : Empire romain
(Voir situation sur carte : Empire romain)
Divodurum Mediomatricorum
Divodurum Mediomatricorum
Histoire
Époque Antiquité (Empire romain)

Chef-lieu et oppidum de la cité des Médiomatriques, Divodurum est située au confluent de la Moselle et de la Seille sur l'actuelle colline Sainte-Croix.

Étymologie

Tacite est le premier à citer l'oppidum dans la phrase « Diuoduri Mediomatricorum id oppidum est[1] » (« Divodurum est la place forte des Médiomatriques »).

Composé des éléments celtiques (gaulois) bien connus divo- divinité et duro- marché, forum, latinisé en durum[2] que certains historiens traduisent par « colline[3] » à cause de la similitude avec duno-[4] et en référence à la colline Sainte-Croix, berceau de la cité. Xavier Delamarre y voit le sens de « Place-des-dieux » (« enclos divin »)[5]. L'évolution phonétique de Divodurum s'est faite en Jouarre (Seine-et-Marne, Jotrum VIIe siècle)[5] - [6].

Divodurum était l'oppidum (ville fortifiée), le chef-lieu de la nation gauloise que César appelle Mediomatrici : les Médiomatriques. Sur la table de Peutinger (copie médiévale d'une carte militaire romaine du IIe au IIIe siècle) la ville est désignée par rapport à la cité dont elle est le chef-lieu : Divodurum Mediomatricorum (Divodurum des Médiomatriques)[n 1].

Aux IVe et Ve siècles se produit un changement important : les noms des villes s'estompent, et il ne subsiste que le nom du peuple qui constituait la cité. Ammien Marcellin appelle la ville Mediomatrici ou Civitas Mediomatricorum.

Le nom de la cité devient Mettis (la forme moderne apparaît au Ve siècle[7]) qui donnera Metz.

Histoire

Maquette de la ville romaine.

Pendant sa période la plus prospère (à partir du Ier siècle) Divodurum est une ville romaine ouverte, dont le cœur correspond à la moitié est du centre-ville actuel (des berges de la Moselle à la place Saint-Louis), et possédant plusieurs faubourgs connus, situé aujourd'hui au Pontiffroy, à Outre-Seille, et au nord du Sablon (secteur de l'amphithéâtre).

Mais au IIIe siècle, en raison de l'approche des grandes invasions, Divodurum s'enferme dans une muraille (construite à partir d'un grand nombre de tombes de la nécropole du Sablon), qui réduit conséquemment son territoire, excluant ses quartiers périphériques, et le grand amphithéâtre. C'est d'ailleurs pour combler ce manque qu'à partir de ses pierres eut lieu la construction d'un petit amphithéâtre, au niveau de la rue de la Paix à proximité de la Moselle, servant aussi bien d'odéon que de théâtre (dont on devine encore le tracé par la disposition des bâtiments dans le secteur).

Culte

Bas-relief du mithraeum gallo-romain trouvé à Sarrebourg et conservé aux musées de Metz.

Les travaux de requalification du parking de la République ont mis au jour un morceau d'autel lié au culte de la déesse orientale Cybèle. C'est un témoignage important sur la diversité de la vie religieuse à Metz à l'époque romaine. La pierre de Cybèle a rejoint les musées de la Cour d'Or en compagnie de Mithra (culte de Mithra) et Isis, également célébrés autrefois en Moselle. Il est aussi à noter le culte celtique de la déesse locale Icovellauna dont le temple octogonal était bâti dans un puits à proximité de la nécropole du Sablon.

Monuments

Divodurum dans la bande dessinée

Dans l'album de bande dessinée Le Tour de Gaule d'Astérix par René Goscinny et Albert Uderzo, les deux héros Astérix et Obélix font étape à Divodurum.

Notes et références

Notes

  1. Le copiste de la carte de Peutinger a coupé les deux mots et écrit Divo Durimedio Matricorum. Voir la section de carte avec « Divo Durimedio Matricorum », sur euratlas.net (consulté en ).

Références

  1. Tacite, Les Histoires, 1,63
  2. Pierre-Yves Lambert, La Langue gauloise, éd. Errance, 1994, (ISBN 2-87772-089-6).
  3. « Quelques origines de noms de lieux en Lorraine », sur crehangec.free.fr (consulté en ).
  4. « Région Alsace Champagne Ardenne Lorraine : 2000 ans d'histoire », 41 p., sur issuu.com (consulté en ), p. 4-5.
  5. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003, p. 156.
  6. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 370a.
  7. « Metz, les gaulois et les romains », sur tout-metz.com (consulté en ).
  8. Porte Sailly : disparue, ancien pont sur la Seille.

Voir aussi

Bibliographie

  • [Demougin 1995] Ségolène Demougin, « À propos des Médiomatriques », Cahiers du centre Gustave Glotz, no 6=,‎ , p. 183-194 (lire en ligne [sur persee], consulté en ).
  • [François, Tabouillot & Morembert 1974] Jean François, Nicolas Tabouillot et Henri Tribout de Morembert, Histoire de Metz, vol. 1, éd. du Palais-Royal, , 657 p. (ISBN 2-7777-0096-6 et 9782777700963).
  • [Lefebvre & Wagner 1984] Claude Lefebvre et Pierre Wagner, « Metz antique, remarques sur la connaissance de l'organisation spatiale du fait urbain », Revue archéologique de Picardie, no 3,‎ , p. 149–169 (lire en ligne [sur persee], consulté en ).
  • [Toussaint 1948] Maurice Toussaint, Metz à l'époque gallo-romaine, impr. Paul Even, , 222 p..
  • [Vigneron 1986] Bernard Vigneron, Metz antique : Divodurum Mediomatricorum, éd. Maisonneuve, , 306 isbn= 2-7160-0115-4.

Articles connexes

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