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Dictionnaire de l'Académie française

Le Dictionnaire de l’Académie française (DAF) est un dictionnaire dont la rédaction sous la direction de son secrétaire général perpétuel et la diffusion constituent l’une des missions de l’Académie française.

Dictionnaire de l’Académie française
Image illustrative de l’article Dictionnaire de l'Académie française
La 6e édition de 1835.

Auteur Académie française
Pays Drapeau de la France France
Genre Lexicographie
Lieu de parution Institut de France, Paris
Date de parution 1694, 1718, 1740, 1762, 1798, 1835, 1878, 1935, 1990
Bibliothèque de l'Institut de France, dessiné et gravé par Augustin François Lemaître, Dictionnaire de l'Académie française (1835).

Entreprise dès 1638, c’est sous la direction de Vaugelas que la première édition du Dictionnaire est publiée en 1694[1] - [2].

Le , l'Académie française se dote d'un portail numérique qui accueille, dans un premier temps, les neuvième (en voie d'achèvement) et huitième éditions de son Dictionnaire puis, dans un second temps, l'intégralité du corpus des neuf éditions.

Un ouvrage normatif

L'Académie française est créée dans le but « d'établir des règles certaines de la langue française, de la rendre la plus parfaite des modernes, et non seulement élégante, mais capable de traiter tous les arts et toutes les sciences ». Son dictionnaire devient très rapidement normatif – comme le Littré. Presque aussitôt, Gédéon Tallemant des Réaux se plaint que « L'Académie ne constate plus l'usage ; elle le fait. » Un mot n'est considéré que si sa fréquence d'emploi écrite est suffisante. Ainsi, sa sixième édition codifie la réforme de l'orthographe française de 1835 qui effectue le passage « du françois au français ».

Si à ses débuts le Dictionnaire de l'Académie française cherchait à préserver en l'état la langue française telle qu'elle devrait être écrite et parlée, il en relate maintenant de ses différents changements usuels[3]. « D’une édition à l’autre, notre Dictionnaire a enregistré, balisé et mis en forme les modifications proposées par l’usage »[3].

Les réactions publiques

Quatrième édition de 1768 : un dictionnaire clair et compact en 2 volumes in-4°.

Quand le cardinal de Richelieu a obtenu de Louis XIII les lettres patentes en faveur de la compagnie naissante, le Parlement de Paris va jusqu'à refuser pendant près de deux ans à les enregistrer : il faut les instances du ministre et les lettres de cachet du roi, ainsi que les démarches pressantes de François Le Métel de Boisrobert, de Valentin Conrart, de Jacques de Serizay, de Jean Chapelain, pour conquérir la bienveillance du rapporteur et l'adhésion du premier corps du royaume ; encore paraît-elle avec cette restriction : « À la charge que ceux de la dite Académie ne connoîtront que de l'ornement, embellissement et augmentation de la langue françoise, et des livres qui seront par eux faits, et par autres personnes qui le désireront et voudront. »

Dans le peuple, cette fondation d'un nouveau genre voit l'objet d'une défiance générale, et presque d'effroi. Le peuple va jusqu'à supposer que le cardinal, en fixant la langue, se préparait un prétexte pour imposer des taxes à ceux qui n'en observent pas les lois[4]. Cette pensée vient troubler les procureurs, les huissiers, les notaires, et jusqu'à des avocats ; les bourgeois même sont dans l'inquiétude. Paul Pellisson rapporte qu'un marchand, près d'acheter, rue des Cinq-Diamants, une maison à côté de celle de Chapelain, où les académiciens tiennent leurs séances, rompt brusquement le marché, en arguant qu'il ne veut pas loger dans une rue où siège une « Cadémie de monopoleurs »[5].

Vers la même époque, l'érudit précieux Gilles Ménage, inquiet des conséquences de l'épuration du vocabulaire français, décoche une raillerie enjouée à l'Académie avec son poème burlesque de la Requeste des Dictionnaires à Messieurs de l'Académie, pour la réformation de la langue françoise.

Le temps d’écriture

La rédaction du Dictionnaire de l'Académie française est un travail de longue haleine. Ainsi les académiciens travaillent depuis pas moins de quarante ans à leur grand œuvre, lorsque le Dictionnaire de Richelet paraît. De même, ils sont occupés à confectionner le leur depuis plus de cinquante-cinq années quand Antoine Furetière fait imprimer, en 1690, son propre Dictionnaire universel à La Haye chez Arnout et Reinier Leers.

Le titre complet précise « contenant généralement tous les MOTS FRANÇOIS tant vieux que modernes, & les termes de toutes les SCIENCES ET DES ARTS » avec une énumération de cinquante-huit sujets dont philosophie, médecine, physique, histoire naturelle, mathématiques, astronomie, musique, peinture, agriculture, mécanique. On y trouve, en outre, les étymologies, des énoncés relatifs aux inventions diverses, à l'origine des proverbes, à leurs relations avec les langues étrangères ; les sentences morales curieuses ; les explications des mots, avec quelques histoires, et la mention des noms de ceux qui ont traité de ces sujets particuliers. L'Académie se venge de la publication par Furetière de cet ouvrage resserré en 3 volumes in-4º, modèle de concision et de netteté, qui répand le goût et les notions de la science, en excluant son auteur de ses rangs.

Colbert se plaint de la lenteur des Immortels, qui, après vingt-trois ans de travail, en étaient à la lettre T. En 1694, le préfacier de la première édition se justifiera d’ailleurs d’une attente de près de soixante ans[6]. Le poète et dramaturge François Le Métel de Boisrobert lui-même raille cette lenteur :

Depuis six mois dessus F on travaille,
Et le destin m'auroit fort obligé,
S'il m'avait dit : Tu vivras jusqu'au G.

Le second volume du Dictionnaire prend encore 36 ans et comme, depuis le temps de Claude Favre de Vaugelas, la langue s'est rassise, il faut se livrer à une révision générale du premier tome, ce qui explique comment Colbert assiste à une longue discussion sur le substantif « ami ».

Le processus rédactionnel

Les rédacteurs du Dictionnaire de l'Académie française en 2007.

Non content de profiter des discussions qui se tiennent à l'Académie pour en éclairer son travail personnel, Furetière discrédite l'œuvre commune à laquelle il a collaboré en divulguant le secret des séances et certaines discussions assez piquantes, qui montrent bien l'incertitude qui règne encore à cette époque à propos des éléments des sciences. Ainsi, l'abbé Paul Tallemant le Jeune, lors de la définition d'« Océan », – la grande mer qui entoure toute la terre – soutient que c'est la terre qui environne la mer, se fondant « sur ce qu'il n'est point de mer qui n'ait son rivage. » Quand on vient à parler des éclipses de lune, il se raille de ceux qui soutiennent qu'elles sont produites par l'ombre de la Terre. « Pour que la terre fît une ombre, disait-il, il faudrait supposer une autre terre sur laquelle cette ombre fût reçue. » Lorsqu'on lui objecte l'arrêt des astronomes, l'abbé Tallemant les trouve fort impertinents.

Philippe Quinault soutient, quant à lui, qu'il n'y a d’autres « contrats » que ceux qui ont pour objet un mariage ; que les « cataractes » du Nil en sont « les embouchures » ; et qu'« épaimer » une galère, c'est « l'orner de palmes »[7].

Les « arts libéraux » sont définis comme « ceux qui peuvent être pratiqués par un homme de condition libre et ingénue, et sans machine » C'est ainsi que des sciences démonstratives, telles que la géométrie, l'astronomie ou l'arithmétique se trouvent comprises parmi ces arts, tandis que la poésie, la peinture, la sculpture, etc. sont omises.

« J’ai vu, dit Furetière, l'Académie empochée sur le mot « faire ombre ». Pour lever cette difficulté, on envoya chercher une gazette qui contenoit une harangue des députés d'Alger, afin de voir comment ils avoient employé ce mot. Voilà chercher des authorités bien loin. Une autre fois, elle étoit en peine sur une attribution du mot « officialité » ; les bureaux furent partagés si opiniâtrement, qu'il fallut que le partage fut levé par Pierre le Petit, portier de l'Académie. Voilà chercher des authorités bien bas. II fallut trois séances pour découvrir que « l'oreille est l’organe de l'ouïe ». Cette définition coûte deux cents francs au roy. Richelet et Monet l'avoient donnée auparavant dans les mêmes termes et à meilleur marché. »

Les grands hommes de cette époque restaient à peu près étrangers à ces discussions : le prince de Condé disait que les gens savants et éminents n’assistaient jamais aux séances et Corneille observe qu’elles n’étaient suivies que par, selon son expression, sept ou huit « jetoniers ». Furetière avouait, quant à lui, que les littérateurs illustres n’avaient pris aucune part au dictionnaire rédigé par dix à douze membres sans nom et sans autorité, de là les défauts de la première édition, si souvent remaniée depuis, et qui prirent tant de peine à rectifier. Patru lui-même, celui-là même qui avait dissuadé fortement La Fontaine d’écrire ses Fables, et Boileau de composer l’Art poétique, fatigué de ces vaines discussions, s’était banni de l’Académie.

L’usage est à ce point incertain parmi ces premiers linguistes que les immortels se sont déchirés sur la question de savoir s'il fallait dire « paladin » ou « palardin ». Vincent Voiture l'a résolue dans ces vers, qui avaient diverti la cour, la ville, et l'Académie même :

Au siècle des vieux palardins
Soit courtisans, soit citardins,
Femmes de cour ou citardines,
Prononçoient toujours muscardins,
Et balardins et balardines :
Même l'on dit qu'en ce temps-là
Chacun disoit de la muscarde.
J'en dirais bien plus que cela ;
Mais, par foi, je suis malarde,
Et même, en ce moment, voilà
Que l'on m'apporte une panarde.

D'autres poussent le principe normatif plus loin encore. Ainsi, Marin Le Roy de Gomberville et d'autres ont tout bonnement entrepris de faire supprimer d'autorité, les mots « car, pourquoi, d'autant, cependant, oncques, or, toutefois, or donc, partant, le dit, la dite, lequel, laquelle, un quidant, un tel, une telle », etc.

Jacques de Serizay juge, quant à lui, à propos de changer le genre grammatical d'une foule de mots :

Ce beau mignon fait la figue
À quiconque dit une intrigue,
Et veut, contre toute raison,
Que l'on dise de la poison ;
Une navire, une anagramme,
Une reproche, une duché,
Une mensonge, une évêché,
Une éventail, une squelette,
La doute, une hymne, etc.

Certains prônent une réforme radicale de l’orthographe :

Enfin, je ne sais quels autheurs
Auroient prescrit aux correcteurs
Une impertinente orthographe,
Leur faisant mettre paragraffe,
Filosofie, ôtre, le tans,
L'iver, l'ôtonne, le printans,
Plare, réale, la Réome,
Saint Ogustin et saint Gérome

Ainsi, les Quarante ne sont guère ménagés pendant la durée de leur travail. On reproche également à l'Académie d'exclure les mots anciens, le langage de ses pères, de ne vouloir qu'une grammaire et un vocabulaire nouveaux, à l'aide desquels on ne peut plus comprendre les auteurs.

La première parution

Les membres de l'Académie française venant offrir en 1694 à Louis XIV le Dictionnaire de l'Académie.
Première édition de 1694.

Enfin, en 1694, l'ouvrage parut in-folio sous le titre Le Dictionnaire de l'Académie françoise, précédé d'une dédicace au roi. Ce livre contient une sorte de procès-verbal de la langue du temps, réduite aux mots les plus usuels de la littérature légère ou d'imagination, rédigé avec un goût pur et sévère.

Intimidés par la malveillance, gênés par une critique passionnée, les académiciens avaient jugé à propos, sous des prétextes prudents, et souvent trop modestes, de retrancher les étymologies, les mots des anciens auteurs, l'histoire des origines, les termes des arts et des sciences, les expressions trop nouvelles, toutes les notions qui pourraient se rattacher à une doctrine, les formes variées des mots, l'indication de la prononciation. Y manquent également les exemples tirés des grands écrivains, seuls législateurs en pareille matière. Cette réserve est fondée sur le motif que la plupart des grands écrivains font partie de l'Académie, qui se fait un scrupule de se proposer elle-même pour modèle.

Peu commode parce que les mots y sont classés par racines, ce vocabulaire ne remplace ni Richelet ni Furetière, but que l'Académie semble avoir dédaigné au profit de la recherche absolue du purisme et de la plus austère sobriété. Cette inclination est portée si loin, que, dans la continuation de l'Histoire de l'Académie, l'abbé Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet s'attache à prouver qu'il est fâcheux pour un dictionnaire d'offrir une lecture attachante, parce que le lecteur, au lieu de se borner à l'objet de sa recherche, risque de perdre du temps en cédant à l'attrait du sujet.

Pour compenser de si nombreuses lacunes, l'Académie ajoute à ses définitions laconiques les synonymes de chaque mot. De plus, elle enregistre les proverbes et dictons populaires, qui, pour la plupart, constituent des anomalies frappantes avec la pureté, l'élégance, la noblesse du langage relevé, qu'elle a seul admis.

La réception

Le lexicographe Henri Basnage de Beauval caractérise ainsi la valeur conservée par l'œuvre des Quarante : « Quel est, dit-il, le but du Dictionnaire de l'Académie ? quel est son caractère essentiel : c'est de fixer les beaux esprits qui ont à faire une pièce de théâtre, une ode, une traduction, une histoire, un traité de morale, ou tels autres beaux livres ; c'est, dis-je, de les fixer, lorsqu'ils ne savent pas bien si un mot est du bel usage, s'il est assez noble dans une telle circonstance, ou si une certaine expression n'a rien de défectueux. »

L'ancien Dictionnaire de l'Académie est un choix de mots, un glossaire du parler littéraire d'une époque qui manque de critique et d'enchaînement avec le passé où le français est traité comme une langue définitivement fixée, comme une langue morte.

Éditions[1]

Éditions préliminaires (1687)

Éditions préliminaires :

  • Le Dictionnaire de l'Académie françoise (de A à Aversion), pré-édition, Francfort-sur-le-Main, 1687.
  • Le Dictionnaire de l'Académie françoise (de A à Confiture), pré-édition, Francfort-sur-le-Main, 1687.
  • Le Dictionnaire de l'Académie françoise (de A à Neuf), pré-édition, Paris, 1687.

Première édition (1694)

Frontispice du Dictionnaire de l'Académie française pour la première édition en 1694.

Le Dictionnaire de l'Académie françoise dedié au Roy (1re édition), Paris, 1694.

Deuxième édition (1718)

Nouveau Dictionnaire de l'Académie françoise dedié au Roy (2e édition), Paris, 1718.

Troisième édition (1740)

Le Dictionnaire de l'Académie françoise (3e édition), Paris, 1740.

Quatrième édition (1762)

Le Dictionnaire de l'Académie françoise (4e édition), Paris, 1762.

Cinquième édition (1798)

Le Dictionnaire de l'Académie françoise (5e édition), Paris, 1798.

Sixième édition (1835)

Dictionnaire de l'Académie française (6e édition), Paris, 1835.

Septième édition (1878)

Vocabulaire de la langue française; par MM. Nodier et Ackermann, Paris, 1868.

Dictionnaire de l'Académie française (7e édition), Paris, 1878.

Huitième édition (1932-1935)

Dictionnaire de l'Académie française (8e édition), Paris, 1932-1935.

La huitième édition, publiée en 1935, contenait environ 35 000 mots.

Neuvième édition

L'élaboration de la neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française a commencé sous la direction de Maurice Druon avec une publication en 1986 d'un premier fascicule, puis en 1992 du premier tome de cette neuvième édition. Cette entreprise se poursuit sous la direction d'Hélène Carrère d'Encausse en 1999 et tend à sa fin pour une publication du dernier tome du Dictionnaire en 2024. Le dernier fascicule qui se termine par le mot « spermatophytes » est publié, le , tandis que les derniers fascicules de l'ensemble sont examinés et relus par la Commission du Dictionnaire.

Cette édition devrait contenir environ 60 000 mots, soit 28 000 de plus que dans l'édition précédente.

Il faut également préciser que les rectifications orthographiques du français en 1990 n'émanent pas de l'Académie française, bien que certains de ses membres aient participé à son élaboration.

Tomes parus :

  • Dictionnaire de l'Académie française (9e édition), t. 1 (de A à Enzyme), Imprimerie nationale/Fayard, 1992, (ISBN 2-11-081249-4) ; 2005, 21 cm, (ISBN 2-213-62142-X).
  • Dictionnaire de l'Académie française (9e édition), t. 2 (de Éocène à Mappemonde), Imprimerie nationale/Fayard, 2005, (ISBN 2-213-62143-8).
  • Dictionnaire de l'Académie française (9e édition), t. 3 (de Maquereau à Quotité), Imprimerie nationale/Fayard, 2011, (ISBN 2-213-66640-7).

Le tome 4 est en cours de rédaction. L'Académie précise sur son site internet que, dans la mesure où l'usage évolue rapidement et, en particulier, le vocabulaire des sciences et des techniques se développe comme jamais jusqu'alors, et étant donné que la publication du Dictionnaire de l'Académie française est étalée dans le temps (tome 1 en 1992 ; tome 2 en 2000 ; tome 3 en 2011), des termes qui sont peu employés au moment de la rédaction des tomes ont été ajoutés entre-temps[8]. Ces addenda sont également consultables sur le site de l'Académie et figureront en annexe dans le quatrième tome du Dictionnaire. Le contenu du quatrième tome est publié dans les « Documents administratifs » du Journal officiel, au fur et à mesure de l'avancement des travaux. Les documents administratifs publiés sont :

  • De Quadru- à Raidisseur : DA no 9 du 20 décembre 2011.
  • De Raie à Recez : DA no 9 du 29 novembre 2012.
  • De Rechampi à Réglage : DA no 8 du 3 octobre 2013.
  • De Règle à Renommer : DA no 6 du 6 août 2014.
  • De Renon à Resservir : DA no 1 du 5 avril 2016.
  • De Ressort à Rimbaldien : DA no 1 26 janvier 2017.
  • De Rime à Sabéisme : DA no 6 du 28 décembre 2017.
  • De Sabelle à Savoir : DA no 7 du 5 décembre 2018.
  • De Savoir-faire à Sérénissime : DA no 1 du 19 février 2020.
  • De Sérénité à Sommairement: DA no 1 du 15 février 2022.
  • De Sommation à Spermatophytes : DA no 1 du 7 mars 2023.

Éditions supplémentaires pour les sciences, les arts et la technologie

  • Corneille, Thomas, Le Dictionnaire des Arts et des Sciences, Paris, 1694, en deux volumes in folio. Version originale du tome 2 consultable sur Gallica.
  • Corneille, Thomas, nouvelle édition avec révision de Fontenelle, Le Dictionnaire des Arts et des Sciences, Paris, 1731, en deux volumes in folio.
  • Raymond, F., Supplément au Dictionnaire de l’Académie française, Paris, 1836, lire en ligne sur Gallica.
  • Barré, Louis, Complément du Dictionnaire de l’Académie française, Paris, 1842, version originale consultable sur Gallica (disponible également sur Google Livres).

Nouvelles éditions numérisées

En 2019, une nouvelle numérisation intégrale des 8 premières éditions du Dictionnaire de l'Académie a été effectuée, à partir des éditions originales conservées à la Bibliothèque de l'Institut de France. Ce projet a été mené en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, dans le cadre du nouveau portail numérique du Dictionnaire, qui a ensuite intégré ces versions numérisées (depuis décembre 2019).

Les nouvelles éditions numérisées du Dictionnaire sont accessibles sur le portail Gallica via les liens ci-dessous :

éditioncatalogue BnFGallica
1re édition (1694)BnFtome 1 (A-L), tome 2 (M-Z)
2e édition (1718)BnFtome 1 (A-L), tome 2 (M-Z)
3e édition (1740)BnFtome 1 (A-K), tome 2 (L-Z)
4e édition (1762)BnFtome 1 (A-K), tome 2 (L-Z)
5e édition (1798)BnFtome 1 (A-K), tome 2 (L-Z)
6e édition (1835)BnFtome 1 (A-H), tome 2 (I-Z)
7e édition (1878)BnFtome 1 (A-H), tome 2 (I-Z)
8e édition (1932-35)BnFtome 1 (A-G), tome 2 (H-Z)

Diffusion du Dictionnaire et version numérique

Sa diffusion qui, avant Internet, est confidentielle et en fait un dictionnaire introuvable, fait un bond prodigieux avec sa mise en ligne. C’est maintenant un dictionnaire de langue accessible à tous.

Le , l'Académie française se dote d'un nouveau portail numérique qui accueille les neuvième (en voie d'achèvement) et huitième édition de son Dictionnaire. Pour Dominique Bona, « [le] dictionnaire était jusque-là difficile à consulter. Désormais, il est à la portée de tous »[9]. Gratuit et accessible à partir d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un portable, le portail numérique veut créer une rupture et un changement marqué tant dans l’histoire que dans le mode de diffusion traditionnel du Dictionnaire de l’Académie française[10].

Ce nouveau portail propose les principales fonctionnalités suivantes :

  • consultation de la 9e édition (en cours) et de toutes les éditions précédentes ;
  • conjugaison de tous les verbes ;
  • correcteur d'orthographe ;
  • navigation hypertexte totale, c'est-à-dire possibilité de cliquer sur n'importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire ;
  • liens depuis le dictionnaire vers les notices Dire, ne pas dire, publiées auparavant sur le site de l'Académie ;
  • explications concernant les mots touchés par les Rectifications de l'orthographe ;
  • liens depuis le dictionnaire vers la base de terminologie France Terme ;
  • liens vers la BDLP (Base de données lexicographiques panfrancophone), qui regroupe des inventaires sur les particularités lexicales de 20 pays francophones ;
  • accès direct au mode image sur le site de Gallica, pour les huit premières éditions.

Une récente évolution de ce portail est disponible depuis décembre 2019 : elle accueille l'intégralité du corpus des 9 éditions du dictionnaire, consultables en mode texte et en mode image.

Le site est régulièrement mis à jour, pour intégrer les nouveaux fascicules publiés par l'Académie au Journal Officiel.

Notes et références

  1. Éditions Larousse, « Dictionnaire de l'Académie française - LAROUSSE », sur www.larousse.fr (consulté le )
  2. « Dictionnaires d'autrefois | The ARTFL Project », sur artfl-project.uchicago.edu (consulté le )
  3. Académie française, « Dictionnaire de l’Académie française », sur www.dictionnaire-academie.fr (consulté le )
  4. Francis Alphonse Wey, Histoire des révolutions du langage en France, Paris, Firmin Didot frères, , 560 p. (lire en ligne), p. 521.
  5. Ibid.
  6. Claude B. Dromzée, « La mise en scène du Dictionnaire de l’Académie dedié au Roy (1694) : ‘‘dire d’avance’’ par la Préface », Études françaises, vol. 32, no 1, (lire en ligne)
  7. C’est, proprement, en bituminer la carène ; le mot provenant de « splatum », contraction d’« asphaltum », et équivalente d’« asphalter ».
  8. Addenda à la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française.
  9. Claire Conruyt et Alice Develey, « L'Académie française à la pointe de la modernité avec son dictionnaire 2.0 », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  10. AFP, « Un dictionnaire 2.0 pour l’Académie française », sur Le Journal de Montréal (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Francis Wey, Histoire des révolutions du langage en France, Paris, Firmin Didot frères, 1848.
  • Gabriel de Broglie, Hélène Carrère d'Encausse, Giovanni Dotoli et Mario Selvaggio (dir.), Le Dictionnaire de l'Académie française : langue, littérature, société, Paris, Hermann, coll. « Vertige de la langue », , 427 p. (ISBN 978-2-7056-9381-7).
  • Claude Brévot Dromzée, « La mise en scène du Dictionnaire de l’Académie dedié au Roy (1694) : ‘‘dire d’avance’’ par la Préface », Études françaises, vol. 32, no 1, , p. 129-137 (lire en ligne)

Article connexe

Liens externes

  • Éditions papier, notices et versions numérisées :
Édition Notices BnF Liens vers les exemplaires numérisés
1re édition (1694). Édition originale, Reproduction numérisée. t.1, t.2.
2e édition (1718). Édition originale, Reproduction numérisée. t.1, t.2.
3e édition (1740). Édition originale, Reproduction numérisée. t.1, t.2.
4e édition (1762). Édition originale, Reproduction numérisée. t.1, t.2.
5e édition (1798). Édition originale, Reproduction numérisée. t.1, t.2.
6e édition (1835). Édition originale, Reproduction numérisée. t.1, t.2.
7e édition (1878). Édition originale, Reproduction numérisée. t.1, t.2.
8e édition (1932-1935). Édition originale, Reproduction numérisée. t.1, t.2
9e édition (1992-20??). Édition originale.
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